Il en résulte qu'on voit des gens briser les doigts des statues
de Shakyamuni pour les remodeler selon le geste (mudra)
attribué à Amida,
ou rénover des temples à l'origine consacrés à Yakushi*, et y placer des statues
d'Amida, seigneur de la Terre de l'Ouest.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
Les mudra et les mantra des bouddhas Buddhalocana et Mahavairocana, enseignés
dans les sutras de Guirlande
de fleurs (Kegon), de la Couronne
de Diamant (Kongocho*) et de L'accomplissement
merveilleux (Soshitsuji*) sont inutiles. Car
même si le nom de ces Vénérés est "Œil
du bouddha" et "Grand Soleil", ils ne sont ni l’œil
du Bouddha, ni un grand soleil. Par exemple, même un bouddha, comme
celui de Guirlande
de fleurs (Kegon*),
n’est pas le Bouddha de l'enseignement
parfait*.
Il ne faut donc pas se fier au seul nom.
[...] En conséquence, si la cérémonie de l’ouverture
des yeux d’une image sculptée ou peinte est dirigée
par un maître shingon, cette
image ne peut pas devenir le véritable Bouddha, mais un bouddha
provisoire. En fait, elle ne deviendra même pas un bouddha provisoire.
Son aspect ressemblera à celui d’un bouddha provisoire, mais
son cœur sera celui du végétal, son origine. Pire,
elle ne sera pas non plus le végétal d’origine, elle
sera un démon, un esprit malfaisant, parce que les doctrines erronées
du maître shingon,
exprimées à travers les mudra et les mantra
dharani*,
deviennent le cœur de l’image sculptée ou peinte. C'est,
par exemple, comme la pensée qui transforme certains hommes en
pierre.
L’ouverture
des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)
Les Maîtres
de doctrine* surpassent les simples maîtres et les sutras du Mahayana
définitif* est supérieur aux sutras du Mahayana
provisoire*.
Par conséquent le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne
peut pas égaler le Sutra
Kegon*,
et moins encore le Sutra
du Nirvana et le Sutra
du Lotus. Pourtant, lorsque le Savant-maître* Shubhakarasimha* évalua les qualités relatives des sutras Kegon*, Lotus, Vairocana*,
etc., il avança une interprétation erronée en disant
que, d'un point de vue théorique, tous ces sutras sont de même
valeur, mais que, d'un point de vue pratique, le Sutra Vairocana* est supérieur aux autres. Depuis lors, les tenants de cette école
n'ont cessé de prétendre avec arrogance que le Sutra
du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Kegon*,
et moins encore avec les sutras
de l'école Shingon ou que, parce qu'il ne contient ni mudra ni mantra dharani* , le Sutra
du Lotus n'est même pas comparable au Sutra Vairocana*.
Ou ils soulignent le fait que de nombreux maîtres et patriarches
de l'école Tendai ont
reconnu la supériorité de l'école Shingon,
et que c'est une opinion généralement admise que l'école Shingon est supérieure aux autres.
[...] Je peux dissiper les
erreurs du Shingon et de toutes
les autres écoles sans la moindre difficulté. La sagesse
des moines éminents et des maîtres du Shingon,
à notre époque, est inférieure à celle d'une
vache ou d'un cheval, la lumière qu'ils répandent est
plus faible que celle d'une luciole. Attendre d'eux quoi que ce soit
est aussi inutile que de placer un arc et une flèche dans les
mains d'un cadavre, ou de poser des questions à un dormeur. Ils
forment des mudra avec les mains
et récitent des mantra dharani* avec la bouche, mais, dans leur coeur, ils ne comprennent rien aux principes
bouddhiques.
[...] Il faut ajouter à tout cela que les enseignements
ésotériques du Shingon sont différents des autres enseignements bouddhiques. Ils affirment
que si l'on a formé avec les mains ne serait-ce qu'un seul mudra,
si l'on a prononcé de sa bouche ne serait-ce qu'un seul mantra
dharani*,
même les crimes les plus graves accumulés dans les trois
phases de la vie seront expiés. Ils ajoutent qu'il suffit
de poser les yeux sur un mandala ésotérique pour que toutes les fautes et entraves karmiques
accumulées pendant d'innombrables koti de kalpa s'effacent immédiatement.
Cela aurait dû être d'autant plus vrai dans le cas de ce Savant-maître*,
qui avait mémorisé tous les mudra et les mantra dharani* des plus de mille deux cents Honorés, qui avait compris aussi
clairement que si elle avait été reflétée
dans un miroir la pratique de la contemplation qui permet d'atteindre
la bodhéité sans changer d'apparence, et qui, pendant
la cérémonie d'onction dans le Monde du Diamant* et dans
le Monde de la Matrice*, s'était métamorphosé en
roi illuminé Vairocana ou en bouddha Vairocana* lui-même !
