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Extraits de gosho sur |
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Yakushi |
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A cet instant, les nuages de l’ignorance se dissipent, dévoilant la lune de la nature du Dharma ; les rêves illusoires s’évaporent, remplacés par la pleine lune de l’Éveil originel. Alors, le corps physique des parents procréateurs, bien qu'entravé par les mauvaises passions, devient l’Ainsi-Venu existant à l’origine et présent en permanence. C’est ce que l’on nomme devenir bouddha dès ce corps (sokushin
jobutsu), identité des désirs terrestres et de la bodhéité (bonno soku bodai), identité des vies/morts et du nirvana (shoji soku nehan). A ce moment, les mondes des dharmas, éclairés, apparaissent. Chacun d’entre eux, montre le principe unique de la Voie du milieu (chutai), selon lequel l’Éveillé et les êtres son Un. Ce principe est commenté dans le Tendai par l’expression : « Même une couleur, même une senteur relèvent de la Voie du milieu ». A ce moment, les mondes dans les dix directions sont la Terre pure de la lumière paisible (jakko-do) et sont qualifiés de Terre pure d’Amida ou de Yakushi*. Fort de ce principe, le Sutra du Lotus enseigne : «Ce Dharma existe par les attributs propres aux dharmas.» (réf.) L’aspect réel du monde est permanent. Cependant, beaucoup mettent tout leur espoir dans le "sabre tranchant" (note) du bouddha Amida,
psalmodiant le nom de ce seigneur du paradis
de l'Ouest ; d'autres croient que le bouddha Yakushi* "guérira tous les maux" (note) et récitent le sutra
qui le décrit comme l'Ainsi-Venu de la région de l'Est. Ce passage signifie que pour nous, simples mortels,
le Bouddha Shakyamuni est Parent, Maître et Souverain. Pour nous,
simples mortels, Amida, Yakushi* et d'autres bouddhas peuvent avoir la qualité de Souverain mais
pas celle de Parent ou de Maître. Shakyamuni est le seul et unique
bouddha doté de ces trois vertus.
Il existe quantité de parents, mais aucun n'est son égal.
Il y a toutes sortes de maîtres et de souverains, mais aucun n'est
plus respectable. Comment ceux qui s'opposent à l'enseignement
de leur parent, maître et souverain pourraient-ils ne pas être
abandonnés par les divinités du Ciel et de la Terre ? De nouveau,
dans le passage concernant la quatrième sorte de pratiques incorrectes,
celle de l'invocation d'un nom, sont mentionnés certains noms de
bouddha et de bodhisattva qu'un pratiquant du Nembutsu ne devrait pas invoquer. Les noms qu'il doit invoquer sont ceux du bouddha Amida et de ses deux honorables acolytes.
Les noms qu'il ne doit pas invoquer sont ceux de Shakyamuni, Yakushi*, Vairocana, et autres bouddhas ; ceux de Jizo, Fugen, Manjushri, les divinités Nitten, Gatten et des étoiles ; les divinités
des sanctuaires d'Izu et de Hakone,
des sanctuaires de Mishima, Kumano et Haguro ; la déesse du
Soleil Amaterasu Omikami ; et le grand bodhisattva Hachiman.
Ceux qui réciteraient ne serait-ce qu'un seul de ces noms, même
s'ils récitaient le Nembutsu cent mille ou un million de fois, parce qu'ils auraient commis l'erreur
d'invoquer le nom de l'un de ces bouddhas, bodhisattva, divinité
du Soleil ou de la Lune ou d'autres divinités tomberaient dans
l'enfer avici et ne pourraient pas
renaître dans la Terre pure.
Mais quand je regarde le monde, je vois des pratiquants du Nembutsu qui invoquent le nom de ces divers bouddhas, bodhisattvas, dieux célestes
et divinités bienveillantes. Ainsi, dans ce domaine encore, ils
vont à l'encontre de leur propres maîtres. Parmi des sutras antérieurs au Sutra du Lotus tels
que Kegon*, Agama*, Hodo*, Hannya*, Jimmitsu*, Amida, Nirvana, Vairocana*, Kongocho*, Soshitsuji* et Mitsugon, parmi
tous les sutras enseignés par les bouddhas Shakyamuni, Vairocana, Amida, Yakushi*,
et par les divers bouddhas des trois
phases de l'existence, le Sutra du Lotus est le plus élevé.
