Il y a environ
cinquante ans, un moine retors [Honen]
écrivit un livre intitulé Senchaku shu, dans lequel il dénigra les doctrines de toutes les écoles
bouddhistes, en préconisant aux personnes ignorantes, des Derniers
jours du Dharma,
de pratiquer uniquement le Nembutsu,
c’est à dire d’invoquer le nom du bouddha Amida.
Au nom des trois maîtres chinois, Tanluan, Daochuo, et Shandao,
il divisa l’ensemble des écrits bouddhiques en deux parties : la Porte de la Voie Sacrée,
et la Porte de la Terre Pure. Ceci
eut pour effet de substituer les sutras provisoires aux vrais sutras,
fermant ainsi la voie du bouddhisme Lotus et Shingon,
permettant d’atteindre directement la bodhéité, et
ouvrant à la place le chemin blanc des trois sutras de la Terre Pure [Muryoju, Kammuryoju et Amida].
Traité
sur la protection de la nation (Kamakura,
1259)
Honen dit aussi : "Le moine chinois Shandao établit la distinction entre les pratiques correctes et incorrectes,
exhortant les hommes à suivre les premières et à
abandonner les secondes. Au sujet de la première des pratiques
incorrectes, celles de lire et réciter les sutras, il affirme
qu'il ne faut réciter que le Sutra
Kammuryoju et les sutras
de la Terre pure, et que réciter n'importe quel autre sutra, mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique,
doit être considéré comme une pratique incorrecte.
[...] En examinant ces passages, nous voyons que Honen cite les explications faussées de Tanluan, Daochuo et Shandao afin d'établir les catégories qu'il appelle Voie
sacrée et Terre pure, Voie difficile à pratiquer et Voie facile à pratiquer. Il classifie alors la totalité
des 637 ouvrages en 2883 volumes qui comprennent les sutras du Mahayana
enseignés du vivant du Bouddha, y compris le Sutra du Lotus et les sutras du Shingon, en
même temps que la croyance en tous les bouddhas, bodhisattvas
et divinités bouddhiques, et range tout cela dans les catégories
de la Voie sacrée, la Voie difficile à pratiquer, et les
pratiques incorrectes, exhortant les hommes à "les rejeter,
les fermer, les ignorer et les abandonner". Par ces quatre injonctions,
il égare tous les êtres humains.
[...] Le visage encore plus empourpré de colère, le visiteur
dit alors : "Dans les époques qui suivirent l'enseignement
des trois sutras de la Terre pure par notre maître originel, le Bouddha Shakyamuni, le moine Tanluan,
après avoir d'abord étudié les quatre traités (note),
les abandonna et accorda toute sa foi aux enseignements de la Terre
pure. De même, le moine Daochuo mit de côté les multiples principes du Sutra
du Nirvana (note) pour propager les pratiques
de la Terre de l'Ouest. Le moine Shandao rejeta les pratiques
incorrectes pour établir la pratique unique de la Terre
pure, et le moine Genshin* rassembla des passages de divers sutras pour composer son ouvrage, insistant
sur l'importance d'une pratique unique, le Nembutsu.
C'est ainsi que ces hommes honorèrent et respectèrent
le bouddha Amida, et permirent
à un nombre incalculable de gens de renaître sur la Terre
pure.
[...] Malgré tout, il s'interrogeait sur la voie qui conduit à
l'Éveil et ne comprenait pas le
véritable sens du nirvana.
C'est pourquoi il lut et examina autant de textes que possible, médita
profondément et considéra toutes les hypothèses
pour finalement rejeter tous les sutras et établir la pratique
exclusive du Nembutsu. De plus,
renforcé dans sa décision par une apparition miraculeuse
de Shandao en rêve, il
propagea sa doctrine aux quatre coins du pays parmi ses amis et parmi
des inconnus. Pour cela, il fut considéré comme une réincarnation
du bodhisattva Seishi, ou fut révéré
comme une réincarnation de Shandao.
Partout, des gens de haute comme de basse naissance inclinèrent
respectueusement la tête devant lui, et des hommes et des femmes
de toutes les régions partirent à sa rencontre.
[...] Les doctrines que le Bouddha Shakyamuni exposa au cours de sa vie peuvent
être réparties selon cinq
périodes distinctes d'enseignement. L'ordre dans lequel elles
furent enseignées peut être établi et on peut les
diviser en enseignements provisoires et en enseignements définitifs (jikkyo). Mais, Tanluan, Daochuo et Shandao adhérèrent
aux enseignements provisoires et oublièrent les enseignements
définitifs (jikkyo). Ils suivirent les premiers enseignements
du Bouddha et rejetèrent les enseignements ultérieurs.
Ces personnes ne saisirent pas la profondeur du bouddhisme.