[...] Par conséquent, j'ai étudié dans ses grandes lignes
l'enseignement secret du Shingon et je me suis interrogé sur ce destin de Shubhakarasimha*.
Mais personne ne m'a jamais donné de réponse satisfaisante
à la question que je posais plus haut. Si lui-même ne parvint
pas à échapper aux mauvaises
voies, comment, à notre époque, un seul des moines
du Shingon ou des laïcs qui n'ont pas fait plus d'un mudra ou récité plus d'un mantra
dharani*,
pourrait-il espérer ne pas y tomber ?
[...] Shubhakarasimha* a commis ces erreurs, à la rétribution desquelles il est
très difficile d'échapper, par conséquent, bien
éles mudra et les mantra dharani* particuliers des divers Honorés, cela n'eut pas le moindre résultat.
[...] Le Savant-maître Shubhakarasimha* professait que le Sutra du
Lotus et le Sutra Vairocana* étaient deux sutras méritant un égal respect, prétendant
qu'ils étaient identiques d'un point de vue doctrinal mais que,
parce que le Sutra du Lotus ne mentionnait ni les mudra ni les mantra dharani*,
il était inférieur au Sutra Vairocana*.
C'était une théorie erronée. Les maîtres
du Shingon qui lui succédèrent allèrent encore plus loin,
déclarant que, même du point de vue doctrinal, le Sutra
du Lotus est inférieur pour ne rien dire de l'infériorité
due à l'absence des mudra et des mantra dharani*.
La gravité de leur opposition au Dharma n'en est que plus lourde.
Ils ne pourront sans doute pas retarder encore longtemps la punition
infligée par le roi Emma et les souffrances de l'enfer. En fait, ils ne font que se précipiter
directement dans les flammes de l'enfer avici.
[...] A l'origine, le profond principe d'ichinen
sanzen (une pensée - 3000 mondes) n'était mentionné
nulle part dans le Sutra Vairocana*.
Cette notion ne se trouvait que dans le Sutra du Lotus. Mais Shubhakarasimha*,
ayant lu le Sutra du Lotus, entreprit de voler ce profond principe
formulé par le Grand-maître* Zhiyi* et l'incorpora dans sa propre interprétation du Sutra Vairocana*.
Il affirma ensuite que les mudra et les mantra dharani* du Sutra Vairocana* qui furent à l'origine exposés seulement pour servir d'ornement
au Sutra du Lotus, sont précisément les éléments
qui fondent la supériorité du Sutra Vairocana* sur le Sutra du Lotus. Shubhakarasimha* développa une théorie fausse lorsqu'il prétendit
que les deux sutra sont identiques d'un point de vue doctrinal, et son
affirmation que les mudra et les mantra dharani* sont des éléments qui rendent le Sutra Vairocana* supérieur au Sutra du Lotus est également erronée.
Le savant maître
Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à
Joken-bo et Gijo-bo)
Parmi ces
divers enseignements, celui de l'école Shingon est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ont affirmé : "Le concept d'ichinen
sanzen est le plus essentiel des principes énoncés
par Zhiyi* et le coeur même de tous les enseignements exposés par
le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Mais indépendamment du principe
d'ichinen sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques aussi bien qu'ésotériques,
les mudra et les mantra
dharani*,
forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques." Partant
de là, les maîtres du Shingon ont affirmé par la suite que les sutras qui ne comportent ni mudra ni mantra
dharani* doivent être considérés comme inférieurs,
c'est-à-dire du même niveau que les enseignements non bouddhiques.
[...] Se pourrait-il
qu'en Inde le Sutra du Lotus ait contenu des descriptions de mudra et de mantra
dharani* mais que ceux qui le traduisirent en chinois les aient supprimés
- Kumarajiva nommant sa version Myoho Renge Kyo ? Et que Shubhakarasimha*,
en y ajoutant des mudra et des mantra dharani*,
ait appelé la sienne le Sutra Vairocana* ?
La lettre de
Teradomari (Teradomari,
le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)
Dès
l'origine, les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des
écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*,
qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine,
s'approprièrent le principe d'ichinen
sanzen de Zhiyi*,
pour en faire le coeur des enseignements de leur école, tout en
y ajoutant la pratique de mudra et
de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi.
De sorte que ceux qui étudiaient le bouddhisme, ignorant les faits
réels, en vinrent à croire que le principe d'ichinen
sanzen se trouvait déjà
dans le Sutra Vairocana* tel
qu'il était parvenu d'Inde.
