| Qui est qui sur le Shutei Gohonzon 
              
               http://nichirenscoffeehouse.net/ShuteiMandala/ 6 - Les Grands disciples shravakas |  | 
| Le mot sanskrit ‘‘shravaka’’ signifie ‘‘celui qui écoute la voix’’ et désigne les disciples-moines qui ont entendu le Bouddha de vive-voix. Du point de vue du Mahayana, les shravakas sont les disciples hinayanas qui ont entendu et mis en pratique les Quatre nobles vnérités et l’Octuple noble chemin. Le but des shravakas est de devenir arhat le ‘‘Digne d’offrandes’’. Un arhat est celui qui a réalisé le nirvana, se libérant de toute cupidité, colère* et ignorance et qui échappe ainsi aux naissances/morts. Selon le Sutra du Lotus cependant, même les shravakas utilisent le Véhicule Unique qui conduit à la bodhéité. Le nirvana des arhats est, en fait, un répit temporaire, une ‘‘Cité magique’’ dans leur cheminement vers l’Éveil parfait, complet sans supérieur (anuttara samyaksambodhi). Le véritable auditeur-shravaka est, en fait, un bodhisattva qui a entendu l’enseignement du Véhicule Unique du Sutra du Lotus et qui permet aux autres de l’entendre également.  La tradition reconnaît dix grands disciples  qui représentent les différentes qualités ayant de la valeur dans le bouddhisme  hinayana. Ce sont :  Dans le Sutra du Lotus, les auditeurs-shravakas sont divisés en trois groupes de capacité supérieure, intermédiaire et inférieure, en fonction de leur habileté à comprendre le Véhicule Unique. Le Dictionnaire des termes et concepts bouddhistes écrit: 
 Shariputra et son ami de toujours, Maudgalyayana, sont nés dans des familles de brahmanes dans des villages proches de Rajagriha, la capitale du royaume de Magadha. Adolescents, ils avaient été déçus par la vie factice dans le monde. Ensemble ils quittèrent leur foyer pour chercher l’Éveil et devinrent les disciples principaux du philosophe sceptique Sanjaya. Ils ne se satisfirent pas longtemps de son enseignement et repartirent tous deux dans la quête de vérité. Les deux amis sont même convenus que celui qui la découvrirait le premier irait chercher l’autre.Shariputra alla jusqu’à Rajagriha et y rencontra Ashvajit (Assaji), l’un des cinq ascètes qui devinrent les premiers disciples de Shakyamuni après son sermon de la Voie du Milieu et des Quatre Nobles Vérités dans le Parc aux Cerfs à Varanasi. Le comportement serein d’Ashvajit impressionna tellement Shariputra qu’il lui demanda qui était son maître et quel enseignement il avait reçu. Ashvajit lui parla du Bouddha Shakyamuni et lui exposa brièvement en stances le Dharma : 
 Grâce à son esprit vif, Shariputra comprit en entendant ces mots les implications profondes de ces  stances apparemment si simples et atteignit la première des 4 étapes menant à  la complète délivrance du cycle naissances/morts. A ce moment, il sut que  Shakyamuni était le Maître que son ami et lui-même cherchaient. Shariputra alla immédiatement partager avec   Maudgalyayana   ces stances.   Maudgalyayana  atteignit également le stade d’entrée dans le courant (srotaapanna), et tous deux décidèrent d’aller trouver le Bouddha Shakyamuni.  Mais Shariputra insista pour que d’abord ils aillent voir leur maître précédent Sanjaya et le convaincre de se joindre à eux. Celui-ci cependant n’a pas voulu  renoncer à sa position de maître pour devenir le disciple d’un autre. Il a même  essayé de convaincre Shariputra et Maudgalyayana  de rester en leur proposant de  devenir co-enseignants de son école.     