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Extraits de gosho sur |
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Yakuo |
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Il y a quantité
de doctrines bouddhiques différentes, et il est très difficile
de déterminer celles qui sont solides et celles qui ne le sont
pas. On comprend bien pourquoi le bodhisattva Jotai
partit vers l'est à la recherche de la vérité, et
pourquoi Zenzai Doji, dans le même
but, partit vers le sud ; on comprend pourquoi le bodhisattva Yakuo s'est brûlé le bras, et Gyobo
Bonji s'est arraché la peau. Un bon
ami bouddhique est véritablement difficile à trouver ! Les bodhisattvas
Kanadeva et Aryasinha sacrifièrent leur corps. Le bodhisattva Yakuo se brûla les coudes pour en faire offrande
au Bouddha, et le prince Shotoku s'arracha la peau des mains [pour écrire le titre des sutras avec
son sang]. Même Shakyamuni, alors qu'il était bodhisattva,
vendit sa propre chair [pour faire des offrandes] ; [et à une autre
époque, alors qu'il était un bodhisattva du nom de Gyobo, ]
il utilisa un de ses os comme pinceau [pour transcrire le Dharma.] Vous êtes
toutes deux nées dans le peuple et vivez aujourd'hui à Kamakura.
Pourtant vous croyez dans le Sutra du Lotus sans vous préoccuper
des regards indiscrets des autres, au risque de votre vie. Cela n'a rien
d'ordinaire. Cela ne peut être comparé qu'à une pierre
précieuse, dotée du pouvoir de rendre une eau boueuse miraculeusement
limpide. Vous êtes semblables à des personnes qui, lorsqu'un
sage leur apprend quelque chose de nouveau, lui font totalement confiance
et perçoivent ainsi la vérité. Est-ce parce que le
Bouddha Shakyamuni et les bodhisattvas Fugen,
Yakuo et Shukuoke résident dans votre cœur ? Ainsi des
enfants du peuple, en un jour, devinrent rois. De même qu'une personne
du peuple peut devenir roi, un simple mortel peut devenir bouddha en un
instant. C'est le coeur du principe de ichinen
sanzen. Le Grand-maître Huisi
fut, dit-on, une incarnation du bodhisattva Kannon,
et le Grand-maître Zhiyi, une
incarnation du bodhisattva Yakuo.
S'il en est ainsi, ils étaient présents au Pic
du Vautour lorsque le Bouddha exposa le chapitre Juryo*
(XVI) de l'enseignement
essentiel*,
et ils s'éveillèrent donc alors au lotus de l'essence réelle.
Mais lorsqu'ils réapparurent en ce monde [respectivement sous la
forme de Huisi
et de Zhiyi], ils savaient que le
temps propice n'était pas encore venu de répandre le Dharma Merveilleux. Le Bouddha
Shakyamuni ne transmit même pas Namu
Myoho Renge Kyo, coeur de l'enseignement
essentiel*
du Sutra du Lotus, aux bodhisattvas Manjushri
et Yakuo, ni à plus forte
raison à aucun bodhisattva de moindres capacités. Il ne
le légua qu'aux bodhisattvas Surgis
deTerre, après les avoir convoqués pour leur enseigner
les huit chapitres essentiels
- de quinze à vingt-deux - du Sutra du Lotus. [...] C'est seulement
dans le chapitre Juryo*
(XVI) qu'il utilisa clairement les
deux caractères de Renge [représentant
les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo]
pour désigner le Véritable Effet et la Véritable
Cause. Sessen
Doji offrit son corps à un démon pour recevoir un enseignement composé de huit caractères.
N'ayant plus d'huile, le bodhisattva Yakuo brûla son coude pour l'offrir au Sutra du Lotus. Dans notre
propre pays, le prince Shotoku
s'arracha la peau de la main pour y copier le Sutra du Lotus
et l'empereur Tenji brûla son troisième doigt pour l'offrir au Bouddha Shakyamuni.
Des pratiques aussi austères concernent les saints et les sages,
non les hommes ordinaires. Pour les cinq
cents ans qui suivraient, il confia aux bodhisattvas Manjushri,
Maitreya, Nagarjuna
et Vasubandhu, à l'intention
de tous les êtres vivants, le remède des sutras
Kegon*,
Vairocana*,
Hannya*
et des autres sutras du Mahayana.
