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Extraits de gosho sur |
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Kammuryoju kyo sho,
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Au nom des trois maîtres chinois, Tanluan, Daochuo, et Shandao,
il divisa l’ensemble des écrits bouddhiques en deux parties : la Porte de la Voie Sacrée,
et la Porte de la Terre Pure. Ceci
eut pour effet de substituer les sutras provisoires aux vrais sutras,
fermant ainsi la voie du bouddhisme Lotus et Shingon,
permettant d’atteindre directement la bodhéité, et
ouvrant à la place le chemin blanc des trois sutras de la Terre Pure [Muryoju, Kammuryoju et Amida]. Honen dit aussi : "Le moine chinois Shandao établit la distinction entre les pratiques correctes et incorrectes,
exhortant les hommes à suivre les premières et à
abandonner les secondes. Au sujet de la première des pratiques
incorrectes, celles de lire et réciter les sutras, il affirme
qu'il ne faut réciter que le Sutra
Kammuryoju et les sutras
de la Terre pure, et que réciter n'importe quel autre sutra, mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique,
doit être considéré comme une pratique incorrecte.
A propos de la troisième des pratiques incorrectes, celle de
la vénération, il affirme que, en dehors de la vénération
du bouddha Amida, le fait d'honorer
ou de vénérer tout autre bouddha, bodhisattva ou divinité
bouddhique, doit être considéré comme une pratique
incorrecte. Quoi qu'il en soit, Shakyamuni enseigna
pendant cinquante ans. Au cours des quarante et quelques premières
années, il exposa successivement : le Sutra
Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres
vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama*,
énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence,
et non-moi ; le Sutra
Daijuku qui affirme que l'on ne peut dissocier le pur
de l'impur ; le Sutra Daibon
hannya qui énonce les principes d'identification mutuelle
et de non-dualité ; et les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida, qui parlent
de la renaissance sur la Terre
de la béatitude parfaite. Tous ces enseignements furent très
clairement exposés afin de sauver tous les êtres humains
aux périodes du Dharma
correct, du Dharma formel et des Derniers
jours du Dharma. A propos de ces pratiques incorrectes, il est dit dans le Senchaku
Shu : "En ce qui concerne la première des cinq pratiques
incorrectes, celle de lire et de réciter, il [Shandao]
déclare que, à l'exception de la récitation du Sutra
Kammuryoju et des autres sutras
de la Terre pure, adhérer à tout autre sutra, qu'il
soit Mahayana ou Hinayana, exotérique ou ésotérique,
tout comme le lire et le réciter, doit être considéré
comme une pratique incorrecte. Le Sutra
Kegon* énonce le principe que la conscience seule crée le monde
phénoménal ; les sutras Hannya* enseignent qu'il y a dix-huit sortes de non-substantialité ; le Sutra Vairocana* définit
les cinq aspects de la méditation pour parvenir à la bodhéité,
et dans le Sutra Kammuryoju se trouve le principe de la renaissance sur la Terre
pure. Mais le principe de l'atteinte
de la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin
jobutsu), contenu dans le Sutra du Lotus, les dépasse
tous. Le Bouddha enseigna le Sutra
Kegon*,
mais il ne donna pas l'explication qui aurait pu servir de clef pour
ouvrir ce sutra. De même, pendant les quarante ans et plus qui
suivirent, il enseigna d'autres sutras tels que les sutras Agama*, Hodo*, Hannya* et Kammuryoju,
mais il ne révéla pas leur sens. Leurs portes restèrent
closes, et par conséquent personne ne parvint à comprendre
ces sutras. Même ceux qui prétendirent les comprendre n'en
eurent, en réalité, que des conceptions déformées. [...] Pourtant,
de nos jours, les gens pensent qu'en s'appuyant sur le Sutra
Kammuryoju, ou sur un autre des sutras enseignés dans
les quelque quarante années qui précédèrent
le Sutra du Lotus, ils peuvent échapper aux souffrances
de la naissance et de la mort. Quelle futilité, quelle extrême
futilité ! Ainsi, les maîtres du Shingon pensent que le Sutra Vairocana* est supérieur à tous les autres sutras, et c'est pourquoi
ils considèrent le bouddha Vairocana* décrit dans ce sutra comme le bouddha suprême, comme celui
avec qui ils ont un lien particulier. Les croyants du Nembutsu,
qui ont foi dans le Sutra
Kammuryoju, considèrent le bouddha Amida comme celui qui a un lien particulier avec ce monde saha. Selon le Sutra Kammuryoju,
le roi Ajatashatru, abusé
par Devadatta, emprisonna son
père et s'apprêtait à tuer sa mère, la dame Vaidehi. Cependant, dissuadé
de le faire par le médecin Jivaka et par le ministre de la cour, Chandraprabha,
il lui laissa la vie sauve. Sa mère eut alors un entretien avec
le Bouddha. La première question qu'elle lui posa fut : "Quelle
faute ai-je commise par le passé pour avoir donné le jour
à un fils aussi mauvais ? Et, Honoré du monde, quelle
cause vous a conduit à être parent d'une personne aussi mauvaise
que votre cousin Devadatta ? "
Des deux questions posées ici, la seconde est la plus importante.
