Mais au Japon, à
notre époque, des maîtres exhortent à abandonner la
pratique du Sutra du Lotus pour se consacrer exclusivement à
l'invocation du nom du bouddha Amida.
Certains enseignent les préceptes du Hinayana,
et parlent avec mépris des grands moines du Mont Hiei tandis que d'autres font état d'une vérité particulière (note) qui leur aurait été
transmise en dehors des sutras, dénigrant le Véritable Dharma
du Sutra du Lotus. Ce sont là des personnes qui font une
grave erreur sur le temps. Elles sont comparables au moine Agramati*,
calomniant le bodhisattva Kikon,
et au Maître de la doctrine Gunaprabha qui agit de manière
méprisante envers le bodhisattva Maitreya,
et qui attirèrent ainsi les terribles souffrances de l'enfer
avici.
L'enseignement,
les capacités, le temps et le pays (Izu,
10 février 1262 ? )
On peut se demander quel enseignement doit suivre
le Japon pour que ses habitants se libèrent des souffrances de la naissance et de la mort. A cet égard on lit dans le Sutra
du Lotus : "Après la disparition du Bouddha, je
propagerai largement le Sutra à travers tout le continent
de Jambudvipa, sans jamais
laisser son flot tarir."(réf.) Le passage indique que le Sutra du Lotus convient parfaitement
aux habitants de Jambudvipa,
le continent du Sud. Le bodhisattva Maitreya déclara : "A l'Est se trouve un petit pays que les
aptitudes de ses habitants prédisposent exclusivement aux enseignements
du Mahayana (note)."
[...] Ainsi, selon l'opinion exprimée avec autorité
avant moi par le Bouddha Shakyamuni, le bodhisattva Maitreya,
les maîtres du Tripitaka Shuryasoma et Kumarajiva,
le Maître du Dharma Seng-zhao,
le moine éminent Annen et
le supérieur des moines Genshin*,
les habitants de ce pays nommé Japon, de par leurs capacités,
ont un lien tout particulier avec le Sutra du Lotus.
Encouragements
à une personne malade (décembre
1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)
Dans le chapitre Yujutsu* (XV), une multitude de bodhisattvas, encore
jamais vus durant les quarante et quelques années* d'enseignement
du Bouddha, apparaît soudain, et le Bouddha déclare : "...j'ai enseigné ces bodhisattvas pour
les convertir, je les ai guidés, j'ai soumis leur pensée
pour faire naître en eux le désir de la Voie." Surpris par
cette déclaration, le bodhisattva Maitreya demande : "Vénéré du monde*, lorsque l'Ainsi-Venu était prince héritier, il quitta le palais des Shakya et, partant non loin de la ville de Gaya, il s'assit au lieu de la Voie et put réaliser l'Éveil complet et parfait sans supérieur*, cela fait à peine quarante et quelques années*. Vénéré du monde, comment en si peu de temps aurait-il fait si grandement oeuvre de bouddha ?"(réf.)
[...] Examinons
les origines de l'école Hosso.
Neuf cents ans après la mort de Shakyamuni
en Inde, apparut un Grand-maître de la doctrine*, appelé Asanga. La nuit, il se rendait au
Ciel Tushita* pour y rencontrer
le bodhisattva Maitreya et apprendre
de sa bouche les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant.
Le jour, il travaillait à la propagation de la doctrine Hosso,
dans le royaume d'Ayodhya.
[...] (L'école Hosso) affirme : "Fermez les yeux et concentrez-vous.
S'il avait été absolument établi dans les sutras du Lotus et du Nirvana, que ceux qui ne possèdent
pas de prédisposition à devenir bouddha ou que ceux qui
sont prédestinés aux états des deux
véhicules peuvent véritablement atteindre la bodhéité,
pourquoi les Maîtres
de la doctrine* comme Asanga et Vasubandhu ou des moines éminents tels que Xuanzang et Cien n'auraient-ils pas pris ce
fait en considération ? Pourquoi ne l'ont-ils pas mentionné
dans leurs propres écrits ? Pourquoi n'ont-ils pas admis cette
croyance pour la transmettre aux époques ultérieures ? Pourquoi Asanga n'a-t-il pas interrogé
le bodhisattva Maitreya à
ce sujet ? Vous [Nichiren] prétendez baser vos assertions
sur le texte du Sutra du Lotus, mais, en réalité,
vous acceptez simplement les déviations de Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho*,
et interprétez le texte du sutra à la lumière de
leurs enseignements. C'est pourquoi vous croyez que le Sutra du Lotus est aussi différent des sutras
antérieurs que le feu de l'eau."
[...]2 De plus,
une multitude de grands bodhisattvas
de la Terre apparut, sortant du sol. Même Fugen et Manjushri, les principaux
disciples de Shakyamuni, ne pouvaient soutenir la comparaison avec eux.
Les grands bodhisattvas des assemblées décrites dans les
sutras Kegon*,
sutras Hodo* et Hannya*,
et dans le chapitre Hoto* (XI) du Sutra du Lotus, Kongosatta et les autres seize grands bodhisattvas du Sutra Vairocana* ressemblaient
à une bande de singes, auprès de ces bodhisattvas nouvellement
arrivés, resplendissants comme Taishaku.
