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Extraits de gosho sur |
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trois grands ennemis (trois sortes d'ennemis) |
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Dans le
chapitre Kanji* (XIII) du Sutra du Lotus, on lit que, au cours de la cinquième période
de cinq cents ans, deux mille et quelques années après
la disparition du Bouddha, apparaîtront trois sortes de grands
ennemis du Sutra du Lotus. Notre époque actuelle
correspond bien à cette cinquième période de cinq
cents ans. Et moi, Nichiren, en m'interrogeant sur la véracité
des paroles du Bouddha, je vois bien que ces trois sortes d'ennemis
sont déjà présents. Si je ne les fais pas apparaître,
je ne suis pas le Pratiquant du Sutra du Lotus. Si je les fais
apparaître, j'attire inévitablement sur moi la mort et
la destruction. Il est dit dans le quatrième volume du Sutra
du Lotus : "Puisque haines et jalousies abondent déjà
du vivant du Bouddha, ne seront-elles pas pires encore dans le monde
après son trépas ? "(réf.) Et dans le cinquième volume : "Il y aura beaucoup d'hostilité
dans le monde et il sera difficile de croire."(réf.) Il est dit
aussi : "Nous ne sommes pas avares de notre vie. Nous lui préférons
la Voie suprême."(réf.) Et dans le sixième volume : "Ils ne donnent pas leur vie
à contrecœur."(réf.) La raison
pour laquelle ils tiennent ce langage est que, si une personne, sans se
préoccuper de ce qu'en diront les autres, n'hésite pas à
propager les principes du bouddhisme exactement comme ils sont énoncés
dans les sutras, à une époque où ceux qui s'opposent
au Dharma seront nombreux, les trois
sortes d'ennemis ne manqueront pas d'apparaître et, dans bien
des cas, de lui ôter la vie. Mais, comme nous le disent les sutras,
si nous voyons des déformations de l'enseignement bouddhique et
manquons de les condamner, ou de faire appel au dirigeant pour lui demander
de les interdire, alors, nous ne sommes pas fidèles aux enseignements,
et ne sommes pas dignes d'être considérés comme des
disciples du Bouddha. Mais aussi bien dans le Sho-Hokekyo* que dans le Myoho-Renge-Kyo* le Bouddha a très précisement décrit le moment pour la propagation de ce Sutra comme étant "une époque effrayante et mauvaise","l'époque du Dharma dégénéré", "l'époque où le Dharma correct disparaîtra"
et "la dernière des cinq périodes de cinq cents ans". Si, à une telle époque, les trois grands ennemis annoncés
dans le Sutra du Lotus n'apparaissaient pas, qui pourrait avoir
foi dans les paroles du Bouddha ? S'il n'y avait pas Nichiren, quel pratiquant du Sutra
du Lotus* pourrait aider
les prophéties du Bouddha à se réaliser ? Les trois
écols du Sud, les Sept écoles du Nord*, ainsi
que les sept grands temples*, furent les ennemis du Sutra du Lotus à l'époque
du Dharma formel. Par conséquent, comment les moines du Zen,
du Ritsu et du Nembutsu à notre époque pourraient-ils être différents ? Quant à
moi, Nichiren, né au Japon dans les cinq
cents premières années de l'époque des Derniers
jours du Dharma,
j'ai rencontré les trois grands
ennemis et subi toutes sortes d'épreuves et de calamités,
exactement comme le Bouddha l'avait prédit. Mais, sans ménager
ni mon corps ni ma vie, je récite Namu
Myoho Renge Kyo. Interrogez-vous avec la plus grande attention : Nichiren doit-il être considéré comme un maître
de l'enseignement correct ou un maître des enseignements erronés ? De plus,
ceux qui deviennent les disciples du véritable Pratiquant du Sutra du Lotus tel que le Bouddha l'enseigne seront immanquablement
confrontés aux trois grands
ennemis. Par conséquent, du jour même où vous
croyez en ce Sutra vous devez être prêt à
rencontrer ces trois sortes de persécutions qui seront à
coup sur plus terribles encore après la mort du Bouddha. Bien
que mes disciples aient déjà entendu cela, certains,
lorsque des persécutions, grandes ou petites, s'abattent sur
nous, en sont terrifiés au point de trahir leur foi. Ne les
avais-je pourtant pas prévenus ? Je leur ai enseigné
jour et nuit en me fondant précisément sur le Sutra qui dit : "Puisque haine et jalousie abondent déjà
du vivant du Bouddha, ne seront-elles pas pires encore dans le monde
après son trépas ? "(réf.) Vous n'avez nulle raison de prendre peur tout à coup alors
que vous me voyez expulsé, blessé ou officiellement
condamné et exilé - cette fois-ci en une province lointaine. Lorsque
quelqu'un reçoit de grands compliments, rien ne lui semble trop
difficile à accomplir. Tel est le pouvoir des mots d'encouragement.
