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Extraits de gosho sur

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avidité - esprits faméliques - esprits affamés- gaki - preta
à distinguer de : démons, esprits maléfiques, esprits malfaisants


Ainsi aujourd’hui, beaucoup de gens, rejetant ceux qui prêchent le vrai Dharma et dont le Bouddha a fait l’éloge, louent, admirent et font des dons aux icchantika, qu’il a sévèrement réprimandés. Par conséquent l’avidité a augmenté abondamment et les enseignements des calomniateurs du vrai Dharma se sont répandu partout.
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

Dans les quatre directions, la sécheresse sévira, et des présages funestes apparaîtront sans cesse. Les dix mauvaises actions se répandront de plus en plus, en particulier l'avidité, l'arrogance-colère et l'ignorance, et les êtres humains n'auront pas plus d'égards pour leurs père et mère que n'en a le chevreuil.
[...] Le Sutra Ninno* stipule  : "Si un homme détruit les enseignements du Bouddha, aucun de ses enfants ne sera loyal envers lui, il sera en désaccord avec ses proches parents et ne sera pas protégé par les divinités célestes. La maladie et les esprits maléfiques viendront le tourmenter jour après jour, des désastres s'abattront sans cesse sur lui, et le malheur le suivra où qu'il aille. A sa mort, il tombera dans l'enfer, l'avidité ou l'animalité.
Rissho Ankoku ron (Kamakura (Matsubagayatsu), juillet 1260)

Le Bouddha vécut très certainement à une époque impure, mais les cinq impuretés venaient tout juste d'apparaître, et, de plus, le Démon redoutait les pouvoirs du Bouddha. Cependant, même à une époque où l'avidité, l'arrogance l'ignorance et les vues erronées des hommes n'étaient pas encore répandues, un groupe de brahmanes de l'"École de la tige de bambou" assassinèrent le vénérable Maudgalyayana, connu pour sa maîtrise des pouvoirs occultes ; et le roi Ajatashatru, en lâchant contre lui un éléphant furieux, menaça la vie du seul homme dans le monde des trois plans véritablement digne d'être honoré.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

C'est pourquoi il est dit dans le Sutra du Lotus : "Ceux qui, avec un coeur pur, croient en cette doctrine et la respectent, sans céder au doute ou à la confusion, ne tomberont pas dans les états d'enfer, des esprits faméiques ou d'animalité, mais renaîtront en présence des bouddhas des dix directions."(réf.)
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Nous ne distinguons pas mieux les couleurs et les formes que l'oeil d'un mouton. Nos états d'avidité, d'asura, d'ignorance sont si profonds que nous commettons chaque jour les dix mauvaises actions et, même sans commettre les cinq forfaits, nous nous rendons quotidiennement coupables de fautes similaires.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Lorsque l'esprit d'un homme quitte le corps après la mort, un esprit maléfique peut s'en emparer et détruire sa descendance. C'est ce que l'on entend en parlant des esprits faméliques* qui se dévorent eux-mêmes. A l'inverse, si une personne avisée loue le Sutra du Lotus et en recouvre le défunt, alors, bien que sa dépouille demeure, son esprit devient le Corps du Dharma*. Cela est conforme au principe de shojin tokunin (obtention de l’acceptation patiente dès cette vie)
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Si une pratiquante du Sutra du Lotus, en rétribution de sa jalousie, de son mauvais caractère ou de son avidité, tombait un jour dans les voies mauvaises, le Bouddha Shakyamuni, le bouddha Taho et les bouddhas des dix directions seraient instantanément coupables d'avoir brisé le serment, qu'ils respectent depuis d'innombrables kalpas majeurs, de ne jamais proférer un seul mensonge. Leur crime serait encore plus grand que les incroyables inventions et tromperies de Devadatta ou les mensonges éhontés de Kokalika. Comment chose pareille pourrait-elle se produire  ? Ainsi, ceux qui ont foi dans le Sutra du Lotus et le pratiquent sont absolument assurés d'en obtenir les bienfaits.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Une autre comparaison est "comme des pauvres découvrant un trésor". La pauvreté règne dans les pays qui suivent les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, et leurs habitants sont dans le monde-état d'avidité. Mais le Sutra du Lotus est une véritable montagne aux trésors comblant de bonne fortune les habitants du pays qui le pratique.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Tantôt nous suffoquons au coeur des flammes de l'enfer de la brûlure ardente ou de la grande chaleur dévorante (note)  ; tantôt nous gelons dans la glace de l'enfer du lotus rouge sang ou du grand lotus rouge sang. Tantôt nous devons endurer la torture de la faim et de la soif dans le monde-état de l'avidité, passant cinq cents vies sans même pouvoir entendre prononcer le nom d'un aliment ou d'une boisson. Tantôt nous éprouvons la souffrance d'être blessés et tués dans le monde-état de l'animalité, nous subissons les blessures et les meurtres qui sont le lot d'un monde où les petits sont avalés par les grands, où les courts sont engloutis par les longs. Tantôt nous sommes confrontés aux querelles et aux conflits du monde-état des asuras ; tantôt nous naissons en tant qu'êtres humains et sommes en proie aux huit souffrances que sont naître et vieillir, tomber malade et mourir, souffrir de devoir quitter ceux que nous aimons et rencontrer ceux que nous haïssons, éprouver la douleur de ne pas obtenir ce que nous désirons, et endurer les peines engendrées par les cinq agrégats du corps et de l'esprit. Tantôt encore nous naissons dans le royaume céleste et faisons l'expérience des cinq signes de dégradation. Ainsi tournons-nous sans cesse en rond comme la roue d'un chariot dans ce monde des trois plans. Quant aux Dix actions mauvaises, elles consistent en trois actions corporelles, quatre actions verbales et trois actions mentales. Les trois actions corporelles sont tuer, voler et avoir des relations sexuelles illégitimes. Les quatre mauvaises actions verbales sont mentir, flatter, diffamer, et tromper. Les trois mauvaises actions mentales sont l'avidité, l'orgueil et l'ignorance.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

