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Extraits de gosho sur |
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Les Trois
trésors du bouddhisme existent toujours, et la période
de cent règnes [pendant laquelle le bodhisattva Hachiman a juré de protéger la nation] (note) n'est pas encore révolue. Alors, pourquoi le monde sombre-t-il
déjà dans le déclin et pourquoi les lois du pays
sont-elles inopérantes ? Quelle est la cause de ce malheur ? Quelle erreur a donc été commise? Quand le seigneur de cette région
m'a demandé de prier pour sa guérison, je me suis interrogé
sur l'opportunité de le faire mais puisqu'il semblait avoir une
certaine foi en moi, j'ai décidé d'invoquer le Sutra
du Lotus. Si je le faisais, il me semblerait impossible que les dix Filles-démones ne
viennent joindre leurs forces aux miennes. C'est pourquoi j'ai fait
appel au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas de l'univers, ainsi qu'à la déesse
du Soleil, à Hachiman et aux autres divinités majeures ou mineures. J'étais certain que ma requête serait
entendue et que le résultat apparaîtrait. Il en résulta
que Tensho Daijin*, Hachiman,
et les esprits des sept sanctuaires du Sanno, qui gardent et protègent
le Mont Hiei, ainsi que les diverses
autres divinités bienveillantes qui protègent l'ensemble du pays, ne purent plus goûter
la saveur du Dharma. Leur pouvoir
et leur éclat pâlirent, et ils abandonnèrent le
pays. Ainsi, les esprits maléfiques purent y pénétrer
ésastres et fléaux. Il faut avant tout respecter le roi de son propre pays, et ensuite
seulement, celui des autres pays. La déesse du soleil, Tensho
Daijin*, et le
grand bodhisattva Hachiman sont
les souverains originels de notre pays, des manifestations provisoires
du Bouddha Shakyamuni qui apparurent sous la forme de divinités
locales. Celui qui s'opposerait à ces divinités ne pourrait
jamais être le souverain du Japon. Ainsi, la déesse du
soleil Tensho
Daijin* est vénérée
sous la forme du miroir que l'on appelle Naishi-dokoro et des messagers sont envoyés par la famille impériale
au bodhisattva Hachiman pour
lui faire un rapport et pour recueillir ses oracles. Le grand
bodhisattva Hachiman, divinité
qui règne sur ce pays, est né le 8ème jour du 4e
mois. Le Bouddha Shakyamuni, guide de ce monde
saha, est, lui aussi, né le 8ème jour du 4e. Votre
fillette est née le huitième jour du mois, bien qu'en
un mois différent. Elle pourrait bien être la réincarnation
de Shakyamuni ou d'Hachiman. Simple mortel que je suis, moi, Nichiren,
ne puis l'affirmer avec certitude, mais je pense que tout cela est lié
au gohifu (note) que je vous ai donné. Non seulement l'école Tendai,
mais aussi l'école Shingon et les six écoles de Nara
furent contraintes de céder leurs terres et leurs domaines aux
nouvelles écoles erronées, et le Dharma correct ne fut plus
propagée. Il en résulta que la déesse Tensho Daijin*, le dieu Hachiman, Sanno, divinité protectrice du Mont Hiei, et les autres divinités
bienveillantes qui protègent le pays, ne pouvant plus désormais
goûter la saveur du Dharma correct, abandonnèrent le pays.
Des esprits maléfiques apparurent pour prendre leur place, et il
devint évident que le pays était condamné. Le village
de Tojo, dans la province d'Awa,
est un lieu isolé mais pourrait bien être considéré
comme le centre du Japon, car c'est là qu'apparut Tensho
Daijin*. Par le passé,
elle vivait dans la province d'Ise (note). Mais, par la suite, l'empereur
manifesta une foi plus grande envers le bodhisattva Hachiman et la divinité du sanctuaire Kamo, et négligea la déesse
du Soleil, Tensho Daijin* ; qui devint
furieuse. A cette époque, Minamoto
no Yoritomo écrivit un pacte dans lequel il s'engageait à
rester fidèle à la déesse et demandait à
Aoka no Kodayu de l'enchâsser dans le sanctuaire d'Ise. Probablement
pour avoir ainsi satisfait la déesse, il devint shogun et régna sur tout le Japon. Il décida alors que la région
de Tojo serait la demeure de Tensho
Daijin*, si bien que
cette déesse n'habite plus dans la province d'Ise mais peut-être
dans la région de Tojo. C'est comparable, par exemple, au bodhisattva Hachiman, dont on disait par
le passé qu'il résidait à Dazaifu (note) dans la province de Chikuzen mais que l'on associa ensuite à
Otokoyama, dans la province de Yamashiro, et qui se trouverait maintenant
à Tsurugaoka, dans la province de Kamakura. Je pense
que les souverains humains sont environ une centaine, en commencant par
l’empereur Jimmu, le fils de Hiko Nagisatake Ugaya Fukiaezu no Mikoto (…). Le 14e empereur
était Chuai, le père
du Grand bodhisattva Hachiman,
et le 15e était l’impératrice Jingu, la mère du grand bodhisattva Hachiman.
