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Extraits de gosho sur |
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sensitifs / non-sensitifs (ujo / hijo) |
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Définissant l’Éveil, il est dit que se connaître
soi-même, c’est devenir bouddha. Se connaître soi-même,
c’est percevoir notre réalité de bouddha à
l’origine. L’intégralité des êtres, qu’ils
soient grillon, fourmi, moustique ou taon, tout être doté
de vie, est constitué des dix-huit
domaines : les six racines,
les six objets et les six
consciences. Ces êtres expriment l’union harmonieuse des cinq agrégats. Un commentaire
dit : “On appelle être*,
l’union harmonieuse des cinq agrégats”. Ces cinq agrégats relèvent en effet des douze liens
causaux. Lorsqu’on dit tous les êtres, même les herbes, les arbres, les cailloux et le sable, font partie des êtres (sensitifs et non-sensitifs). En fait, que sont les herbes et les arbres ? Il est dit dans le Kongobei Ron* : "Une plante, un arbre,
un galet, un grain de poussière - tout cela possède la nature de bouddha (bussho, buddha-dhatu) à l'état latent, en même temps
que les autres causes et conditions (innen) nécessaires pour atteindre
la bodhéité. Le Sutra du Nirvana nous dit : "Ce Dharma suprême est confié aux rois, ministres,
guerriers, bhiksus et bhiksunis dans diverses contrées. (…) Si quelqu’un calomnie le
vrai Dharma, le roi et ses ministres, ainsi que les quatre
congrégations devraient s’unir pour les châtier.
(…) Cela ne constitue en aucun cas une faute." Tous les êtres
sensitifs, même les criquets, les fourmis, les moustiques et
les taons, ont indubitablement en eux la bodhéité, mais
ceux qui calomnient le vrai Dharma ne l’ont pas. Par conséquent,
refuser de faire des dons à ces personnes et les harceler ne constitue
pas une faute. Le nombre des êtres vivants,
leur longévité, leur force physique et leur joie déclineront.
Ils s'éloigneront des plaisirs des états humains et céleste pour tomber tous
dans les mauvais états
de vie. Les souverains et les mauvais moines accomplissant ces dix
mauvaises actions détruiront le Dharma correct du Bouddha
et rendront impossible la renaissance des êtres
sensitifs dans les états humains et céleste. Quand
viendra cette époque, les diverses divinités bienveillantes
et les rois exemplaires, d'ordinaire si pleins de compassion envers
les êtres vivants, abandonneront ce pays en proie aux cinq
impuretés pour aller vers d'autres régions." Il faut également avoir une compréhension
correcte du pays. Dans chaque pays, l'esprit des gens est différent.
Un oranger du sud du fleuve Yangzi,
transplanté au nord de la rivière Hui, devient un oranger
à feuilles triples. Même des végétaux et
des arbres non dotés de conscience évoluent en fonction
du lieu. Comment des êtres dotés d'esprit ne changeraient-ils
pas encore davantage en fonction du lieu où ils se trouvent ! C’est aussi pour cette raison que Zhiyi* disait : "Toute chose possédant une couleur ou une odeur
manifeste la Voie du milieu"
[Maka Shikan]. Et Zhanlan* ajoute : "Même si tous admettent que les choses possédant
une couleur ou une odeur sont des manifestations de la Voie du milieu, ils sont néanmoins choqués et émettent des doutes
lorsque, pour la première fois, ils entendent dire que les êtres
non-sensitifs possèdent la nature de bouddha." Le grand océan contient les nombreux fleuves qui se déversent
en lui, la terre immense contient tous les êtres
sensitifs et non sensitifs, le "joyau
qui exauce les voeux" a le pouvoir de faire pleuvoir d'innombrables
trésors et Bonten règne
sur le monde des trois plans. Il
en va de même pour les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. En plus de tous les êtres des neuf
mondes-états, ils contiennent également ceux qui se
trouvent dans l'état de bouddha. Et puisque tous les êtres
des dix monde-états sont contenus en eux, les environnements des dix
monde-états le sont également. Question : L’Éveil des
végétaux relève-t-il du sensitif (ujo) ou du non sensitif (hijo) ? Réponse : L’Éveil des végétaux est l’Éveil du non-sensitif. Question : le sensitif comme le non-sensitif deviennent-ils bouddhas dans ce Sutra ? Réponse : Effectivement. Question : Quelle en est l’attestation scripturaire ? Réponse : C’est Myohorengekyo.
Myoho est l’Éveil du sensitif. Renge est l’Éveil du non sensitif.
