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Extraits de gosho sur

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Kammuryoju kyo sho,

Au nom des trois maîtres chinois, Tanluan, Daochuo, et Shandao, il divisa l’ensemble des écrits bouddhiques en deux parties : la Porte de la Voie Sacrée, et la Porte de la Terre Pure. Ceci eut pour effet de substituer les sutras provisoires aux vrais sutras, fermant ainsi la voie du bouddhisme Lotus et Shingon, permettant d’atteindre directement la bodhéité, et ouvrant à la place le chemin blanc des trois sutras de la Terre Pure [Muryoju, Kammuryoju et Amida].
Traité sur la protection de la nation (Kamakura, 1259)

Honen dit aussi  : "Le moine chinois Shandao établit la distinction entre les pratiques correctes et incorrectes, exhortant les hommes à suivre les premières et à abandonner les secondes. Au sujet de la première des pratiques incorrectes, celles de lire et réciter les sutras, il affirme qu'il ne faut réciter que le Sutra Kammuryoju et les sutras de la Terre pure, et que réciter n'importe quel autre sutra, mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique, doit être considéré comme une pratique incorrecte. A propos de la troisième des pratiques incorrectes, celle de la vénération, il affirme que, en dehors de la vénération du bouddha Amida, le fait d'honorer ou de vénérer tout autre bouddha, bodhisattva ou divinité bouddhique, doit être considéré comme une pratique incorrecte.
Honen dit encore : "C'est dans le Sutra Kammuryoju que l'on trouve le passage selon lequel le pratiquant du Nembutsu doit posséder les Trois sortes d'esprit (note). On peut lire en effet dans le commentaire (réf.) de ce sutra  : Quelqu'un demanda  : 'Si certains ont une compréhension et une pratique différentes de celles des adeptes du Nembutsu, comment peut-on s'assurer que, par leurs croyances divergentes et leurs pratiques erronées, ces personnes ne causeront pas de troubles  ? ' Nous voyons aussi que ces personnes aux vues erronées, avec leur compréhension et leurs pratiques différentes, sont comparées à une bande de brigands qui font rebrousser chemin aux voyageurs ayant déjà fait un ou deux pas sur leur route. Selon moi, lorsque ces passages parlent de compréhension différente, de pratiques différentes, de doctrines erronées et de croyances erronées, ils se réfèrent aux enseignements de la Voie sacrée."
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260

Quoi qu'il en soit, Shakyamuni enseigna pendant cinquante ans. Au cours des quarante et quelques premières années, il exposa successivement  : le Sutra Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama*, énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence, et non-moi ; le Sutra Daijuku qui affirme que l'on ne peut dissocier le pur de l'impur ; le Sutra Daibon hannya qui énonce les principes d'identification mutuelle et de non-dualité  ; et les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida, qui parlent de la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite. Tous ces enseignements furent très clairement exposés afin de sauver tous les êtres humains aux périodes du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

