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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 

sculpture - statue - image

les passages sur l'historique des statues au Japon ont été omis


Il en résulte qu'on voit des gens briser les doigts des statues de Shakyamuni pour les remodeler selon le geste (mudra) attribué à Amida, ou rénover des temples à l'origine consacrés à Yakushi*, et y placer des statues d'Amida, seigneur de la terre de l'Ouest. Ou bien, on interrompt la pratique qui consiste à retranscrire le Sutra du Lotus, pratique qui se poursuit depuis plus de quatre cents ans au Mont Hiei, et on la remplace par la transcription des trois sutras de la Terre pure.
Rissho Ankoku ron (Kamakura, juillet 1260)

Quand le seigneur de cette région m'a demandé de prier pour sa guérison, je me suis interrogé sur l'opportunité de le faire mais puisqu'il semblait avoir une certaine foi en moi, j'ai décidé d'invoquer le Sutra du Lotus. Si je le faisais, il me semblerait impossible que les dix filles-démones (Jurasetsu) ne viennent joindre leurs forces aux miennes. C'est pourquoi j'ai fait appel au Sûtra du lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas de l'univers, ainsi qu'à Tensho Daijin*, à Hachiman et aux autres divinités majeures ou mineures. J'étais certain que ma requête serait entendue et que le résultat apparaîtrait. [...] convaincu qu'ils ne resteraient jamais sourds aux prières de Nichiren et les exauceraient aussi naturellement que l'on soigne une plaie ou que l'on soulage une démangeaison. Et en effet, le seigneur retrouva la santé. Par gratitude, il m'offrit une statue du Bouddha qu'on avait trouvée dans la mer en pêchant du poisson. Il le fit parce que sa maladie était enfin guérie, et que cette guérison était due aux dix filles-démones.
L'exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Tout le gosho
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