Le 16e, l’empereur Ojin, qui
était le fils de l’empereur Chuai et de l’Impératrice Jingu,
est maintenant vénéré en tant que grand bodhisattva Hachiman (…). A ce moment-là,
jusqu’au 29e règne de l’empereur
Senka, le bouddhisme n’avait pas encore été transmis
au Japon malgré son existence en Inde et en Chine. Si le Sutra du Lotus se propage, ma dépouille mortelle
sera respectée et ainsi mes reliques apporteront des bienfaits.
Dans ce cas, je ne serai pas moins vénéré que le
grand bodhisattva Hachiman aujourd'hui.
Alors, les hommes et les femmes qui auront soutenu Nichiren seront aussi
profondément respectés que Takeshiuchi et Wakamiya (note). Voici encore une autre
leçon que nous donne l'Histoire. L'empereur Ojin, connu aujourd'hui
comme le bodhisattva Hachiman,
fut le seizième souverain du Japon. L'empereur Ojin avait deux
fils : le prince Nintoku, et le prince Uji. L'empereur choisit pour
lui succéder le plus jeune des deux fils, Uji. Après
la mort de leur père, Uji voulut laisser le trône à
son frère aîné qui le réprimandai, en disant : "Comment peux-tu refuser d'obéir au testament de notre
père ? " Ils discutèrent sans fin, et trois
années passèrent sans que ni l'un ni l'autre n'accepte
le trône. Leur indécision fut cause, pour le peuple,
de souffrances indescriptibles. C'était comme une malédiction
sur le pays, et le prince Uji en vint finalement à penser : "Aussi longtemps que je serai en vie, mon frère n'acceptera
pas le trone." Alors, il se suicidai. Le prince Nintoku fut dévoré
de chagrin et sombra dans le désespoir. Voyant cela, le prince
Uji revint à la vie afin d'encourager son frère, puis
mourut à nouveau. On rapporte que lorsque Nintoku monta finalement
sur le trône, le pays redevint paisible et reçut en tribut,
de la part des trois royaumes coréens de Silla, Paekche, et Koguryo,
le chargement de quatre-vingt bateaux. Montant au sommet d'une colline, j'ai crié d'une voix sonore : "Qu'est-il advenu de vous, Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten, et de vous, les quatre
Rois du Ciel ? Tensho Daijin* et Hachiman,
avez-vous quitté le pays ? Voulez-vous donc trahir l'engagement
que vous avez pris devant le Bouddha et abandonner le Pratiquant du Sutra du Lotus ? Même si vous ne tenez pas votre
promesse, sachez bien que, quoi qu'il m'arrive, je n'aurai aucun regret.
Mais vous avez prêté serment devant Shakyamuni, Taho et les bouddhas des dix directions.
Si vous ne me protégez pas, si vous abandonnez Nichiren, ne faites-vous
pas du Sutra du Lotus, dans lequel est dit qu'il faut "sincèrement
rejeter les enseignements provisoires"(réf.), un épouvantable mensonge ? Lorsqu'il
eut douze ans, le garçon ne devint pas moine. Nouant ses cheveux,
il réussit à s'enfuir de Tsukushi et, en demandant sa route, parvint jusqu'à la ville de Kamakura.
Là, il se rendit au sanctuaire d'Hachiman.