La cérémonie d'urabon tire son origine de l'époque où le vénérable Maudgalyayana sauva sa mère Shodai-nyo qui, en raison de sa rapacité et de son avarice, était tombée dans la voie des esprits affamés pour une période de cinq cents vies. Mais Maudgalyayana ne parvint pas à faire accéder sa mère à la bodhéité. Car lui-même n'était pas encore pratiquant du Sutra du Lotus et ne pouvait donc pas aider sa mère à devenir bouddha.
[...] Vous m'interrogez sur les dons d'aliments aux esprits faméliques*. On lit, dans le troisième volume du Sutra du Lotus : "C'est comme si quelqu'un, venant d'un pays de famine, tombait soudain sur un festin digne d'un grand roi."(réf.) Ce passage signifie que ces quatre grands représentants du monde des auditeurs-shravakas (note), de capacités moyennes, n'avaient même pas entendu parler du mets de choix que l'on appelle ghee jusqu'à ce qu'ils rencontrent le Sutra du Lotus. Alors, pour la première fois, ils ont goûté la saveur du beurre clarifié. Ainsi, lorsque vous faites don de nourriture aux esprits faméliques*, vous devriez réciter ce passage et réciter pour leur repos Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Les esprits faméliques* sont de trente-six sortes différentes. Il y a des esprits faméliques* en forme de chaudron, sans yeux ni bouche. La raison en est que, de leur vivant en ce monde, ils attaquaient les autres ou les dévalisaient dans la nuit. Les esprits faméliques* dévoreurs de vomissures se nourrissent de celles des autres. C'est la rétribution de causes voisines des précédentes. C'est aussi parce qu'ils ont volé leur nourriture aux autres. Les esprits faméliques* dévorés par la soif boivent l'eau que certains, par piété filiale, ont offerte à leurs parents défunts. Les esprits faméliques* possesseurs de biens (note) sont d'une telle avidité qu'ils s'efforceraient d'extraire de l'eau même du sabot d'un cheval. De leur vivant, ils ont été avares de leurs richesses et ont dissimulé leur nourriture. Les esprits faméliques* ne possédant rien (note) n'ont même jamais entendu parler de boisson ou de nourriture depuis leur naissance. Les esprits faméliques* dévoreurs du Dharma ont renoncé au monde pour propager le bouddhisme, seulement parce qu'ils pensent que, s'ils enseignent le Dharma, les gens les respecteront. Cherchant la gloire et la fortune en ce monde, ils passent toute leur vie à s'efforcer d'être supérieurs aux autres en tout. Vivant de cette manière, ils ne cherchent pas à aider les personnes ordinaires ni même leurs propres parents. On appelle les personnes de ce genre "esprits faméliques* dévoreurs du Dharma" ou les parasites du Dharma Parmi les moines de notre époque, nous en voyons certains qui, secrètement, sollicitent des dons destinés à leur seul usage. Le Sutra du Nirvana compare ces moines à des chiens sauvages. Ils deviendront, dans leur prochaine vie, des démons à tête de vache. Il y en a d'autres qui ne dissimulent pas les offrandes mais qui, dominés par l'avidité, ne les partagent pas avec les autres. Dans leur existence future, ils seront des démons à tête de cheval. Certains laïcs n'adressent pas de prières pour le repos de leurs père et mère défunts, tombés dans les souffrances insupportables de l'enfer, de l'avidité, et de l'animalité. Eux-mêmes possèdent en abondance vêtements, boisson et nourriture, des troupeaux de vaches et de chevaux, quantité de serviteurs, et ne pensent qu'à jouir de leurs biens à leur guise. Quelle jalousie et quelle rancune doivent éprouver leurs parents ! .
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Ce sutra implique que les trois poisons, avidité, arrogance et ignorance, sont les graines de la bodhéité et que les cinq forfaits le sont également.
[...] Le Bouddha dit dans le Sutra du Nirvana. "Après ma disparition, [lorsque la période des Jours du Dharma correct sera achevée et] que les hommes seront entrés dans la période du Dharma formel, on verra des moines qui, en apparence, respecteront les préceptes. Mais c'est à peine s'ils liront ou réciteront les sutras, et ils préféreront rechercher avec avidité toutes sortes d'aliments et de boissons pour satisfaire leur corps. Tout en portant la robe de moine, ils seront comme des chasseurs, épiant et traquant leur proie. Ils seront comme un chat qui rode en quête de souris. Et sans cesse ils répéteront : "J'ai atteint le stade d'arhat ! " Extérieurement, ils auront l'air sages et bons, mais au fond d'eux-mêmes ils éprouveront convoitise* et jalousie.
[...] Les maîtres des écoles Tendai et Shingon flattent les tenants du Nembutsu et du Zen ou les redoutent comme un chien agite la queue devant son maître ou comme une souris a peur d'un chat. Ils entrent au service de l'empereur et du shogun et exposent des enseignements qui causent la destruction du Dharma bouddhique et la ruine du pays. Ces maîtres des écoles Tendai et Shingon tomberont dans l'état d'avidité en cette vie-ci, et connaîtront l'enfer avici dans les vies suivantes.
[...] Quand nous regardons le visage des autres, il nous paraît tantôt joyeux, tantôt furieux, tantôt calme. Parfois ce visage exprime l'avidité, parfois la stupidité, parfois la méchanceté. La fureur est le monde de l'enfer ; la convoitise*, le monde des esprits affamés ; la bêtise, le monde de l'animalité ; la méchanceté, le monde des asuras  ; la joie, le monde du Ciel et le calme, le monde de l'humanité. Ces mondes, les six voies, s'expriment tous physiquement sur le visage d'une personne. Les autres quatre nobles mondes sont cachés et latents.
[...] Lorsque j'y réfléchis, il m'apparaît que, si le Bouddha était mort après avoir prêché les divers sutras exposés pendant les quarante et quelques années [du début de son enseignement], sans pouvoir enseigner le Sutra du Lotus au cours de ses huit dernières années, qui aurait fait des offrandes à ces disciples shomon  ? Maintenant, ils seraient sans doute dans le monde des esprits faméliques*.
Traité pour ouvrir les yeux
(Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Celui qui monte au sommet d'une montagne doit un jour en descendre. Celui qui se moque d'autrui sera à son tour méprisé. Celui qui dénigre la beauté physique naîtra laid. Celui qui vole la nourriture ou les vêtements d'autrui est assuré de tomber dans l'état d'avidité. Celui qui se moque des gens nobles ou de quiconque observe les préceptes naîtra dans une famille pauvre.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