[...] Ou bien, on interrompt la pratique qui consiste à
retranscrire le Sutra du Lotus, pratique qui se poursuit depuis
plus de quatre cents ans au Mont Hiei,
et on la remplace par la transcription des trois
sutras de la Terre pure ; ou encore les conférences annuelles daishiko sur le Grand-maître Zhiyi* sont remplacées par des conférences sur les enseignements
de Shandao. En fait, les opposants
au Dharma et leurs complices sont si nombreux qu'on ne peut les compter.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
S'il existait des textes prouvant de manière
irréfutable que la pratique du Nembutsu conduit à la renaissance sur la Terre
pure, alors que j'affirme depuis douze ans que les adeptes du Nembutsu tomberont dans l'enfer avici,
d'où vient que ces derniers, en aucune circonstance, ne les aient
jamais utilisés contre moi ? A vrai dire, leurs arguments
doivent être bien faibles ! Moi, Nichiren, je connais des
enseignements comme ceux de Honen et de Shandao depuis l'âge de dix-sept ou dix-huit ans. Et les discours tenus
de nos jours ne sont pas plus convaincants.
Encouragements
à une personne malade (décembre
1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)
Le moine Shandao,
révéré pour sa maîtrise de la méditation
du Nembutsu, et respecté
comme l'incarnation vivante du bouddha Amida,
désigna cinq sortes de pratiques incorrectes (note) et déclara que le Sutra du Lotus ne pouvait pas sauver
"une personne sur mille", impliquant ainsi que, si mille personnes
avaient foi en ce sutra, pas une seule d'entre elles n'atteindrait la
bodhéité. Et pourtant, dans le Sutra du Lotus lui-même, on lit : "Parmi ceux qui entendent ce Dharma,
il n'en est pas un seul qui n'atteindra pas la bodhéité."(réf.) Cela indique que, s'ils entendent ce Sutra, tous les êtres
dans les dix mondes-états,
en même temps que leur environnement, entreront dans la Voie du
Bouddha.
[...] En fait, les affirmations de Shandao et les passages du Sutra du Lotus sont aussi éloignés
que le ciel de la terre, aussi différents que les nuages de la
boue. Qui devons-nous suivre ? Si nous prenons le temps d'y réfléchir
avec logique, nous comprendrons que Shandao est l'ennemi mortel de tous les bouddhas et sutra, aussi bien que l'adversaire
des moines sages et des simples croyants laïques. Si le Sutra
du Lotus dit vrai, comment cet homme pourrait-il échapper
à l'enfer avici
? "
[...] J'ai du mal à savoir si vos paroles
sont dictées par une véritable compréhension ou par
l'égarement, à déterminer si vous avez ou non toute
votre raison. N'oublions pas que le moine Shandao passe pour une manifestation du bouddha Amida Sugata ou
du bodhisattva Seishi qui l'assiste. Et que l'on considère de même l'éminent moine Honen,
présenté aussi comme la réincarnation de Shandao.
Tous deux furent des personnages exceptionnels du passé, qui, de
plus, ayant acquis par leur pratique religieuse des mérites extraordinaires,
étaient parvenus au plus profond degré de compréhension.
Comment pourraient-ils être tombés dans les voies mauvaises ? "
[...] Nulle part,
dans les cinq mille ou sept mille volumes de sutra répertoriés
dans L'inventaire de Kaiyuan, nous ne trouvons un seul passage des écritures qui désapprouve
le Sutra du Lotus et conseille à quiconque de le rejeter
ou de l'écarter, ni aucun passage qui dise qu'il faut l'inclure
dans les pratiques incorrectes et l'abandonner. Vous feriez bien de trouver
quelque passage de sutra fiable, afin de sauver Shandao et Honen des tourments qu'ils endurent
dans l'enfer avici.
[...] Ceux qui
pratiquent le Nembutsu à
notre époque, moines aussi bien que laïcs, hommes comme femmes,
non seulement s'opposent aux mots mêmes des sutras, mais vont également
à l'encontre des déclarations de leurs propres maîtres. Shandao écrivit un commentaire
énumérant cinq sortes de pratiques incorrectes que les pratiquants
du Nembutsu devraient rejeter.
A propos de ces pratiques incorrectes, il est dit dans le Senchaku
Shu : "En ce qui concerne la première des cinq pratiques
incorrectes, celle de lire et de réciter, il [Shandao]
déclare que, à l'exception de la récitation du Sutra
Kammuryoju et des autres sutras
de la Terre pure, adhérer à tout autre sutra, qu'il
soit Mahayana ou Hinayana, exotérique ou ésotérique,
tout comme le lire et le réciter, doit être considéré
comme une pratique incorrecte.