Shariputra et Maudgalyayana  n’étaient nullement intéressés par quelque position de dirigeants mais par  l’atteinte de la libération sous la direction d’un Maître authentique, si bien  qu’ils s’en allèrent en entrainant avec eux la moitié des 500 disciples de Sanjaya. En voyant arriver les deux amis, Shakyamuni annonça à l’Assemblée que  ces deux deviendraient ses disciples principaux. Il leur conféra tout de suite  l’ordination monacale. Après une semaine d’intense pratique Maudgalyayana  atteignit la quatrième étape de l’Éveil  theravada et devin  arhat (digne  d’offrandes), celui qui ne doit plus renaître. Une semaine plus tard Shariputra  devint également arhat en entendant le Bouddha enseigner Dighanakha, le neveu  de Shariputra. On dit que Shariputra eut besoin de deux semaines pour atteindre  l’Éveil car il examinait et expérimentait toutes les implications et  permutations des enseignements du Bouddha.  Parce qu’il fit cela il  ne cédait la première place qu’au Bouddha dans l’exposé du Dharma et de  nombreux sutras du tripitaka sont en réalité enseignés par Shariputra avec  l’entière approbation du Bouddha.   Shariputra  était connu pour avoir la  meilleure connaissance du Dharma en termes d’analyse et systématisation.  Selon la tradition, durant trois mois, le  Bouddha aurait enseigné en détail le Dharma à sa mère, la reine Maya, dans le Ciel des 33 devas. Quotidiennement il  expliquait à Shariputra ce qu’il avait enseigné là-bas, et c’est cette  transmission qui serait devenue la base de l’Abhidharma, le commentaire  systématique du Dharma. Comme les sutras  mahayana sont basés plutôt sur la doctrine de la non-substantialité  que sur la philosophie de l’Abhidharma, Shariputra est souvent la cible de critiques et de moqueries dans de nombreux  sutras mahayana. Cela est dû au fait que l’approche analytique du Dharma,  comme celle de Shariputra, est inférieure à la saisie intuitive qu’un bodhisattva  peut avoir de la vacuité  de tous les  phénomènes. Mais comme on peut en juger d’après la façon dont Shariputra fut  initié au Dharma, ce n’est pas tout à fait juste : le véritable Shariputra des premiers enseignements semble, en effet, avoir été très intuitif, pas  seulement un intellectuel rigide.  Malgré cela, dans le canon mahayana, il finit  par représenter un certain prototype, celui d’un moine sans humour dont la  compréhension du Dharma était assez primaire et littérale.  Il est présenté comme quelqu’un qui prend son  statut de moine ainsi que sa personne trop au sérieux. Il apparaît également  sous les traits d’un machiste. En fin de compte, il représente ceux dont la  spiritualité est limitée par souci de leur propre libération.   Le personnage qui ressort du canon pali est  totalement différent. Shariputra y est le bras droit du Bouddha et l’assiste  dans l’enseignement du Dharma jusqu’à son dernier souffle. On l’appelle même  ‘‘régent du Dharma’’ pour son rôle d’assistant principal auprès de Shakyamuni.  Il est plein de compassion, secourable et soucieux du bien-être des autres  disciples. C’est également à lui qu’est confiée la gérance administrative et  matérielle du Sangha. Il est très doué pour demeurer dans les niveaux les plus  élevés des dhyana*
 jusqu’à y compris le niveau de la vacuité.   Contrairement aux sutras mahayana Shariputra ressemblerait  davantage à un maître zen, maître de méditation, enseignant généreux qui peut  demeurer à volonté dans la   vacuité. Dans le canon pali, le Bouddha lui-même considère Shariputra et Maudgalyayana comme des modèles pour tous ses disciples.  Un événement majeur dans la vie du premier Sangha fut le schisme provoqué par Devadatta qui a entraîné près de 500 nouveaux bhiksus, de le suivre à la place de Shakyamuni. Plein de compassion pour ces 500 bhiksus, Shakyamuni leur envoya Shariputra et Maudgalyayana. Devadatta était extrêmement désireux de voir ces deux disciples respectés rejoindre son groupe, si bien qu’il les accueillit en leur confiant un cours auprès des 500 moines pendant que lui-même se reposait. L’excès de confiance de Devadatta causa sa perte car Shariputra et Maudgalyayana exposèrent le vrai Dharma que les bhiksus, nouvellement ordonnés n’avaient encore jamais entendu. Si bien qu’ils retournèrent auprès de Shakyamuni laissant Devadattadécouvrir à son réveil leur absence. L’année  précédant le parinirvana du Bouddha, Shariputra revint à Nalaka, son village  natal, car sa mère n’avait pas encore pris refuge dans le Bouddha, le Dharma,  le Sangha et qu’il savait qu’elle avait toutes les qualités nécessaires   pour devenir une srotaapanna (entrée dans le courant). Il alla  donc la voir pour essayer d’activer ce potentiel.    