Les autres sont donc comparables à des grands fleuves, à
des rivières moyennes et petites, tandis que le Sutra du
Lotus est semblable au grand océan. La troisième raison est que ce Bouddha Shakyamuni
est le maître originel de tous les êtres
humains de ce monde Saha.
Il est né en Inde centrale, en tant que fils du roi Shuddhodana,
au cours du neuvième kalpa de décroissance dans l'actuel kalpa
de sagesse, à une époque où la longévité
moyenne de l'homme était de cent ans. Il quitta sa famille à
l'âge de dix-neuf ans, atteignit l'Éveil à l'âge
de trente ans, et passa les plus de cinquante ans qu'il lui restait
à vivre à exposer les enseignements sacrés. Il
mourut à l'âge de quatre-vingts ans, léguant ses
reliques (note) comme moyen de salut pour tous les êtres humains aux époques
du Dharma
correct, du Dharma formel et des Derniers
jours du Dharma.
Les bouddhas Amida, Yakushi*, Vairocana et les autres sont les bouddhas d'autres terres ; ils ne sont pas l'Honoré
de notre monde Saha. Pourtant,
tous les sutras antérieurs au Sutra du Lotus sont eux aussi d'authentiques déclarations
du Bouddha. On lit dans le Sutra
Kegon* : "Il n'y a que deux lieux au monde où l'arbre de Yakushi* grand roi-médecin,
qui symbolise la sagesse du Bouddha, ne pourra ni pousser ni apporter
de bienfaits : le vide immense (note), puits profond où tombent les personnes
des deux véhicules, ou les
eaux agitées par les désirs et les conceptions erronées
dans lesquelles se noient les icchantika* détruisant
en elles-mêmes les racines de la bonté." Shakyamuni,
dans le Sutra Kegon*,
révéla le monde qui naît de la fleur de lotus à Bodh-Gaya, où il atteignit
la bodhéité. Ensuite, pendant plus de cinquante ans,
jusqu'à sa mort dans le bosquet de shala,
le Bouddha Shakyamuni prêcha la Terre
pure du bouddha Vairocana* dans le Sutra Mitsugon ; il purifia trois fois d'innombrables
terres dans l'univers en révélant les enseignements
provisoires du Sutra du Lotus, et définit les Quatre
sortes de terres dans le Sutra
du Nirvana - la Terre de la résidence
commune des êtres éveillés et non-éveillés
ainsi que les Terres de transition,
de rétribution vraie et de lumière toujours
paisible. Toutes ces terres, aussi bien que la Terre
pure du bouddha Amida et la Terre émeraude du bouddha Yakushi* sont en flux constant
- croissance, stabilité, déclin et vacuité (ku).
Quand le vénérable Bouddha Shakyamuni entre dans le parinirvana,
tous les autres bouddhas et leurs terres disparaissent également
avec lui. Quel grand
médecin ou quel bon médicament a le pouvoir de guérir
tous les êtres à l'époque des Derniers
jours du Dharma ? Ils ne peuvent pas être guéris par les mudra et les mantra dharani* du bouddha Vairocana*,
par les quarante-huit voeux du bouddha
Amida ou les douze grands voeux du bouddha Yakushi*, ni même par son serment de guérir toutes les maladies.