Il s'agenouilla, inclina très respectueusement la tête
et dit : "Grand Bodhisattva Hachiman,
vous êtes le 16e souverain du Japon, et votre véritable
identité est celle du Bouddha Shakyamuni, Maître de la
doctrine, qui enseigna le Sutra du Lotus sur la Terre
pure du Pic du Vautour. C'est
pour exaucer les vœux des simples mortels que vous vous manifestez
sous la forme d'Hachiman. J'aimerais
moi aussi maintenant vous adresser une prière en vous demandant
d'exaucer mon vœu. Je voudrais savoir si mon père est vivant
ou mort." De plus, depuis plusieurs années, il avait été
demandé aux temples du Mont Hiei,
au To-ji, au Onjo-ji et aux Sept principaux temples de Nara,
aussi bien qu'aux sanctuaires de Tensho
Daijin*, du Grand bodhisattva Hachiman, de Sanno, Kamo et Kasuga d'offrir des prières pour la défaite des ennemis de l'empereur
et pour la protection divine. Pourtant [lorsque la guerre éclata],
les forces impériales furent incapables de résister plus
de deux ou to ris jours. Finalement, les trois empereurs retirés
furent exilés respectivement sur les îles de Sado [exil de Juntoku] et d'Oki [exil
de Go-Toba], et dans la province
d'Awa (note) et c'est là qu'ils moururent. Si le pouvoir
était aux mains d'un dirigeant sage et vertueux, les plus grands
honneurs au Japon, et même le titre de Grand-maître, me seraient
décernés de mon vivant. Je m'attendais à être
consulté au sujet des Mongols, à être invité
au conseil de guerre, et à ce qu'on me demande de prier pour la
défaite de l'ennemi. Mais puisque ce ne fut pas le cas, j'envoyai
des lettres d'avertissement à onze autorités de ce pays,
le dixième mois de cette même année.
S'il s'était trouvé un dirigeant capable parmi nous, il
se serait dit : "Quelle merveille ! Quelle clairvoyance exceptionnelle
! Ce sont les divinités bouddhiques Tensho
Daijin* et Hachiman qui ont dû concevoir, par l'intermédiaire de ce moine, le
moyen de sauver le Japon." [...] En arrivant dans l'avenue Wakamiya
(note), je regardai la foule des soldats
qui m'entouraient et leur dis : "Ne craignez rien, je n'ai pas l'intention
de vous créer des ennuis. Je veux seulement dire mes derniers mots
au bodhisattva Hachiman."
Je descendis de cheval et m'écriai : "Bodhisattva Hachiman,
es-tu donc vraiment une divinité ? Quand Wake
no Kiyomoro allait être décapité, tu as pris
la forme d'une lune de dix pieds de large. Quand le Grand-maître Saisho (Dengyo) exposait le Sutra
du Lotus, tu lui as fait don d'un surplis pourpre. Moi, Nichiren,
je suis le plus grand pratiquant du Sutra du Lotus au Japon et
je ne suis coupable d'aucun crime. J'ai exposé le Dharma pour éviter
à tous les êtes de tomber dans l'enfer
des souffrances incessantes auquel les condamne leur opposition au
Sutra du Lotus. D'ailleurs, si le grand empire mongol attaque ce pays, comment les divinités bouddhiques comme Tensho
Daijin*
et Hachiman pourraient-elles
êtres épargnées ? Quand le Bouddha Shakyamuni
enseigna le Sutra du Lotus, le bouddha Taho,
et de nombreux autres bouddhas et bodhisattvas apparurent, brillant comme
autant de soleils, de lunes, d'étoiles et de miroirs. En présence
des innombrables bouddha et dieux de l'Inde, de la Chine et du Japon,
le vénérable Bouddha demandaià chacun d'eux de faire
serment d'assurer au pratiquant
du Sutra du Lotus une protection constante. Et chacune d'entre
vous, divinités bouddhiques, avez prêté ce serment.