Le sensitif est l’Éveil de la vie et le non-sensitif est l’Éveil
de la mort. L’Éveil de la vie et
de la mort désigne la bodhéité du sensitif et
du non-sensitif. C’est la raison pour laquelle lorsque nous, les
êtres, mourrons, ériger un toba et faire l’offrande de l’ouverture
des yeux, c’est l’Éveil de la mort, donc l’Éveil
des végétaux. Dans le premier volume du Maka
Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une
odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”.
Cette couleur, quelle est-elle, parmi les cinq couleurs ? Ces dernières
- le bleu, le jaune, le rouge, le blanc et le noir - sont traduites par
“une couleur”. “Une” exprime la nature des dharmas.
C’est en ce sens que Zhanlan traduit par “la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu”.
Le Grand-maître* Zhiyi* traduit lui aussi par “qui ne soit dans la voie de la médianeté”.
Le “Un” de “Une couleur, une odeur” n’est
pas le chiffre “un” par rapport à “deux”
ou “trois”. Ce “un” désigne la nature des dharmas de la Voie du milieu. En fait,
il ne peut pas ne pas comporter dix
mondes-états, trois mille, le sujet
et environnement. Cette couleur et cette odeur désignent la
bodhéité des végétaux, c’est-à-dire
la bodhéité de la fleur du lotus. Couleur et odeur, fleur
du Lotus ; bien que les mots soient différents, ils désignent
le fait que les herbes et les arbres deviennent Bouddha. Les enseignements des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu s'appuient sur les sutras Agama*.
Ils ne prennent en compte que les six mondes-états,
les six conditions de vie les plus basses, ignorant tout des quatre
autres mondes-états.
Ils affirment qu'il n'y a qu'un seul bouddha dans les dix
directions et ne dévoilent pas qu'il existe un bouddha pour
chaque direction. Ils ne font évidemment pas la moindre allusion
au principe selon lequel "tous les êtres
sensitifs possèdent l'état de bouddha."(réf.) Le Dharma ultime de la vie
et de la mort transmis par le Bouddha à tous les êtres
vivants est Myoho Renge Kyo. Les deux bouddhas dans la Tour
aux Trésors, Shakyamuni et Taho,
confièrent les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo au bodhisattva Jogyo et cette transmission s'est
poursuivie sans interruption depuis le passé
infini. Myo représente la mort et Ho représente la
vie. Vie et mort sont les deux
phases par lesquelles passent les entités des dix
états et l'entité de tous les êtres
sensitifs qui manifestent la loi de cause et d'effet (Renge). Question - Quelle différence y a-t-il entre le principe des cent
mondes-états et des mille Modalités et celui d'ichinen
sanzen (trois mille domaines d'expression de la vie) ? Réponse - Le premier ne concerne
que les êtres sensitifs,
alors que le second s'applique aussi bien aux êtres sensitifs qu'aux êtres non-sensitifs. Question - Si les êtres non-sensitifs sont dotés des dix modalités,
faut-il en conclure que les plantes et les arbres ont un esprit et peuvent
atteindre la bodhéité comme les êtres sensibles ? Réponse - C'est difficile à croire et à comprendre. Zhiyi* a donné deux raisons à cela : l'une est liée au
type d'enseignement du Bouddha et l'autre à la nature de son Éveil. Dans les
sutras enseignés avant le Sutra du Lotus, nous lisons
que ceux qui adhèrent aux doctrines des deux
véhicules ainsi que les icchantika se sont pour toujours fermés les portes de la bodhéité,
et que Shakyamuni atteignit pour la première fois la bodhéité
en ce monde. Toutefois, nous découvrons que la première
et la seconde moitié du Sutra du Lotus contredisent
ces deux affirmations. Qui peut donc croire un Bouddha dont les affirmations
sont aussi inconciliables que le feu et l'eau ? Là résident
"la difficulté à croire et la difficulté à
comprendre" sur le plan doctrinal. Et du point de vue de l'Éveil
du Bouddha, ce qui est "difficile à croire et difficile
à comprendre" c'est le principe d'ichinen
sanzen, qui explique que même les êtres non-sensitifs possèdent les dix modalités d'expression de la vie, c'est-à-dire
qu'ils sont dotés de caractéristiques à la fois
matérielles et non-matérielles de la vie. Il y a pour
l'homme deux sortes de trésor : le vêtement et la nourriture.
Un sutra dit : "Tous les êtres
sensitifs vivent grâce à la nourriture." La survie
de l'homme en ce monde dépend de la nourriture et des vêtements.