Le pratiquant né à l'époque des Derniers
jours du Dharma qui propage le Sutra du Lotus rencontrera les trois
grands ennemis, qui provoqueront son exil et même sa condamnation
à mort. Pourtant, le Bouddha Shakyamuni couvrira du manteau de
sa bienveillance ceux qui persévéreront dans la propagation.
Toutes les divinités leur feront des offrandes,
les épauleront et les porteront sur leur dos. Ils possèdent
la bonne fortune suprême
et pourront servir de guides à tous les êtres humains.
Ainsi, soutenu par les bouddhas Shakyamuni et Taho,
tous les autres bouddhas et bodhisattvas, les sept catégories
de divinités bénéfiques célestes et les cinq catégories de divinités
terrestres, Kishimojin et ses dix Filles, les quatre
Rois du Ciel, Bonten, Taishaku,
le roi Yama, les divinités
de l'eau et du vent, celles des mers et des montagnes, le bouddha Vairocana* les bodhisattvas Fugen et Manjushri et les divinités Nitten et Gatten, Nichiren a pu endurer
d'innombrables et cruelles épreuves. Celui dont on vante les
qualités n'hésite pas à prendre tous les risques
mais quand il est critiqué, il peut courir inconsidérément
à sa propre perte. Mais
il est vrai aussi que l'on brise les pierres pour le joyau qu'elles
contiennent. Les daims sont tués pour leur chair et leur peau,
les poissons pour leur saveur, le martin-pêcheur pour ses plumes
splendides. Et une femme de grande beauté suscite invariablement
l'envie. Nichiren se trouve dans une situation analogue. Etant le Pratiquant du Sutra du Lotus,
il a subi toutes sortes de persécutions de la part des trois
grands ennemis. Comme il est merveilleux que vous soyez malgré
tout devenu le disciple d'un tel homme ! Un lien semblable au
nôtre est sûrement motivé par une raison profonde.
Faites tous les efforts possibles pour approfondir votre foi, et pour atteindre la Terre
pure du Pic du Vautour. Moi, Nichiren,
je ne suis pas le bodhisattva Jogyo mais, sans doute grâce à son aide, je comprends tout cela
et je l'enseigne depuis plus de vingt ans. Une personne décidée
à propager cet enseignement rencontrera inévitablement
des difficultés, comme il est dit dans le Sutra : "Haines
et jalousies abondent déjà du vivant du Bouddha. Ne seront-elles
pas pires encore en ce monde après son trépas ? "(réf.) "Les gens seront pleins de haine et il sera difficile de
croire."(réf.) [Parmi les trois sortes de grands ennemis dont l'apparition est prédite dans le Sutra,
la première sorte d'ennemi comprend le souverain du pays, les
gouverneurs des provinces et les intendants d'un domaine aussi bien
que les gens du peuple. Croyant les accusations portées par les
deuxième et troisième sortes d'ennemis, qui sont des moines,
ils dénigrent ou calomnient le Pratiquant du Sutra
du Lotus ou l'attaquent à coups de sabre et de bâton. En
Chine et au Japon, sont apparus par le passé des hommes dotés
d'une sagesse et de capacités exceptionnelles. Mais, en défendant
le Sutra du Lotus, aucun d'eux n'a suscité plus que
moi l'apparition des grands ennemis dans son pays. Devant cette évidence, chacun devrait comprendre
que Nichiren est le plus grand sage du monde entier. Au cours de plus
de sept cents ans écoulés depuis l'introduction du bouddhisme
au Japon, cinq mille ou sept mille volumes de sutra ont été
lus, et l'enseignement de huit ou dix écoles a été
professé. Les personnes de sagesse ont été aussi
nombreuses que les tiges de riz et de chanvre et ceux qui ont propagé
l'enseignement à l'étranger sont aussi innombrables que
les tiges de bambous et de roseaux. A ces persécutions
qui se produisirent longtemps avant que le Bouddha n'enseigne le Sutra
du Lotus s'en ajoutèrent d'autres plus tard, lorsqu'il exposa
le Sutra lui-même. [Ce furent les doutes (note) qui s'élevèrent
lorsque Shakyamuni révéla que] pendant quarante et quelques
années, Shariputra, Maudgalyayana et les grands
bodhisattvas avaient été en fait de grands
ennemis s'opposant à la propagation du Sutra du Lotus (note). En voyant un moine qui
lit et pratique le Sutra du Lotus tel qu'il fut enseigné,
ils éprouveront haine et jalousie à son égard, le
traiteront d'ignare ou qualifieront ses conceptions de gravement erronées ; ils le diront totalement dénué de bienveillance, et prétendront