Je ne devrais pas avoir besoin de vous le rappeler. Pourquoi n'êtes-vous
pas ici, maintenant que le moment est venu d'honorer votre promesse solennelle
? " Pour finir j'ai crié : "Si je dois être exécuté
ce soir et accéder à la Terre
pure du Pic du Vautour, je
rapporterai immédiatement au Bouddha Shakyamuni que Tensho
Daijin*
et Hachiman ont
trahi la promesse qu'ils lui avaient faite. Si cela vous semble insupportable,
vous feriez mieux d'agir sans tarder ! " Puis, ayant dit ce que j'avais
à dire, je suis remonté à cheval. [...] Dès
lors, le bouddhisme a décliné peu à peu et les
lois de la société sont devenues de plus en plus inefficaces. Tensho Daijin*, le bodhisattva Hachiman et les autres divinités
protectrices qui résident au Japon depuis si longtemps ont
perdu leur pouvoir, et Bonten, Taishaku et les quatre
Rois du Ciel ont déserté notre pays qui est déjà
au bord de la ruine. Quelle personne sensible pourrait ne pas s'en attrister
et ne pas déplorer une telle situation ? A
l'époque du quatre-vingt-deuxième souverain, l'empereur
retiré Go-toba, les écoles Zen et Nembutsu apparurent et se répandirent dans le pays, comme l'avait fait
cet enseignement très nuisible du Shingon. Si bien que le vœu,
fait par la déesse Amaterasu et le dieu Hachiman, de protéger
cent souverains tout au long de cent règnes, fut rompu, et l'autorité
impériale périt (note). La protection de la déesse
du Soleil Amaterasu et du dieu Hachiman fit que les affaires
de l'Etat en vinrent à être confiées à Gon
no Tayu, Hojo Yoshitoki, dans la région de Kanto. Le Japon actuel est le domaine du Bouddha Shakyamuni. La
divinité de la Lumière solaire, Tensho
Daijin*, le grand bodhisattva Hachiman, l'empereur Jimmu et toutes les autres divinités aussi bien que le souverain
du pays et les gens du peuple, tous habitent ce domaine. Par conséquent,
nous, simples mortels, avons, à l'égard de ce Bouddha,
trois grandes dettes de reconnaissance. Les cinq
caractères du Titre du Sutra
du Lotus sont inscrits au centre de la Tour
aux Trésors, tandis que les quatre Rois du Ciel sont assis aux quatre coins. Les bouddhas Shakyamuni
et Taho, ainsi que les quatre guides
des bodhisattvas Surgis-de-Terre,
sont en haut sur le même rang. Assis au-dessous d'eux, se trouvent
les bodhisattvas Fugen et Manjushri, ainsi que des auditeurs-shravakas parmi lesquels Shariputra et Maudgalyayana. A côté
d'eux, se tiennent les divinités Nitten, Gatten, le Démon
du sixième Ciel, le Roi-dragon et Ashura ; Fudo et Aizen sont respectivement postés
au Sud et au Nord. Le traître et cruel Devadatta et la fille du Roi-Dragon sont
également présents. La démone Kishimojin apparaît avec ses dix filles qui sapent la vie des êtres dans tout l'univers. Sont également
présentes les divinités tutélaires du Japon : Tensho Daijin* et le bodhisattva Hachiman représentant
les sept catégories de divinités célestes, les
cinq catégories de divinités
terrestres et toutes les divinités majeures et mineures en
général. Puisque s'y trouvent toutes les divinités
dans leur essence, elles doivent apparaître aussi dans leurs manifestations. Les temples Enrakyu-ji, To-ji, Onjo-ji et les sept grands temples de Nara utilisèrent les rites les plus ésotériques du Shingon dans leurs prières
aux divinités Tensho Daijin*, Hachiman et Sanno. Le shogunat de Kamakura ôta le pouvoir
au quatre-vingt-deuxième empereur retiré Go-Toba,
malgré le serment fait par le bodhisattva Hachiman de protéger le règne de cent rois. Cette infortune est
entièrement le résultat des prières offertes par
les moines éminents qui suivirent les trois maîtres [du Shingon, Kukai* et les autres, à la demande de la cour impériale]. Je préférerais
de beaucoup être persécuté par les gouvernants de
ce pays en raison de ma foi dans le Sutra du Lotus et me libérer
ainsi des souffrances de la naissance et de la mort. Alors,
je pourrais vérifier si Tensho
Daijin*, le grand bodhisattva Hachiman, les divinités Nitten et Gatten, Taishaku et Bonten honorent leur serment, prononcé devant le Bouddha. Et en tout
premier lieu, je leur demanderais de protéger chacun d'entre
vous. Toutes les divinités
traditionnelles de l'Inde, de la Chine et du Japon étaient aussi
présentes dans l'Assemblée.
