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Extraits de gosho sur

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icchantika
 

Le Sutra ne discrimine ni les mauvais hommes, ni les femmes, ni les deux véhicules ni les icchantika. Pour cette raison, il représente vraiment la Voie de la bodhéité proposée à tous. Pour cette raison encore, on qualifie ce sutra de Grande sagesse équanime.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

Tout le monde fera votre éloge et vous admirera si vous faites l’aumône à tous sauf aux icchantika, ceux qui sont dépourvus de la nature de bouddha, et qui calomnient le vrai Dharma." En dehors de ce passage, diverses façons de détruire les calomniateurs du vrai Dharma sont enseignées, trop nombreuses pour être expliquées ici en détail.
[...] Aujourd’hui, beaucoup de gens, des laïcs comme des religieux, reposent leur foi dans les icchantika, faisant leur éloge, les admirant et leur faisant des dons. Alors, lorsqu’il leur arrive de rencontrer ceux qui n’étudient pas les enseignements calomniateurs du vrai Dharma, au lieu de faire l’éloge de telles personnes, ils les considèrent comme des blasphémateurs et des ennemis du vrai Dharma.
[...] Ainsi aujourd’hui, beaucoup de gens, rejetant ceux qui prêchent le vrai Dharma et dont le Bouddha a fait l’éloge, louent, admirent et font des dons aux icchantika, qu’il a sévèrement réprimandés.
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

'Que signifie le terme icchantika  ? ' Le Bouddha répondit : 'Chunda, imagine qu'il y ait des moines ou des nonnes, des laïcs, hommes ou femmes, qui prononcent des paroles irréfléchies et mauvaises et s'opposent au Dharma correct, et que ces personnes continuent à commettre ces fautes graves sans jamais montrer le moindre désir de s'amender ni aucun signe de repentir sincère. Je dirai que de telles personnes suivent la voie des icchantika. Il y a aussi ceux qui commettent les quatre délits graves ou les cinq forfaits, et qui, tout en ayant conscience d'avoir commis de graves fautes, ne ressentent jamais ni frayeur ni repentir dans leur coeur ou qui, du moins, n'en font rien voir ; qui ne montrent aucun désir de protéger le Dharma correct ni d'en assurer la transmission pour l'éternité, mais la décrient et la rabaissent par des paroles mensongères. Je dirais aussi que des personnes de ce genre suivent la voie des icchantika. A l'exception des icchantika, vous pouvez faire des dons à toutes les autres personnes et tout le monde vous en félicitera."
[...] Le degré moyen est constitué par le meurtre d'une personne, depuis un simple mortel jusqu'à un anagamin. Un tel meurtre aura pour conséquence d'entraîner celui qui le commet dans les voies de l'enfer, des esprits faméliques* ou des animaux où il subira inévitablement les souffrances propres au degré moyen. Le meurtre de degré majeur est celui d'un parent, d'un arhat, d'une personne ayant atteint l'état de pratyekabuddha, ou bien encore d'un bodhisattva parvenu, au terme de ses efforts, à un état d'où il ne régresse plus. Pour un tel crime, on tombera dans l'enfer avici. Hommes de foi sincère, si quelqu'un venait à tuer un icchantika, un tel meurtre ne tomberait dans aucune de ces trois catégories. Hommes de foi sincère, ces divers brahmanes étaient tous icchantika."
[...] Il ne fait aucun doute que tous les hommes, du souverain aux personnes ordinaires, apprécient et désirent la stabilité du pays et la paix dans le monde. Si nous pouvons rapidement empêcher que l'on fasse des offrandes à ces icchantika et assurer au contraire à l’ensemble des moines et des nonnes authentiques un soutien permanent, si nous pouvons apaiser ces vagues blanches (note) qui troublent l'océan du Bouddha (note) et déraciner la verdure sauvage [hommes sauvages] qui envahit la montagne du Dharma (note), alors le monde pourra redevenir aussi paisible qu'aux âges d'or de Fu Xi et Shennong, et le pays sera prospère comme au temps des sages souverains Yao et Shun
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