A propos de ces pratiques incorrectes, il est dit dans le Senchaku Shu : "En ce qui concerne la première des cinq pratiques incorrectes, celle de lire et de réciter, il [Shandao] déclare que, à l'exception de la récitation du Sutra Kammuryoju et des autres sutras de la Terre pure, adhérer à tout autre sutra, qu'il soit Mahayana ou Hinayana, exotérique ou ésotérique, tout comme le lire et le réciter, doit être considéré comme une pratique incorrecte.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Le Sutra Kegon* énonce le principe que la conscience seule crée le monde phénoménal ; les sutras Hannya* enseignent qu'il y a dix-huit sortes de non-substantialité  ; le Sutra Vairocana* définit les cinq aspects de la méditation pour parvenir à la bodhéité, et dans le Sutra Kammuryoju se trouve le principe de la renaissance sur la Terre pure. Mais le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin jobutsu), contenu dans le Sutra du Lotus, les dépasse tous.
[...] Ainsi, même si l'on réunissait tous les divers sutras - Kegon*, Agama*, Hodo*, Hannya*, Nirvana, Sutra Vairocana* et Kammuryoju - ils ne seraient même pas l'équivalent d'un seul caractère du Sutra du Lotus.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Le Bouddha enseigna le Sutra Kegon*, mais il ne donna pas l'explication qui aurait pu servir de clef pour ouvrir ce sutra. De même, pendant les quarante ans et plus qui suivirent, il enseigna d'autres sutras tels que les sutras Agama*, Hodo*, Hannya* et Kammuryoju, mais il ne révéla pas leur sens. Leurs portes restèrent closes, et par conséquent personne ne parvint à comprendre ces sutras. Même ceux qui prétendirent les comprendre n'en eurent, en réalité, que des conceptions déformées. [...] Pourtant, de nos jours, les gens pensent qu'en s'appuyant sur le Sutra Kammuryoju, ou sur un autre des sutras enseignés dans les quelque quarante années qui précédèrent le Sutra du Lotus, ils peuvent échapper aux souffrances de la naissance et de la mort. Quelle futilité, quelle extrême futilité !
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Ainsi, les maîtres du Shingon pensent que le Sutra Vairocana* est supérieur à tous les autres sutras, et c'est pourquoi ils considèrent le bouddha Vairocana* décrit dans ce sutra comme le bouddha suprême, comme celui avec qui ils ont un lien particulier. Les croyants du Nembutsu, qui ont foi dans le Sutra Kammuryoju, considèrent le bouddha Amida comme celui qui a un lien particulier avec ce monde saha.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Selon le Sutra Kammuryoju, le roi Ajatashatru, abusé par Devadatta, emprisonna son père et s'apprêtait à tuer sa mère, la dame Vaidehi. Cependant, dissuadé de le faire par le médecin Jivaka et par le ministre de la cour, Chandraprabha, il lui laissa la vie sauve. Sa mère eut alors un entretien avec le Bouddha. La première question qu'elle lui posa fut : "Quelle faute ai-je commise par le passé pour avoir donné le jour à un fils aussi mauvais  ? Et, Honoré du monde, quelle cause vous a conduit à être parent d'une personne aussi mauvaise que votre cousin Devadatta  ? " Des deux questions posées ici, la seconde est la plus importante. Pourquoi le Bouddha a-t-il des liens de parenté [avec une personne mauvaise comme Devadatta]  ? On dit qu'un roi qui fait tourner la roue ne naît jamais en ce monde avec ses ennemis, de même que Taishaku ne peut jamais se retrouver en compagnie de mauvais génies. Le Bouddha se comportait avec une grande bienveillance depuis d'innombrables kalpas. Mais, le fait qu'il ait été lié à un grand malfaiteur [comme Devadatta] conduisait à se demander s'il était réellement Bouddha. Le Bouddha ne répondit cependant pas à la question [de dame Vaidehi]. Et, si l'on se contente de lire le Sutra Kammuryoju sans étudier le chapitre Daibadatta* (XII) du Sutra du Lotus, la question reste sans réponse (note)
[...] En réfléchissant à cela, je crois que ceux qui pratiquent les divers sutras provisoires tels que Kegon*, Kammuryoju et Vairocana* seront sans aucun doute protégés par les bouddhas, bodhisattva et êtres humains et célestes dans ces sutras. Mais si ces pratiquants des sutras Vairocana, Kammuryoju et autres s'opposent au pratiquant du Sutra du Lotus, les bouddhas, bodhisattva et les êtres humains et célestes les abandonneront pour protéger le Pratiquant du Sutra du Lotus.