"Je [Shakyamuni] suis le seul à pouvoir sauver les simples mortels" et comprendre qu'ils ne devraient pas s'éloigner de la main bienveillante du Bouddha Shakyamuni.
C'est pourquoi tous les simples mortels dans ce monde qui veulent échapper aux souffrances de la vie et de la mort et souhaitent adresser des prières à un objet de vénération devraient d'abord faire sculpter en bois ou peindre des images de Shakyamuni et s'en servir comme objet de vénération. Ensuite, s'ils ont encore assez d'énergie pour cela, ils peuvent faire représenter Amida et les autres bouddha.
Mais quand les gens qui vivent de nos jours en ce monde, ne pratiquant pas les Voies sacrées, veulent sculpter ou peindre des images du Bouddha, ils préfèrent d'autres bouddhas que Shakyamuni. Cela ne correspond ni aux voeux de ces autres bouddhas à qui un culte sera rendu ni aux intentions du Bouddha Shakyamuni lui-même. De plus, cela enfreint même les règles de bienséance du monde profane.
Le grand roi Udayana, lorsqu'il fit sculpter l'image du Bouddha dans du bois de santal rouge n'en voulut aucune autre que celle du Bouddha Shakyamuni. Et la peinture offerte au roi Sento représentait également le Bouddha Shakyamuni. Mais les gens de nos jours s'appuient sur divers sutras du Mahayana, et, parce qu'ils considèrent que le sutra particulier sur lequel ils s'appuient est supérieur aux autres, en viennent à placer le vénérable Bouddha Shakyamuni dans une position subalterne.
[...]... le Bouddha Shakyamuni est le père et la mère de tous les êtres humains de ce monde Saha. Il convient de respecter d'abord ses propres père et mère, et ensuite seulement de manifester un respect semblable aux parents des autres. [Dans les temps anciens, en Chine, ] nous avons l'exemple du roi Zhou Wu qui fit sculpter, à l'image de son propre père, une statue en bois qu'il plaça sur un char et désigna comme le général qui conduirait ses troupes à la bataille. En agissant ainsi, il s'acquit la protection du ciel et remporta la victoire contre le roi Shang Zhou.
[...]
J'avais déja averti son aîné, Dogi-bo Gisho, (note) qu'il tomberait dans l'enfer avici s'il ne changeait pas d'attitude, et apparemment, il était mort dans de très mauvaises conditions. Pensant que Dozen-bo pourrait connaître le même sort, j'ai ressenti pour lui une grande pitié et j'ai donc décidé de lui parler en termes vigoureux.
Je lui ai dit que, pour avoir fait sculpter cinq statues du bouddha Amida, il s'était condamné lui-même à tomber cinq fois dans l'enfer avici. Et cela, lui ai-je expliqué, parce qu'il est dit dans le Sutra du Lotus, dans lequel le Bouddha s'engage désormais à "rejeter sincèrement les enseignements provisoires"(réf.) que le Bouddha Shakyamuni est notre père et le bouddha Amida, notre oncle. Faire exécuter cinq statues de l'oncle et leur faire des offrandes sans en avoir fait sculpter une seule à l'image de son propre père, n'est-ce pas là manquer à la piété filiale  ? [...] Je pourrais en donner pour preuve le fait que c'est grâce au discours sévère que je lui ai tenu que Dozen-bo s'est converti à la croyance du Sutra du Lotus, et qu'il a fait enchâsser une statue du Bouddha Shakyamuni. Il en va de même pour de très nombreuses autres personnes au Japon.
Le savant maître Chan-wou-wei
(Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Sans le Sutra du Lotus, qui aurait jamais entendu parler des mille deux cents personnes dans le monde-état d'auditeurs-shravakas et de leurs innombrables pareils [qui, grâce au Sutra du Lotus pourraient devenir bouddha], et qui aurait écouté leur voix  ? Personne n'aurait lu les sutras compilés par les mille auditeurs-shravakas. Comment aurait-on pu exécuter des tableaux et des statues les représentant et les vénérer comme des objets de culte  ? C'est entièrement grâce au Sutra du Lotus que ces arhats sont révérés. Sans ce Sutra, ces gens dans le monde-état d'auditeurs-shravakas seraient comme poissons sans eau, singes sans arbre, nourrisson privé du sein, ou un peuple sans dirigeant. Pourquoi, alors abandonnent-ils le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? [...]
Toutefois, sans ichinen sanzen, graine de la bodhéité, les êtres sensitifs ne peuvent pas atteindre la bodhéité, et toute statue ou image prise comme objet de culte est vénérée en vain.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Pendant les deux millénaires des Jours du Dharma correct et du Dharma formel, on fit des statues de Mahakashyapa et d'Ananda aux côtés du Bouddha Shakyamuni quand il prêchait le Hinayana, et de Manjushri et de Fugen tandis qu'il prêchait le Mahayana provisoire*, le Sutra du Nirvana et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus.
Même si pendant ces deux millénaires, on a ainsi représenté le Bouddha par des peintures ou des statues, aucune image ou statue n'a jamais représenté le bouddha du chapitre Juryo* (XVI).
Question - Pendant les deux millénaires des Jours du Dharma correct et du Dharma formel, les grands bodhisattvas et les maîtres bouddhistes ont élevé des statues du Bouddha Shakyamuni prêchant les enseignements du Hinayana, du Mahayana provisoire* ou l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus et lui ont construit des temples. Toutefois, personne en Inde, en Chine et au Japon, ni les rois ni leurs sujets, n'a jamais révéré l'objet de vénération révélé dans le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*. [...] Réponse - Tous les enseignements de Shakyamuni, ensemble - les enseignements provisoires dans les quatre premières périodes, et le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana dans la cinquième et dernière periode - ne forment qu'un enseignement unique, comme un seul sutra parfait. [...] Le temps est maintenant venu où les bodhisattvas Surgis de Terre apparaîtront dans ce pays et établiront l'objet de dévotion suprême sur la terre, qui représente le Bouddha Shakyamuni de l'enseignement essentiel* assisté par le bouddha fondamental. Cet objet de dévotion n'est jamais apparu en Inde ou en Chine. Le temps n'était pas venu, quand le prince Shotoku, au Japon, construisit le temple Shitenno-ji, de sorte qu'il ne put prendre, comme objet de vénération, qu'une statue d'Amida, un bouddha d'un autre monde. Quand l'empereur Shomu construisit le temple Todai-ji, il prit pour objet de vénération une statue du bouddha Vairochana mais ne parvint pas à pénétrer le véritable sens du Sutra du Lotus. Le Grand-maître Saicho révéla presque la vérité du Sutra, mais parce que l'époque n'était pas encore venue, il érigea une statue du bouddha Yakushi*, qui réside dans une région orientale de l'univers, mais il ne représenta pas les quatre bodhisattvas Surgis de Terre sous quelque forme que ce soit.
Ainsi, la révélation de l'objet fondamental de dévotion ne fut confiée qu'aux bodhisattvas Surgis de Terre. Ils ont attendu le temps propice pour sortir de la terre et pour accomplir la volonté du vénérable Bouddha. Ils n'apparurent pas aux époques du Dharma correct et du Dharma formel. Mais s'ils n'apparaissaient pas à l'époque des Derniers jours du Dharma, leur serment ne serait que pur mensonge et les prophéties de Shakyamuni, de Taho et des autres bouddhas ne seraient que de l'écume sur de l'eau.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Je vous ai envoyé la statue du Grand-maître du Dharma. Dans ma lettre au Seigneur Saburo Saemon-no-Jo, j’ai demandé qu’il apporte deux volumes de la dernière moitié du Sutra du Nirvana, cinq volumes des sections principales et finales du Hokke Mongu* et la première moitié du Juketsu Shu.
Ben Dono et Ama Gozen (Sado 1274)

