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Extraits de gosho sur |
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Mahayana-provisoire |
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A cet égard, il faut agir comme
le bodhisattva Fukyo. Si l'on s'adresse
à des personnes à qui l'on reconnaît la capacité
de devenir des sages, il faut leur enseigner d'abord le Hinayana,
puis le Mahayana provisoire* et, pour finir, le Mahayana définitif*.
Mais si l'on s'adresse à des personnes ignorantes de moindres
capacités, il faut, avant tout, leur enseigner le Mahayana
définitif*.
Car, ainsi, qu'elles choisissent de croire ou de s'y opposer, elles
recevront de même la graine de l'Éveil. De plus, si l'on s'efforce de faire comprendre la Voie
bouddhique, il est impossible d'en faire comprendre la signification
sans avoir recours à des mots et à des phrases. Bodhidharma arriva en Chine par l'ouest, pointa le doigt directement sur l'esprit
des hommes, et déclara que leur esprit était le Bouddha.
Mais on trouve ce principe déjà énoncé en
plusieurs endroits, dans des sutras
du Mahayana provisoire* antérieurs au Sutra
du Lotus, tels que les sutras Kegon*, Daijuku et Daihannya.
Considérer ce principe comme quelque chose de rare et de merveilleux
est trop ridicule pour être discuté. Au cours des plus de 2200 ans écoulés depuis la
disparition du Bouddha, dans toute l'Inde, la Chine, le Japon et le
monde entier [comme le Grand-maître* Zhiyi* l'a déclaré] : "Vasubandhu et Nagarjuna avaient clairement
perçu la vérité dans leur coeur, mais ils ne l'enseignèrent
pas. A sa place, ils exposèrent les enseignements
du Mahayana provisoire*,
qui étaient adaptés à leur époque."(réf.) Zhiyi* et Saicho* en donnèrent une indication générale, mais
laissèrent aux générations futures la tâche
de la propager. Ce Dharma caché, l'unique grande raison pour
laquelle les bouddhas viennent en ce monde, sera propagée pour
la première fois dans ce pays. Et Nichiren n'est-il pas précisément
la personne qui la propage ? Le moine Zhidu* écrit dans son ouvrage Dong-chun : "Quelqu'un
m'a posé la question : "Lorsque le Bouddha était
en ce monde, nombreux étaient ceux qui éprouvaient haine
et jalousie à son égard. Mais maintenant qu'il est mort
depuis des années, pourquoi ceux qui veulent nous nuire quand nous
prêchons le Sutra du Lotus sont-ils si nombreux ?"
J'ai répondu : "On dit que les bons médicaments
ont un goût amer. Comme un bon médicament, ce Sutra brise
les attachements aux Cinq véhicules* pour établir l'enseignement
unique suprême. Il semonce les simples des mortels* et admoneste
les sages, rejette le Mahayana provisoire et réfute le Hinayana.
Il compare les démons du ciel à des insectes venimeux et
traite les non bouddhistes de mauvais génies. Le Sutra critique
ceux qui s'accrochent aux croyances du Hinayana,
qualifiées d'étroites et de misérables, et il rabaisse
les bodhisattvas en les considérant comme de simples débutants. Le maître correct et
bienveillant est celui qui rejette sincèrement les principes
des quatre saveurs et des trois enseignements,
ainsi que les sutras du Hinayana et du Mahayana provisoire* exposés seulement comme des moyens ; c'est le maître qui rejette également les écoles Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu,
ainsi que les sutras sur lesquels elles s'appuient, afin d'enseigner
Myoho Renge Kyo, "l'unique grande raison pour laquelle les bouddhas
apparaissent en ce monde."(réf.) Beaucoup
n'ont pas reçu la graine de la bodhéité dans leurs
existences passées et s'accrochent aux conceptions des enseignements
du Hinayana ou du Mahayana
provisoire* ; et même s'ils ont la bonne fortune de rencontrer le Sutra du Lotus, ils ne peuvent dépasser
leurs vues tirées des enseignements du Hinayana ou du Mahayana provisoire*.
Ils sont persuadés que leurs propres vues sont correctes et placent
le Sutra du Lotus sur le même plan que les sutras du Hinayana et du Mahayana
provisoire tels que les sutras Kegon* et Vairocana.
Certains vont jusqu'à considérer le Sutra du Lotus comme inférieur à ces autres sutras. De tels maîtres
sont même inférieurs aux sages du confucianisme et du brahmanisme.
Mais laissons cela de côté pour l'instant. De plus, les
écoles du Hinayana et du Mahayana provisoire*,
fondées aux époques du Dharma
correct et du Dharma formel, s'accrochent
avec de plus en plus d'entêtement à leur doctrine au début
desDerniers jours du Dharma.