[...] Même celui qui pratique les sutras les plus élevés enseignés dans cette période emprunte encore une mauvaise voie. A plus forte raison celui qui prend pour base une oeuvre dont la doctrine est aussi élémentaire que le Sutra Kammuryoju, que l'on ne peut même pas comparer aux sutras Kegon* et Hannya*.
[...] j'en fais serment : même si l'on m'offrait le trône du Japon à la seule condition d'abandonner le Sutra du Lotus et d'adhérer aux enseignements du Sutra Kammuryoju en priant pour renaître sur la Terre Pure de l'Ouest, même si l'on me menaçait, si je ne récite pas le Nembutsu, de décapiter mon père et ma mère, quels que soient les obstacles, tant que des hommes de sagesse ne m'auront pas prouvé que mes enseignements sont erronés, je n'accepterai jamais les pratiques des autres écoles  !
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Pendant cette période de plus de vingt-deux siècles, des rois vertueux et des souverains sages ont pris pour objets de vénération suprême des images peintes ou sculptées du Maître du Dharma Shakyamuni. Mais le bouddha qu'ils ont fait représenter est celui des enseignements du Hinayana et du Mahayana  ; des sutras Kegon*, Nirvana et Kammuryoju ; de l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus et du Sutra Fugen ; le bouddha du Sutra Vairocana* et des autres sutras du Shingon, les bouddhas Shakyamuni et Taho du chapitre Hoto* (XI).
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Ceux dont les capacités de compréhension du Sutra du Lotus étaient parfaites et mures atteignirent la bodhéité du vivant de Shakyamuni, mais ceux dont les capacités étaient médiocres et limitées furent incapables de parvenir à l'Éveil à l'époque du Dharma correct et réapparurent à l'époque du Dharma formel où en pratiquant des enseignements du Mahayana provisoire* tels que les sutras Vimalakirti, Shiyaku, Kammuryoju, Ninno* et Hannya*, ils purent obtenir les mêmes preuves que les personnes de capacités supérieures parvenues à l'Éveil du vivant de Shakyamuni.
[...] Vous vous préoccupez aussi de ce qu'il faut répondre à ceux qui prétendent que l'Éveil mentionné dans les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et celui dont il est question dans le Sutra du Lotus sont en définitive le même. Ils s'appuient sur le fait qu'il est dit, dans le Sutra Kammuryoju, que ceux qui suivront son enseignement pourront accéder à la Terre pure ou sur des affirmations semblables dans d'autres sutras. Citez-leur de nouveau les passages où Shakyamuni dit "En quarante et quelques années, je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.), ou d'autres comme "En ne me servant que de noms ou de termes provisoires j'ai conduit et guidé tous les êtres vivants afin de leur révéler la sagesse du Bouddha."(réf.) S'ils prétendent encore que Sutra Kammuryoju et le Sutra du Lotus ont été exposés en même temps, vous devriez leur répondre en citant un passage du chapitre Hosshi* (X) : "Parmi tous les sutras que j'ai enseignés, que j'enseigne et que j'enseignerai, ce Sutra du Lotus est le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre."
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Ce que l'on appelle Nembutsu est une récitation du Titre basée sur les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida qui sont des sutras du Mahayana provisoire*. Si le daimoku des sutras du Mahayana provisoire* est largement répandu et propagé de tous côtés, c'est sans doute un prélude à la propagation du Titre du Sutra du Mahayana définitif*, n'est-ce pas  ?
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Ainsi, la différence entre tous les sutras et les enseignements non bouddhiques est aussi grande qu'entre l'or et les pierres. Et tous les autres sutras du Mahayana, les sutras Kegon*, Vairocana*, Kammuryoju, Amida, et Hannya* sont, par rapport au Sutra du Lotus, comme des lucioles comparées à la lumière du soleil ou de la lune, comme une fourmilière comparée au Mont Hua. De plus, la différence est grande, non seulement entre ces sutras, mais aussi entre ceux qui les pratiquent.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