qu'il enseigne une doctrine non bouddhique. Et comme ces moines bénéficieront
de la considération et de la confiance du souverain, tous, jusqu'aux
personnes des plus basses conditions, leur feront des offrandes comme
s'ils étaient des bouddhas. Ainsi le Bouddha a-t-il enseigné
que ceux qui récitent et pratiquent le Sutra du Lotus en suivant fidèlement son enseignement s'attireront immanquablement
la haine de ces trois sortes d'ennemis. Dans la
période qui suivit, les trois Grands-maîtres Kukai*, Ennin* et Enchin, en prétendant
s'appuyer sur des enseignements faisant autorité en Chine, soutinrent
l'idée que le Sutra Vairocana* et les deux autres principaux sutras
du Shingon étaient
supérieurs au Sutra du Lotus. De plus, ils qualifièrent
d'"école" les enseignements Shingon,
terme que le Grand-maître* Saicho* n'avait délibérément jamais utilisé. Le Shingon fut donc reconnu comme
la huitième école bouddhique du Japon. Chacun de ces trois hommes obtint de l'empereur qu'il promulgue
un édit [en faveur des enseignements du Shingon]
et ils propagèrent leur doctrine dans tout le Japon, de sorte
que tous les temples s'opposèrent ensemble au Sutra du Lotus.
Ainsi, ils rejetèrent totalement le passage [établissant
que le Sutra du Lotus est le plus élevé de tous
les sutras] "que j'ai enseignés, que j'enseigne et que j'enseignerai."
Ils devinrent les grands ennemis de Shakyamuni, de Taho et des autres bouddhas des dix directions. Ce que vous dites à propos du seigneur Niida (note) est sans doute exact. J'ai aussi entendu parler des gens d'Okitsu.
Si l'occasion s'en présente, vous devriez vous conduire exactement
de la même manière. Si des personnes de haut rang vous
reprochent votre foi, considérez-les comme les grands
ennemis du Sutra du Lotus et pensez que c'est une grande
chance de les rencontrer, un événement aussi rare que
la floraison de l'udumbara ou
que le fait, pour la tortue borgne de
trouver un morceau de bois de santal flottant. Répondez-leur
avec calme et résolution. Ce qui
se passe dans le domaine du bouddhisme, de nos jours, au Japon, est
de même nature. C'est une autre forme de rébellion. Le Sutra du Lotus équivaut au souverain suprême,
tandis que le Shingon, l'école Jodo, le Zen et les moines Ritsu, avec leurs
petits sutras Vairocana* et Kammuryoju,
sont devenus les grands ennemis du Sutra du Lotus. Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir
conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient
à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles
prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité
leurs plus grands ennemis, pour de bons
amis et des maîtres bouddhiques. En considérant Nichiren,
qui s'efforce de les secourir, comme leur pire ennemi, ces femmes se
sont liguées pour me calomnier auprès du gouvernement,
et ont obtenu par le passé de me faire exiler d'abord dans la
province d'Izu, puis encore, sur
l'île de Sado. Tout au
long des sept règnes des divinités
célestes, des cinq règnes des divinités terrestres,
et du règne des plus de quatre-vingt-dix souverains humains du
Japon, personne n'a jamais été plus haï que moi,
Nichiren, par les trois grands ennemis pour sa fidélité au Sutra du Lotus. Notre lien
ne peut donc pas être un lien ordinaire qui vous pousse à
venir rendre visite à un homme que tous, du plus haut placé
au plus bas, détestent à ce point. Les moines des écoles Kegon, Shingon et Nembutsu,
comme ceux des écoles Ritsu et Zen, se vantent de respecter rigoureusement
les préceptes, d'avoir
une conduite honnête et de posséder une grande sagesse.
Mais, en réalité, ils sont dans la situation de personnes
nées dans des familles fomentant la rébellion d'inférieurs
contre leur supérieur. En ce sens, ils sont les grands
ennemis du Sutra du Lotus. Comment pourraient-ils éviter
de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici ? Parmi les
adeptes des quatre-vingt quinze sortes d'écoles non bouddhiques (note) beaucoup étaient certainement honnêtes et sages. Mais parce
qu'ils croyaient en des enseignements erronés, légués
par les deux divinités et les trois ascètes,
ils furent condamnés à renaître dans les voies
mauvaises de l'existence. |
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