Ceux qui adhèrent au Hinayana rejettent le Mahayana, et ceux qui adhèrent aux enseignements
provisoires attaquent les enseignements justes, jusqu'à ce
que le pays soit empli de personnes qui offensent
le Dharma. Ceux qui tombent dans les voies mauvaises en raison de leur pratique erronée du bouddhisme
sont plus nombreux que les particules de poussière qui composent
la terre, alors que ceux qui atteignent la bodhéité en
pratiquant les enseignements corrects sont plus rares que les grains de poussière pouvant tenir sur un
ongle. Les vêtements épais sont utiles par grand froid, mais
à quoi servent-ils en pleine canicule ? Une fraîche
brise est plaisante en été, mais qu'a-t-elle d'agréable
en hiver ? Le bouddhisme procède de la même manière.
Il y a des époques où le bouddhisme hinayana doit être propagé pour le bien de l'humanité,
des époques où les doctrines du Mahayana
provisoire* sont nécessaires, et des temps où l'enseignement du Mahayana définitif* doit se répandre pour conduire les gens à la bodhéité.
Les deux millénaires du Dharma
correct et du Dharma formel exigeaient la propagation du bouddhisme hinayana et mahayana provisoire*,
tandis que les premiers cinq cents ans des Derniers
jours du Dharma appellent le kosen-rufu de
l'enseignement suprême et parfait du Sutra du Lotus. Comme le Bouddha l'avait prédit,
nous sommes maintenant à l'époque des conflits, celle
où le Dharma pur s'est perdu et où les enseignements
provisoires et définitifs du bouddhisme sont inextricablement confondus. Deux mille
deux cent vingt-deux ans se sont maintenant écoulés depuis
la mort du Bouddha. Pendant les mille ans de l'époque du Dharma
correct, Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres, en tant qu'envoyés du Bouddha, ont propagé
le Dharma. Mais ils n'ont enseigné que le Hinayana et le Mahayana provisoire*,
jamais le Mahayana définitif*. Question. — Quelles sont les lois ésotériques qu'au cours de plus de deux mille ans qui se sont écoulés depuis la mort de l'Ainsi-Venu, Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi, Saicho, ont laissées de côté ? Réponse. — L'objet fondamental de la vénération (Gohonzon), l'estrade d'ordination (kaidan) (note) et les cinq caractères du titre (daimoku), qui relèvent de la doctrine de l'état originel (honnu). Question. — Pourquoi n'ont-ils pas été propagés au cours des périodes du Dharma Correct et du Dharma Formel? Réponse. — S'ils avaient été propagés dans les périodes du Dharma Correct et du Dharma Formel, les doctrines du Hinayana, du Mahayana provisoire, des états terrestres* (du Lotus) se seraient éteintes du coup. Pendant les deux mille ans
des périodes du Dharma correct et du Dharma formel, ceux qui pratiquaient
avec assiduité et sincérité les sutras du Hinayana et du Mahayana provisoire* pouvaient obtenir le bienfait de l'Éveil.
Toutefois, même si ceux qui étaient parvenus à ce
résultat pensaient qu'ils le devaient directement au sutra sur
lequel ils s'appuyaient, du point de vue du Sutra
du Lotus, aucun de ces sutras de l'enseignement
provisoire n'a jamais procuré de bienfait. La raison pour
laquelle ils parvinrent à l'Éveil est que tous avaient déjà
créé un lien avec le Sutra du Lotus du vivant
de Shakyamuni, bien que les résultats obtenus aient été
différents en fonction de leur réceptivité. Question : Est-ce à dire que Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres n'ont
pas enseigné les véritables principes du Sutra du
Lotus ?Réponse : C'est exact. Ils ne l'ont pas fait. Question : Quel enseignement ont-ils donc propagé ? Réponse : Ils ont enseigné les sutras
du Mahayana provisoire*,
divers enseignements ésotériques comme exotériques,
tels que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*,
et Vairocana*, mais ils
n'ont pas exposé les principes du Sutra du Lotus. Surpris par le grand tremblement
de terre dans la première année de l’ère
Shoka [1257],
ainsi que par l’immense comète de la première année de l’ère de Bun’ei
(1264), j’ai consulté tous les textes sacrés bouddhiques.
Ils annoncent que les deux calamités à n’avoir jamais
sévi au le Japon surviendront sous la forme de troubles internes
et d’une invasion étrangère, tous deux provoqués
par les illusions véhiculées par le Hinayana et les enseignements
du Mahayana provisoire* du Shingon,
du Zen, de Jodo et de Ritsu qui détruisent
le Vrai Dharma du Sutra
du Lotus. Toutefois,
ce sont les envoyés du Bouddha qui répandent ses enseignements. Et ces disciples du Bouddha
ont reçu de lui des doctrines différentes. Ainsi, les
maîtres apparus au cours des mille ans de l'époque du Dharma
correct, comme au cours des mille ans de l'époque du Dharma
formel, furent pour la plupart des hommes qui avaient reçu
les doctrines du Hinayana ou
du Mahayana provisoire*,
les enseignements théoriques* du Sutra du Lotus ou d'autres enseignements secondaires. Le
bodhisattva Jogyo, à qui
fut confié le daimoku,
coeur de l'enseignement essentiel*,
n'était pas encore apparu en ce monde. Les épidémies
qui font maintenant rage au Japon depuis l'année dernière
ne peuvent pas être classées dans la catégorie des
84000 du corps. Elles dépassent donc les capacités médicales
de Hua-to et Bian
Que. Elles ne font pas non plus partie des 84000 maladies qu'il
est possible de traiter par le Hinayana ou par le Mahayana provisoire*.