Ce fut comme si des nobles de la cour étaient venus se mêler
à des montagnards incultes. Et même Maitreya,
qui devait devenir le prochain bouddha après Shakyamuni, fut stupéfait
de leur apparition, pour ne rien dire des personnages moindres de l'Assemblée.
[...]2 Le bodhisattva Maitreya se dit alors : "Depuis
l'époque où le Bouddha Shakyamuni était prince héritier
et pendant les quarante-deux ans qui se sont écoulés depuis
son Éveil à l'âge de
trente ans, jusqu'à ce rassemblement au Pic
du Vautour, j'ai connu tous les bodhisattvas de ce monde et tous les
grands bodhisattvas-mahasattvas venus des mondes des dix
directions pour participer à cette Assemblée. De plus,
j'ai visité toutes les terres pures et impures des dix
directions, parfois comme envoyé du Bouddha, parfois de ma
propre initiative, et j'ai fait connaissance avec tous les grands bodhisattvas
de ces diverses terres. [Alors qui sont ces grands bodhisattvas Surgis-de-Terre et] quelle sorte de bouddha est leur maître ? Il doit sûrement s'agir d'un bouddha qui surpasse même Shakyamuni, Taho et les émanations des dix directions ! A la
violence de la pluie, on devine la grandeur du dragon qui l'a fait tomber,
et à la taille de la fleur du lotus, on imagine la profondeur de
l'étang dans lequel elle a poussé. Alors, de quelle terre
sont venus ces grands bodhisattvas, quel bouddha les a instruits, et quel
grand Dharma pratiquent-ils ? " C'est ainsi
que s'interrogeait Maitreya, stupéfait
au point de ne plus pouvoir articuler un son. Mais, peut-être grâce
au pouvoir du Bouddha, il parvint finalement à formuler ses doutes : "Une multitude innombrable, des milliers de myriades de millions
de bodhisattva tels qu'on n'en a jamais vus par le passé... Une
si grande multitude de bodhisattva s'avançant majestueusement,
vigoureusement... Qui leur a enseigné le Dharma, qui les a instruits
pour les mener à leur état présent ? De quel
maître ont-ils été les disciples lorsqu'ils se sont
tournés vers la Voie ? Des enseignements de quel Bouddha font-ils
l'éloge ? ... Honoré du monde, jamais par le passé
je n'ai vu personne qui leur ressemble ! Je vous supplie de nous
expliquer d'où ils viennent, de nous dire quel est le nom de leur
terre. Bien que je visite sans cesse d'autres mondes, jamais je n'ai rien
vu de pareil ! Dans toute cette multitude, je ne reconnais pas une
seule personne. Brusquement, ils ont surgis de Terre - Je vous supplie
d'en expliquer la raison ! "(réf.) Zhiyi* dit à ce propos : "Depuis l'époque où,
juste après son Éveil, Shakyamuni enseigna le Sutra
Kegon*,
jusqu'au rassemblement au Pic du Vautour,
des bodhisattvas étaient constamment venus des dix
directions pour rejoindre l'Assemblée. Ils étaient en
nombre illimité, mais Maitreya,
avec la sagesse et le pouvoir propres à celui qui devait succéder
au Bouddha, les avait vus et les connaissait tous. Pourtant, parmi cette
multitude de nouveaux arrivants, il ne reconnaissait personne - et ceci
en dépit du fait qu'il avait voyagé dans les dix
directions, servi divers bouddhas, et qu'il était bien connu
parmi la multitude."(réf.)
[...] Pour dissiper
les doutes de Maitreya, le Bouddha
répondit : "Ajita...
Ces personnes que ni vous ni les autres n'avez jamais vues auparavant
sont des bodhisattvas que j'ai convertis et guidés après
avoir atteint l'Éveil suprême en ce monde
saha. J'ai convaincu leur cœur et éveillé chez
eux une aspiration profonde pour la Voie."(réf.) Il dit aussi
: "Quand je me trouvais près de la ville de Gaya,
assis sous l'arbre bodhi, j'ai atteint
l'Éveil suprême et j'ai fait tourner la roue du Dharma sans pareille.
Après quoi, je les ai instruits et ai fait naître pour la
première fois chez eux le désir d'atteindre l'Éveil. Et
désormais, tous sont parvenus aux étapes d'où l'on ne peut plus régresser... Je n'ai jamais cessé,
depuis le passé sans commencement,
d'instruire et de guider cette multitude." Mais ces
paroles du Bouddha ne firent qu'amplifier la perplexité de Maitreya et des autres grands bodhisattvas. Quand le Bouddha enseigna le Sutra
Kegon*,
Hoe et d'innombrables grands bodhisattvas apparurent dans l'Assemblée. Maitreya et les autres se demandaient
qui ils étaient, mais lorsque le Bouddha leur dit : "Ce sont
mes amis bouddhiques", ils pensèrent que c'était possible.