[Le Bouddha leur dit : ] "Vous obtiendrez une bonne fortune inestimable rien qu'en protégeant ceux qui gardent le Titre du Sutra du Lotus."(réf.) Ainsi, le monde des esprits affamés contient la totalité des dix mondes-états.
[...] Quand nous regardons le visage des autres, il nous paraît tantôt joyeux, tantôt furieux, tantôt calme. Parfois ce visage exprime l'avidité, parfois la stupidité, parfois la méchanceté. La fureur est le monde de l'enfer ; la convoitise*, le monde des esprits affamés ; la bêtise, le monde de l'animalité ; la méchanceté, le monde des asuras ; la joie, le monde du Ciel et le calme, le monde de l'humanité. Ces mondes, les six voies, s'expriment tous physiquement sur le visage d'une personne. Les autres quatre nobles mondes sont cachés et latents.
Le véritable objet de vénération
(
Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Dans le Sutra Dainehan, il est dit : "Lorsque l'époque du Dharma correct sera achevée et que nous serons entrés dans l'époque du Dharma formel, on verra des moines qui, en apparence, respecteront les préceptes. Mais c'est à peine s'ils liront ou réciteront les sutras, et ils préféreront rechercher avec avidité toutes sortes d'aliments et de boissons pour satisfaire leur corps.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Nous, personnes ordinaires, regardant le Sutra avec les yeux du commun des mortels, n'y voyons qu'une simple suite de caractères. Le Gange est perçu par les esprits faméliques* comme une rivière de flammes, par les êtres humains comme de l'eau, et par les êtres célestes comme de l'amrita. L'eau est la même, mais elle semble différente selon les capacités liées au karma des individus.
Réponse au nyudo Soya (Minobu, mars 1275, à Soya Kyoshini)