De même que le grand océan "rejette les cadavres", la pratique du Sutra du Lotus permet de rejeter à tout jamais les oppositions au Dharma et l'incroyance incorrigible des icchantika.
La même saveur salée (1261   ? )

Toute personne désireuse de propager le bouddhisme doit nécessairement connaître les capacités [et la nature profonde de ceux à qui elle s'adresse]. Le vénérable Shariputra voulut enseigner la méditation sur l'impureté du corps à un forgeron et la maîtrise de la respiration à un blanchisseur. Au terme de 90 jours, ces disciples n'avaient toujours pas acquis la plus petit notion de l'enseignement du Bouddha. Au contraire, ils élaborèrent des conceptions erronées et devinrent des personnes d'une incroyance incorrigible (icchantika).
[...] Pourtant, les lettrés de notre époque disent que tous les habitants du Japon n'ont aucune autre capacité que celle de réciter le Nembutsu. Ils sont comparables à qui, parce qu'il s'était trompé sur les capacités des personnes à qui il enseignait, finit par faire de ses disciples des personnes d'une incroyance incorrigible (icchantika).
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262  ?

Voilà pourquoi Zhiyi* a déclaré : "Ni le Sutra Kegon* ni le Sutra Daibon ne pouvaient guérir [les maux de ces personnes des deux véhicules. Seul le Sutra du Lotus pouvait planter des racines de bonté chez ceux qui n'avaient plus rien à apprendre (note) et leur rendre accessible la Voie du Bouddha. C'est la raison pour laquelle on appelle ce sutra Myo, mystique. Les icchantika [personnes d'une incroyance incorrigible] ont néanmoins une conscience, il leur est donc possible d'atteindre la bodhéité. Mais les personnes des deux véhicules ont annihilé la conscience, si bien qu'elles ne peuvent plus faire naître dans leur coeur l'aspiration à l'Éveil. Pourtant, le Sutra du Lotus peut les guérir et c'est pourquoi on l'appelle Myo."(réf.)
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Si la foi d'une personne est pure, même si elle n'a aucune connaissance du bouddhisme ou ne possède que des capacités médiocres, elle doit être considérée comme une personne dont les vues sont correctes. Tandis que, même s'il a quelque connaissance du bouddhisme, celui qui n'a pas la foi est, en réalité, semblable à ceux qui offensent le Dharma et aux icchantika.
[...] Ni les bodhisattvas, dotés d'une bonne vue, ni les personnes des deux véhicules, dont la vision était déformée, ni les personnes ordinaires, dont les yeux ne pouvaient pas voir, ni celles qu'une incroyance incorrigible [icchantika] rendait aveugles de naissance ne pouvaient distinguer la véritable couleur ou la forme des choses au moyen des sutras précédents. Mais, lorsque le Sutra du Lotus fut exposé et que la lune de l'enseignement théorique* apparut, les bodhisattvas dont la vue était bonne furent les premiers à atteindre l'Éveil, suivis par les personnes des deux véhicules dont la vision était déformée. Puis, les yeux des personnes ordinaires qui ne voyaient rien s'ouvrirent ; après quoi, même les icchantika, aveugles de naissance, parvinrent à établir une relation avec le Sutra du Lotus leur assurant qu'elles auraient un jour les yeux ouverts. Tout cela est imputable à la vertu du seul caractère Myo.
[...] Quatre sortes de personnes ont d'ordinaire de grandes difficultés à atteindre la bodhéité. D'abord, celles chez qui domine la tendance aux états d'auditeurs-shravakas et de pratyekabuddhas  ; en deuxième lieu, les icchantika  ; troisièmement, celles qui sont attachées à la doctrine du rien (note)  ; et quatrièmement, celles qui offensent le Dharma correct. Mais, grâce au Sutra du Lotus, toutes ces personnes sont capables d'atteindre la bodhéité. Voilà pourquoi on appelle le Sutra du Lotus Myo.
[...] Zhiyi* dit : "Même les icchantika ont un coeur, ils peuvent donc atteindre la bodhéité. Mais les personnes des deux véhicules ont annihilé leur conscience et ne peuvent donc pas faire surgir le coeur qui aspire à la bodhéité. Pourtant, le Sutra du Lotus peut les guérir, c'est pourquoi on l'appelle Myo."(réf.) Zhanlan* commente  : "La seule raison pour laquelle on appelle les autres sutras Dai [grands] et non Myo [mystiques] est qu'il est facile de guérir ceux qui ont un coeur, mais difficile de guérir ceux qui n'en ont pas. Parce que le Sutra du Lotus peut guérir ce que l'on croit incurable, on l'appelle mystique, Myo."(réf.)
[...] A une telle époque, il est encore dix milliards de fois plus difficile pour des personnes ordinaires d'atteindre la bodhéité que cela ne l'était pour les personnes des deux véhicules ou pour les icchantika qui vivaient à la même époque que le Bouddha.
[...] Myo signifie revivre, c'est-à-dire revenir à la vie. C'est comparable à ce que l'on disait du poussin de la grue jaune. Si son petit mourait, il suffisait que la mère grue récite le nom de Ci-an pour que l'oisillon revienne à la vie. Ou c'est comparable à des poissons et des coquillages qui meurent parce qu'un serpentaire venimeux est entré dans l'eau. Si on les touche avec une corne de rhinocéros, on dit qu'ils reviendront tous à la vie. De même, les personnes des deux véhicules, celles d'une incroyance incorrigible et les femmes, sont décrites dans les sutras qui précèdent le Sutra du Lotus comme ayant brûlé et détruit les graines qui leur permettraient d'atteindre la bodhéité. Mais, en gardant le seul caractère Myo, elles peuvent rendre la vie aux graines brûlées de la bodhéité.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Ainsi, le Sutra du Nirvana, enseigné par Shakyamuni aux derniers instants de sa vie dans le bosquet de shala, prédit l'apparition de personnes effrayantes qui commettront des fautes plus graves que les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits, ceux que l'on appelle des icchantika qui s'opposent au Dharma.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Les vingt-quatre successeurs furent tous envoyés par le Bouddha, qui avait prédit leur venue. Parmi eux, le quinzième, le bodhisattva Kanadeva*, fut tué par un brahmane et le vingt-quatrième, icchantika*, fut décapité par le roi Dammira. Buddhamitra et le bodhisattva Nagarjuna furent en butte, eux aussi, à de nombreuses persécutions, alors que d'autres, protégés par des rois dévots, purent propager le bouddhisme sans être inquiétés. Cela semblerait indiquer qu'il existe à la fois de bons et de mauvais pays de par le monde et que, de ce fait, il y a deux manières de propager le Dharma  : shoju et shakubuku.
L'Allègement de la Rétribution Karmique (octobre 1271, à Ota Saemon)