[...] 2 Le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne fait
aucune allusion au fait que les personnes des deux
véhicules peuvent atteindre la bodhéité
et que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil dans le passé illimité,
ou encore au principe d'ichinen
sanzen. Mais, après
son voyage en Chine, Shubhakarasimha* eut l'occasion de lire le Maka
Shikan de Zhiyi* et en retira sagesse et compréhension. Il s'appropria alors le
principe d'ichinen sanzen,
l'utilisant pour interpréter les passages du Sutra Vairocana* sur "la réalité de l'esprit" ou celui qui dit
"Je [Vairocana] suis la source et le commencement de toutes choses",
pour en faire le cœur des
enseignements Shingon mais en y
ajoutant la pratique des mudra et
des mantra dharani*.
Et en comparant les mérites respectifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*, il
déclara que si tous deux sont égaux d'un point de vue théorique,
le dernier est supérieur du point de vue de la pratique. Les mandala
des deux mondes symbolisent l'atteinte de la bodhéité
par les personnes des deux véhicules ainsi que l'implication mutuelle des dix mondes-états,
mais peut-on trouver ces principes où que ce soit dans le Sutra Vairocana* ?
[...] 2 Stupéfait par ces passages du Sutra et leurs commentaires, j'ai
examiné tous les sutras ainsi que les paraphrases et commentaires
des divers maîtres, et mes doutes se sont évanouis. Pourtant
ces moines insensés du Shingon s'appuient sur leurs mudra et mantra
dharani* et croient l'école Shingon supérieure à celle du Sutra du Lotus, uniquement
parce que Ennin* et leurs autres maîtres clament la supériorité du Shingon. Leur position est insoutenable.
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Quel grand
médecin ou quel bon médicament a le pouvoir de guérir
tous les êtres à l'époque des Derniers
jours du Dharma ? Ils ne peuvent pas être guéris par les mudra et les mantra dharani* du bouddha Vairocana*,
par les quarante-huit voeux du bouddha
Amida ou les douze grands voeux du bouddha Yakushi*,
ni même par son serment de guérir toutes les maladies.
Non seulement de tels remèdes n'ont pas le pouvoir de guérir
les maladies mais ils les aggravent.
Le don du mandala
du Dharma Merveilleux (Sado,
1273 à Sennichi-ama)
Après avoir médité, Shubhakarasimha* conçut finalement un énorme mensonge. Il soutint que les
trente et un chapitres du Sutra Vairocana* correspondaient aux vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus plus
les trois chapitres du Sutra
des Sens Infinis (Muryogi-kyo),
et qu'en ce qui concerne la triple pratique (action, parole, pensée),
la pratique mentale du Sutra Vairocana* était
identique à celle du Sutra du Lotus, mais que le Sutra
du Lotus faisait l'impasse sur les pratiques corporelle et verbale
(mudra et mantra).
Faisant passer le Sutra du Lotus pour une version abrégée
du Sutra Vairocana*, Shubhakarasimha* maintint que ce dernier n’appartenait à aucune catégorie
de sutras enseignés avant, pendant et après le Sutra
du Lotus. Ainsi, Shubhakarasimha* se prononça ingénieusement partisan du Sutra du Lotus afin de se soustraire aux critiques de ceux pour qui ce Sutra prouvait de lui-même sa supériorité sur tous les autres
sutras, qu'ils aient été transmis avant, en même temps
ou après le Sutra du Lotus. Mais à force de proclamer
que le Sutra Vairocana* était supérieur, parce qu’il enseignait les mudra et les mantra
dharani*,
alors que le Sutra du Lotus ne le faisait pas, Shubhakarasimha* finit par calomnier ce dernier pour fonder l’école Shingon.
Souverains de notre
pays (Minobu,
février, 1275)
Sous le règne de Xuanzhong,
le quatrième successeur de Tang
Taizhong, dans la quatrième année de l'ère
Kai-yuan (716), le Savant-maître* Shubhakarasimha* arriva en Chine venant d'un pays de l'ouest, l'Inde, et dans la huitième
année de la même ère (720), les Savants-maîtres* Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent eux aussi d'Inde en Chine. Ils apportèrent avec eux les
sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*,
et fondèrent l'école Shingon.