Plus tard, lorsque le Bouddha enseigna le Sutra
Daijuku dans la Grande Chambre
aux trésors, et le Sutra
Daibon hannya au lac du Héron
blanc, de grands bodhisattvas apparurent dans l'Assemblée et Maitreya et les autres supposèrent
qu'ils étaient, eux aussi, de bons amis bouddhiques. Mais ces
nouveaux bodhisattvas qui venaient
de surgir de terre, étaient plus âgés et d'allure
plus noble que les bodhisattvas précédents. On aurait
pu penser qu'il s'agissait des maîtres de Shakyamuni et pourtant
il "avait fait naître pour la première fois chez eux
le désir d'atteindre l'Éveil " et, dans leur jeunesse, il
les avait instruits comme ses disciples. Voilà ce que Maitreya et les autres trouvaient si profondément étonnant.
[...] Toujours
aussi perplexe, le bodhisattva Maitreya dit : "Honoré du monde, quand vous étiez prince héritier,
vous avez quitté le palais des Shakya pour vous asseoir sur le lieu de méditation, non loin de la cité
de Gaya, où vous avez atteint
l'Éveil suprême. Depuis, il ne s'est écoulé qu'une
quarantaine d'années. Dans un laps de temps aussi court, comment
avez-vous pu accomplir une œuvre de bouddha aussi considérable ? "(réf.)
[...]2 Puisque le
Bouddha du chapitre Juryo* (XVI) révèle
qu'il est le Bouddha éternel, il s'ensuit que les grands bodhisattvas
[tels que Manjshri et Maitreya, ]
et les grands bodhisattvas des autres terres sont en fait des disciples
du Bouddha Shakyamuni.
[...]2 Pour juger des mérites respectifs des enseignements du Bouddha,
nul n'a besoin de traverser les mers pour aller dans la lointaine Chine,
de voyager pendant trois ans jusqu'au Pic
du Vautour, de visiter le palais du Roi-dragon comme le fit Nagarjuna, de rencontrer
le bodhisattva Maitreya à
l'instar d'Asanga, ou d'être
présent aux deux lieux et trois
assemblées
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Le vénérable Mahakashyapa qui vit sur le Mont Keisoku [Kukkutapada] ; Manjushri
qui vit sur le Mont Shoryo [Clarté et douceur] ; le bodhisattva Jizo qui réside dans le monde Kharadiya et Kannon qui vit sur le Mont Potalaka ; le bodhisattva Maitreya qui réside au Ciel Tushita ; Nanda et les innombrables autres rois-dragons et rois asura qui vivent au fond des mers ; Taishaku qui réside au Ciel Trayastrimsha ; Bonten qui se trouve au Ciel Akanishta ; Makeishura qui vit dans le sixième
Ciel, les quatre Rois du Ciel,
qui se trouvent sur les pentes du Mont Sumeru ; Nitten, Gatten et les multitudes d'étoiles apparaissant devant nos yeux et brillant
au-dessus de nos têtes ; les divinités des fleuves et des
cours d'eau, et les divinités de la montagne : tous faisaient
partie de l'honorable Assemblée quand fut exposé le Sutra du Lotus.
[...] Qui étaient les parents du bouddha Vairocana*,
et dans quel pays apparut-il pour exposer le Sutra Vairocana* ? S'il s'est manifesté directement en ce monde sans avoir ni père
ni mère, dans quel sutra est-il écrit qu'après la
mort du Bouddha Shakyamuni, un bouddha comme lui [Vairocana]
apparaîtrait pour exposer l'enseignement au cours des cinquante-six
milliards soixante-dix millions d'années séparant la mort
du Bouddha Shakyamuni de l'apparition du vénérable et bienveillant Maitreya ? Sans le moindre
passage pour servir de preuve, qui pourrait donc avoir foi en une telle
assertion ? La doctrine Shingon est pleine d'affirmations étranges de ce genre, c'est pourquoi
j'en parle comme d'un enseignement erroné.
Sur la prière (Sado,
1272 à Sairen-bo
Ceux qui
naquirent à l'époque du Bouddha Shakyamuni et entendirent
l'enseignement de sa bouche avaient reçu de lui la graine de
la bodhéité dans un passé
lointain. De plus, Shakyamuni aussi bien que le bouddha Taho,
les bouddhas des dix directions de l'univers, les innombrables bodhisattvas Surgis-de-Terre et d'autres bodhisattvas tels que Manjushri et Maitreya leur apportèrent
leur soutien et les incitèrent à comprendre. Mais même
alors, certains demeuraient incapables de croire. Cinq
mille personnes quittèrent ensemble l'Assemblée. Toutes
les divinités et tous les hommes (note) furent transportés
vers d'autres terres (note).
Il est encore plus difficile de croire au Sutra du Lotus après
la disparition du Bouddha, aux époques du Dharma
correct et du Dharma formel et
cette difficulté est plus grande encore au début des Derniers
jours du Dharma.
Mais s'il était facile d'y croire, il ne s'agirait plus du Dharma
correct.