Pourtant, tous les sutras antérieurs au Sutra du Lotus sont eux aussi d'authentiques déclarations du Bouddha. On lit dans le Sutra Kegon* : "Il n'y a que deux lieux au monde où l'arbre de Yakushi* grand roi-médecin, qui symbolise la sagesse du Bouddha, ne pourra ni pousser ni apporter de bienfaits : le vide immense (note), puits profond où tombent les personnes des deux véhicules, ou les eaux agitées par les désirs et les conceptions erronées dans lesquelles se noient les icchantika* détruisant en elles-mêmes les racines de la bonté." Le sens de ce passage est celui-ci : on trouve dans les Montagnes neigeuses un arbre géant aux racines innombrables. On l'appelle l'arbre de Yakushi* et il est le plus noble de tous les arbres qui poussent sur le continent de Jambudvipa. Il est haut de 168 000 yojana. La floraison et la fructification de tous les autres arbres dépendent des racines, des branches, des fleurs et des fruits de cet arbre-là. Cet arbre est donc une métaphore qui illustre la nature de bouddha* , et les divers autres arbres et plantes figurent tous les êtres sensitifs du monde. Mais ce grand arbre ne poussera ni dans un puits enflammé, ni dans un tourbillon d'eau. Le puits enflammé est une comparaison utilisée pour désigner l'état d'esprit des personnes des deux véhicules, et le tourbillon d'eau (note) illustre la condition de vie des icchantika*. Le texte dit que ces deux catégories d'êtres n'atteindront jamais la bodhéité.
[...] Selon le chapitre Hoben* (II), le Bouddha répondit à Shariputra qu'il souhaitait ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha. "Tous les êtres" comprend les hommes des deux véhicules comme Shariputra, les icchantika aussi bien que les personnes dans les neuf mondes-états, en accord avec le voeu de tous les bouddhas de sauver "tous les êtres innombrables."
[...] 2 En plus des trois exhortations du chapitre Hoto* (XI), le chapitre Daibadatta* (XII) contient deux révélations surprenantes. [La première est que Devadatta atteindra la bodhéité]. Devadatta était un icchantika, et pourtant il est prédit qu'il deviendra à l'avenir le bouddha "Roi-du-ciel". Les quarante volumes du Sutra du Nirvana [qui établissent que tous les êtres, y compris les icchantika, possèdent la nature de bouddha], ne sont concrètement vérifiés que par ce chapitre du Sutra du Lotus. Il y a d'innombrables exemples de personnes ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposées au Dharma, telles que le moine Sunakshatra ou le roi Ajatashatru, mais Devadatta est cité comme le représentant de tous les autres ; c'est lui le pire opposant, et ce qui vaut pour lui vaut nécessairement pour ceux dont les offenses sont moindres.
[...] On lit dans le neuvième volume du Sutra du Nirvana : "Hommes de foi sincère, il y a des gens que l'on appelle icchantika, [personnes d'une incroyance incorrigible]. Ils font semblant d'être des arhats, vivent en des lieux déserts et dénigrent les sutras du Mahayana. En les voyant, les hommes ordinaires les prennent tous pour de véritables arhats et parlent d'eux comme de grands bodhisattvas."
[...] Il est dit dans le Sutra Hatsunaion en six volumes (réf.) : "Il y a aussi des icchantika qui ont l'apparence d'arhat mais qui commettent de mauvaises actions. Il y a aussi des arhats qui ont l'apparence d'icchantika mais qui font preuve d'un coeur plein de sollicitude. Les icchantika qui ont l'apparence d'arhat passent leur temps à calomnier les sutras du Mahayana auprès du peuple. De leur côté, les arhats qui ont l'apparence d'icchantika sont critiques à l'égard des personnes dans le monde-état d'auditeurs-shravakas et vont partout propager les principes du Mahayana. Ils s'adressent aux personnes ordinaires en leur disant : "Vous et moi sommes tous des bodhisattvas. Pourquoi  ? Parce que chacun de nous, sans exception, possède l'état de bouddha." Mais les hommes les prendront sans doute pour des icchantika."