Le Sutra du Lotus offre à tous les êtres vivants le moyen secret d'atteindre la bodhéité. Il mène jusqu'à l'état de bouddha, une personne dans le monde-état d'enfer, dans le monde-état d'avidité, ou dans chacun des neufs mondes-états de vie, ouvrant ainsi à tous les êtres vivants la voie de la bodhéité. C'est comparable aux noeuds d'une tige de bambou ; si l'on en brise un [la cassure suivant le sens des fibres] tous les autres se brisent aussi.
[...] Tous les caractères utilisés pour écrire le Sutra du Lotus sont des bouddhas vivants. Mais, avec nos yeux de simples mortels, nous ne les voyons que comme des caractères. C'est comparable à la vision du Gange. Les esprits faméliques* y voient une rivière de flammes ; les êtres dans le monde-état des hommes y voient de l'eau ; et les êtres dans le monde-état du Ciel y voient le doux nectar d'ambroisie. L'eau est toujours la même, mais chaque être la voit de façon différente, en fonction de ses propres rétributions karmiques.
[...] Mon logis était une cabane de chaume délabrée au milieu d'un champ envahi par les mauvaises herbes, où l'on ensevelissait les morts. La pluie coulait par le toit et les murs ne protégeaient pas du vent. Jour et nuit, j'entendais seulement le son du vent sifflant jusque dans mes oreilles, et je n'avais d'autre vision chaque matin que celle de la neige recouvrant à perte de vue les chemins. J'avais l'impression d'être tombé tout vif dans le monde des esprits faméliques* et d'avoir été précipité dans l'un des enfers froids.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Poursuivant leur régression, ils [les trois groupes de disciples de Shakyamuni qui abandonnèrent le Sutra du Lotus] traversèrent les états relativement heureux de bonheur céleste et d'humanité pour échouer finalement dans les voies mauvaises. Pendant cette période de sanzen-jintengo, ils naquirent le plus souvent dans l'enfer avici. Quelquefois, ils se trouvèrent dans les sept enfers principaux, ou moins fréquemment dans les cent et quelques autres enfers. En de très rares occasions, ils obtinrent des vies dominées par l'avidité, l'animalité ou asura, et durent attendre des myriades de kalpa pour pouvoir renaître en tant qu'êtres humains dans des vies dominées par les états des Hommes et du Ciel.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Parmi les disciples du Bouddha, il y en eut un du nom de Maudgalyayana. Son père se nommait Kissen Shishi et sa mère, Shodai-nyo. Après la mort, sa mère tomba dans le monde des esprits faméliques*. Tant que Maudgalyayana resta un simple mortel, il n'en eut pas conscience et n' avait donc aucune raison d'en souffrir. Mais lorsque, une fois devenu disciple du Bouddha, il parvint au stade d'arhat et acquit la vision divine, il aperçut sa mère dans le monde des esprits faméliques*. Voyant cela, il lui fit des dons de boisson et de nourriture mais qui tous se changeaient en flammes et ne faisaient qu'alimenter ses souffrances. Il courut vers le Bouddha pour lui rapporter cela. Imaginez les sentiments de Maudgalyayana à ce moment-là ! La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Maudgalyayana, disciple du Bouddha, tenta de sauver sa mère Shodai-nyo mais il n'y parvint pas et elle demeura au monde-état des esprits faméliques*. Le moine Sunakshatra était un fils de l'Honoré du Monde, et pourtant il tomba dans l'enfer avici. Ainsi, même en faisant soi-même tous les efforts possibles pour sauver les autres, il reste difficile de les sauver des graves rétributions karmiques qu'ils ont eux-même créées.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Le kalpa de déclin a son origine dans l'esprit des êtres humains. Plus les trois poisons - avidité, arrogance, ignorance - deviennent virulents, plus la longévité des êtres humains diminue et plus leur taille s'amenuise.
Toutefois, à notre époque, ni les textes non bouddhiques, ni les sutras du Hinayana, ni les sutras du Mahayana, ni même le Véhicule unique du Sutra du Lotus n'ont plus la moindre efficacité. La raison en est que, dans l'esprit humain, l'avidité, l'arrogance et l'ignorance sont si fortes qu'elles défient la supériorité de l'Honoré du monde dans l'accomplissement du Grand Bien. [...] En ce sens, dans le monde impur de l'époque des Derniers jours du Dharma, aucun sage, aucune personne de vertu n'a plus le pouvoir de contrôler l'avidité, l'arrogance et l'ignorance extrêmes de l'esprit humain.
Le Bouddha parvint à guérir l'avidité en utilisant le remède de la méditation sur l'impureté du corps ; à calmer l'arrogance par la méditation de la bienveillance à l'égard de tous ; et à chasser l'ignorance par la méditation sur les douze liens causeaux sur l'origine interdépendante. Mais de nos jours, enseigner ces principes rend les êtres humains encore plus mauvais et ne fait que renforcer leur avidité, leur arrogance et leur ignorance.
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du nyudo Takahashi Rokuro Hyoe  ? )