Cette école divise les enseignements bouddhiques en deux catégories
: les enseignements exotériques de Shakyamuni, exposés
dans les sutras Kegon*,
dans le Sutra du Lotus et dans divers autres sutras, et les
enseignements ésotériques de Vairocana,
exposés dans le Sutra Vairocana* et divers
autres sutras. Le Sutra du Lotus est le plus élevé
des enseignements exotériques. Mais, même si ses principes
essentiels [selon l'école Shingon]
ressemblent à ceux de l'enseignement ésotérique du Sutra Vairocana*, parce que
l'on n'y trouve pas la moindre allusion à la pratique des mudra et des mantra dharani*,
ni aux Trois mystères,
il est considéré comme "un enseignement incomplet".
[...] Depuis que le miroir sacré (note) conservé au palais impérial a été détruit
par le feu, on a considéré que le précieux mudra du bouddha Vairocana*,
miroir du Bouddha, devait le remplacer pour l'empereur ; et puisque le
sabre précieux avait sombré dans la mer de l'ouest, (note) on a cru que les cinq grands Honorés avaient le pouvoir de vaincre les ennemis du Japon. Ces croyances semblent
si profondément enracinées que la pierre dont l'usure
correspond à un kalpa (note) pourrait être totalement érodée et la terre immense
pourrait basculer sans que quiconque les mette en doute.
[...] 2 Sous le règne de l'empereur Xuanzang, de la dynastie
Tang Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*,
et Amoghavajra* ont apporté les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji* d'Inde et les ont introduits en Chine. Les enseignements de ces trois
sutras sont très clairement énoncés. Si nous en
recherchons le principe essentiel, nous voyons qu'il consiste à
réunir les Deux Véhicules et à les remplacer par
le Véhicule unique de l'état de bodhisattva, à
réfuter les Deux Véhicules pour révéler
le Véhicule unique de l'état de bodhisattva. Et la caractéristique
de cette école est la pratique des mudra et des mantra dharani*.
[...] 2 Shubhakarasimha* comprit que l'enseignement du Tiantai était encore supérieur à la description qu'on lui
en avait faite en Inde et qu'il serait très difficile avec les
trois sutras qu'il avait apportés de le dépasser. Aussi,
afin de tromper Yixing, il lui
dit : "Mon bon moine, vous êtes l'un des hommes les plus
intelligents de Chine et l'école Tiantai possède un enseignement véritablement profond et mystique.
Mais l'école Shingon dont
j'ai apporté les sutras en Chine est supérieure à
l'école Tiantai sur un
point : elle utilise les mudra et les mantra dharani*."
[...] 2 Shubhakarasimha* eut alors une idée extrêmement rusée. "Le Sutra Vairocana*, expliqua-t-il
à Yixing, commence par
un chapitre appelé Jushin. De même que le Sutra
Muryogi réfute tous les sutras enseignés pendant
les quarante et quelques années précédentes, ce
chapitre Jushin rend périmés tous les autres sutras. Les
chapitres qui suivent, du chapitre Nyumandara jusqu'à la fin
du Sutra Vairocana*, ont été
présentés en Chine comme deux versions distinctes, le Sutra du Lotus et
le Sutra Vairocana*, mais en
réalité, en Inde, ils constituaient un sutra unique. Le
Bouddha Shakyamuni s'adressa à Shariputra et à Maitreya, leur enseigna
le Sutra Vairocana* en l'appelant Sutra du Lotus et
en omettant l'enseignement des mudra et des mantra dharani*,
n'exposant ainsi que la théorie. C'est l'ouvrage que Kumarajiva traduisit en chinois et que le Grand-maître* Zhiyi* utilisa. A la même époque, toutefois, le bouddha Vairocana* s'adressa à Kongosatta et lui enseigna le Sutra du Lotus sous le nom de Sutra Vairocana*. Il s'agit
de l'ouvrage que l'on appelle maintenant Sutra Vairocana* et que j'ai
eu souvent l'occasion de voir en Inde. J'aimerais donc vous voir écrire
que le Sutra Vairocana* et le Sutra
du Lotus sont essentiellement de la même substance, comme
de l'eau et du lait. Par conséquent, le Sutra Vairocana* peut prétendre
à la supériorité sur tous les enseignements du
passé, du présent et du futur, de la même manière
que le Sutra du Lotus. "Quant
aux mudra et mantra
dharani*,
on les utilise pour embellir le principe spirituel défini par
les termes ichinen sanzen,
ils deviennent un l'enseignement
secret (zuitai, himitsu) harmonisant les trois
mystères. Et, parce qu'il inclut ce principe des trois
mystères, l'enseignement du Shingon se révèle supérieur à celui du Tiantai qui ne mentionne que le Mystère de la pensée. Le Shingon est comme un grand général portant casque et cuirasse,
un arc et des flèches et une grande épée au côté.
