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Extraits de gosho sur |
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Depuis
cette époque, du souverain suprême aux masses innombrables,
tous ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement
étudié les écrits bouddhiques. Il en a résulté
que dans les monastères du Mont Hiei et de Nara, la capitale
du Sud, dans les grands temples Onjo-ji et To-ji, dans tout le pays à
l'intérieur des quatre mers, dans les cinq provinces autour de
la capitale (note) et dans les sept marches,
les écrits bouddhiques ont été classés,
comme des étoiles dans le ciel, et le pays s'est couvert d'une
nuée de temples. Ceux qui se réclament de Shariputra observent la lune du haut du Pic
du Vautour (note) tandis que ceux qui adhèrent aux traditions d'Haklenayasha transmettent les enseignements du Mont Kukkutapada. Par bienveillance, Shubhakarasimha* décida de propager la connaissance de cet enseignement dans des
contrées lointaines et se rendit en Chine où il exposa
cet enseignement caché à l'empereur Xuan-Zong.
En période de grande sécheresse, il fit des prières
pour faire tomber la pluie et au bout de trois jours la pluie tomba
du ciel. Ce Savant-maître* pouvait reconnaître sans la moindre hésitation les graines (note) représentant plus de mille deux cents Honorés,
leurs nobles caractéristiques et leurs samaya.
De nos jours, tous les adeptes de l'école Shingon rattachés au To-ji et à
tous les temples Shingon du Japon sans aucune exception se considèrent comme les disciples
du Savant-maître* Shubhakarasimha*. En conséquence, il parvint à vaincre en débat huit
moines éminents des six écoles de Nara, puis douze moines, puis quatorze, puis plus de trois cents, parmi
lesquels Kukai* (note).
Il n'y eut bientôt plus une seule personne dans tout le Japon qui
ne reconnut pas la supériorité de l'école Tendai,
et les grands temples de Nara, le
temple du Shingon To-ji à Kyoto, et d'autres temples de toutes les provinces furent rattachés
au temple principal de l'école Tendai au Mont Hiei. Le Grand-maître Saicho établit aussi, clairement,
que les fondateurs des diverses autres écoles bouddhiques en Chine,
grâce à leur respect de la doctrine du Grand-maître Zhiyi,
ne commirent pas l'erreur de s'opposer aux véritables enseignements
du bouddhisme. Comme je
l'ai souvent déjà souligné par le passé,
des maîtres comme Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, Bodhidharma, Huiko, Shandao et Honen, Kukai* du temple To-ji et Enchin du temple Onjo-ji, Ennin* du Mont Hiei ou Ryokan de la région de Kanto, ont probablement lu les paroles d'or,
"Maintenant, ... en rejetant sincèrement les enseignements
provisoires, [je n'enseignerai que la voie ultime]"(réf.) en les interprétant comme s'il avait été
écrit "en rejetant sincèrement l'enseignement véridique,
je n'exposerai que les enseignements
provisoires." L'école Shingon s'appuie sur les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*.
On les appelle les trois sutras
de Vairocana. Ils furent introduits par les Savants-maîtres* Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* sous le règne de l'empereur Xuan-Zong.
Ce dernier éprouvait le plus grand respect pour ces sutras, et
les considérait comme supérieurs aux enseignements des
écoles Tendai et Kegon.
A ses yeux, ils dépassaient aussi les enseignements Hosso et Sanron. Si bien que chacun,
en Chine, en vint à croire le Sutra Vairocana* supérieur
au Sutra du Lotus.
Et au Japon aussi, jusqu'à notre époque, les gens ont
cru l'école Tendai inférieure
à l'école Shingon.
Les moines éminents (note) du To-ji et de l'école Tendai qui pratiquent les enseignements Shingon,
sont coupables d'une extrême arrogance ; c'est le comble de la
présomption que d'agir comme ils le font ! Les principes
profondément néfastes sous-tendant ces prières sont
parvenus peu à peu jusque dans la région de Kanto, où
ils se concrétisent par des rituels régulièrement
conduits par les Supérieurs ou les assistants de divers temples.
Ces derniers sont incapables de distinguer entre les principes corrects
et erronés, entre les enseignements supérieurs et inférieurs,
mais pensent qu'il suffit de révérer les Trois
trésors. Ainsi [sans réfléchir], ils ont eu recours
à ces prières. Et actuellement, non seulement ceux de la
région de Kanto mais aussi les patriarches et moines supérieurs
du Mont Hiei, de To-ji et de Onjo-ji, tous sont placés
sous la juridiction du shogunat de Kanto, ce qui, par conséquent, a conduit les autorités
de Kanto à soutenir ces cérémonies. Au cours du
même règne de l’empereur Kammu,
un moine nommée Kukai* se rendit en Chine pour étudier le bouddhisme Shingon. Kukai* ne rentra pas au Japon de tout le règne de Kammu,
mais seulement en 806 (la première année de l’ère
de Daido), sous le règne du 55e souverain, l’empereur Heizei.