C'est à une époque aussi reculée, dans le lointain passé de sanzen-jintengo, que les trois groupes de disciples de Shakyamuni, comprenant, Mahakashyapa, Ananda et Rahula, eurent connaissance du Sutra du Lotus par la bouche d'un bodhisattva, seizième fils du bouddha Daitsu. Pourtant, trompés par des personnes mauvaises, ils finirent par abandonner le Sutra du Lotus. Ils retombèrent dans les enseignements des sutras Kegon*, Hannya*, Daijuku ou du Nirvana ou plus bas encore, dans ceux des sutras Vairocana*, Jimmitsu* ou Kammuryoju, voire même retombèrent dans l'erreur des enseignements Hinayana des sutras Agama*. Poursuivant leur régression, ils traversèrent les états relativement heureux de bonheur céleste et d'humanité pour échouer finalement dans les Voies mauvaises.
[...] Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans les sutras Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra Jimmitsu*, tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin les abusèrent en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer dans l'enseignement du Zen, tandis que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra Kammuryoju. Dans chaque cas, le Démon du sixième Ciel avait pris possession de ces éminents bouddhistes, afin de tromper les croyants. Tout comme le prédisait le chapitre Kanji* (XIII) du Sutra du Lotus : "Le démon entre dans leur corps."
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Gardant cet exemple à l'esprit, il faut comprendre que, de la même manière, si certains lisent le Sutra Kegon*, le Sutra Kammuryoju, le Sutra Vairocana*, ou d'autres sutras encore, en pensant que le Sutra du Lotus leur est inférieur, ils s'opposent au coeur même des sutras qu'ils lisent  ! Réfléchissez bien à cela : même ceux qui lisent le Sutra du Lotus en donnant l'apparence d'y croire, s'ils croient possible de parvenir à l'Éveil en pratiquant d'autres sutras, ils ne lisent pas véritablement le Sutra du Lotus !
[...] Le moine Shandao, en Chine, dans sa jeunesse, rencontra un moine appelé Ming-cheng, originaire du Mizhou, qui lui enseigna le Sutra du Lotus. Plus tard pourtant, il rencontra Daochuo, et délaissa le Sutra du Lotus pour accorder toute sa confiance au Sutra Kammuryoju. Il écrivit même un commentaire sur ce sutra, affirmant que, par le Sutra du Lotus, pas une personne sur mille ne peut être sauvée, alors que toutes sans exception peuvent l'être par la pratique du Nembutsu [en renaissant dans le paradis de la Terre pure]. Il adressa des prières au bouddha Amida pour qu'il lui confirme si son enseignement était bien en accord avec la volonté du Bouddha. Il écrit dans ses commentaires : "Chaque nuit dans un rêve, un moine m'apparaissait et me dictait ce que je devais écrire"  ; et plus loin  : "Par conséquent ce commentaire devra être considéré avec autant de respect que le sutra lui-même." Il dit aussi [d'un autre ouvrage qu'il avait écrit]  : "Le Kannen Homon (réf.) devra être vénéré au même titre qu'un sutra." Il est dit dans le Sutra du Lotus  : "Tous ceux qui entendront parler de ce Dharma, sans une seule exception, parviendront à la bodhéité."(réf.) Mais Shandao, pour sa part affirme  : "Pas un seul sur mille [n'y parviendra] (réf.). Ainsi, il y a autant d'écart entre le Sutra du Lotus et les propos de Shandao qu'entre l'eau et le feu. Shandao dit que le Sutra Kammuryoju peut sauver dix personnes sur dix ou cent personnes sur cent, mais le Sutra Muryogi indique que, dans le Sutra Kammuryoju, le Bouddha n'a "pas encore révélé la vérité". Le Sutra Muryogi et ce moine du Cloître du Saule [Shandao] sont aussi éloignés l'un de l'autre que le ciel de la terre.
[...] Le coeur du Sutra Kegon* est son titre, Sutra Daihokobutsu Kegon (note) . Le coeur des sutras Agama* est le titre, Sutra Bussetsu Chu-Agon (note). Le coeur du Sutra Daijuku (note) est son titre, Sutra Daihodo Daijuku (Sutra du déploiement de la grande assemblée). Le coeur du Sutra Hannya* est son titre, Sutra Makahannya Haramitsu*. Le coeur du Sutra Muryoju est son titre, Sutra Bussetsu Muryoju*. Le coeur du Sutra Kammuryoju est son titre, Sutra Bussetsu Kammuryoju. Le coeur du Sutra Amida est son titre, Sutra Bussetsu Amida. Le coeur du Sutra du Nirvana est son titre, Sutra Daihatsunehan (Sutra du grand nirvana final). Il en va de même pour tous les sutras.