Alors que le Tiantai, avec seulement
le Mystère de la pensée [la théorie d'ichinen
sanzen], est comme un grand général sans aucune arme." [...] "Quant
aux mudra et mantra
dharani*,
on les utilise pour embellir le principe spirituel défini par
les termes ichinen sanzen,
ils deviennent un l'enseignement
secret (zuitai, himitsu) harmonisant les trois
mystères. Et, parce qu'il inclut ce principe des trois
mystères, l'enseignement du Shingon se révèle supérieur à celui du Tiantai qui ne mentionne que le Mystère de la pensée. Le Shingon est comme un grand général portant casque et cuirasse,
un arc et des flèches et une grande épée au côté.
Alors que le Tiantai, avec seulement
le Mystère de la pensée [la théorie d'ichinen
sanzen], est comme un grand général sans aucune arme."
[...] 2 Nombreux
sont ceux qui, de nos jours, éprouvent un très grand respect
pour ce Kukai*.
Mais, j'ai quelque regret à le dire, concernant les enseignements
bouddhiques, il a commis beaucoup d'erreurs. Pourquoi ? Je suppose
que c'est parce que, lorsqu'il séjourna en Chine, il étudia
seulement l'enseignement de l'école Shingon,
la pratique des mudra et des mantra
dharani*.
Mais il ne semble pas avoir étudié les aspects théoriques
de la doctrine.
[...] 2 L'essentiel
de ces commentaires est le suivant : "Il y a deux sortes d'enseignements.
L'un est l'enseignement exotérique, c'est-à-dire l'enseignement
des trois véhicules.
Là, l'enseignement profane et l'enseignement bouddhique ne coïncident
pas. L'autre est l'enseignement ésotérique. C'est l'enseignement
du Véhicule unique, ainsi appelé parce que l'enseignement
profane et l'enseignement bouddhique fusionnent et n'en font plus qu'un
seul. L'enseignement ésotérique, à son tour, se
divise en deux catégories. La première est celle de l'enseignement
théorique*,
qui comprend les sutras Kegon*, Hannya*, Vimalakirti,
le Sutra du Lotus et du Nirvana.
Bien qu'ils enseignent l'inséparabilité des vérités
profanes et de la vérité suprême du bouddhisme,
ils n'enseignent pas les mudra et les mantra dharani*.
La deuxième catégorie est Kongocho* et Soshitsuji*.
Ils enseignent la non-dualité des vérités profanes
et bouddhiques ainsi que les mantra
dharani* et les mudra." Ce passage
signifie essentiellement que, pour ce qui est de la supériorité
relative du Sutra du Lotus,
les trois sutras du Shingon mentionnés plus haut sont théoriquement en accord, puisqu'elle
réside dans le principe d'ichinen
sanzen. Mais la pratique des mudra et des mantra dharani* n'est pas exposée dans le Sutra du Lotus. C'est pourquoi
le Sutra du Lotus représente l'enseignement ésotérique
théorique, alors que les trois sutras du Shingon représentent l'enseignement ésotérique à
la fois théorique et pratique. Ces deux enseignements sont donc
aussi différents que le ciel de la terre ou que les nuages de
la boue. De plus, Ennin* soutient qu'il ne s'agit pas là de son point de vue personnel
mais que c'est la thèse centrale avancée par l'éminent Shubhakarasimha* dans ses commentaires sur le Sutra Vairocana*.
[...] 2 Les aristocrates comme les samouraïs invitent les maîtres du Shingon à conduire leurs cérémonies, les considèrent
comme des maîtres, leur confèrent des fonctions et leur
confient des temples. Et, pour procéder à la cérémonie
de consécration des statues ou images du Bouddha, les huit
écoles ont toutes recours aux mudra et mantra dharani* se référant au bouddha Vairocana* !
[...] 2 Quant à
l'affirmation que, sans mudra ni mantra dharani*,
il est impossible de consacrer une statue ou une image du Bouddha, elle
est absurde et puérile. Avant l'apparition de l'école Shingon, n'y avait-il donc pas
de consécration des statues ou des images du Bouddha ? Avant
l'apparition du Shingon on rapporte
que, en Inde, en Chine et au Japon, des statues ou des peintures du
Bouddha ont marché, enseigné le Dharma ou parlé
à haute voix. (note) C'est depuis que l'on a commencé à utiliser mudra et mantra dharani* pour consacrer les images du Bouddha que ces cérémonies
ont perdu tout pouvoir bénéfique !
Le choix en
fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275
; adressé à Yui)
Les sutras du Shingon appartiennent
aux enseignements provisoires et sont même inférieurs aux sutras Kegon* ou Hannya*.