Pourquoi le Bouddha a-t-il des liens de parenté [avec une personne
mauvaise comme Devadatta] ? On dit qu'un roi qui fait tourner la roue ne naît jamais en ce monde
avec ses ennemis, de même que Taishaku ne peut jamais se retrouver en compagnie de mauvais génies. Le
Bouddha se comportait avec une grande bienveillance depuis d'innombrables kalpas. Mais, le fait qu'il ait été
lié à un grand malfaiteur [comme Devadatta]
conduisait à se demander s'il était réellement Bouddha.
Le Bouddha ne répondit cependant pas à la question [de dame Vaidehi]. Et, si l'on se contente
de lire le Sutra Kammuryoju sans étudier le chapitre Daibadatta* (XII) du Sutra du Lotus, la question reste sans réponse (note) Pendant cette période
de plus de vingt-deux siècles, des rois vertueux et des souverains
sages ont pris pour objets de vénération suprême des images peintes ou sculptées du Maître
du Dharma Shakyamuni. Mais le bouddha qu'ils ont fait représenter
est celui des enseignements du Hinayana et du Mahayana ; des sutras Kegon*, Nirvana et Kammuryoju ; de l'enseignement
théorique* du Sutra du Lotus et du Sutra Fugen ; le bouddha du Sutra Vairocana* et des
autres sutras du Shingon, les
bouddhas Shakyamuni et Taho du chapitre Hoto* (XI). Ceux
dont les capacités de compréhension du Sutra du Lotus étaient parfaites et mures atteignirent la bodhéité
du vivant de Shakyamuni, mais ceux dont les capacités étaient
médiocres et limitées furent incapables de parvenir à
l'Éveil à l'époque du Dharma
correct et réapparurent à l'époque du Dharma
formel où en pratiquant des enseignements
du Mahayana provisoire* tels que les sutras Vimalakirti, Shiyaku, Kammuryoju, Ninno* et Hannya*,
ils purent obtenir les mêmes preuves que les personnes de capacités
supérieures parvenues à l'Éveil du vivant de Shakyamuni. Ce que
l'on appelle Nembutsu est une
récitation du Titre basée sur les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida qui sont des sutras du Mahayana
provisoire*.
Si le daimoku des sutras du Mahayana
provisoire* est largement répandu et propagé de tous côtés,
c'est sans doute un prélude à la propagation du Titre du Sutra du Mahayana définitif*,
n'est-ce pas ? Ainsi,
la différence entre tous les sutras et les enseignements non
bouddhiques est aussi grande qu'entre l'or et les pierres. Et tous les
autres sutras du Mahayana, les
sutras Kegon*, Vairocana*, Kammuryoju, Amida, et Hannya* sont, par rapport au Sutra du Lotus, comme des lucioles comparées
à la lumière du soleil ou de la lune, comme une fourmilière
comparée au Mont Hua. De plus,
la différence est grande, non seulement entre ces sutras, mais
aussi entre ceux qui les pratiquent. C'est
à une époque aussi reculée, dans le lointain
passé de sanzen-jintengo,
que les trois groupes de disciples de Shakyamuni, comprenant, Mahakashyapa, Ananda et Rahula,
eurent connaissance du Sutra du Lotus par la bouche d'un
bodhisattva, seizième fils du bouddha Daitsu.
Pourtant, trompés par des personnes mauvaises, ils finirent
par abandonner le Sutra du Lotus. Ils retombèrent
dans les enseignements des sutras Kegon*, Hannya*, Daijuku ou du Nirvana ou plus bas encore, dans ceux des sutras Vairocana*, Jimmitsu* ou Kammuryoju,
voire même retombèrent dans l'erreur des enseignements Hinayana des sutras Agama*.