Le Bouddha ne manifesta pas la moindre rancune, même envers de tels ennemis. Comment, alors, pourrait-il abandonner une personne ayant cru en son enseignement, ne serait-ce qu'une fois  ? Telle était la grandeur du Bouddha. On le représenta par des statues de bois ou des peintures, et son image alla partout, comme la statue sculptée en bois par le roi Udayana, ou servit à enseigner les divers sutras, comme la peinture faite par Matanga.
C'est dire à quel point ce personnage appelé Bouddha Shakyamuni, maître de la doctrine, est respectable. Pourtant, les bienfaits obtenus en lui rendant hommage non pas une heure ou deux, non pas un jour ou deux, mais pendant toute la durée d'un kalpa, - en joignant les mains, en levant les yeux vers le visage du Bouddha, en inclinant la tête, en abandonnant toute autre préoccupation, avec autant de sérieux que si l'on voulait éteindre un feu allumé sur sa propre tête, trouver de l'eau quand on a soif, ou de la nourriture quand on a faim - les bienfaits obtenus en faisant des dons au Bouddha et en lui rendant de cette façon constamment hommage, sont encore bien moindres que ceux que procurent les dons au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers Jours du Dharma.
Lettre à Horen (Minobu, le 4e mois de 1275 à Soya Kyoshin)

Quatre cents ans environ après le commencement de l'époque du Dharma formel, les sutras bouddhiques arrivèrent au Japon, en provenance du royaume de Paekche, ainsi qu'une statue en bois du Bouddha Shakyamuni, apportés par des moines et des nonnes.
Le supérieur des moines, Ryoben, les transmit à l'empereur Shomu. Il contribua aussi à faire ériger la grande statue de bouddha [Vairocana] du temple Todai-ji.
[...] Quant à l'affirmation que, sans mudra ni mantra dharani*, il est impossible de consacrer une statue ou une image du Bouddha, elle est absurde et puérile. Avant l'apparition de l'école Shingon, n'y avait-il donc pas de consécration des statues ou des images du Bouddha  ? Avant l'apparition du Shingon on rapporte que, en Inde, en Chine et au Japon, des statues ou des peintures du Bouddha ont marché, enseigné le Dharma ou parlé à haute voix. C'est depuis que l'on a commencé à utiliser mudra et mantra dharani* pour consacrer les images du Bouddha que ces cérémonies ont perdu tout pouvoir bénéfique ! Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 à Yui)