Pourtant, Ennin* et Kukai* se sont trompés sur ce point et ont prétendu que les sutras
du Shingon étaient égaux ou même supérieurs
au Sutra du Lotus. La cérémonie "d'ouverture
des yeux" d'une nouvelle effigie du Bouddha est donc conduite avec
le mudra de la déesse Butsugen-son (Vénérable-œil-du-Bouddha) et le mantra
dharani* du bouddha Vairocana*.
Il en résulte que toutes les images peintes et sculptures en
bois [représentant le Bouddha] au Japon, ont été
privées d'âme et d'yeux, et qu'elles sont en fin de compte
possédées par le Démon
du sixième Ciel.
Moines
du temple Seicho-ji (Minobu,
le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)
Vajrabodhi avait, par ailleurs, un
disciple que l'on appelait le Savant-maître* Amoghavajra*.
Ces trois hommes étaient indiens, issus de familles nobles et
d'un caractère bien différent des moines chinois. Les
doctrines qu'ils enseignèrent firent une forte impression parce
qu'elles comportaient des mudra et des mantra dharani*,
éléments inconnus en Chine depuis l'introduction du bouddhisme
à l'époque des Han postérieurs. Devant ce nouveau
bouddhisme qui semblait si élevé, l'empereur inclina la
tête et le peuple joignit les mains, en signe de révérence.
[...] Peut-être parce que, au cours
de ses études en Chine, il n'avait pas compris l'importance du Sutra du Lotus par rapport au Sutra Vairocana*, il
[Ennin] entreprit d'écrire un commentaire en sept volumes du Sutra Kongocho*, ainsi qu'un commentaire en sept volumes du Sutra Soshitsuji*, quatorze
volumes au total. Le point central de ces commentaires est que la doctrine
exposée dans les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*, et celle qui est énoncée
dans le Sutra du Lotus, révèlent en définitive
le même principe, mais que, grâce au rituel des mudra et des mantra dharani* associé aux trois sutras
du Shingon, ceux-ci doivent être considérés
comme supérieurs au Sutra du Lotus.
[...] Dans ces conditions, même
les moines du Tendai - afin
qu'on leur demande de pratiquer les rituels d'"ouverture des yeux"
pour consacrer les images du Bouddha sculptées ou peintes - adoptèrent
les mudra et les mantra dharani* censés fonder la supériorité de l'école Shingon. Par conséquent,
le Japon tout entier s'est adonné à la pratique du Shingon,
et il n'y a plus un seul pratiquant de l'école Tendai.
[...] Peut-être comprit-il
alors [au cours de son séjour en enfer] que cela [sa comparution
devant Yama] résultait de son opposition au Sutra du Lotus.
Il abandonna donc très vite les mudra,
les mantra dharani* et les méthodes de concentration du Shingon,
et récita le passage du Sutra du Lotus [dans lequel
le Bouddha déclare] : "Maintenant, ce monde des trois
plans est tout entier mon domaine."(réf.) Après
quoi les chaînes qui le maintenaient prisonnier se brisèrent
et il put revenir à la vie.
[...] On peut lire encore dans
le Kujakukyo no Ongi (Annotations
sur le Sutra du Paon) : "A son retour de Chine, Kukai* avait le désir d'établir l'école Shingon au Japon, et des représentants de toutes les autres écoles
furent convoqués au palais impérial. Mais la plupart d'entre
eux doutaient que l'on puisse atteindre la bodhéité sans
changer d'apparence comme l'enseigne cette école. Alors, Kukai* exécuta avec les mains le mudra de la sagesse et se tourna vers le sud. Tout à coup, sa bouche
s'ouvrit et il se changea en bouddha Mahavairochana doré - retrouvant
ainsi sa forme originelle. Il démontrait ainsi la présence
du bouddha dans le corps de chaque personne, et la présence du
corps de chaque personne dans le corps du bouddha (note), ainsi que la possibilité
d'atteindre immédiatement la bodhéité dans cette
existence même. Dès lors, tous les doutes se dissipèrent,
et l'école Shingon ou
Yuga (note),
avec sa doctrine des mandala secrets, fut solidement établie."
[...] On lit dans le Kujakukyo
no Ongi : "Alors, Kukai* exécuta avec les mains le mudra de la sagesse et se tourna vers le sud. Tout à coup, sa bouche
s'ouvrit et il se changea en bouddha Mahavairochana doré."
En quelle année et sous le règne de quel souverain cela
s'est-il produit ?