En 823 (19e jour du 1er mois, 14e année de l’ère de
Konin), sous le règne du 52e empereur Saga, Kukai* proclama le temple To-ji à
Kyoto siège de l’ésotérisme shingon et l’appela temple Kyoo Gokoku-ji. Cela se passa une année
après la mort du Grand-maître* Saicho*. Par conséquent, Honen déclara que ceux qui
se préoccupent de leur bonheur dans la vie prochaine devraient
retirer leur soutien aux temples du Mont Hiei, aux temples To-ji et Onjo-ji ainsi qu'aux sept grands temples principaux
de Nara, à tous les temples et monastères de l'archipel
du Japon, et qu'ils devraient s'emparer des rizières et des champs
appartenant à ces temples afin de les offrir aux temples où
se pratique le Nembutsu. Il
affirmait que ceux qui le feraient pourraient immanquablement atteindre
l'Éveil. C'est ainsi qu'il exhortait chacun à réciter
Namu Amida Butsu. L'empereur
ordonna alors à Kukai* de conduire les prières mais sept jours s'écoulèrent
sans que tombe la moindre goutte, puis encore sept jours, et de nouveau
sept jours. Finalement, l'empereur décida de prier lui-même
pour la pluie, ce qui eut pour effet de la faire tomber. Mais les moines
du To-ji [le temple de Kukai*],
appelèrent cette pluie "la pluie de notre maître".
Si l'on veut connaître plus en détail ces faits, il suffit
de consulter les documents. C'est l'un des plus grands mensonges jamais
proférés dans notre pays. De plus, eurent lieu les incidents
liés à l'épidémie qui éclata au printemps
de la 9e année de l'ère Konin [818] (note), et au trident,
deux supercheries inimaginables. Je préfère vous dire
tout cela de vive voix. L'empereur
retiré d'Oki [Go-Toba]
était le 82e souverain du Japon sous forme humaine. Régnant plus de deux mille ans après
l'époque de l'empereur Jimmu,
il était la manifestation humaine de la déesse Amaterasu.
Qui aurait eu l'audace de s'opposer à un souverain tel que lui ? En outre, de l'époque de l'empereur Kimmei (509-571) à celle de l'empereur
retiré d'Oki, les divers grands principes et enseignements
ésotériques du bouddhisme, en provenance de Chine,
de Paekche, de Silla et de Koguryo, ont été
respectés et pratiqués au Mont Hiei, dans les temples To-ji, Onjo-ji, dans les sept
temples majeurs de Nara et partout ailleurs au Japon. Cela dans
le but d'assurer la protection du pays et d'assurer la sécurité
de son souverain. Le Grand-maître* Saicho* décéda le quatrième jour du sixième mois
de la treizième année de Konin (822), sous le règne
de l'empereur Saga. A partir de la quatorzième année de
la même ère (823), Kukai* prodigua officiellement ses enseignements au souverain. Il établit
l'école Shingon et la
direction du temple To-ji lui fut
confiée ; on l'appela désormais "le moine du Shingon".
C'est ainsi que fut fondée l'école Shingon,
huitième école bouddhique du Japon. Le bodhisattva Hachiman accepterait-il
d'aider un vassal qui se rebellerait contre son souverain ? Pourtant,
comme nous le savons, l'empereur et les nobles de son parti furent vaincus
par Hojo Yoshitoki. Cette défaite
ne fut pas un simple accident. Elle eut lieu parce que les nobles courtisans
avaient foi dans les enseignements erronés de Kukai*,
dans les doctrines fallacieuses de Ennin* et de Enchin et parce que les
moines des monastères du Mont Hiei, To-ji et Onjo-ji s'allièrent aux nobles en faisant des prières contre le shogunat de Kamakura.
Ainsi, "les malédictions revinrent frapper ceux qui les
avaient formulées"(réf.), comme cela est dit dans le Sutra du Lotus, et par conséquent
l'empereur et ses courtisans furent vaincus. Les doctrines
erronées propagées par ces trois maîtres sont généralement
disséminées à partir de trois lieux : To-ji,
Soji-in sur le Mont Hiei, et Onjo-ji.
Si des mesures ne sont pas prises pour interdire les activités
de ces trois temples, le pays sera inévitablement détruit
et ses habitants tomberont dans les mauvaises
voies. Comprenant bien toute la situation, j'en ai informé
le souverain. Mais personne n'a tenu le moindre compte de mes conseils. Plus tard, après la mort du Grand-maître* Saicho*,
le Grand-maître* Kukai*,
pour ne pas être considéré comme moins important
que lui, s'empressa de présenter le Shingon comme une école indépendante ; mais le temple Enrakyu-jidu Mont Hiei refusa de l'admettre.
Toutefois, Ennin* et Enchin (Chisho) n'avaient qu'une
clairvoyance limitée, et, bien que résidant au Mont Hiei, leur cœur penchait vers le temple To-ji de Kukai*.