[...] Il est dit dans le Sutra Hatsunaion en six volumes (réf.) : "Le plus grave ne peut pas se voir. Cela signifie que les pires actions, celles des icchantika, sont impossibles à percevoir." Ou, comme le disait Zhanlan*, "le troisième [groupe] est le plus dangereux de tous. Cela est dû au fait que... le troisième est le plus difficile à démasquer."
[...] si une personne est inévitablement destinée à tomber en enfer dans sa prochaine existence, même si elle commet une grave offense en cette vie, elle ne subira aucune sanction immédiate. Les icchantika illustrent ce point.
[...] les icchantika sont comparés "à des arbres morts ou des monts rocailleux" [sur lesquels rien ne peut jamais pousser]. Ce sont des "graines brûlées qui, même lorsqu'elles sont arrosées par une douce pluie, " ne peuvent pas germer. Ce sont des "perles éclatantes cachées dans la boue" [que l'on ne peut voir briller]. Ils sont comme des "personnes aux mains blessées qui manient quand même du poison." Aussi inévitablement que des "pluies torrentielles ne peuvent rester suspendues dans les airs", ils tomberont en enfer. Toutes ces comparaisons illustrent le fait que les icchantika de la pire sorte tomberont immanquablement dans l'enfer avici, vie après vie. Ils ne subissent donc aucune punition immédiate dans cette vie.
[...] Les savants-maîtres* de notre époque trouvent probablement les doutes que vous formulez tout à fait justifiés. De sorte que, malgré tous mes efforts pour convaincre mes propres disciples, ils ne semblent pas avoir encore surmonté leurs doutes. Ils se comportent comme des icchantika.
[...] Parmi ceux-ci, certains ne parviennent pas à croire ni à appliquer les sutras, vinayana, abhidharma et prajnaramita ; ou d'autres commettent diverses mauvaises actions telles que les quatre délits graves, les huit graves infractions, ou les cinq forfaits passibles de l'enfer avici, d'autres encore s'opposent aux sutra du Mahayana et sont d'une incroyance incorrigible. Afin d'effacer de tels crimes, de les délivrer rapidement des souffrances et de leur permettre d'accéder aussitôt au nirvana, je leur ai enseigné cet ensemble de dharani.
[...] Il y a d'innombrables exemples de personnes ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposées au Dharma, telles que le moine Sunakshatra ou le roi Ajatashatru, mais Devadatta est cité comme le représentant de tous les autres ; c'est lui le pire opposant, et ce qui vaut pour lui vaut nécessairement pour ceux dont les offenses sont moindres. [Ainsi, il est dit que] tous ceux qui ont commis les Cinq ou sept fautes capitales, qui s'opposent au Dharma ou qui sont d'une incroyance incorrigible deviendront eux aussi bouddha, comme l'Ainsi-Venu "Roi-du-ciel". Dans le Sutra du Lotus, le poison se change en doux élixir, doté du goût le plus délicieux.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Selon le Sutra du Nirvana le Bouddha avait permis à tous les êtres de devenir bouddha en leur enseignant le chapitre Juryo* (XVI) du Sutra du Lotus. Mais, malheureusement, lorsqu'il illumina les cent trente-six enfers souterrains, au lieu de les trouver vides, il découvrit que ceux qui s'opposaient au Dharma bouddhique, les icchantika, y étaient toujours détenus par les gardiens de l'enfer. Ils se sont multipliés jusqu'à devenir les Japonais d'aujourd'hui.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