[...] Le véritable
objet de vénération est décrit dans la cérémonie
de transfert de la manière suivante : Suspendue
dans les Airs, au dessus du monde Saha apparaît la Tour aux Trésors ; Namu Myoho Renge Kyo se trouve
au centre de cette Tour, avec les bouddhas Shakyamuni et Taho assis à droite et à gauche, et à leur côté
les quatre bodhisattvas Surgis de Terre,
conduits par Jogyo. Autour d'eux
se trouvent Manjushri, Maitreya et les autres disciples des quatre
bodhisattva. Tous les autres bodhisattvas, qu'ils soient disciples
du bouddha de l'enseignement théorique* ou de bouddhas venus des autres mondes, sont assis plus bas, comme un
peuple à genoux en présence de nobles et de ministres
de haut rang. Les bouddhas venus des dix
directions de l'univers restent tous au sol, indication qu'ils sont
seulement des manifestations du bouddha éternel et que leurs
terres sont éphémères, et non éternelles
et immuables.
[...] Dans le
chapitre Yujutsu* (XV), le bodhisattva Maitreya demande au Bouddha Shakyamuni : "Nous croyons qu'il n'est
pas un seul des enseignements du Bouddha qui soit mensonger, quels que
soient ceux à qui il s'adresse, et nous savons que sa sagesse
pénètre tout. Mais si, après votre mort, des bodhisattvas
encore peu avancés dans leur foi entendent dire que les bodhisattvas Surgis-de-Terre sont les disciples
primordiaux du Bouddha, ils refuseront de le croire et commettront peut-être
la grave faute de calomnier le Dharma du vénérable Bouddha ! Nous vous supplions sincèrement d'expliquer cela et de nous libérer
des doutes afin que les hommes de foi sincère qui apparaîtront
après la mort du Bouddha ne s'égarent pas non plus dans
le doute." Ici le bodhisattva Maitreya suppliait le Bouddha d'enseigner le chapitre Juryo* (XVI) pour
la postérité.
Le
véritable objet de vénération (Sado,
avril 1273 à Toki Jonin)
Le Bouddha ne confia pas
ces cinq caractères à Manjushri,
à Fugen, à Maitreya,
à Yakuo ou aux autres membres
de ce groupe. Il préféra faire venir de la grande Terre
de la lumière paisible les bodhisattvas Jogyo, Muhengyo, Jyogyo, Anryugyo et leur suite, afin
de leur transmettre ces cinq caractères.
[...] Subhuti, Taishaku et les mille bouddhas réunis pour entendre les sutras Hannya*
; les quatre bouddha et quatre bodhisattvas qui figurent parmi les Neuf
honorés assis sur le lotus à huit pétales,
mentionnés dans le Sutra Vairocana* ; les trente-sept honorés du Sutra Kongocho* ; et les bouddhas et bodhisattva venus de tous les mondes des dix
directions et réunis dans la cité de Kushinagara pour
écouter le Sutra du
Nirvana. Tous furent reconnus par Manjushri, Maitreya et leur suite, qui
conversèrent avec eux, ce qui indique que les grands bodhisattvas Manjushri, et Maitreya ne trouvaient rien d'inhabituel à leur présence dans l'Assemblée. Mais après l'apparition
des quatre bodhisattvas Surgis-de-Terre,
le bodhisattva Manjushri, -
qui formula l'enseignement dont le Bouddha Shakyamuni fut le neuvième
héritier, et qui fut la mère de tous les bouddhas
dans les trois phases de l'existence (note) - aussi bien que le bodhisattva Maitreya,
qui succéderait au Bouddha Shakyamuni dans sa prochaine existence,
semblaient tous deux parfaitement insignifiants auprès de ces
Quatre bodhisattva. On aurait dit de frustes bûcherons se mêlant
à de hauts dignitaires, ou des gorilles et des singes prenant
place à côté de lions.
[...] Ces cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo ne furent même pas confiés à Mahakashyapa,
à ou à d'autres disciples qui avaient pourtant toujours
suivi le Bouddha aussi fidèlement que son ombre. Mais en laissant
de côté cela, pourquoi le Bouddha refusa-t-il de les transmettre
à des bodhisattvas comme Manjushri, et Maitreya ? Même
si leurs capacités ne correspondaient pas à la tâche,
on comprend mal pourquoi il les aurait rejetés. Il y a vraiment
là de quoi s'étonner. Mais le fait est que le Bouddha
écarta les bodhisattvas des autres mondes parce que leur lien
avec ce monde-ci était faible ; qu'il écarta les bodhisattvas
qui, bien que nés en ce monde Saha, n'avaient avec ce monde qu'un lien récent ; ou encore
certains bodhisattvas qui étaient ses disciples en cette vie-ci,
mais qui ne l'étaient pas quand il avait pour la première
fois aspiré à l'Éveil.
[...] Le bodhisattva Yakuo apparut sous la forme du Grand-maître* Zhiyi*,
le bodhisattva Kanzeon prit celle
du Grand-maître* Huisi,
et le bodhisattva Maitreya prit
l'apparence de Fudaichi. De
plus, les disciples Mahakashyapa et Ananda propagèrent les
enseignements du Bouddha après sa disparition, le premier pendant
vingt ans et le second pendant quarante ans.
Réfuter l'opposition
au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273
à Shijo Kingo)
C'est pourquoi il est dit dans le Sutra
Muryogi : "Ils ne parviendront jamais à l'Éveil insurpassable",
ce qui veut dire que le lotus du remplacement des trois
véhicules par le Véhicule unique, révélé
par le Bouddha dans l'enseignement
théorique*,
n'avait jamais été exposé avant le Sutra du Lotus.