Pour les poissons, c'est l'eau le plus grand trésor et pour les
arbres, le sol dans lequel ils poussent. L'homme peut se maintenir en
vie grâce à ce qu'il mange. C'est pourquoi la nourriture
est son trésor (note). J'ai bien reçu deux mille kan pièces de monnaie. Le plus précieux des trésors,
pour les êtres sensitifs,
n'est autre que la vie elle-même. Ceux qui ôtent la vie
sont condamnés à tomber dans les trois
mauvaises voies. C'est pourquoi les Rois-faisant-tourner-la-roue observent, comme le premier des dix
préceptes de bien, le précepte de "ne pas tuer".
Le Bouddha instaura les cinq préceptes au début des sutras du Hinayana,
et il fit de l'interdiction de tuer le premier d'entre eux. Dans le Sutra Bommo, le Bouddha
fit aussi de l'injonction à "ne pas tuer" le premier
des dix préceptes
majeurs du bouddhisme Mahayana.
Le chapitre Juryo* (XVI) du Sutra
du Lotus contient des bienfaits correspondant à ce précepte de "ne pas tuer"
énoncé par le Bouddha Shakyamuni (note).
Ainsi, ceux qui commettent des meurtres seront abandonnés par
tous les bouddhas des trois phases de la vie et ne seront pas protégés par les divinités
des six Ciels du monde du désir.
Cela, même les lettrés non bouddhistes l'ont établi
depuis longtemps, et moi, Nichiren, je le comprends suffisamment. Même
en laissant de côté cette question, quel autre sutra enseigne
l'implication réciproque des dix mondes-états,
ou la possibilité pour les végétaux de manifester
l'état de Bouddha ? Zhiyi* a expliqué [ce principe de l'Éveil des végétaux] (note) en disant : "Tout ce qui est doté de couleur et de
parfum est une manifestation de la Voie
du milieu." Le Grand-maître* Zhanlan* ajoute qu'un principe aussi étonnant que celui de l'atteinte
de la bodhéité par les êtres non
sensitifs surprendra probablement beaucoup ceux qui l'entendront
et suscitera chez eux des doutes. Peut-on confondre de tels commentaires
avec les interprétations erronées de Ennin* et Enchin prétendant que
le Sutra Vairocana* est
égal au Sutra du Lotus du point de vue de la doctrine
mais lui est supérieur du point de vue de la pratique ? Les bienfaits que vous goûtez vous-même sont en fait les trésors
de votre père défunt. Quand le pin se développe,
le chêne se réjouit ; quand l'herbe se dessèche,
les orchidées se fanent. Si des êtres non dotés
de conscience, comme les plantes et les arbres, se comportent ainsi,
à plus forte raison le font des êtres sensitifs, et plus
encore ceux qu'unissent les liens de père et fils. C'est le
pouvoir du Sutra du Lotus qui insuffle une "âme" (note) à ces images peintes ou sculptées. Telle fut la réalisation
du Grand-maître* Zhiyi*.
Pour les êtres vivants, ce principe se résume en "l'atteinte
de la bodhéité sans changer d'apparence" ; et par rapport aux images peintes et aux sculptures en bois, c'est ce
qu'on appelle "la bodhéité des plantes et des arbres".
C'est pourquoi le Grand-maître* Guanding* écrivit : "Cette
méditation shikan procure une clarté et une sérénité sans
pareilles, aucune autre avant elle ne lui est comparable" ; (réf.) et voilà pourquoi il est dit par le
Grand-maître* Zhanlan* : "La révélation de l'existence de l'état de
bouddha chez les êtres
non sensitifs surprend et stupéfie ceux qui en entendent
pour la première fois le principe."(réf.) Le Grand-maître* Cien,
fondateur de l'école Hosso,
a déclaré : "Le Sutra du Lotus n'est qu'un
moyen tandis que le Sutra
Jimmitsu* est véridique ; les êtres
sensitifs, qui, par nature, ne sont pas prédestinés
à l'illumination, ne pourront jamais, de toute éternité,
atteindre la bodhéité (voir Hosso
shu)." Il y a
des ombres dans l'obscurité, mais il n'est pas possible de les
discerner. Il y a des pistes dans le ciel, que les oiseaux suivent dans
leur vol, mais elles sont invisibles aux hommes. Il y a des voies dans
la mer, que les poissons empruntent en nageant, mais les gens ne peuvent
pas les voir. Tous les êtres, sensitifs ou non-sensitifs,
des quatre continents, sans
aucune exception, ont leur reflet sur la lune, mais les gens sont incapables
de le voir. Il est pourtant visible pour l'œil
divin. Shakyamuni
est le souverain, maître et parent de tous les autres bouddhas,
de toutes les divinités, de l'Assemblée de tous les
êtres humains et célestes, et de tous les êtres
sensitifs. Quelle divinité pourrait se réjouir si
Shakyamuni était tué ? |
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