[...] Il est dit dans ce passage : "Alors, Kukai* exécuta avec les mains le mudra de la sagesse et se tourna vers le sud. Tout à coup, sa bouche
s'ouvrit et il se changea en bouddha Mahavairochana doré."
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Pour ce qui est du Sutra Vairocana*, Shubhakarasimha*, Amoghavajra* et Vajrabodhi* ont déclaré que, sur le plan des principes, le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient
identiques, mais que, par rapport aux mudra et aux mantra dharani*,
le Sutra du Lotus est inférieur. Par contre, les moines
chinois Liangxu, Guanxiu et Weijuan ont déclaré
que le Sutra Vairocana* ne pouvait
pas soutenir la comparaison avec le Sutra
Kegon*,
le Sutra du Lotus ou le Sutra
du Nirvana, mais n'était qu'un sutra entrant dans la catégorie Hodo.
[...] Il faudrait noter que, quand Shubhakarasimha* entreprit d'évaluer les mérites relatifs du Sutra
du Lotus et du Sutra Vairocana*, il
avança cette interprétation que tous deux sont "équivalents
d'un point de vue théorique, mais que le dernier est supérieur
en termes de pratique." Par cela, il voulait dire que, bien que
le principe d'ichinen
sanzen soit le même
dans le Sutra du Lotus et dans le Sutra Vairocana*, le Sutra du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*,
et que, par conséquent, du point de vue des pratiques qu'il enseigne,
il est inférieur au Sutra Vairocana*. Puisque
l'on n'y trouvait pas concrètement l'énoncé des
formules pour la pratique, on ne pouvait pas dire qu'il représentait
les enseignements ésotériques à la fois du point
de vue de la théorie et de la pratique.
[...] Shubhakarasimha* prétend plus loin que le Sutra Vairocana* est
supérieur du point de vue de la pratique parce que, dans le Sutra
du Lotus, ne sont mentionnés ni mudra ni mantra dharani*.
Dans ce cas, compare-t-il les mérites du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana* dans
leurs textes en sanskrit ? Ou parle-t-il des mérites relatifs
de leurs traductions en chinois ? La traduction
du Hokke Giki (rituels basés sur le Sutra du Lotus)
par le Savant-maître* Amoghavajra* indique que le Sutra du Lotus contient, en réalité,
des mudra et des mantra
dharani*.
Et la traduction plus ancienne du Sutra
Ninno* par Kumarajiva ne contient ni mudra ni mantra
dharani* ; mais la traduction plus récente du même sutra par Amoghavajra* contient bel et bien des mudra et des mantra dharani*.
[...] Le Sutra
du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*,
mais il a le mérite de déclarer que les personnes des deux véhicules pourront atteindre
la bodhéité ; il donne même le nom des kalpas au cours desquels cela se produira, les terres où cela aura lieu
et le nom que les divers auditeurs-shravakas porteront lorsqu'ils deviendront
bouddha. On y lit aussi que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé illimité.
Le Sutra Vairocana* a beau
décrire des mudra et des mantra dharani*,
il ne dit rien de l'atteinte de la bodhéité par les personnes
des deux véhicules ou de
l'Éveil primordial du Bouddha
dans un passé illimité.
[...] Si nous
comparons ce principe de l'atteinte de la bodhéité par
les personnes des deux véhicules à la question des mudra et des mantra dharani*,
nous voyons que leur degré d'importance est aussi différent
que le ciel de la terre. Dans les divers sutras enseignés par
le Bouddha pendant quarante et quelques années avant qu'il expose
le Sutra du Lotus, les personnes des deux
véhicules étaient décrites comme [aussi incapables
d'atteindre la bodhéité que] des graines pourries qui
ne pourraient germer. Elles étaient condamnées non seulement
une fois ou deux, mais dans d'innombrables passages, sutra après
sutra. Mais, dans le Sutra du Lotus, tous ces passages sont
réfutés ; et il est proclamé que les personnes des deux véhicules peuvent, en
réalité, atteindre la bodhéité. Quant aux mudra et aux mantra
dharani*,
où et dans quel sutra pourrait-on trouver un seul passage les
condamnant ? Et puisqu'ils n'ont jamais été condamnés,
le Sutra Vairocana*, comme
beaucoup d'autres sutras, n'hésite pas à mentionner les mudra et les mantra
dharani* et par conséquent à les enseigner. Si nous
comparons ce principe de l'atteinte de la bodhéité par
les personnes des deux véhicules à la question des mudra et des mantra dharani*,
nous voyons que leur degré d'importance est aussi différent
que le ciel de la terre.