Il révéla donc d'autant moins le lotus de l'essence réelle,
les principes de "dépasser
le proche pour révéler le lointain", de "la
véritable identité [du Bouddha] difficile à concevoir",
de l'adéquation de la réalité et de la sagesse" (kyochi myogo) et de "ce qui est inhérent
et non créé". Comment Maitreya et les autres, instruits et convertis par le Bouddha sous sa forme provisoire,
auraient-ils pu, si peu que ce soit, comprendre cela ?
L'ainsité
du Dharma Merveilleux (Sado, 1273
? à Sairen-bo)
Parmi tous les bodhisattvas tels que Manjushri, Maitreya, puis Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten, divinités des Etoiles, les Quatre
Rois du Ciel, etc., entre le moment de l'Éveil atemporel (hongaku) et la prédication du Hannyakyo* incluse, il n'est pas un seul être qui ait été disciple du Vénéré Shakyamuni. Au moment de l'Éveil atemporel, alors que le Bouddha n'avait pas encore prêché le Dharma, tous ces bodhisattvas et ces devas demeuraient dans une libération extraordinaire et ne discouraient que sur les deux enseignements spécifique (bekkyo) et parfait (enkyo). Puis le Vénéré Shakyamuni exposa les sutras Agon, Hodo, Hannya, mais ils n'y trouvaient aucun bénéfice, car, puisqu'ils connaissaient déjà les deux enseignements spécifique et parfait, ils connaissaient [a fortiori] les enseignements tripitaka (san zokyo) et commun (tsukyo) : ce qui est supérieur englobe ce qui est inférieur. En poussant plus loin l'argumentation, on peut se demander s'ils n'étaient pas comme des instructeurs vis-à-vis du Vénéré Shakyamuni, ou comme des amis-de-bien (zenchishiki). Ils ne suivaient pas le Vénéré Shakyamuni. Quand arriva la prédication des huit chapitres de la doctrine des états terrestres* du Sutra du Lotus, ils entendirent le Dharma qu'ils n'avaient jamais entendu. Ces êtres devinrent alors des disciples. Dès le Parc aux Cerfs, Shariputra, Maudgalyayana et autres furent des disciples qui ressentirent pour la première fois la production d'Éveil.
[...] Du temps de Shakyamuni, si l'on examine ce qu'étaient Shariputra, Maudgalyayana et autres, on voit qu'ils étaient de grands saints dont l'un était le plus grand de tous en sagesse-prajna, l'autre le plus grand en pouvoirs mystiques. Si l'on parle du passé, le premier avait été le bouddha Konryuda, le second, le bouddha Seiryuda* (remarque) ; si l'on parle de l'avenir, le premier sera l'Ainsi-Venu Padmaprabha* (note) . Si l'on se reporte au temps où ils se trouvaient au Pic du Vautour, ils étaient de grands bodhisattvas qui avaient entièrement éliminé les Trois poisons. Si l'on parle de leur nature fondamentale, ils étaient d'anciens bodhisattva qui «en dedans cachaient [une conduite de bodhisattva], au dehors apparaissaient [comme des auditeurs-shravakas]» (note). Les grands bodhisattvas Manjushri, Maitreya, qui étaient dans le passé d'anciens bouddhas, apparurent alors pour une vie d'assistance (osho) (note).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)
Des bodhisattvas
tels que Manjushri, vivant
dans le Monde doré, le bodhisattva Maitreya,
dans le palais du Ciel Tushita, Kannon sur le Mont Potalaka et Yakuo, qui avait été
le disciple du bouddha Nichigatsu
Jomyotoku, tous exprimèrent leur désir de propager
[la foi en] ce honzon de l'époque des Derniers
jours du Dharma mais le Bouddha a refusé. Tous ces bodhisattvas
étaient connus pour leur sagesse et leurs profondes connaissances,
mais ils n'avaient entendu l'enseignement du Sutra du Lotus que depuis peu de temps [et la compréhension qu'ils en avaient
était donc encore limitée]. Ainsi, ils ne seraient pas
capables d'endurer les grandes persécutions de l'époque
des Derniers jours du Dharma.
Réponse à
Nii-ama (Minobu,
16 février 1275 à Nii-ama)
Si infime que soit en apparence le don d'un peu de millet,
parce qu'il fut offert à un pratyekabuddha,
personne de grande valeur, cette offrande valut à son auteur de renaître vie après vie dans
des conditions merveilleuses. Ensuite,
on désigne du nom de bodhisattva des personnes comme Manjushri et Maitreya. Ces grands bodhisattvas
sont encore infiniment plus remarquables que les pratyekabuddhas.
[...] Le 1er
jour du 1er mois de sa 80e année, le Bouddha, ayant achevé
d'enseigner le Sutra du Lotus, déclara : "Ananda, Maitreya, Mahakashyapa,
je suis venu en ce monde pour enseigner le Sutra du Lotus.
J'ai réalisé le but fondamental de ma venue en ce monde
et je n'ai donc plus de raison d'y demeurer. Dans trois mois, le 15e
jour du 2e mois, j'accéderai au nirvana (note)." Tous, disciples du Bouddha
aussi bien que non bouddhistes, doutèrent de cette affirmation.