[...] Dans le traité Kannen Homon, le moine Shandao écrit : "Pour
ce qui est des boissons enivrantes, de la viande et des cinq saveurs fortes,
il faut faire voeu de ne jamais y porter la main, de ne jamais laisser
sa bouche les goûter. Il faut jurer : "Si je transgresse cette
interdiction, que des plaies purulentes s'ouvrent sur mon corps comme
sur ma bouche." Le sens de ce passage est que les croyants du Nembutsu,
laïques hommes ou femmes, moines ou nonnes ne doivent ni boire du
vin ni manger de poisson ou de volaille. De plus, ils ne doivent manger
aucune des cinq saveurs fortes, des aliments piquants ou d'odeur forte
comme les poireaux ou l'ail.
[...] 2 En répondant
à cela, nous devrions remarquer que Honen, de l'école de la Terre pure,
dit qu'il faut "rejeter, refermer, ignorer et abandonner" le Sutra du Lotus en faveur du Nembutsu.
Et Shandao, dans ses écrits,
appelle le Sutra du Lotus une "pratique incorrecte"
affirmant que "pas une personne sur mille"(réf.) ne peut être sauvée par lui, impliquant ainsi que, sur mille
personnes qui ont foi en lui, pas une seule ne parviendra à la
bodhéité.
Conversation
entre un sage et un ignorant (1265
? à un samouraï ? )
Question : Vous prétendez que le Nembutsu et le Shingon devraient être
rejetés comme des enseignements
provisoires et des doctrines erronées, et que ceux qui les
pratiquent sont des personnes aux vues erronées ou qui commettent
des oppositions au Dharma. J'ai
beaucoup de mal à le croire. Kukai* était une réincarnation de Kongosatta et un bodhisattva parvenu à la troisième* des dix étapes
de développement*.
Le Shingon est l'enseignements
secret le plus profond. Pour leur part, le moine Shandao était une réincarnation du bouddha Amida,
seigneur de la Terre Pure de l'Ouest,
et le moine Honen, une réincarnation
du bodhisattva Seishi. Comment
pouvez-vous considérer des moines aussi respectables comme des
personnes aux vues erronées ?
[...] De plus, comme il est dit : "Ceux qui refusent d'avoir foi en ce
Sutra et au contraire s'y opposent, (...) après leur mort, tomberont
dans l'enfer avici."(réf.) Si l'on doit en croire ce passage, inévitablement, Kukai* tombera dans la grande citadelle de l'enfer avici et en subira les tourments pendant d'innombrables kalpas.
Si l'on en croit cet exemple, le sort de Shandao et de Honen ne devrait-il pas être
semblable ? Qui, parmi les personnes dotées de sagesse,
voudra plonger dans le courant d'enseignements aussi erronés
pour être consumé avec eux dans les flammes de l'enfer avici ?
[...] Shandao, Honen et d'autres, en faisant étalage
de divers pouvoirs impressionnants, ont trompé les moines et
les laïcs ignorants et comploté pour détruire
le Dharma correct du Bouddha. Les écoles Shingon,
en particulier, mettent en avant les bienfaits que l'on peut obtenir
dans cette vie-ci. Prenant des animaux pour objets de culte, ils prient
non seulement pour l'assouvissement des passions entre hommes et femmes,
mais pour l'obtention de domaines et autres bien matériels. Et
avec d'aussi médiocres résultats, ils prétendent
avoir des pouvoirs extraordinaires.
[...] Un éléphant sauvage n'est un danger que pour
votre corps alors qu'un mauvais ami est un danger pour le Dharma bénéfique."(réf.) Ainsi, plus encore que des serpents venimeux ou des ogres maléfiques,
il faut craindre de mauvais amis qui suivent Kukai*, Shandao, Honen et d'autres. Je termine ici cette brève clarification de l'erreur
qui consiste à s'attacher à des conceptions erronées.
Réponse à
Hoshina Goro Taro (5
décembre 1267 à Hoshina)
Si certains
affirment que d'autres sutras sont supérieurs au Sutra du
Lotus, c'est nécessairement pour l'une des raisons suivantes
: d'abord, ces personnes ont peut-être été abusées
par des passages, dans d'autres sutras, qui ressemblent au Sutra
du Lotus. Ou elles ont été trompées par de
faux passages de sutra, inventés et ajoutés aux sutra
à des dates ultérieures comme s'il s'agissait des paroles
du Bouddha. Ceux qui n'avaient pas la sagesse de distinguer le vrai
du faux ont donc cru que ces paroles avaient été réellement
prononcées par le Bouddha. A commencer par Hui-neng et son Sutra Dan, ou Shandao et son sutra Kannen homon, il y a eu de nombreux faux maîtres,
en Inde, en Chine et au Japon, qui ont fabriqué leurs propres
sutras. De plus, beaucoup ont inventé ce qu'ils prétendent
être des passages de sutra, ou ont ajouté leurs propres
interprétations à des passages de sutra.