Dans les sutras enseignés avant le Sutra du Lotus, nous lisons que ceux qui adhèrent aux doctrines des deux véhicules ainsi que les icchantika se sont pour toujours fermés les portes de la bodhéité, et que Shakyamuni atteignit pour la première fois la bodhéité en ce monde. Toutefois, nous découvrons que la première et la seconde moitié du Sutra du Lotus contredisent ces deux affirmations.
[...] Question - Le Bouddha explique clairement que chacun des dix mondes-états contient lui-même les dix mondes-états en puissance. Néanmoins, il me paraît difficile de croire que nos coeurs impurs puissent contenir le monde de la bodhéité. Si je ne parviens pas à le croire, je deviendrai un icchantika.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Il est certain que, une fois l'enseignement essentiel* du chapitre Juryo* (XVI) révélé, tous les participants à l'Assemblée du Pic du Vautour se sont éveillés au lotus de l'essence réelle. Les personnes des deux véhicules, les icchantika, et les groupes prédestinés, ainsi que les femmes et les personnes mauvaises, tous se sont éveillés au lotus de l'essence réelle, au Dharma du Bouddha fondamental.
[...] Cela signifie que du vivant du Bouddha les femmes, les personnes d'une incroyance incorrigible, ceux que l'on disait par nature prédestinés, et les personnes des deux véhicules, tous se sont éveillés, au Pic du Vautour, au lotus de l'essence réelle du Dharma Merveilleux.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Dans le Sutra Dainehan, il est dit  : "Il est des gens que l'on appelle icchantika. Ils font semblant d'être des arhats, vivent en des lieux déserts et dénigrent les sutras du Mahayana. En les voyant, les personnes ordinaires les prennent tous pour de véritables arhats et parlent d'eux comme de grands bodhisattvas." Il y est dit encore : "Lorsque l'époque du Dharma correct sera achevée et que nous serons entrés dans l'époque du Dharma formel, on verra des moines qui, en apparence, respecteront les préceptes. Mais c'est à peine s'ils liront ou réciteront les sutras, et ils préféreront rechercher avec avidité toutes sortes d'aliments et de boissons pour satisfaire leur corps... Tout en portant la robe de moine, ils seront comme des chasseurs épiant et traquant leur proie. Ils seront comme un chat rodant en quête de souris." Et dans le Sutra Hatsunaion, il est dit : "Il y a aussi des icchantika qui ont l'apparence d'arhat [mais qui commettent de mauvaises actions]."
[...] Devadatta fut le plus grand icchantika, la personne la plus malfaisante qui se puisse trouver au monde. Dans les sutras antérieurs exposés par le Bouddha de son vivant, il fut considéré comme un cas désespéré. Mais, dans le Sutra du Lotus, il fut prédit qu'il deviendrait un jour un bouddha du nom de Ainsi-Venu Roi du ciel.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Mais maintenant, nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma et les remèdes proposés par ces écoles ne guérissent plus les maladies des hommes. De plus, tous les Japonais sont devenus des icchantika qui commettent de graves offenses au Dharma. Le Japon regorge de personnes dont le crime est pire que d'avoir tué père ou mère, fomenté une rébellion ou fait couler le sang du Bouddha.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 à Sennichi-ama)