Poursuivant leur régression, ils traversèrent les états
relativement heureux de bonheur céleste et d'humanité pour échouer
finalement dans les Voies
mauvaises. Gardant cet exemple à
l'esprit, il faut comprendre que, de la même manière, si
certains lisent le Sutra Kegon*,
le Sutra Kammuryoju,
le Sutra Vairocana*, ou
d'autres sutras encore, en pensant que le Sutra du Lotus leur
est inférieur, ils s'opposent au coeur même des sutras
qu'ils lisent ! Réfléchissez bien à cela : même ceux qui lisent le Sutra du Lotus en donnant l'apparence
d'y croire, s'ils croient possible de parvenir à l'Éveil en pratiquant
d'autres sutras, ils ne lisent pas véritablement le Sutra
du Lotus ! Question : Ainsi, parmi ceux qui peuvent atteindre
la bodhéité grâce à d'autres sutras que le Sutra du Lotus, il y a, par exemple, les pratiquants du Nembutsu pour qui le Sutra Kammuryoju est précieux alors que le Sutra du Lotus ne leur est d'aucune
utilité. Au contraire, pour ceux qui peuvent atteindre la bodhéité
et accéder à la Voie grâce au Sutra du Lotus,
tous les autres sutras sont inutiles et seul le Sutra du Lotus est d'une valeur inestimable. Réponse : [...] Ceux qui
s'interrogent sérieusement sur ce sujet devraient se servir du
simple bon sens. En période de sécheresse, est-ce le grand
océan qui s'assèche d'abord ou un simple petit cours d'eau ? Le Bouddha lui-même a comparé le Sutra du Lotus au grand océan, et les sutras Kammuryoju, Amida et autres textes
semblables, à de petits ruisseaux. [...] le Sutra Kammuryoju fait partie des enseignements provisoires tandis que le Sutra du Lotus représente l'enseignement
définitif (jikkyo). En aucun cas ils ne peuvent être
équivalents. Des enseignements
du Nembutsu comme le Sutra
Kammuryoju ont été exposés de manière
provisoire, en préparation du Sutra du Lotus. Ils sont
comme un échafaudage utilisé pour construire une pagode.
Certains pensent que, parce que tous deux font partie du bouddhisme,
leur seule différence réside dans le fait que les uns
furent exposés avant les autres ; mais ils partent de prémisses
totalement erronées. Si tel
est le cas, ni les adeptes de l'école Kegon s'appuyant sur le Sutra
Kegon* ; ni ceux de l'école Hosso qui se réfèrent au Sutra
Jimmitsu* ; ni ceux de l'école Sanron,
fondée sur les sutras Hannya* ; ni ceux de l'école Shingon qui part du Sutra Vairocana* ; ni ceux de l'école de la Terre
pure, qui révèrent le Sutra
Kammuryoju ; ni ceux de l'école Zen,
ayant pour origine le Sutra
Ryoga ; ni les adeptes des diverses autres
écoles fondées sur leurs sutras respectifs - quand
bien même ils liraient et réciteraient les sutras sur lesquels
s'appuie leur école aussi rigoureusement qu'on le leur enseigne,
- aucun d'eux ne pourra se libérer du monde des trois
plans ni échapper aux trois
mauvaises voies. Ce qui
se passe dans le domaine du bouddhisme, de nos jours, au Japon, est
de même nature. C'est une autre forme de rébellion. Le Sutra du Lotus équivaut au souverain suprême,
tandis que le Shingon, l'école Jodo, le Zen et les moines Ritsu, avec leurs
petits sutras Vairocana* et Kammuryoju,
sont devenus les Grands ennemis du Sutra du Lotus. Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir
conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient
à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles
prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité
leurs plus grands ennemis, pour de bons
amis et des maîtres bouddhiques. h) L’école Jodo, un des enseignements du Mahayana
provisoire*,
selon les habiles moines Shandao et Honen, proclamait que : (1) Les
gens du peuple auront des difficultés à comprendre la plupart
des sutras, à l’exception des trois
sutras de la Terre Pure, nommément les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida. (2) Les masses avaient été tout à fait capables de
comprendre le bouddhisme pendant les périodes du Dharma
correct (Shoho) et la période du Dharma
formel (Zoho). [Parmi
les enseignements bouddhiques], on pourrait dire que les sutras Agama* ont la simple saveur du lait ; le Sutra Kammuryoju et les autres sutras de la période Hodo, celle de la crème ; les sutras Hannya*,
celle du lait caillé ; le Sutra
Kegon*,
celle du beurre, et le Sutra
Muryogi, le Sutra
du Lotus et le Sutra
du Nirvana ont la saveur suprême du ghee. En lisant
le Sutra Kammuryoju, dame Vaidehi parvint au stade
où l'on comprend qu'il n'y a ni naissance ni mort. Mais puisque
ce sutra fut réfuté par l'engagement du Bouddha à
"rejeter honnêtement et sincèrement les enseignements
provisoires"(réf.),
si dame Vaidehi n'adopta pas
la foi du Sutra du Lotus, elle revint sans doute au stade de
femme ordinaire. Il est dit dans ce sutra Sutra Muryogi : "Au cours des
plus de quarante ans écoulés, je n'ai toujours pas révélé
la vérité." Cela ressemble à ces grands arcs
que portent les généraux pour lancer leurs flèches
contre les ennemis du roi, ou aux sabres avec lesquels ils les tuent.
C'est une déclaration royale, tranchante comme une épée,
dirigée contre les adeptes du Kegon qui ne récitent que le Sutra
Kegon* ; contre les adeptes du Ritsu et
leurs sutras Agama* ; contre les adeptes du Nembutsu qui n'ont foi que dans le Sutra
Kammuryoju ; et contre les adeptes du Shingon qui s'appuient sur le Sutra Vairocana*, afin
de les punir de ne pas obéir au Sutra du Lotus et de
les soumettre. |
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