[...] Les nombreuses erreurs de l'école Jodo sont imputables à Tanluan, Daochuo et Shandao, qui entraînèrent
quantité de personnes dans des croyances erronées. Au
Japon, Honen adhéra à
leur enseignement et non seulement exhorta chacun à croire dans
le Nembutsu, mais s'efforça
de faire disparaître toutes les autres écoles bouddhiques
de l'empire. Parce que les trois mille moines du Mont Hiei, ainsi que ceux des temples Kofuku-ji, Todai-ji et d'autres temples
de Nara - en fait, tous ceux des huit écoles bouddhiques
- tentèrent de mettre un terme à cela, les empereurs,
l'un après l'autre, promulguèrent des édits, et
le shogunat décréta
des interdictions pour tenter d'arrêter la propagation de cet
enseignement, mais en vain. Au contraire, ce mouvement se répandit
de plus en plus, au point que l'empereur, l'empereur retiré,
et le peuple dans son ensemble finirent par s'y convertir.
[...] Parce que les gens de notre époque, en particulier,
ont pris les principes erronés de Shandao et de Honen pour l'enseignement
correct, et les trois sutras de
la Terre pure comme guide, sur dix temples qu'ils font construire,
huit ou neuf ont comme objet de vénération des statues
du bouddha Amida. Et le lieu de
culte attaché à la résidence de dizaines, de centaines,
de milliers de croyants laïques aussi bien que de moines est consacré
au bouddha Amida. De plus, parmi
les milliers ou dizaines de milliers d'images sculptées ou peintes
du Bouddha que l'on trouve dans les demeures de nos jours, la plupart
représentent le bouddha Amida.
[...] Quant à ceux qui ont foi dans l'enseignement
erroné de Shandao, de Honen et des lettrés bouddhistes de notre époque, considérant le bouddha Amida comme leur objet de culte et se consacrant exclusivement à l'invocation
de son nom, il ne me semble pas que, même au terme de nombreuses
vies, au cours d'innombrables kalpas,
ils puissent corriger leurs conceptions erronées et se convertir
à l'enseignement du Bouddha Shakyamuni et du Sutra du Lotus.
Le savant maître
Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à
Joken-bo et Gijo-bo)
En pratiquant
les enseignements du Sutra du Lotus, il est possible de surmonter
toutes sortes de difficultés occasionnées par les mauvais facteurs de la vie dans le monde, ou par les persécutions des
autorités, des non bouddhistes, ou des adeptes des sutras du Hinayana.
Mais, certains peuvent aussi rencontrer des moines comme Daochuo, Shandao ou Honen qui semblent avoir maîtrisé les sutras du Mahayana
provisoire (gondaijo) et définitif (jitsudaijo)
mais qui sont en réalité possédés par les
démons. De tels hommes exaltent le Sutra du
Lotus, mais en fait, ils sous-estiment la capacité des hommes
à le comprendre, en prétendant que "ses principes sont
si profonds que rares sont ceux qui peuvent les comprendre."(réf.)
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Comme je
l'ai souvent déjà souligné par le passé,
des maîtres comme Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, Bodhidharma, Huiko, Shandao et Honen, Kukai* du temple To-ji et Enchin du temple Onjo-ji, Ennin* du Mont Hiei ou Ryokan de la région de Kanto, ont probablement lu les paroles d'or,
"Maintenant, ... en rejetant sincèrement les enseignements
provisoires, [je n'enseignerai que la voie ultime]"(réf.) en les interprétant comme s'il avait été
écrit "en rejetant sincèrement l'enseignement véridique,
je n'exposerai que les enseignements
provisoires."
Réponse
à Sairen-bo (Sado,
le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)
Le moine Shandao, qui passait
pour être la réincarnation d'Amida,
a dit : "[Parmi les personnes qui invoqueront le nom du bouddha Amida] dix sur dix, cent sur cent
renaîtront dans la Terre pure.
Mais pas une personne sur mille ne pourra être sauvée [par
le Sutra du Lotus et les autres sutras]."
[...] Et je fais également
remarquer que, selon le Sutra du Lotus, "celui qui refuse
d'avoir foi en ce Sutra, et au contraire s'y oppose, détruit
immédiatement les graines qui permettent d'atteindre la bodhéité
en ce monde (...) Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.) Ces affirmations révèlent que Shandao et Honen s'opposent au véritable
Dharma, et que, par conséquent, ils ont sûrement été
abandonnés par le bouddha Amida dont ils attendent la protection. Et puisqu'ils ont eux-mêmes
déjà rejeté tous les autres sutras et bouddha,
ils ne peuvent aucunement attendre de leur part le salut. Exactement
comme il est dit dans le Sutra du Lotus, il ne fait aucun doute
qu'ils tomberont inéluctablement dans l'enfer avici.
[...] Mais, puisque
tous les habitants du Japon sont des disciples de Shandao et de Honen [en tenant de tels
propos], je ne peux évidemment pas échapper à de
grandes épreuves. Voilà pourquoi les gens me haïssent
et intriguent sans cesse en secret pour me nuire.