Dans son pays natal, il contracta la  dysenterie et tous les  devas vinrent lui rendre visite sur son lit de mort.  Témoin de cela, sa mère comprit que toutes les divinités qu’elle avait vénérées  respectaient son fils Shariputra  parce qu’il avait atteint la complète  délivrance. Elle lui demanda donc de parler du Bouddha et de lui expliquer le  Dharma. Pour finir, elle put ouvrir son esprit, entra dans le courant et prit  refuge dans les Trois Trésors. Peu de temps après, Shariputra réunit les bhiksus, qui l’avaient accompagné et leur demanda pardon pour tout ce qu’il  avait pu faire qui les aurait blessés. Puis il entra dans les plus hauts  niveaux de méditation et mourut.  Dans le Sutra du Lotus c’est à Shariputra que s’adresse le Bouddha en sortant de son samadhi* des Sens infinis, tout au début du chapitre II. Il lui dit à quel point la prajna des bouddhas est vaste et profonde et au-delà de l’entendement des shravakas dont Shariputra était le principal représentant. Par trois fois Shariputra, plein d’enthousiasme, demande au Bouddha d’expliquer cette immense prajna. Finalement, le Bouddha expose le grand but pour lequel il est apparu dans ce monde. Il enseigne le Véhicule Unique, révélant que lui seul forme les bodhisattvas - y compris Shariputra - et que tous les autres disciples sont des bodhisattvas capables d’atteindre la bodhéité. Dans le chapitre III, Shariputra est le premier à comprendre ce que cela implique et le sutra dit qu’il «exulte dans sa liesse ». Shariputra révèle ensuite que tout au long de sa vie il avait voulu devenir un bodhisattva et dit son bonheur d’apprendre qu’il deviendra bouddha. Shakyamuni explique : 
 Maintenant en  entendant le Sutra du Lotus il était  capable de revenir à ce vœu originel. Dans un certain sens, Shariputra , en  réalité, était un bodhisattva mais n’en était pas conscient. Shakyamuni  poursuit en prophétisant la future bodhéité de Shariputra. Il deviendra  l’Ainsi-Venu Padmaprabha, Eclat-Fleuri dans le monde Viraja (Libre de défilements). Le Bouddha explique  également que même quelqu’un d’aussi érudit que Shariputra ne peut comprendre  le Sutra du Lotus qu’à travers la  foi.  Après cela Shariputra passe au second plan  pour réapparaître dans la deuxième moitié du chapitre XII. Il y apparaît une  fois de plus en tant que moine misogyne qui ne peut pas croire qu’une fillette  de huit ans, enfant d’un dragon, puisse atteindre la bodhéité. Son erreur apparaît au grand jour et à l’opposé de sa  liesse précédente : le sutra dit qu’il   «garda le silence, crut et accepta ». Les chapitres XXII et  XXVIII mentionnent que Shariputra  et les autres moines, «entendant ce qu'avait  dit l'Éveillé, furent tous en grande liesse ».  | ||
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 Bhadra Kapilani se rendit à Shravasti, la capitale du royaume de Kosala. Elle s’installa au sein d’un ordre non bouddhiste près du monastère de Jetavana jusqu’à ce que le Bouddha accepte de créer un ordre pour les femmes sur les instances d’Ananda, lui-même sollicité par Yashodhara, ancienne épouse de Shakyamuni et de Mahaprajapati, sa tante et mère adoptive. Bhadra Kapilani devint rapidement arhat, libre de toute attache au cycle des naissances/morts. Parmi les nonnes elle fut connue pour sa capacité à se rappeler ses vies précédentes, dont un certain nombre en tant qu’épouse de Mahakashyapa. Elle était également connue pour sa patience et sa compassion et fut hautement estimée comme enseignante du Dharma. Quant à