Et le Bouddha Shakyamuni lui-même tira une langue qui n'avait jamais dit le moindre mensonge jusqu'à ce qu'elle atteigne le Ciel Akanishtha. Il déclara que dans la cinquième période de cinq cents ans [après sa disparition], au moment où les enseignements bouddhiques seraient sur le point de disparaître, le bodhisattva Jogyo apparaîtrait avec les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, et les administrerait, comme un remède bénéfique à des lépreux, aux icchantika et à ceux qui s'opposent au Dharma.
[...]2 Si l'on en croit les textes bouddhiques, pourtant, même ceux qui ont commis les cinq forfaits peuvent être sauvés, de même que les personnes qui transgressent les lois de la piété filiale. Seuls les icchantika, ceux qui s'opposent au Dharma et ceux qui se donnent l'apparence de garder les préceptes tout en se croyant supérieurs aux autres ne peuvent pas être pardonnés.
[...] Par contre, si de simples mortels, vivant à l'époque mauvaise des Derniers jours du Dharma, n'observant même pas les préceptes et passant pour des icchantika sont convaincus, comme l'enseigne le Sutra, que le Sutra du Lotus, qui surpasse tous les sutras enseignés avant, en même temps et après lui, est la seule voie qui conduise à la bodhéité, de telles personnes, même sans une once de compréhension, sont cent fois, mille fois, dix milliards de fois supérieures à tous ces grands sages.
[...] Avant qu'apparaissent dans le Sutra les mots "sans ménager sa vie", sont décrits Trois sortes d'ennemis qui dénigreront et attaqueront à coups de sabre et de bâton, et mettront la vie des pratiquants en danger. Il faut lire les passages du Sutra du Nirvana qui parlent de faire son devoir "au risque de perdre la vie" et qui disent plus loin : "Il y a des personnes appelées icchantika qui se donnent l'apparence d'arhat, vivent dans des lieux reculés, et dénigrent les sutras du Mahayana. Ils passent pour de véritables arhats aux yeux de nombreux hommes ordinaires ou pour de grands bodhisattvas."
[...] Au sujet de la troisième catégorie de grands ennemis, il est dit dans le Sutra du Lotus : "...ou l'on verra des moines habiter la forêt, vêtus de haillons et vivre retirés et ils seront respectés et révérés de par le monde comme s'ils étaient des arhats dotés de six pouvoirs mystiques.". Et il est dit dans le Sutra Hatsunaion : " Il y a aussi des icchantika ayant l'apparence d'arhat mais qui commettent de mauvaises actions." Tous ces passages des sutras parlent des grands ennemis du Dharma correct.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Shariputra fut le bon ami bouddhique d'un forgeron et l'instruisit pendant une période de quatre-vingt-dix jours, mais il ne réussit à en faire qu'un icchantika (note).
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Le Sutra du Nirvana dit que "Il y a trois types de personnes dont la maladie est extrêmement difficile à guérir. Ce sont : 1. Ceux qui s'opposent au bouddhisme Mahayana, 2. Ceux qui commettent les cinq forfaits, 3. Les icchantika. Ces trois catégories de personnes souffrent des pires maladies connues."
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Voyant une colonne de fumée s'élever derrière les collines, même si cette fumée est parfaitement visible, parce qu'ils ne verront pas le feu lui-même, ils en concluront qu'il n'y a peut-être pas réellement de feu. Une telle question ne peut être posée que par des personnes d'une incroyance incorrigible [icchantika], en rien différentes des aveugles de naissance !
[...] Si une personne brûlant de fièvre s'assied au bord du lac de Glace et y demeure un certain temps, elle sentira la fraîcheur ; mais, si elle se repose auprès d'un petit étang, elle continuera à souffrir comme avant. De la même manière, si une personne d'une incroyance incorrigible, [icchantika], ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposée au Dharma, tente de se rafraîchir auprès de ce petit étang que représentent les sutras Agama*, Kegon*, Kammuryoju et Vairocana*, la fièvre ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais. Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à ses cinq forfaits, à son opposition au Dharma correct et à son incroyance incorrigible, se dissipera instantanément.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Sur la montagne aux Trésors, les arbres tordus sont arrachés et, dans le grand océan, les cadavres ne peuvent demeurer. La montagne aux Trésors de l'enseignement suprême peut conserver cailloux et débris de tuiles - ceux qui ont commis les cinq forfaits - mais pas ces arbres tordus que sont les icchantika (hommes d'une incroyance incorrigible). Le grand océan du Dharma bouddhique peut accepter les eaux souillées - ceux qui commettent les quatre transgressions majeures - mais rejette les cadavres de ceux qui offensent le Dharma correct.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Pour les personnes encore dans les trois premières des cinq étapes de la pratique, le Bouddha ne préconise pas la pratique des préceptes et de la méditation. Il souligne uniquement l'importance de la sagesse. Et puisque notre sagesse est insuffisante, il nous enseigne de lui substituer la foi. Le seul mot "foi" est essentiel. L'absence de foi est la cause qui conduit à devenir un icchantika et à s'opposer au Dharma correct, tandis que la foi est la cause qui mène à la sagesse et correspond au stade de myoji-soku*.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Ce sont donc des personnes mauvaises qui n'ont de la vertu que l'apparence. Et parmi les personnes mauvaises, ce sont les pires opposants au Dharma, les icchantika les plus effroyables de tout le Jambudvipa. Le Bouddha Shakyamuni prédit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "Après leur mort, ils tomberont dans l'enfer avici."
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )

Parmi toutes les maladies, les cinq forfaits, l'incroyance incorrigible des icchantika et l'opposition au Dharma sont des maladies graves qui désolent particulièrement le Bouddha. De nos jours, tous les Japonais, sans exception, sont affligés du plus sérieux de ces maux, la grave maladie d'une grande opposition au Dharma.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

Le Sutra du Nirvana mentionne également des personnes incapables d'atteindre la bodhéité même avec le Sutra du Lotus, les appelant icchantika, personnes d'une incroyance incorrigible, qui prennent l'apparence d'arhat ou de grands bodhisattvas. Ils sont comparables à l'eau troublée qui, bien qu'originellement pure, ne reflète pas le clair de lune. Ainsi, le grand bodhisattva Hachiman s'en est allé au ciel parce qu'il fuyait les personnes malhonnêtes. Mais, en rencontrant des pratiquants du Sutra du Lotus, comment pourrait-il ne pas répandre sur eux sa clarté  ?
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

La lune du rayonnement serein de tous les bouddhas déverse ses rayons de bienfaits sur tous les êtres et illumine l'obscurité des neuf mondes mais sa lumière ne peut pas se réfléchir dans l'eau sale et boueuse des icchantika qui calomnient le Dharma correct.
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27  ? avril 1281 à Ota Kingo)

 

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