[...] Un mudra est un geste fait avec la main. Mais si la main appartient à
une personne incapable de devenir bouddha, comment des mudra faits avec la main pourraient-ils la conduire à la bodhéité ? Un mantra dharani* est un mouvement articulé par la bouche. Mais si la bouche appartient
à une personne incapable de devenir bouddha, comment les mantra
dharani* prononcés par la bouche pourraient-ils la conduire à la
bodhéité ? Si elle ne rencontre pas le Sutra
du Lotus, une personne des deux
véhicules peut bien pratiquer les mudra et les mantra dharani* de plus de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables kalpas, elle
n'atteindra jamais la bodhéité, par le corps, la bouche
ou l'esprit.
[...] Ceux qui
prétendent supérieur [au Sutra du Lotus] un texte qui
ne dit rien de la possibilité, pour les personnes des deux
véhicules, d'atteindre la bodhéité, uniquement
parce qu'il comporte des mudra et des mantra dharani*,
sont nécessairement des voleurs, du point de vue des principes,
et des hérétiques, du point de vue de la pratique - des
gens qui considèrent comme supérieur ce qui est inférieur.
Lettre à
Shomitsu-bo (Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
Selon ces
sutras, le Bouddha doit naître (comme un enfant qui naît)
et le Sutra du Lotus donne naissance (comme la mère qui
accouche d’un enfant). Bouddha est le corps et le Sutra du Lotus l’esprit. Par conséquent, le Sutra du Lotus est
le seul Dharma qui peut insuffler l’esprit du Titre (Daimoku) dans
les images de Bouddha récemment sculptées ou dans les écrits
sur papier. Tenir une cérémonie pour insuffler l’esprit
d’une déité dans un objet par des mudra et des mantra dharani*,
et le vénérer est une terrible erreur.
Questions
- réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,
septembre 1278 à
Joken-bo)
Peut-être Ennin* et Enchin se sont-ils laissé
tromper par les commentaires de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ? Tous deux semblent avoir été des personnes respectables
et sages, mais ils avaient tendance à mépriser le proche
pour honorer le lointain. Ils ont été ensorcelés
par le fait que trois sutras du
Shingon contiennent des mudra et des mantra dharani*,
et ont totalement perdu de vue la voie primordiale de l'atteinte de
la bodhéité sans changer d'apparence.
Le principe de l'atteinte
de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu,
en 1280? , à Myoichinyo)
Par la suite,
sous le règne de l'empereur Xuanzong,
les trois maîtres du Tripitaka Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent d'Inde en Chine, apportant avec eux les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*.
Par leur personnalité aussi bien que par leurs théories,
ces trois hommes étaient très loin de soutenir la comparaison
avec les maîtres bouddhistes qui les avaient précédé
en Chine. De plus, parce qu'ils introduisaient la pratique de mudra et de mantra dharani* jusqu'alors inconnus, on pensa que le véritable bouddhisme était
resté ignoré en Chine avant leur arrivée. Ces trois
maîtres déclarèrent que l'école Tiantai était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron,
mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés
que ceux des sutras du Shingon. Par la suite,
le Grand-maître* Zhanlan* réfuta les principes introduits par les écoles Hosso, Kegon et Shingon,
ce que n'avait évidemment pas pu faire le Grand-maître* Zhiyi.
Mais ces réfutations ne furent pas prononcées au cours
de débats publics, comme ce fut le cas avec le Grand-maître* Zhiyi*.
Ainsi, le Sutra du Lotus devint comparable à une pièce
de tissu de soie précieuse portée par une nuit obscure,
tandis que les mudra et les mantra
dharani*,
dont il n'est nulle part question dans le Sutra du Lotus, s'étalaient,
bien visibles aux yeux de tous. C'est pourquoi chacun s'accorda à
reconnaître la supériorité de l'école Shingon.
[...] C'est pourquoi
bien qu'ils aient avancé quantité d' arguments habiles, Shubhakarasimha*, Xuanzang, Kukai*, Ennin*, Enchin et les autres ne purent
trouver le moindre passage prouvant la supériorité du Sutra Vairocana* sur
le Sutra du Lotus. Toute leur argumentation repose seulement
sur la présence ou non, dans un sutra, des mudra et des mantra dharani*.
Plutôt que de développer leurs théories en cent
volumes, de faire d'incessants aller et retours entre la Chine et le
Japon, de fomenter d'innombrables intrigues et d'appuyer leur opinion
sur l'autorité de décrets impériaux, ils auraient
mieux fait de produire un passage clair, une preuve littérale
irréfutable, tirée des sutras eux-mêmes. Qui aurait
pu alors douter de leurs affirmations ?
Le corps et
l'esprit des simples mortels (Minobu,
à un disciple)
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