Cette lettre doit être lue à voix haute par les moines Sado et Suke Ajari devant la statue du bodhisattva Kokuzo afin que tous les moines du Seicho-ji puissent l'entendre
Lettre aux moines du Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Dans votre journal, vous écrivez : "J'ai fait faire une statue en bois du Bouddha Shakyamuni." A propos de la cérémonie d'ouverture des yeux [convenant à une telle statue], dans le Sutra Fugen, il est dit : "Ce sutra du Mahayana est la resserre aux trésors de tous les bouddhas, l'œil de tous les bouddhas des dix directions dans les trois phases de la vie." Il y est dit aussi : "Ce sutra du Mahayana est l'œil de tous les bouddhas car c'est grâce à son enseignement qu'ils acquièrent les cinq sortes de vision du Bouddha. Ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus acquièrent naturellement ces cinq sortes de vision, comme les habitants d'un pays obéissent à la personne assise sur le trône royal, ou comme les poissons suivent naturellement le maître de l'océan. [...]
Les trois domaines de l'existence sont : un, le domaine des êtres vivants ; deux, le domaine des cinq agrégats ; trois, le domaine de l'environnement. Nous laisserons les deux premiers de côté pour l'instant. Le troisième, le domaine de l'environnement, est celui des plantes et des arbres. À ce domaine des plantes et des arbres appartiennent les substances à partir desquelles sont fabriquées les cinq couleurs utilisées en peinture. Avec ces pigments, les images sont peintes, et avec les arbres sont faites les statues de bois.
C'est le pouvoir du Sutra du Lotus qui insuffle une "âme" à ces images peintes ou sculptées. Telle fut la réalisation du Grand-maître Zhiyi. Pour les êtres vivants, ce principe se résume en "l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence"  ; et par rapport aux images peintes et aux sculptures en bois, c'est ce qu'on appelle "la bodhéité des plantes et des arbres". [...] voilà pourquoi il est dit par le Grand-maître Zhanlan  : "La révélation de l'existence de l'état de bouddha chez les êtres non-sensitifs surprend et stupéfie ceux qui en entendent pour la première fois le principe."(réf.) Ce principe d'ichinen sanzen n'a jamais été formulé auparavant et n'a pas été non plus connu par la suite.
[...] Ce bouddha qui est le vôtre est un bouddha vivant. Il ne le cède en rien à la statue du Bouddha du roi Udayana, ou à celle façonnée par le roi Bimbisara. Il est certain que Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel vous assisteront comme l'ombre accompagne le corps et vous protégeront toujours.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

...on me conduisit dans un ermitage construit dans un champ, derrière la demeure de Homma Rokuro Zaemon, en un lieu appelé Tsukahara. Cette masure d'à peine deux mètres carrés se trouvait sur un terrain vague où l'on abandonnait les cadavres, l'équivalent de Rendaino, à Kyoto.
Pas la moindre statue de Bouddha n'était enchâssée, les quatre murs étaient disjoints, et la toiture percée de toutes parts.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

A l'ouest du Japon se trouvait ce qu'on appelait alors la province de Paekche. Elle était placée sous la suzeraineté de l'empereur japonais et était gouvernée par un roi du nom de Songmyong. Quand ce roi envoya son tribut annuel au Japon, le treizième jour du dixième mois de la treizième année du règne de l'empereur Kimmei [552], il y joignit une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, plusieurs sutras, et fit accompagner ces dons par des moines et des nonnes.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