La voix pure et
portant loin (Sado,
septembre 1272, à Shijo Kingo)
Maintenant, à l'époque
des Derniers jours du Dharma,
les seuls pratiquants de
cette sorte sont Nichiren et ses disciples. Si nous ne pouvons être
considérés comme des pratiquants fidèles aux
enseignements du Bouddha, alors Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* ne peuvent pas l'être non plus. Pourrait-on appeler pratiquants
du Sutra du Lotus Devadatta, Kokalika, Sunakshatra, Kukai*, Ennin*, Enchin, Shandao, Honen, Ryokan et leurs semblables ?
La Pratique telle
que le Bouddha l'Enseigne (mai
1273 à
plusieurs de ses disciples)
L'école Jodo dit : « Parmi tous les sutras, les trois sutras de la Terre Pure sont ceux qui conviennent le mieux aux Derniers jours du Dharma eu égard à la doctrine et aux capacités des hommes. » Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen).
[...] Le quinze du deuxième mois est le jour anniversaire de la mort du Vénéré Shakyamuni; à partir de ce mois jusqu'au douzième mois, le quinze est consacré au rappel de la mort du père compatissant des trois Plans. Ces Shandao, Honen, Yôkwan, pareils à Devadatta, ont fixé cette date comme anniversaire du bouddha Amida. Le huit du quatrième mois, qui est le jour anniversaire de la naissance du Vénéré du Monde, a été pris pour Yakuo. En affectant à d'autres bouddhas le jour anniversaire de la mort de notre Père compatissant, fait-on preuve de pitié filiale?
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)
Examinons
ensuite les affirmations de l'école Nembutsu.
Le moine Tanluan a établi
une distinction entre la voie facile à pratiquer [le Nembutsu]
et la voie difficile à pratiquer [l'enseignement des autres écoles]. Daochuo a défini le Nembutsu comme les enseignements de la Terre
pure et les autres comme les enseignements de la Voie
sacrée. Shandao distingue
entre les pratiques correctes et incorrectes tandis que Honen incite à "rejeter, fermer, ignorer et abandonner" tous
les sutras autres que ceux de l'école Jodo du bouddha Amida.
[...] Ennin* et Enchin ont prétendu
que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* étaient équivalents
du point de vue de la doctrine mais que, du point de vue de la pratique,
ce dernier était supérieur au Sutra du Lotus. Shandao et Honen ont prétendu qu'aucune pratique, à l'exception du Nembutsu,
ne correspondait aux capacités des hommes.
Enseignement,
pratique et preuve (Minobu, 1274
? à Sammi-bo)
Mais les
gens suivent les enseignements d'hommes comme Shandao et Honen, qui furent possédés
par le Démon du sixième
Ciel. Les pratiquants du Nembutsu bâtissent des temples au bouddha Amida dans tout le pays. Dans chaque province, dans chaque village, dans chaque
hameau, ils construisent des salles de pratique consacrées au
bouddha Amida. Chacun peint ou
sculpte en bois l'image du bouddha Amida pour l'enchâsser dans sa propre maison. Toutes les bouches prononcent
son nom. Certains récitent le Nembutsu à voix haute, dix mille fois, soixante mille fois par jour. Et
des personnes d'une certaine sagesse s'empressent de les encourager
à ces pratiques. C'est comme de l'herbe sèche jetée
dans un feu ou un vent soufflant de plus en plus fort pour faire des
vagues de plus en plus hautes.
Lettre au nyudo
d'Ichinosawa (Minobu,
le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)
Mais, dès que le monde sera entré dans
l'époque des Derniers jours
du Dharma,
ces enseignements perdront toute validité. Même si certains
continuent à les pratiquer, aucun d'eux ne parviendra à
échapper aux souffrances de la vie et de la mort. [C'est pourquoi Nagarjuna, dans] le Jujubibasha
Ron et le moine Tan-luan appellent ces enseignements : "la voie
de la pratique difficile" ; Daochuo déclare que pas une seule personne ne peut parvenir à
l'Éveil grâce à eux et Shandao dit de même : "Pas une seule personne sur mille." Il
affirme que lorsque le Dharma pur aura disparu, le Grand Dharma pur,
constitué par les trois
sutras de la Terre pure et la récitation exclusive du nom
d'Amida, apparaîtra, et que
parmi ceux qui la pratiqueront, même s'ils sont mauvais et ignorants,
"dix sur dix, cent sur cent renaîtront sur la Terre
pure." C'est le sens de la phrase : "la doctrine de la Terre pure est la seule voie qui
mène au salut."
[...] 2 A l'origine, il était moine de l'école Sanron,
mais, après avoir lu le Jujubibasha Ron de Nagarjuna,
il accepta la distinction entre la Voie
de la pratique difficile et Voie de la pratique facile. Plus tard
sous la dynastie Tang vécut
celui que l'on appela le Maître
de méditation, Daochuo.