Mahakashyapa, il finit par rencontrer le Bouddha sur le chemin. Shakyamuni était assis sous un arbre banian et il émanait de lui des rayons de lumière. Mahakashyapa reconnut immédiatement toutes les marques d’un grand homme. Il s’approcha du Bouddha et lui demanda de devenir son disciple. Le Bouddha répondit que toute personne non éveillée qui essaierait d’expliquer la bodhéité en présence de quelqu’un d’aussi perspicace et sincère que Mahakashyapa aurait « la tête brisée en sept morceaux ». Ensuite, le Bouddha lui dispensa un bref enseignement et l’accepta comme disciple. Mahakashyapaplia alors sa robe de dessus et en fit un siège pour le Bouddha. Shakyamuni remarqua la douceur de cette robe et Mahakashyapa le pria de la garder. En échange, Shakyamuni lui offrit sa propre robe rapiécée qui venait d’un lieu de crémation. Mahakashyapa l’accepta avec joie. C’est la seule fois où Shakyamuni échangea des vêtements avec un disciple. A partir de ce moment Mahakashyapa pratiqua les dhutas, les différentes ascèses que le Bouddha avait choisies pour ceux qui souhaitaient fortifier leur auto-discipline et mener la vie la plus simple possible. Ces disciplines imposaient de ne porter que des vêtements hors d’usage au lieu de robes offertes, de ne manger que ce qui était offert par la mendicité porte à porte au lieu d’accepter des invitations à dîner, de ne se nourrir qu’une fois par jour, de dormir dehors, et d’autres pratiques austères mais non dangereuses dans l’Inde subtropicale. Mahakashyapa acquit l’excellence dans la pratique des dhutas. Avec d’autres bhiksus Mahakashyapa était sur le chemin de Kushinagara lorsque Shakyamuni décéda. Ni lui ni d’autres arhats n’en furent attristés mais d’autres moines non éveillés furent submergés de chagrin. Il y eut aussi un moine qui était heureux, pensant que puisque le Bouddha était mort, il pourrait désormais faire ce qu’il lui plaisait. Mahakashyapa et les autres bhiksus poursuivirent leur route jusqu’à Kushinagara où ils rendirent un dernier hommage au Bouddha. Lorsque se termina leur cérémonie, le bûcher funéraire s’enflamma spontanément. Après les funérailles de Shakyamuni, Mahakashyapa réunit tout le monde et présida le premier concile bouddhiste de 500 arhats afin de préserver le Dharma et le Vinaya. Ananda y récita les sutras et Upali, les vinayas. En Chine, vers la fin du Vème siècle, fut écrit l’Histoire de la Transmission des Trésors du Dharma. Elle était censée être une traduction d’un original sanskrit mais cela ne fut jamais prouvé. Cet ouvrage donne Mahakashyapa comme le premier patriarche de la lignée qui continue avec Ananda et se termine avec Aryashimha, le 24ème successeur. Cette liste apparaît dans la préface du Grand Arrêt et Examen-introspection (Maka Shikan) de Zhiyi et fait partie de la tradition du Tiantai. D’après cette classification la lignée se termine avec Aryashimha. Celui-ci devint plus tard le fondateur de la lignée légendaire Zen des 28 patriarches indiens qui comprend quatre patriarches indiens de plus et se termine par Bodhidharma. Celui-ci est censé avoir transmis l’enseignement du Chan en Chine. En réalité, la transmission du Dharma de Shakyamuni à Mahakashyapa est devenue un célèbre koan zen : 
 Dans le Sutra du Lotus, Mahakashyapa avec Subhuti, Katyayana et Maudgalyayana expriment leur joie, dans le chapitre IV,  en entendant l’enseignement du Véhicule Unique. Ces quatre disciples racontent  alors la parabole du fils pauvre et du père riche. C’est à eux quatre que dans  le chapitre V le Bouddha raconte la parabole des herbes médicinales. Dans le  chapitre VI, il leur annonce leur future bodhéité en commençant par Mahakashyapa. Il sera l’Ainsi-Venu Rashmiprabhasa (Lumière-Eclatante)  dans le monde Avabhasa (Lumineux-Mérite).  | ||
|  | Illustration : Moine avec un bâton à sistre (khakkhara) de bhiksu | |
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