Mais le Bouddha ne parle jamais à la légère, et
lorsque arriva le 15e jour du 2e mois, il accéda effectivement
au nirvana. Les gens reconnurent donc la véracité des
paroles d'or du Bouddha et leur accordèrent un certain crédit.
Lettre à Horen (Minobu,
avril 1275 à Soya Kyoshin)
De même,
en ce monde, le Bouddha Shakyamuni n'exposa pas le Sutra du Lotus pendant plus de quarante ans "parce que le temps n'était pas
encore venu"(réf.).
Lao Zi demeura pendant quatre-vingts ans dans le ventre de sa mère (note)
et le bodhisattva Maitreya doit
résider dans la cour intérieure du Ciel Tushita 5670 millions d'années [en attendant le moment de sa venue en ce
monde]. Le coucou attend la fin du printemps avant de chanter et le coq
attend l'aube.
[...] Le Savant-maître* Xuanzang se rendit en Inde,
et, pendant dix-neuf ans, visita les temples et alla voir les stupas de près de cent trente royaumes. Il rencontra de nombreux maîtres
bouddhistes et étudia tous les profonds principes contenus dans
les douze catégories de sutras et les 80000 enseignements sacrés. Il rencontra ainsi
deux écoles, Hosso et Sanron. L'une d'elles, Hosso, disait que sa doctrine,
du Mahayana, avait été
enseignée, longtemps auparavant, par le bodhisattne Maitreya et par Asanga, et, à une
époque plus récente, par le Maître
de la doctrine Shilabhadra.
[...] Lorsque,
après avoir obtenu l'Éveil, Shakyamuni se prépara à
prononcer sa première prédication, les grands bodhisattvas,
tels Hoe*, Kudokurin*, Kongodo*, Kongozo*, Manjushri,
Fugen, Maitreya
et Gedatsugatsu
ainsi que Bonten, Taishaku,
les quatre Rois du Ciel et d'innombrables
simples mortels de capacité supérieure se rassemblèrent
pour l'entendre (note).
Au Parc des Daims, Ajnata
Kaundinya et ses compagnons, que l'on appelle les cinq
ascètes, Mahakashyapa et les deux cent cinquante personnes de sa suite, suivi de deux cent cinquante
disciples, et 80000 êtres célestes vinrent l'écouter.
[...]2 Le Bouddha
Shakyamuni s'adressa à Shariputra et à Maitreya, leur enseigna
le Sutra Vairocana* en l'appelant Sutra
du Lotus et en omettant l'enseignement des mudra
et des mantra dharani*,
n'exposant ainsi que la théorie. C'est l'ouvrage que Kumarajiva traduisit en chinois et que le Grand-maître* Zhiyi*
utilisa. A la même époque, toutefois, le bouddha Vairocana* s'adressa à
Kongosatta et lui enseigna
le Sutra du Lotus sous le nom de Sutra
Vairocana*.
[...]2 L'acarya Yixing écrivit tout cela
fidèlement, comme Shubhakarasimha* le lui avait dicté. L'enseignement
théorique* du Sutra du Lotus fut adressé à Shariputra et l'enseignement essentiel*,
à Maitreya.
[...]2Quand le bodhisattva Jogyo sortit
de terre, d'autres bodhisattvas comme Maitreya, Manjushri, Kanzeon et Yakuo, bien que libérés
des premiers quarante et unième et quarante-deuxième niveaux
d'ignorance, n'avaient pas totalement éliminé le niveau
le plus profond, celui de l'obscurité
fondamentale. Par conséquent on pourrait les qualifier d'ignorants
qui ne comprirent pas que le bodhisattva Jogyo était apparu pour propager largement Namu
Myoho Renge Kyo, principe caché entre les lignes du chapitre Juryo* (XVI), à l'époque des Derniers
jours du Dharma.
Le choix en fonction du temps (Minobu,
10 juin 1275 ; adressé à Yui)
Vasubandhu se mit alors immédiatement à écrire cinq cents traités
sur le Mahayana afin de réfuter
le Hinayana. Il fit aussi le serment
de ne plus jamais enseigner, tant qu'il vivrait, un seul mot du Hinayana.
De cette façon, il effaça son offense et renaquit plus tard
dans le ciel [Tushita] où
vit le bodhisattva Maitreya.
La Guérison
des Maladies Karmiques (Minobu,
3 novembre 1275, à Ota Jomyo)
Mais, au moment où
le Bouddha, s'apprêtant à enseigner le Sutra du Lotus,
fit trembler la terre de six manières différentes, les
gens furent particulièrement étonnés. Le bodhisattva Maitreya posa une question à
ce sujet, et le bodhisattva Manjushri lui répondit que si ces présages avaient été
d'une plus grande ampleur et d'une durée plus longue que lorsque
d'autres sutras avaient été enseignés, c'est parce
que les doutes étaient plus difficiles à dissiper.
[...] Les tremblements de terre à cette occasion s'accompagnèrent
de typhons soufflant sur l'océan qui soulevèrent des vagues
hautes comme des montagnes, jouant avec les bateaux comme avec des brins
de roseau, et s'élevant assez haut pour engloutir même
leurs voiles. C'est pourquoi, alors que, concernant les présages
décrits dans le chapitre Jo* (I) du Sutra du Lotus, le bodhisattva Maitreya avait posé une question au bodhisattva Manjushri, au sujet des grands présages décrits dans le chapitre Yujutsu* (XV), il interrogea le Bouddha lui-même.
Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo
? )
L'Honoré du monde se demandait profondément comment
sauver ceux qui vivraient après sa mort. C'est pourquoi il voulut
que ses quatre-vingt mille enseignements
sacrés demeurent sous forme écrite. Parmi les enseignements
sacrés dispensés de son vivant, il confia les sutras du Hinayana au vénérable Mahakashyapa, et les sutras
du Mahayana, ainsi que le Sutra
du Lotus et le Sutra
du Nirvana au bodhisattva Manjushri.
Mais le coeur des enseignements sacrés en quatre vingt-mille
corbeilles, et l'oeil même du Sutra du Lotus, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il ne les confia pas à Mahakashyapa ou à Ananda,
et ne les transmit pas non plus aux grands bodhisattvas Manjushri, Fugen, Kannon, Maitreya, Jizo ou Nagarjuna. Ces grands bodhisattvas
l'auraient souhaité et lui en firent la requête, mais le
Bouddha n'y consentit pas. Il préféra faire appel au bodhisattva Jogyo de vénérable
apparence (note) qui sortit des profondeurs de la terre.
[...] Le Bouddha considère tous les êtres qui vivront
après sa mort comme ses propres enfants, et il les aime tous
avec impartialité. Mais de même qu'un médecin prescrit
divers médicaments en fonction de la maladie qu'il traite, pour
les cinq cents premières années qui suivraient sa mort, le Bouddha recommanda à Mahakashyapa, Ananda et à d'autres disciples
d'offrir comme remède à tous les êtres vivants les
sutras du Hinayana. Pour les
cinq cents ans qui suivraient, il confia aux bodhisattvas Manjushri, Maitreya, Nagarjuna et Vasubandhu, à l'intention
de tous les êtres vivants, le remède des sutras Kegon*, Vairocana*, Hannya* et des autres sutras du Mahayana. Pour l'époque du Dharma formel,
mille ans après sa mort, et à l'intention de tous les
êtres vivants, il confia aux bodhisattvas Yakuo, Kanzeon et à d'autres le
remède que constituent les enseignements restants, à l'exception
de Myoho Renge Kyo [Sutra du Lotus].Mais à
partir du début de l'époque des Derniers
jours du Dharma,
les sutras du Hinayana, les
sutras du Mahayana et le Sutra du Lotus - confiés respectivement
à Mahakashyapa, Ananda et à d'autres, aux bodhisattvas Manjushri, Maitreya et à d'autres,
à Yakuo, Kanzeon et à d'autres - seront certes toujours présents en tant
que textes, mais aucun d'eux n'aura plus la capacité de guérir
les maux des êtres vivants. Les maladies seront trop graves et
ces médicaments trop faibles. Ce sera l'époque où
le bodhisattva Jogyo fera son apparition
dans le monde pour révéler à tous les êtres
vivants du Jambudvipa, les
cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo.
[...] Alors Mahakashyapa, Ananda et d'autres, se cacheront au Pic
du Vautour ou disparaîtront dans le Gange. Maitreya, Manjushri, et d'autres se réfugieront
dans la cour intérieure du Ciel Tushita ou se retireront sur le Mont des
Parfums ; le bodhisattva Kanzeon s'en retournera vers les régions de l'Ouest, et le bodhisattva Fugen vers les régions de
l'Est.
Réponse
au nyudo Takahashi (Minobu,
1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)
Quand j'ouvre
respectueusement le Sutra du Lotus et le lis attentivement,
je vois que même les bodhisattvas Manjushri, Maitreya, Kannon et Fugen, pourtant parvenus à
l'étape de togaku avaient bien
du mal à mettre en pratique ne serait-ce qu'une phrase ou un
seul vers de ce Sutra, parce que dans le texte même il
est dit qu'il "ne peut être compris et partagé que
par des bouddhas."(réf.)
Lettre à
Myomitsu Shonin (Minobu,
le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)
D'abord, Onjo-ji fut incendié, puis
ce furent les bâtiments du Mont Hiei. Si bien que la représentation du bodhisattva Maitreya à laquelle Enchin avait
adressé ses prières fut brûlée, de même
que l'objet de culte d'Ennin* qui fut détruit dans un incendie en même temps que la grande
salle d'étude du Mont Hiei.
Les moines de ces deux temples ont dû avoir l'impression de tomber
vivants dans l'enfer avici.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Dès le début, le Bouddha voulait révéler
ce principe du véhicule du Bouddha. Mais il savait que les simples
mortels, sans aucun désir de rechercher cet enseignement, non seulement
ne le croiraient pas mais s'y opposeraient. Aussi, afin d'élargir
graduellement leurs capacités, il consacra d'abord plus de quarante
années à enseigner les sutras Kegon*, Agama*, Hodo* et Hannya*,
pour ne révéler qu'à la fin le Sutra du Lotus.