A l'origine, il donnait des cours sur le Sutra
du Nirvana mais lorsqu'il lut le récit fait par Tanluan de sa conversion à l'école Jodo [ou enseignement de la Terre pure], Daochuo abandonna le Sutra
du Nirvana et se convertit lui aussi à la doctrine de
la Terre pure, classant les enseignements
en deux catégories, ceux de la Voie
sacrée et ceux de la Terre
pure (note).
De plus Daochuo eut un disciple
du nom de Shandao qui définit
deux sortes de pratique religieuse, la pratique correcte et la pratique
incorrecte.
[...] 2 De plus, si on mélange de
telles pratiques avec la récitation du Nembutsu adressée au bouddha Amida,
même le Nembutsu deviendra
inefficace et ne nous permettra pas de renaître sur la Terre
pure. "Ce n'est pas là une interprétation qui
m'est personnelle [à moi Honen]. Le bodhisattva Nagarjuna et le maître du Dharma Tanluan ont rangé tous deux ces pratiques dans la Voie
de la pratique difficile. Daochuo les a rejetées en disant que jamais une seule personne n'a atteint
l'Éveil grâce à elles et Shandao a affirmé qu'elles n'ont pas le pouvoir de sauver une personne
sur mille." Toutes
ces citations émanent de maîtres de l'école Jodo et vous pourriez peut-être mettre leur parole en doute. Mais le
défunt maître Genshin*,
à qui aucun sage des écoles Tendai ou Shingon n'est supérieur
à l'époque des Derniers
jours du Dharma,
dit de même. Il affirme, dans son ouvrage intitulé Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), que les enseignements du bouddhisme, exotériques
aussi bien qu'ésotériques, ne sont pas de nature à
délivrer des souffrances de la vie
et de la mort.
[...] 2 Et
maintenant Shandao et Honen,
avec leur pernicieux principe "Pas une seule personne sur mille
ne pourra être sauvée par le Sutra du Lotus"
ne sont pas moins dans l'erreur que San-jie.
Ces trois grandes sources de troubles [les écoles Nembutsu, Zen et Shingon]
existent déjà depuis de nombreuses années mais
il ne faut pas sous-estimer leur influence. Je pense, en les dénonçant
de cette manière, éviter à certains de croire en
leurs enseignements.
[...] 2 Si les
prédictions du Bouddha doivent se vérifier, il semblerait
alors que ce seront les moines des dix ou des huit écoles bouddhiques
qui réduiront en cendres le Mont Sumeru du bouddhisme. Dans le coeur des moines des écoles du Hinayana, Kusha, Jojitsu et Ritsu s'allumera la flamme de
la jalousie à l'encontre des moines du Mahayana.
Et des moines tels que Shubhakarasimha*,
de l'école Shingon, San-jie,
de l'école Zen et Shandao de l'école Jodo sont des
moines parasites nés dans ce corps de lion qu'est l'enseignement
du Bouddha.
Le choix en
fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275
; adressé à Yui)
Quand il se trouve par hasard que l'un d'entre
eux a l'esprit de recherche, s'il se sent impuissant à faire
tomber un croyant du Sutra du Lotus dans le mal, il essaie
de l'abuser progressivement en l'attirant par ruse vers le Sutra
Kegon*,
qui ressemble au Sutra du Lotus. C'est ce que firent les
moines Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan. Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans les sutras Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra
Jimmitsu*,
tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin les abusèrent
en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer
dans l'enseignement du Zen, tandis
que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra
Kammuryoju. Dans chaque cas, le Démon
du sixième Ciel avait pris possession de ces éminents
bouddhistes, afin de tromper les croyants.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux
frères Ikegami)
Il y a des hommes tels
que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin de l'école Hosso; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin de l'école Shingon ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras
et les traités de son école respective, chacun de ces
maîtres proclame : "Notre école a compris les
multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond
des enseignements du Bouddha."
[...] Le moine Shandao,
en Chine, dans sa jeunesse, rencontra un moine appelé Ming-cheng,
originaire du Mizhou, qui lui enseigna le Sutra du Lotus. Plus
tard pourtant, il rencontra Daochuo,
et délaissa le Sutra du Lotus pour accorder toute sa
confiance au Sutra Kammuryoju.
Il écrivit même un commentaire sur ce sutra, affirmant
que, par le Sutra du Lotus, pas une personne sur mille ne peut
être sauvée, alors que toutes sans exception peuvent l'être
par la pratique du Nembutsu [en renaissant dans le paradis de la Terre
pure]. Il adressa des prières au bouddha Amida pour qu'il lui confirme si son enseignement était bien en accord
avec la volonté du Bouddha. Il écrit dans ses commentaires : "Chaque nuit dans un rêve, un moine m'apparaissait et me
dictait ce que je devais écrire" ; et plus loin : "Par conséquent ce commentaire devra être considéré
avec autant de respect que le sutra lui-même." Il dit aussi
[d'un autre ouvrage qu'il avait écrit] : "Le Kannen
Homon (réf.) devra être
vénéré au même titre qu'un sutra."