Non seulement de tels remèdes n'ont pas le pouvoir de guérir
les maladies mais ils les aggravent. Nichiren est la personne la plus contrariante du Japon. Voici
pourquoi : il proclame que, parce que les hommes vénèrent Amida, Vairocana, Yakushi* et d'autres bouddhas,
plus encore que leurs parents et seigneurs, les trois
calamités et les sept
désastres se déchaînent avec plus de violence
qu'auparavant, et les désastres naturels n'ont jamais été
plus terrifiants. Je ne cesse de leur rappeler que non seulement ils
courront à leur propre perte et détruiront le pays en
cette vie, mais aussi qu'ils tomberont dans les profondeurs de l'enfer au cours de leur vie prochaine. C'est ce qui m'a valu cette persécution. Les enseignements
des huit et neuf écoles (note) diffèrent les uns des autres, mais, d'un point de vue général,
nous voyons que, dans la majorité des cas, les fondateurs et
maîtres de ces écoles ont récité le nom du
bouddha Amida. Viennent ensuite,
par ordre d'importance, ceux qui récitèrent le nom du
bodhisattva Kannon, ceux qui invoquèrent
le nom du Bouddha Shakyamuni, suivis par ceux qui psalmodièrent
le nom de Vairocana, de Yakushi* ou d'un autre bouddha. Mais, pour une raison quelconque, aucun d'eux
n'a jamais récité le Titre du Sutra du Lotus,
le coeur même et l'essence de l'enseignement dispensé par
le Bouddha tout au long de sa vie. Ainsi,
les auditeurs-shravakas à l'époque de Shakyamuni avaient
reçu de lui la graine de l'Éveil dans un passé sanzen
jintengo, lorsqu'il était le seizième fils du bouddha Daitsu. Ils ne peuvent donc
atteindre l'Éveil en suivant Amida, Yakushi* ni aucun autre bouddha.
Ou, pour prendre un autre exemple, si quelqu'un ramène chez
lui de l'eau de l'océan, toute sa famille peut s'en servir.
Il serait terriblement inopportun et même insensé de
refuser absolument d'en faire usage pour aller chercher l'eau d'un
autre océan. De même, celui qui oublierait le maître
originel qui, le premier, lui a apporté l'eau de la sagesse
puisée dans le grand océan du Sutra du Lotus,
et en suivrait un autre à la place, sombrerait à coup
sur dans le cycle sans fin des
souffrances de la vie et la mort. Ceux qui ont fait construire par milliers de temples au Japon ne savaient
pas qu'ils auraient dû prendre pour objet de vénération
le Bouddha de l'enseignement essentiel* accompagné des quatre bodhisattvas. Même le prince Shotoku (note),
lorsqu'il fit construire l'ancien temple Shitenno-ji,
le premier temple bouddhique au Japon, prit pour objet de culte le bouddha Amida accompagné de bodhisattva
comme Kannon, en y ajoutant des
images des quatre Rois du Ciel.
Le Grand-maître* Saicho* fit construire le Enryaku-ji,
mais il fit enchâsser dans le bâtiment principal une image
du bouddha Yakushi* du royaume
de l'Est comme objet de culte. Il ne prit pas pour objet de vénération
le Bouddha Éveillé depuis un passé illimité et
ceux qui n'ont jamais cessé depuis lors d'être auprès
de lui. Je n'ai jamais entendu parler d'un objet de vénération
de ce genre dans aucun des sept temples
principaux de Nara ni dans aucun des temples de province. Il en va
de même pour le Sutra du Lotus : il est le souverain
du bouddha Yakushi* à l'Est,
aussi bien que de tous les bouddhas du Sud, de l'Ouest, du Nord et des
mondes du zénith et du nadir. Le Bouddha Shakyamuni et les autres
bouddhas révèrent les caractères du Sutra du
Lotus avec la même crainte respectueuse que les peuples manifestent
envers leurs rois ou la même vénération que les
étoiles ont pour la lune. De plus,
ils ont pris le jour du décès du Bouddha Shakyamuni, qui
est comme leur père, pour en faire le jour de la mort du bouddha Amida ; et ils ont attribué
le jour de la naissance de Shakyamuni au bouddha Yakushi*.
Même quand ils donnent l'apparence de vénérer le
grand bodhisattva Hachiman,
ils prétendent que sa véritable identité est celle
du bouddha Amida. Non seulement
ils rejettent à la fois la véritable identité du
Bouddha et ses manifestations provisoires (note), mais ils traitent comme un
ennemi quiconque tente de leur démontrer leur erreur. C'est probablement
la raison pour laquelle le bodhisattva Hachiman,
n'ayant pas le pouvoir de changer cette situation, est monté
au ciel. |
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