Notre époque correspond à la cinquième des cinq périodes successives de cinq cents ans mentionnée dans le Sutra Daijuku. Elle est décrite comme "une ère de conflits" où "le Dharma pur sera obscurci et perdu". [Le Bouddha affirme qu'alors] le cœur des hommes sera plein de brutalité et de malveillance, [qu'] ils seront dominés par l'avidité et l'arrogance de sorte que les conflits et les guerres se multiplieront sans cesse.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? )

Chacun, qu'il soit sage ou insensé, considère comme normal que les enfants obéissent à leurs parents, que les sujets soient loyaux envers leur souverain, et que les disciples suivent leur maître.
Pourtant, il devient fréquent de voir les gens de notre époque, enivrés par le vin de l'avidité, de l'arrogance-colère et de l'ignorance, trahir leur souverain, mépriser leurs parents et se moquer de leurs maîtres.
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Même parmi ceux qui adhèrent au Sutra du Lotus et le respectent à la lettre, certains éprouvent du ressentiment à l'égard du Pratiquant du Sutra du Lotus, soit par avidité, colère ou ignorance, soit pour des raisons profanes, ou en raison de l'un ou l'autre de ses actes. Bien que de telles personnes croient au Sutra du Lotus, elles n'obtiendront pas le bienfait de la foi, mais recevront au contraire une rétribution négative.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Une femme qui a confiance dans le roi lion du Sutra du Lotus n'a plus besoin d'avoir peur des monstres de l'enfer, de l'avidité et de l'animalité. Toutes les oppositions commises par une femme en cette vie sont comme de l'herbe sèche, et le seul caractère Myo du Sutra du Lotus est comme une petite étincelle. Une seule étincelle suffit pour mettre le feu à une vaste étendue d'herbe, et non seulement l'herbe, mais aussi les grands arbres et les grands rochers seront brûlés. Tel est le pouvoir du feu de la sagesse contenu dans le seul caractère Myo.
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

N'effrayez pas les pratiquants d'Atsuhara, mais encouragez ces fermiers de toutes les façons possibles. Dites-leur d'être à tout moment prêts au pire. Rappelez-leur que des conditions favorables sont exceptionnelles alors que les difficultés ne sont que naturelles. S'ils se plaignent d'avoir faim, parlez-leur de l'enfer de l'état d'avidité. S'ils protestent qu'ils ont froid, décrivez-leur les huit enfers glacés. S'ils vous disent qu'ils ont peur, expliquez-leur qu'un faisan poursuivi par un aigle ou une souris traquée par un chat ne sont pas dans une situation différente de la leur. J'ai répété cela presque tous les jours pendant ces vingt-sept dernières années.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1er février 1279   ? à Shijo Kingo).