Pour l'époque du Dharma formel, mille ans après sa mort,
et à l'intention de tous les êtres vivants, il confia aux
bodhisattvas Yakuo, Kanzeon et à d'autres le remède que constituent les enseignements
restants, à l'exception de Myohorenge
Kyo. Mais à partir du début de l'époque
des Derniers jours du Dharma, les sutras du Hinayana,
les sutras du Mahayana
et le Sutra du Lotus - confiés respectivement à
Mahakashyapa, Ananda et à d'autres, aux bodhisattvas Manjushri,
Maitreya et à d'autres,
à Yakuo,
Kannon et à d'autres - seront certes toujours présents en tant
que textes, mais aucun d'eux n'aura plus la capacité de guérir
les maux des êtres vivants. Des bodhisattvas
tels que Manjushri, vivant dans
le Monde doré, le bodhisattva Maitreya,
dans le palais du
Ciel Tushita,
Kannon sur le Mont Potalaka
et Yakuo, qui avait été
le disciple du bouddha Nichigatsu
Jomyotoku, tous exprimèrent leur désir de propager [la
foi en] ce honzon de l'époque des Derniers jours du Dharma mais
le Bouddha a refusé. Tous ces bodhisattvas étaient connus
pour leur sagesse et leurs profondes connaissances, mais ils n'avaient
entendu l'enseignement du Sutra du Lotus que depuis peu de temps
[et la compréhension qu'ils en avaient était donc encore
limitée]. Ainsi, ils ne seraient pas capables d'endurer les grandes
persécutions de l'époque des Derniers jours du Dharma. Si, depuis
d'innombrables kalpas, les êtres
humains ne cessent de transmigrer dans les Six
voies sans jamais atteindre la bodhéité, c'est parce
qu'ils sont avares de leur propre vie et ne la consacrent pas au Sutra du Lotus. Pendant 1200 ans, un bodhisattva nommé Kiken brûla son propre corps pour l'offrir au bouddha Nichigatsu
Jomyotoku, et, pendant 72 000 mille ans, se brûla les bras en offrande au Sutra du Lotus,
et renaquit par la suite sous la forme du bodhisattva Yakuo.
Quand le bodhisattva
Jogyo sortit de terre, d'autres bodhisattvas
comme Maitreya, Manjushri,
Kanzeon et Yakuo,
bien que libérés des premiers quarante et unième
et quarante-deuxième niveaux
d'ignorance, n'avaient pas totalement éliminé le niveau
le plus profond, celui de l'obscurité
fondamentale. Par conséquent on pourrait les qualifier d'ignorants
qui ne comprirent pas que le bodhisattva Jogyo était apparu pour propager largement Namu
Myoho Renge Kyo, principe caché entre les lignes du chapitre Juryo*
(XVI), à l'époque
des Derniers jours du Dharma. Quels sont
les liens qui vous ont permis, à vous, les deux frères,
de rester en aussi bons termes ? Seriez-vous les réincarnations
des princes Jozo et Jogen, ou celles
des bodhisattvas Yakuo et Yakujo ? Par le passé, Sessen Doji fit le sacrifice
de sa vie pour connaître seulement la moitié d'une stance ; le bodhisattva Jotai renonça
à tout ce qu'il possédait ; Zenzai
Doji se jeta dans le flammes ; Gyobo
Bonji arracha un morceau de sa propre peau ; le bodhisattva Yakuo se brûla le coude ; le bodhisattva Fukyo reçut des coups de bâtons ; Aryasimha fut décapité et le bodhisattva Kanadeva fut tué par un brahmane. Tout cela leur advint parce qu'ils propageaient
le bouddhisme. Les bodhisattvas
Yakuo, Yakujo,
Kannon et Seishi,
quant à eux, furent les envoyés du Bouddha pour les deux
mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel. Leur
mission étant terminée, ils ne sont plus à même
de procurer des bienfaits aux êtres humains, comme ils le firent
en ces époques lointaines. On a vu des hommes qui administraient des domaines de
mille ou dix mille arpents perdre la vie ou être dépossédés
pour des incidents dérisoires. Si cette fois-ci vous avez l'occasion
de donner votre vie pour le Sutra du Lotus, pourquoi donc le
regretter ? Le bodhisattva Yakuo brûla son propre corps pendant mille deux cents ans et devint bouddha.
Le roi Suzudan fit de son propre
corps un tapis [pour son maître] pendant mille ans et renaquit sous
la forme du Bouddha Shakyamuni. Parmi ceux
qui propagent ce Sutra dans les Derniers
jours du Dharma, qui peut se comparer à Shariputra,
Mahakashyapa, Kannon,
Myo'on, Manjushri
et Yakuo ? Shariputra
et Mahakashyapa, personnes des
deux véhicules, avaient détruit
toutes les illusions de la pensée
et du désir, se libérant ainsi des Six
voies. Les autres, tous bodhisattva, avaient vaincu les quarante
et une illusions. Ils étaient aussi près de la perfection
que la lune, à la saison des moissons, la veille de la pleine lune.
Néanmoins, le Bouddha Shakyamuni ne voulut confier la mission de propagation à aucune de ces personnes, préférant
en donner la responsabilité aux bodhisattvas Surgis
de Terre. Ces bodhisattvas Surgis
de Terre sont donc ceux qui s'étaient forgé une foi
inaltérable Lorsque je
ne faisais que débuter dans la voie bouddhique, je pensais que
la phrase "sans ménager sa vie" signifiait voyager jusqu'en
Chine sur l'ordre de l'empereur comme le firent Saicho,
Kukai*,
Ennin*
et Enchin*
(Chisho). Ou aller de Chine jusqu'en Inde,
comme le fit Xuanzang en mourant six fois.
Ou je pensais que cela signifiait sacrifier sa vie comme le fit Sessen
Doji pour connaître la seconde partie d'un verset, ou se brûler
les coudes en offrande] pendant soixante-douze mille ans, comme le fit
le bodhisattva Yakuo.
Mais si l'on examine attentivement les passages du Sutra, il
ne s'agit pas de cela. |
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