A ce moment-là, tous ceux qui avaient entendu les enseignements
exposés par le Bouddha pendant plus de quarante ans - Shariputra, Maudgalyayana et les douze
mille auditeurs-shravakas - Manjushri, Maitreya et les autres quatre-vingt
mille bodhisattva ; les milliards de rois-faisant-tourner-la-roue ; un nombre incalculable d'êtres célestes tels que Bonten et Taishaku - tous s'écrièrent
à propos des enseignements qu'ils avaient reçus auparavant : "Nous nous désolions de penser que nous n'obtiendrions jamais
la sagesse incommensurable de l'Ainsi-Venu."(réf.) Mais après
avoir entendu le Bouddha enseigner le Sutra du Lotus, ils se
réjouirent en disant : "Nous avons obtenu le joyau suprême
sans même l'avoir recherché ! "(réf.)
[...] De plus, en affirmant que ces bodhisattvas
ayant atteint la Voie grâce au Sutra du Lotus étaient
tous des personnes de capacités médiocres, soutiendrez-vous
aussi que Fugen, Manjushri, Maitreya, Yakuo et les quatre-vingt mille autres bodhisattvas avaient aussi de médiocres
capacités ? Et dans ce cas, qui furent, selon vous ces bodhisattvas
de capacités supérieures déjà parvenus au
but grâce aux sutra enseignés avant le Sutra du Lotus ?
[...] Le Bouddha
avait déjà enseigné pendant quarante-deux ans lorsqu'il
exposa le Sutra du Lotus dans lequel il déclare : "L'Honoré
du monde, ayant exposé ses doctrines depuis longtemps, doit maintenant
révéler la vérité."(réf.) Après avoir entendu et compris le sens de ces paroles du Bouddha,
et l'ensemble des mille deux cents arhat,
les douze mille auditeurs-shravakas, Maitreya et l'ensemble des quatre-vingt
mille bodhisattvas, Bonten, Taishaku et tous les milliards
d'êtres célestes, le
roi Ajatashatru et d'autres rois
en nombre incalculable déclarèrent : "Depuis bien des
années, nous avons souvent écouté l'Honoré
du monde enseigner, mais jamais encore nous ne l'avions entendu exposer
un Dharma si profond et si merveilleux ! "
[...] Ce
qui est révélé dans Myoho Renge Kyo, c'est
que notre état de bouddha à nous simples mortels et l'état
de bouddha de Bonten, Taishaku et des autres divinités ; l'état de bouddha de Shariputra, Maudgalyayana et des autres auditeurs-shravakas, l'état
de bouddha de Manjushri, de Maitreya et des autres bodhisattvas - ne font qu'un et sont identiques au Dharma Merveilleux auquel se sont éveillés tous les bouddhas
des trois phases de la vie.
Parvenir directement
à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu,
mars 1277 ? à Myoho-ama)
L'école Tendai-Hokke est considérée
comme fondée par le Bouddha, établie par le Bouddha Shakyamuni
lui-même. L'école Shingon fut l'invention de personnes ordinaires, et ses maîtres et lettrés
des époques ultérieures furent ceux qui commencèrent
à utiliser les termes "école Shingon" pour se
désigner eux-mêmes. Toutefois, ils attribuèrent
la fondation de leur école au bouddha Vairocana* et au bodhisattva Maitreya.
Mais seule l'école qui se consacre exclusivement au Sutra
du Lotus correspond aux véritables intentions du Bouddha
Shakyamuni.
Lettre à
Shomitsu-bo (Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
Être
protégé par les quatre
Rois du Ciel et leur suite est déjà un grand honneur.
Mais avec la protection des quatre Rois
du Ciel ensemble, de toutes les étoiles et constellations,
des divinités Nitten et Gatten, de Taishaku et Bonten, le Pratiquant du Sutra du Lotus peut connaître une sécurité
parfaite. De plus, toutes les personnes des deux
véhicules, tous les bodhisattvas, le bodhisattva Maitreya dans la cour intérieure du Ciel Tushita,
le bodhisattva Jizo sur le Mont Kharadiya, le bodhisattva Kanzeon sur le Mont Potakala, et le bodhisattva Manjushri sur le Mont Shoryo [clair et frais] - chacun d'eux, suivi de son cortège
- tous gardent et protègent les pratiquants du Sutra du Lotus,
ce qui est déjà assez rassurant.
Réponse
à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu,
octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)
J'ai bien reçu le
kimono blanc et les dix ryo de coton
que vous avez eu la bonté de me faire parvenir. La fin de l'année
approche et, ici, sur cette montagne où je me trouve, le vent
souffle très fort et ma petite demeure est aussi trouée
qu'un panier tressé. Le sol est un tapis d'herbes, mes vêtements
sont en papier (note), mon corps est froid comme
de la pierre, et ce que je mange est glacé. Aussi, dès
que j'ai reçu ce kimono, j'ai voulu le mettre pour me réchauffer.
Mais, comme vous aviez écrit qu'il fallait le porter le premier
jour de l'année prochaine, j'attends le Jour de l'An avec autant
d'impatience que le vénérable Mahakashyapa,
retiré sur le Mont Kukkutapadai, attendit l'apparition du bodhisattva Maitreya pendant 5 670 millions
d'années.
Sur le Bodhisattva
Hachiman (Minobu,
décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo
Kingo)
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