Le fait qu'elle [la tortue borgne] n'ait ni pattes ni nageoires est l'indication que nous n'avons créé la cause d'aucune bonne fortune ; que son ventre soit brûlant évoque les huit enfers brûlants auxquels nous mènent la colère et la rancune ; que son dos soit glacé est un rappel des huit enfers glaciaux dans lesquels nous précipitent l'avidité et la convoitise* ; qu'elle vive pendant mille ans au fond du grand océan illustre la très grande difficulté qu'ont les êtres humains à sortir, une fois qu'ils y sont tombés, des trois voies mauvaises ;
[...] Nous, êtres vivants, en transmigrant dans les six voies du monde des trois plans, nous naissons tantôt dans le monde-état du Ciel, tantôt dans le monde-état d'Hommes, tantôt dans les mondes-états d'enfer, des esprits affamés et des animaux. Ainsi, nous sommes nés dans d'innombrables pays où nous avons connu des souffrances et des joies sans nombre, mais pas une seule fois encore nous ne somme nés dans un pays qui respecte le Sutra du Lotus.
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno)

Le père de Maudgalyayana s'appelait Kissen Shishi, et sa mère Shodai-nyo. Parce qu'elle avait été dominée par l'avidité et l'avarice, elle était tombée, après sa mort, dans le monde des esprits faméliques*, mais le vénérable Maudgalyayana parvint à l'en libérer et c'est là l'origine des cérémonies d'urabon.
[...] Voici comment cela se passa. Sa mère étant tombée dans le monde de l'avidité, elle subissait de grandes souffrances, mais Maudgalyayana, simple mortel, n'avait aucun moyen de le savoir.
Son œil percevait ce qui a lieu sous la terre et il pouvait voir dans les trois mauvaises voies [les états d'enfer, d'avidité et d'animalité] aussi facilement que lorsque, les yeux posés sur l'eau gelée d'un étang, nous voyons les poissons nager sous la glace, éclairés par le soleil du matin. Ainsi, en baissant les yeux, il vit que sa mère était prisonnière du monde des esprits faméliques*.
Elle n'avait rien à boire ni à manger. Sa chair ressemblait à celle d'un faisan après qu'il ait été plumé, ses os étaient pareils à des cailloux ronds placés cote à cote. Sa tête, aussi grosse qu'un ballon contrastait avec son cou, fin comme un fil, et son ventre était gonflé comme le grand océan. En ouvrant la bouche et en joignant les mains pour quémander de la nourriture, Shodai-nyo ressemblait à une sangsue affamée ayant perçu l'odeur d'un être humain. Rien ne pourrait décrire sa physionomie, son expression vorace ou ses larmes lorsque son regard se posa sur celui qui avait été son fils dans une vie antérieure. Quelle tristesse dut être alors celle de Maudgalyayana ! [...] Par conséquent, le 15e jour du 7e mois, vous devrez rassembler tous les moines sages des dix directions, et préparer des offrandes de nourriture et de boisson de cent saveurs différentes. C'est ainsi que vous pourrez soulager votre mère de ses souffrances.»
Maudgalyayana suivit précisément les instructions du Bouddha, et il en résulta que sa mère fut libérée du monde des esprits faméliques* dans lequel elle était condamnée à souffrir pendant un kalpa. Tel est le récit que l'on trouve dans l'écrit appelé «Sutra Urabon».
Sur les cérémonies d'urabon
(Minobu, le 13 juillet 1279 (ou 1277 ou 1280), à la grand-mère de Jibu-bo Nichii)