[...] Il est dit dans le Sutra
du Lotus : "Tous ceux qui entendront parler de ce Dharma,
sans une seule exception, parviendront à la bodhéité."(réf.) Mais Shandao, pour sa
part affirme : "Pas un seul sur mille [n'y parviendra] (réf.).
Ainsi, il y a autant d'écart entre le Sutra du Lotus et les propos de Shandao qu'entre
l'eau et le feu. Shandao dit
que le Sutra Kammuryoju peut sauver dix personnes sur dix ou cent personnes sur cent, mais le Sutra Muryogi indique
que, dans le Sutra Kammuryoju,
le Bouddha n'a "pas encore révélé la vérité".
Le Sutra Muryogi et ce moine du Cloître du Saule [Shandao]
sont aussi éloignés l'un de l'autre que le ciel de la
terre. Dans ces conditions, comment
pourrait-on croire que le bouddha Amida prit la forme d'un moine, et apparut en rêve à Shandao pour lui confirmer la véracité de ses commentaires ? Le bouddha Amida n'était-il
pas présent lorsque le Sutra du Lotus fut enseigné
et n'a-t-il pas tiré la langue [comme tous les autres pour témoigner
de la véracité du Sutra ? ] [Ses deux disciples] les
bodhisattvas Kannonhref="../../dico/s.htm#seishi">Seishi n'étaient-ils pas présents eux aussi ? [L'erreur
de Shandao est évidente.]
De même, il apparaît clairement que le rêve d'Ennin* était un présage de malheur.
[...] Question : Si ce Dharma [dont vous parlez] est réellement si extraordinaire
[pourquoi n'est-il pas mieux connu ? ] pourquoi Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu, Huisi, Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* ne l'ont-ils pas propagé à l'étranger, de la même
manière que Shandao propagea
la pratique de la récitation de Namu Amida Butsu à travers
toute la Chine, ou de la même manière que Genshin*, Yokan, et Honen la répandirent au Japon, changeant tous ses habitants en dévots
du bouddha Amida ?
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Dans le sutra
sur lequel ils s'appuient [Muryoju],
il est dit : "Dans l'époque à venir, tous les
sutras disparaîtront. Seul ce sutra que je laisse durera cent ans."(réf.) Mais il n'est dit nulle part que ces cent ans se situent dans l'époque
de dix mille ans des Derniers jours du
Dharma.
De plus, si nous consultons les sutras Byodogaku et Dai Amida,
il apparaît que cette période de cent ans correspond au siècle
suivant le premier millénaire après la mort du Bouddha.
Mais les gens acceptent tous comme une vérité l'interprétation
erronée de Shandao dont
les propos étaient pourtant totalement mensongers.
[...] Dans un autre sutra il est
écrit : "Les femmes sont de grands esprits maléfiques
qui dévorent tous les êtres humains." Et le bodhisattva Nagarjuna déclare dans
son Daichido Ron* que
lever une seule fois les yeux sur une femme est une cause karmique suffisante pour tomber pendant longtemps en enfer. C'est peut-être
pourquoi on rapporte, à tort ou à raison, que le moine Shandao,
qui pourtant s'opposait au Dharma, passa sa vie entière sans jamais
poser les yeux sur une femme. Et Narihira dans un poème comparait les femmes à des démons : .
Parvenir directement
à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu,
mars 1277 ? à Myoho-ama)
Le Grand-maître* Jizang de l'école Sanron écrivit
: "Parmi tous les sutras du Mahayana,
les sutras Hannya* sont suprêmes. Le moine Shandao de l'école Jodo a prétendu
: "Parmi ceux qui pratiquent le Nembutsu,
dix personnes sur dix, cent personnes sur cent, renaîtront dans
la Terre pure. Mais pas une sur
mille ne pourra être sauvée par le Sutra du Lotus ou par un autre sutra." Le moine Honen a incité les gens à "rejeter, fermer, ignorer et
abandonner" le Sutra du Lotus en faveur du Nembutsu,
et il a également comparé les pratiquants du Sutra
du Lotus à une "bande de voleurs ".
[...] Les moines Shandao et Honen ont dit du Sutra du
Lotus qu'il ne sauverait "pas une personne sur mille"(réf.),
et qu'il fallait "le rejeter, le fermer, l'ignorer et l'abandonner".
Pourtant, le Bouddha Shakyamuni, le bouddha Taho et tous les bouddhas des dix
directions, qui sont des émanations de Shakyamuni, affirment
que parmi ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus pas un seul
ne manquera d'atteindre la bodhéité (réf.),
et que tous avanceront jusqu'au bout sur la voie du Bouddha. Shakyamuni, Taho et tous les autres bouddhas
d'une part, et, de l'autre, les moines Shandao et Honen tiennent des propos aussi
différents que le feu et l'eau, ou que les nuages et la boue.