Aucune des divinités tutélaires du Japon, Tensho
Daijin*, le grand bodhisattva Hachiman ou les divinités
de Kumano (note) et Suzuka (note) n'ont contesté la véracité
de tout cela. Lorsque le Grand-maître* Saicho* enseigna le Sutra du Lotus, le Grand Bodhisattva Hachiman lui fit don d'une robe pourpre, et quand le moine Kuya récita le Sutra du Lotus, la grande divinité
du sanctuaire Matsuo fut protégée
du vent froid. Le Régent ne punira
jamais plus sans avoir vérifié la validité d'une
accusation, quelle qu'elle soit. Soyez certains que rien, pas même
une personne possédée par un puissant démon, ne
peut vaincre Nichiren parce que Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten et les quatre
Rois du Ciel, Tensho Daijin* et Hachiman le protègent. De plus,
un enseignement erroné majeur, appelé Zen,
et un enseignement erroné mineur, appelé Nembutsu,
ont rejoint la doctrine grandement nuisible du Shingon ; et ces mauvaises écoles influencent désormais le pays
tout entier. La grande déesse qui illumine les cieux, Tensho
Daijin*, a perdu tout
cœur à l'ouvrage et n'exerce plus ses fonctions protectrices ; le grand bodhisattva Hachiman a perdu sa force et n'est plus capable de protéger le pays. Et,
pour finir, nous sommes bien près d'être conquis par un
pays étranger. Je suis de modeste origine, mais je crois au Sutra du
Lotus que protègent et chérissent Shakyamuni, Taho,
tous les bouddhas des dix directions, Bonten, Taishaku,
les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, les rois-dragons, Tensho
Daijin* et le bodhisattva Hachiman. Ils protègent
et chérissent ce Sutra comme les gens chérissent la prunelle
de leurs yeux, comme les divinités célestes révèrent Taishaku, ou comme une mère
aime son enfant. Trois
reines* dans la Chine antique, induisirent en erreur les rois des trois
dynasties et firent perdre le trône à leurs maris respectifs.
Et, de même, c'est parce que ces enseignements nuisibles se sont
répandus dans le pays tout entier en ôtant au Sutra
du Lotus la place qui lui revient que les souverains Antoku, Takahira et d'autres furent abandonnés par Tensho
Daijin* et par le grand
bodhisattva Hachiman. Ils moururent
noyés dans la mer ou exilés sur des îles lointaines
après avoir été chassés du trône par
des familles au service de la cour depuis de nombreuses générations,
tout cela parce que les divinités
célestes avaient cessé de les protéger. Jadis, les cieux, les divinités, les bodhisattvas, les auditeurs-shravakas promirent
ensemble devant le vénéré Shakyamuni que, si un pays
devenait l’ennemi du Sutra de la fleur du Dharma, ils se
transformeraient en gelée et en grêle au mois de juin pour
provoquer la famine dans ce pays ; ou ils deviendraient insectes et dévoreraient
les cinq céréales ; ou bien, ils provoqueraient la sécheresse ; ou encore, ils deviendraient
inondations et noieraient les champs et les rizières ; ou même,
ils deviendraient tempête et tueraient le peuple en l’emportant ; ils pourraient aussi devenir démons et le tourmenter. Le grand
bodhisattva Hachiman était
présent. Puisque le Sutra du Lotus possède des vertus si merveilleuses, comment une personne qui pratique ce Sutra pourrait-elle être abandonnée par la déesse du Soleil Tensho Daijin*, par le grand bodhisattva Hachiman, ou par le grand bodhisattva Fuji Sengen? Comme c'est rassurant ! De nos jours, la plupart
des gens, sages aussi bien qu'ignorants, vous diront que le grand bodhisattva Hachiman est une émanation du bouddha Amida,
et ils appuyent cette affirmation par des écrits. Certains documents
de l'ère Nara et de l'ère Heian, ainsi que des oracles du
bodhisattva Hachiman lui-même, l'identifient au bouddha Amida.
Cela vient de personnes qui, dans leur cœur, sont des croyants du Nembutsu. C'est comme confondre
une pierre rouge avec une pépite d'or ou prendre une souche d'arbre
pour un lièvre. |
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