C'est peut-être la raison pour laquelle ils contredirent leur
maître [Saicho*]
et, les premiers, introduisirent l'école Shingon au temple Enrakyu-ji. Ce jour-là
commença la destruction de notre pays. Pendant
le cinquième, sixième et septième mois de la
troisième année de Jokyu (1221), la cour impériale
de Kyoto mena la guerre contre le régime de Kamakura.
A ce moment-là, les temples Enrakyu-ji, To-ji, Onjo-ji et les sept grands temples de Nara utilisèrent les rites les plus ésotériques du Shingon dans leurs prières
aux divinités Tensho Daijin*, Hachiman et Sanno. Quarante et un moines,
parmi les plus renommés, y compris l'ancien supérieur Jien de l'école Tendai,
les révérends du To-ji et du Ninna-ji, ainsi que Jojuin
du temple Onjo-ji, prièrent
sans cesse pour la défaite de Hojo
Yoshitoki. Le deuxième fils de l'empereur Go-Toba entama aussi des prières dans la salle des cérémonies
d'Etat, le huitième jour du sixième mois. La cour impériale
annonça qu'elle serait victorieuse avant huit jours. Mais le
septième jour et le quatorzième jour du sixième
mois, la bataille se solda par une défaite, et le deuxième
fils mourut de chagrin parce que son page bien-aimé, Setaka,
avait été décapité. Une école
est digne de ce nom lorsqu'elle propose trois
sortes d'enseignement : préceptes, méditation et prajna-sagesse.
Sans parler pour l'instant de méditation ni de prajna, nous voyons
bien que, par les préceptes qu'elles énoncent, les diverses
écoles se divisent clairement en Hinayana et Mahayana. Ni la branche To-ji de l'école Shingon ni
les écoles Hosso, Sanronou Kegon n'ont leur propre sanctuaire
pour conférer les préceptes ; c'est pourquoi elles doivent
utiliser le sanctuaire du Todai-ji à Nara. Autrement dit, elles
se rattachent aux préceptes énoncés par l'école Ritsu, une école du Hinayana,
préceptes sans plus de valeur que du lait d'ânesse ou des
immondices malodorants. Par les préceptes qu'elles observent,
toutes ces écoles entrent dans la catégorie du Hinayana. Le 19 janvier 823, Kukai* reçut l’autorisation de l’Empereur de bâtir le
temple To-ji, à Kyoto, et il
commença alors à diffuser les enseignements du Shingon autour de la région du Kansai, puis au Japon central, dans les
îles de Tsukushi, Shikoku, Iki et Tsushima,
et finalement, à travers tout le pays. On peut dire que ceux qui
ont fait le pèlerinage dans toutes les parties du Japon, en sonnant
une cloche sur un poteau de l’école Shingon,
étaient tous, sans exception, des disciples de Kukai*. Toutefois
aucun de ces traîtres n'a suscité chez le peuple autant
de haine que moi, Nichiren. Si vous me demandez pourquoi, je vous répondrai
ceci : il est dit dans le Sutra du Lotus que ce sutra
est "le plus élevé de tous les sutras". (réf.) Mais le Grand-maître* Kukai* n'accorde au Sutra du Lotus que la troisième place,
tandis que le Grand-maître* Ennin* le classe au deuxième rang, et le Grand-maître* Enchin* suit sur ce point Ennin*.
C'est pourquoi, à présent, quand les moines
du Mont Hiei, ceux des temples To-ji et Onjo-ji, ont sous les yeux
le Sutra du Lotus, ils lisent bien le passage affirmant qu'il
est de tous les sutras le plus élevé, mais, même
en lisant cela, ils pensent, en réalité, que le Sutra
du Lotus n'occupe que le deuxième ou troisième rang. Les nobles et les
samouraïs ne savent pas précisément tout cela. Mais
puisque les moines éminents qui les guident dans la foi partagent
tous cette opinion, les disciples laïques et leurs maîtres
commettent la même erreur. De même,
avant l'apparition de Saicho*,
les six écoles, dont fait
partie l'école Kegon, étaient
comparables à de la rosée s'élevant vers le ciel.
Il en va de même pour l'école Shingon.
Comprenez bien que lorsqu'un ennemi puissant apparaîtra et réfutera
avec force cette école en s'appuyant sur le Sutra du Lotus,
le Grand-patriarche du Mont Hiei et les moines des temples To-ji et Omuro seront comparables à
de la rosée lorsqu'elle rencontre le soleil. Mais les
moines Shingon du temple To-ji calomnient Nichiren en disant : "Vous n'êtes qu'un homme
ordinaire (bompu) alors que le Grand-maître* Kukai* était un bodhisattva parvenu à la troisième* des dix étapes
de développement*.
Vous n'êtes pas encore parvenu au stade où l'on prend conscience, sans changer d'apparence, de la non-naissance et de la non-extinction
de tous les phénomènes, alors que le Grand-maître* Kukai* était parvenu à la bodhéité sans changer
d'apparence, sous les yeux mêmes de l'empereur. De plus, aucun
édit impérial ne vous ayant décerné ce titre,
vous n'êtes pas un Grand-maître* . Vous n'avez donc pas la
qualité de maître pour le Japon ! |
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