[...] "En
particulier, parmi les quarante-huit vœux mentionnés par le moine Hozo dans le Sutra Muryoju,
que Shandao aussi bien que Honen révèrent, le dix-huitième vœu est "Si
je devais atteindre la bodhéité (...) à la seule
exception de ceux qui commettent les cinq
forfaits ou qui s'opposent au
Dharma correct". Cela signifie certainement que, même
si le voeu originel du bouddha Amida se réalise, et permet à une personne de renaître
dans la Terre pure, ceux qui s'opposent
au Dharma correct ne pourront pas renaître sur la Terre du bouddha Amida.
[...] "Or,
dans le deuxième volume du Sutra du Lotus, on lit : "Ceux qui refusent d'avoir foi en ce Sutra et au contraire s'y
opposent (...) après leur mort, tomberont dans l'enfer avici."
Si ces passages des écritures disent vrai, comment Shandao et Honen, que l'école Nembutsu,
considère tous deux comme incarnant les principes essentiels
du bouddhisme, pourraient-ils ne pas tomber dans la grande citadelle
de l'enfer avici ?
Lettre de pétition
de Yorimoto (Minobu,
le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)
Non seulement ils [disciples de Nichiren] dépassent le plus haut niveau des quatre
saveurs ou des trois enseignements,
et l'étape à laquelle on pouvait parvenir par la pratique
de l'enseignement parfait* exposé dans les sutras
antérieurs au Sutra du Lotus, mais ils surpassent
des millions et des milliards de fois les fondateurs du Shingon et des diverses autres écoles du bouddhisme - Shubhakarasimha*, Zhiyan, Cien, Jizang, Daoxuan, Bodhidharma et Shandao.
Les
Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 ( ? )
à Toki Jonin)
Mais toutes les femmes du Japon ont été abusées
par des moines comme Shandao en Chine, ou Genshin*, Eikan et Honen au Japon, si bien que pas une d'elles dans le pays entier ne récite Namu Myoho Renge Kyo, [l'invocation]
qu'elles devraient pourtant révérer plus que tout. Elles
ne récitent que Namu Amida
Butsu une fois, dix fois, cent mille milliards de fois, trente mille
ou cent mille fois par jour. Leur vie durant, à chaque heure
de la journée et de la nuit, elles ne font rien d'autre.
Le sutra permettant
véritablement d'honorer sa dette (Minobu,
le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)
L’école Jodo, un des enseignements du Mahayana
provisoire*,
selon les habiles moines Shandao et Honen, proclamait que : (1) Les
gens du peuple auront des difficultés à comprendre la plupart
des sutras, à l’exception des trois
sutras de la Terre Pure, nommément les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida. (2) Les masses avaient été tout à fait capables de
comprendre le bouddhisme pendant les périodes du Dharma
correct (Shoho) et la période du Dharma
formel (Zoho) (3) Les gens de la période de la fin
du Dharma (mappo) sont destinés à avoir une intelligence
limitée et auront de la difficulté à comprendre le
bouddhisme.
Questions
- réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,
septembre 1278 à
Joken-bo)
Tantôt
ils prenaient un traité pour un sutra, tantôt un commentaire
pour un traité. Je discréditai le Nembutsu en affirmant que Shandao [le
fondateur chinois de leur école] était fou lorsqu'il tomba
d'un saule pleureur [en voulant se pendre parce qu'il aspirait à
renaître dans une illusoire Terre
pure après la mort]. Je dénonçai comme des
mensonges les récits du Shingon qui prétendent que l'objet de vénération, jeté
d'un bateau à la mer par Kukai* à son retour de Chine, avait été retrouvé
plus tard sur le Mont Koya ; je réfutai aussi la fable qui
prétend qu'il se serait transformé en bouddha Vairocana*.
[...] Les moines
du Nembutsu se réunirent
à nouveau pour délibérer : "Nichiren, l'ennemi
du bouddha Amida, qui calomnie
le moine Shandao et le saint Honen a été exilé
sur notre île pour avoir encouru la disgrâce des autorités.
Allons-nous accepter qu'il soit gracié et qu'il retourne chez
lui vivant ? "
[...] Une ou deux
personnes peuvent commettre des erreurs, mais se pourrait-il que tant
de gens aient commis tant de fautes ensemble ? C'est entièrement
dû au fait que le pays regorge de moines du Shingon,
qui suivent la doctrine héritée de Kukai*, Ennin* et Enchin ; de moines du Nembutsu,
successeurs de Shandao et de Honen ; de successeurs de Bodhidharma et autres patriarches du Zen. C'est
pourquoi les divinités bouddhiques Bonten, Taishaku, les quatre
grands Rois du Ciel et les autres divinités les ont punis,
fidèles à leur serment de protéger le Sutra
du Lotus et de briser en sept morceaux la tête de ceux qui
s'y opposent.
Sur le comportement
du Bouddha (Minobu,
1276, à Konichi-ama)
|