[...] De la même manière, si une personne d'une incroyance incorrigible, [icchantika], ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposée au Dharma, tente de se rafraîchir auprès de ce petit étang que représentent les sutras Agama*, Kegon*, Kammuryoju et Vairocana*, la fièvre ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais. Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à ses cinq forfaits, à son opposition au Dharma correct et à son incroyance incorrigible, se dissipera instantanément.
[...] On pourrait en déduire que le daimoku [le titre] de n'importe lequel des sutras Agama* contient l'enseignement de tous les bouddhas, mais en fait il ne contient que l'enseignement d'un seul bouddha, celui du Shakyamuni qui exposa les doctrines hinayana. On pourrait penser aussi que les titres des sutras Kegon*, Kammuryoju et Vairocana* contiennent les enseignements de tous les bouddhas, mais en fait, on n'y trouve ni le principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas] ni allusion au Shakyamuni qui atteignit l'Éveil dans un passé illimité. Ils sont comme des fleurs qui s'épanouissent sans donner de fruit, comme le son du tonnerre lorsqu'il n'est pas suivi par la pluie, comme un tambour sans résonance, comme des yeux incapables de voir, comme une femme qui ne porte pas d'enfant, ou comme une personne sans vie ou sans esprit.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Question : Ainsi, parmi ceux qui peuvent atteindre la bodhéité grâce à d'autres sutras que le Sutra du Lotus, il y a, par exemple, les pratiquants du Nembutsu pour qui le Sutra Kammuryoju est précieux alors que le Sutra du Lotus ne leur est d'aucune utilité. Au contraire, pour ceux qui peuvent atteindre la bodhéité et accéder à la Voie grâce au Sutra du Lotus, tous les autres sutras sont inutiles et seul le Sutra du Lotus est d'une valeur inestimable. Réponse : [...] Ceux qui s'interrogent sérieusement sur ce sujet devraient se servir du simple bon sens. En période de sécheresse, est-ce le grand océan qui s'assèche d'abord ou un simple petit cours d'eau  ? Le Bouddha lui-même a comparé le Sutra du Lotus au grand océan, et les sutras Kammuryoju, Amida et autres textes semblables, à de petits ruisseaux. [...] le Sutra Kammuryoju fait partie des enseignements provisoires tandis que le Sutra du Lotus représente l'enseignement définitif (jikkyo). En aucun cas ils ne peuvent être équivalents.
[...] De plus, les mots "terre de paix et de félicité", sont l'expression employée pour désigner les diverses Terres pures. Et le bouddha Amida dont il est question ici [dans le Sutra du Lotus] n'est pas le bouddha Amida mentionné dans le Sutra Kammuryoju. Ce dernier était à l'origine un moine nommé Hozo, ayant formulé quarante-huit voeux et un bouddha parvenu à l'illumination il y a de cela dix kalpas.
[...] Et le bouddha Amida mentionné dans l'enseignement essentiel* est une émanation du Bouddha Shakyamuni. C'est pourquoi on lit dans le commentaire  : " Cette appellation d'Amida ne désigne pas la personne mentionnée dans le Sutra Kammuryoju et dans d'autres sutras."(réf.)
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Des enseignements du Nembutsu comme le Sutra Kammuryoju ont été exposés de manière provisoire, en préparation du Sutra du Lotus. Ils sont comme un échafaudage utilisé pour construire une pagode. Certains pensent que, parce que tous deux font partie du bouddhisme, leur seule différence réside dans le fait que les uns furent exposés avant les autres ; mais ils partent de prémisses totalement erronées.
[...] Tous les habitants du Japon, à l'heure actuelle, rejettent le Bouddha Shakyamuni et invoquent le nom du bouddha Amida ; ils ignorent le Sutra du Lotus, et ont foi dans le Sutra Kammuryoju et dans d'autres sutras.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Si tel est le cas, ni les adeptes de l'école Kegon s'appuyant sur le Sutra Kegon ; ni ceux de l'école Hosso qui se réfèrent au Sutra Jimmitsu* ; ni ceux de l'école Sanron, fondée sur les sutras Hannya*  ; ni ceux de l'école Shingon qui part du Sutra Vairocana*  ; ni ceux de l'école de la Terre pure, qui révèrent le Sutra Kammuryoju ; ni ceux de l'école Zen, ayant pour origine le Sutra Ryoga ; ni les adeptes des diverses autres écoles fondées sur leurs sutras respectifs - quand bien même ils liraient et réciteraient les sutras sur lesquels s'appuie leur école aussi rigoureusement qu'on le leur enseigne, - aucun d'eux ne pourra se libérer du monde des trois plans ni échapper aux trois mauvaises voies.
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