Question : L’objet de culte dans l’école Shingon est Mahavairocana (Dainichi) et celui de l’école Jodo est le bouddha Amida. L’objet de culte de l’école Zen est le Bouddha qui a atteint l’Éveil sous l’arbre bodhi, nommément le Bouddha Shakyamuni. Toutes ces écoles et groupes montrent l’image de Bouddha comme leur objet de culte, mais pourquoi est-ce que l’école Hokke est la seule qui a le Sutra du Lotus comme son objet de culte   ? Réponse : D’autres écoles montrent la statue du Bouddha comme leur objet de culte, mais l’école Hokke a sa propres raisons significatives de vénérer le Sutra du Lotus comme son objet sacré.
[...] Question : Si c’est le cas, pourquoi maintenez vous que l’objet de culte est le Titre plutôt que le Bouddha Shakyamuni   ? Réponse : Comme on peut l’observer d’après l’interprétation des sutras mentionnés ci-dessus, cela n’est pas basé sur mon opinion personnelle et arbitraire. Le Bouddha Shakyamuni et le Grand-maître Zhiyi tenaient le Sutra du Lotus comme leur objet de culte. Bien que je sois apparu dans ce monde après eux, moi aussi, j’ai choisi le Sutra du Lotus comme objet de culte. Le Sutra du Lotus est le parent du Bouddha Shakyamuni et il est, en même temps, les yeux des autres bouddhas. Le Bouddha Shakyamuni, Mahavairocana et les bouddhas des dix directions sont tous nés du Sutra du Lotus. Ainsi, il est assez naturel que leurs véritables parents soient considérés comme l’objet de culte.
Honzonmondosho (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Le Bouddha possède trente-deux traits caractéristiques liées à son aspect physique. Trente et un d'entre eux, du plus bas, la marque de la Roue du Dharma à mille rayons apparaissant sur la plante de ses pieds, jusqu'au plus élevé, le sommet de sa tête qui échappe au regard, entrent dans la catégorie des caractéristiques physiques visibles et non coextensives. Il est donc possible de leur donner la forme tangible d'images ou de statues. Mais le dernier attribut, la voix pure et portant très loin entre dans la catégorie des caractéristiques invisibles et coextensives. Par conséquent, on ne peut la saisir ni par la peinture ni par la sculpture.
Depuis sa disparition, le Bouddha a été représenté de deux manières : par des sculptures en bois ou par des peintures. Ces représentations sont dotées des trente et un premiers traits caractéristiques mais il leur manque la voix pure et portant très loin. Elles ne sont donc pas l'équivalent du Bouddha. Il leur manque également les attributs spirituels. Le Bouddha en chair et en os est aussi différent des sculptures ou des peintures qui le représentent que le ciel de la terre, et les nuages de la boue. Pourquoi est-il dit alors, dans le Nehangyo Gobun : "Les bienfaits dispensés par le Bouddha de son vivant et ceux que dispensent les représentations de lui sculptées en bois et peintes, après sa disparition, sont identiques"  ? Le Sutra Daiyoraku affirme pourtant très clairement qu'une représentation du Bouddha sculptée ou peinte est inférieure au Bouddha vivant.
Lorsque l'on place un sutra devant une représentation du Bouddha, cette image acquiert la totalité des trente-deux traits caractéristiques. Toutefois, même en ayant acquis les trente-deux traits caractéristiques, parce qu'il lui manque encore l'attribut spirituel, elle n'est toujours pas l'égale d'un Bouddha. Car des êtres dans les états d'humanité et de l'état céleste peuvent eux aussi être dotés des trente-deux traits caractéristiques. Lorsque l'on place, devant une représentation du Bouddha sculptée ou peinte, le Sutra des cinq préceptes [Sutra Gokai] (note) elle devient l'équivalent d'un Roi faisant tourner la roue. Lorsque ce sont les dix préceptes de bien que l'on place devant elle, elle devient l'équivalent de Taishaku. Lorsque l'on place devant elle le Shutsuyoku Ron (note), elle devient l'équivalent de Bonten. Mais elle ne devient en aucun cas l'équivalent d'un Bouddha.
Lorsque l'on place un sutra Agama* devant un Bouddha sculpté ou peint, il devient l'équivalent d'une personne dans l'état d'auditeur-shravaka. Si l'on place devant ces représentations sculptées ou peintes les sutras des enseignements communs hannya exposés dans les diverses cérémonies qui se tinrent aux périodes Hodo et Hannya, elles deviennent l'équivalent d'une personne dans l'état de pratyekabuddha. Quand c'est l'un des enseignements spécifique (bekkyo) ou parfait (engyo) exposés durant les périodes Kegon, Hodo ou Hannya, qui est placé devant une telle image, elle devient l'équivalent d'un bodhisattva. Mais en aucun cas elle ne devient l'équivalent du Bouddha. Les mudra et les mantra dharani* des bouddhas Butsugen et Dainichi mentionnés dans les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji* sont inefficaces car, même si les noms, Butsugen et Dainichi, signifient "oeil du Bouddha" et "Grand Soleil", leurs qualités réelles ne correspondent pas à ces noms. Même lorsque l'on parle du bouddha de l'enseignement parfait* dans le Sutra Kegon, ce n'est pas de lui qu'il s'agit.
Lorsque le Sutra du Lotus est placé devant une image du Bouddha dotée des trente et un traits caractéristiques, cette image ne peut manquer de devenir le bouddha de l'enseignement pur et parfait. C'est pourquoi on lit dans le Sutra Fugen, à propos du bouddha du Sutra du Lotus : "Les trois propriétéss illuminées du Bouddha naissent du Ho Do." Les caractères hodo ne désignent pas ici les sutras de la période Hodo. Ce sont deux caractères qui désignent le Sutra du Lotus. On y lit aussi : "Ce sutra du Mahayana est l'oeil de tous les bouddhas car, grâce à ses enseignements, ils peuvent acquérir les cinq sortes de vision."
La consécration des images sculptées ou peintes (1264 ou 1272 ou 1274 ou 1282).

 

 

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