Dans un kalpa de déclin, trois calamités majeures se produisent : les calamités du feu, de l'eau et du vent. Et dans le kalpa de décroissance, trois calamités de moindre importance : la famine, les épidémies et la guerre. La famine est provoquée par l'avidité, les épidémies par l'ignorance, et la guerre par la colère.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Les trois calamités frapperont, mois après mois, et les sept désastres apparaîtront, jour après jour. La famine se déclarera et le pays sera la proie des esprits faméliques*. Partout, les épidémies se succéderont, et le pays se changera en état d'enfer. La guerre y éclatera, et il deviendra le domaine des ashuras. Ignorant leur lien de parenté, frères et sœurs se prendront mutuellement pour mari et femme, et le pays deviendra le domaine de l'animalité. En pareil cas, ce n'est pas après la mort que l'on tombe dans les trois mauvaises voies, mais, de son vivant, on voit tomber le pays dans lequel on vit dans les quatre états les plus bas.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto Taro Hyoe-no jo)

L'enfer est une effroyable demeure en flammes et l'avidité un état misérable dans lequel les esprits affamés dévorent leurs propres enfants. Le monde-état d'asura est une guerre perpétuelle et l'animalité consiste à s'entretuer.
Lettre à Niike
(Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Le vénérable Maudgalyayana sauva sa mère du monde de l'avidité, mais il ne put la conduire que jusqu'aux mondes des Hommes et du Ciel, sans pouvoir la mettre sur la voie qui mène à la bodhéité.
[...] C'est pourquoi le Bouddha déclara  : "si je m'étais borné à exposer les enseignements provisoires"... je serais tombé dans l'avarice et l'avidité, mais pareille chose serait impossible."(réf.)
Fidélité ou manquement au devoir de piété filiale (Minobu, le 8 mars 1280, à Nanjo Tokimitsu)

Le Japon d'aujourd'hui fait penser à cette histoire du roi Rinda. Au début, le pays connut le règne des empereurs célestes. Mais, à l'approche des Derniers jours du Dharma, les conceptions des gens se déformèrent et l'avidité, la colère et l'ignorance se renforcèrent. La sagesse des divinités étant devenue superficielle, leur autorité et leur pouvoir diminuèrent, et elles ne réussirent même plus à protéger ceux qui leur adressaient des prières.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa)

Le vénérable Maudgalyayana libéra sa mère de l'enfer des esprits faméliques*, et Jozo et Jogen persuadèrent leur père de rejeter ses croyance erronées.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

Nous, simples mortels, sommes depuis longtemps sous l'emprise du Démon du sixième Ciel. Il nous a gardés prisonniers des mondes-états d'enfer, des esprits faméliques* et des animaux, sans un instant de répit, jour et nuit, nous sommes torturés par les gardiens de l'enfer. Mais si, d'une façon ou d'une autre, nous parvenons à nous placer sous la protection du Sutra du Lotus, le Bouddha Shakyamuni et les bouddhas des dix directions nous traiteront comme leurs enfants, et même les divinités célestes Bonten et Taishaku auront peur de s'approcher de nous. Et le Démon du sixième Ciel nous craindra encore bien davantage ! Jozo et Jogen (Minobu, 27 septembre 1280 à Matsuno   ? )

Une femme du nom de Shodai-nyo, tombée par sa propre faute dans les voies de l'avarice et de l'avidité, était prisonnière du domaine des esprits faméliques*, mais elle fut sauvée par son fils Maudgalyayana et parvint grâce à lui à s'en libérer (réf.). Ainsi ce sutra a de bonnes raisons de dire que certains enfants sont un trésor pour leurs parents.
Le don de saké clair (Minobu, le 13 janvier 1281à Ueno-ama Gozen)

Maintenant qu'il semble certain que vous atteindrez la bodhéité, le Démon du sixième Ciel et les tenants des enseignements non bouddhiques essaient d'utiliser cette maladie pour vous effrayer. Mais rappelez-vous que la vie en ce monde est limitée. Ne vous laissez jamais troubler ! Et vous, démons qui faites souffrir mon disciple, êtes-vous prêts à avaler un sabre par la pointe, à subir la furie des flammes, ou à devenir l'ennemi juré de tous les bouddhas de l'univers et des trois phases de la vie  ? Quelle folie, quelle déraison ! Bien au contraire, guérissez sur le champ la maladie de cet homme et accordez-lui votre protection, pour échapper aux terribles souffrances de l'avidité démoniaque. Sinon vous aurez immédiatement la ête brisée en sept morceaux et, après votre mort, vous tomberez dans l'enfer avici.
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

 

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