Ce qui se passe dans le domaine du bouddhisme, de nos jours, au Japon, est de même nature. C'est une autre forme de rébellion. Le Sutra du Lotus équivaut au souverain suprême, tandis que le Shingon, l'école Jodo, le Zen et les moines Ritsu, avec leurs petits sutras Vairocana* et Kammuryoju, sont devenus les Grands ennemis du Sutra du Lotus. Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité leurs plus grands ennemis, pour de bons amis et des maîtres bouddhiques.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

h) L’école Jodo, un des enseignements du Mahayana provisoire*, selon les habiles moines Shandao et Honen, proclamait que : (1) Les gens du peuple auront des difficultés à comprendre la plupart des sutras, à l’exception des trois sutras de la Terre Pure, nommément les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida. (2) Les masses avaient été tout à fait capables de comprendre le bouddhisme pendant les périodes du Dharma correct (Shoho) et la période du Dharma formel (Zoho).
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

[Parmi les enseignements bouddhiques], on pourrait dire que les sutras Agama* ont la simple saveur du lait ; le Sutra Kammuryoju et les autres sutras de la période Hodo, celle de la crème ; les sutras Hannya*, celle du lait caillé ; le Sutra Kegon*, celle du beurre, et le Sutra Muryogi, le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana ont la saveur suprême du ghee.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

En lisant le Sutra Kammuryoju, dame Vaidehi parvint au stade où l'on comprend qu'il n'y a ni naissance ni mort. Mais puisque ce sutra fut réfuté par l'engagement du Bouddha à "rejeter honnêtement et sincèrement les enseignements provisoires"(réf.), si dame Vaidehi n'adopta pas la foi du Sutra du Lotus, elle revint sans doute au stade de femme ordinaire.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

Il est dit dans ce sutra Sutra Muryogi : "Au cours des plus de quarante ans écoulés, je n'ai toujours pas révélé la vérité." Cela ressemble à ces grands arcs que portent les généraux pour lancer leurs flèches contre les ennemis du roi, ou aux sabres avec lesquels ils les tuent. C'est une déclaration royale, tranchante comme une épée, dirigée contre les adeptes du Kegon qui ne récitent que le Sutra Kegon*  ; contre les adeptes du Ritsu et leurs sutras Agama*  ; contre les adeptes du Nembutsu qui n'ont foi que dans le Sutra Kammuryoju ; et contre les adeptes du Shingon qui s'appuient sur le Sutra Vairocana*, afin de les punir de ne pas obéir au Sutra du Lotus et de les soumettre.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

 

 

 

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