C'est pourquoi, lorsque les adeptes des diverses écoles [fondées
sur ces enseignements] offrent des prières, la situation ne fait
qu'empirer. Même si l'épidémie s'arrêtait
cette année, elle reprendrait certainement les années
suivantes. Elle ne s'arrêtera peut-être définitivement
qu'après quelque événement effrayant. Mais, si les adeptes du Hinayana,
par attachement aux enseignements qu'ils pratiquent, s'opposent à
l'enseignement du Mahayana, ils seront atteints par diverses maladies. Ou bien, si les pays du Hinayana,
même sans s'opposer au bouddhisme du Mahayana,
se considèrent comme égaux aux pays du Mahayana,
diverses maladies frapperont leurs populations. Si l'on essaye de les
guérir par la pratique des sutras du Hinayana,
ces maladies ne feront que s'aggraver. Elles ne peuvent être guéries
que par la pratique des sutras du Mahayana.
[Même à l'intérieur du Mahayana]
si les nombreux adeptes du Mahayana
provisoire*,
qui s'appuient sur les sutras Kegon*, Jimmitsu*, Hannya* et Vairocana*, confondant
l'inférieur avec le supérieur, prétendent que les
enseignements de leur école sont égaux ou supérieurs
au Sutra du Lotus et s'ils convertissent le souverain ou les gouvernants du pays à
ces enseignements erronés, les trois
poisons et les 84000 maladies se répandront. Alors, si ces
adeptes du Mahayana provisoire* essayent de guérir ces maladies par la pratique des sutras
du Mahayana provisoire* auxquels ils croient, elles ne feront que s'aggraver. Et, même
s'ils essayent d'utiliser le Sutra du Lotus, ils n'obtiendront
aucun résultat bénéfique. Car le Sutra en lui-même
est suprême mais il reste sans effet lorsque ceux qui le pratiquent
ont des conceptions erronées. L’école Kegon, même si elle expose
les enseignements du Mahayana provisoire*,
dépasse toutes les autres écoles religieuses, comme une
personne qui remplace l’Empereur ou le premier conseiller de l’Empereur.
Mais elle proclame que le Sutra du Lotus est son ennemi, et ainsi
c’est comme si un serviteur se rebellait contre l’Empereur. Quant à moi, Nichiren, je me suis isolé dans une
bibliothèque avec les écritures et, après avoir
médité sur les textes, je suis arrivé à
la conclusion que, parce que le peuple révère les moines
du Mahayana provisoire* et du Hinayana, ceux des écoles Shingon, Zen, Nembutsu et Ritsu,
alors qu'il ne respecte pas le Sutra du Lotus, Bonten et Taishaku le réprimanderait
en ordonnant à un pays situé à l'ouest d'attaquer
le Japon. Qu'est-ce en réalité que l'opposition
au Dharma correct ? Quand les non bouddhistes calomnient le bouddhisme, quand les adeptes du Hinayana attaquent le Mahayana, quand
les adeptes du Mahayana provisoire* dénigrent le Mahayana définitif*,
ou quand le Mahayana définitif* cherche à s'allier avec le Mahayana
provisoire* - en définitive, chaque fois que ce qui est supérieur
est désigné comme inférieur - de tels actes sont
contraires au Dharma, et peuvent être appelés "oppositions
au Dharma correct". La lune du rayonnement serein de tous les bouddhas déverse
ses rayons de bienfaits sur tous les êtres et illumine l'obscurité des neuf mondes mais sa lumière
ne peut pas se réfléchir dans l'eau sale et boueuse des icchantika qui calomnient
le Dharma correct. En outre,
les doctrines du Hinayana et
du Mahayana provisoire* étaient appropriées pour ceux qui vivaient pendant les
mille ans du Dharma correct, et avaient
la réceptivité propre à cette période.
Pour ceux qui vivaient pendant les mille ans du Dharma
formel, seule les doctrines
transitoires du Bouddha – contenues dans la première
partie du Sutra du Lotus – étaient appropriées
à leur réceptivité. Je laisserai
pour l'instant de côté l'époque où le Bouddha
était encore en vie. On appelle les mille ans qui suivirent,
à dater du jour de sa mort, l'époque du Dharma
correct. Ces mille ans de l'époque du Dharma
correct se divisent en deux périodes. Au cours des premiers
cinq cents ans, les sutras du Hinayana furent propagés. Ceux qui les enseignèrent furent Mahakashyapa, Ananda et quelques autres. Dans
la deuxième période de cinq cents ans, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu et d'autres propagèrent
les sutras du Mahayana provisoire*.
Certains de ces maîtres, dans leurs écrits, firent allusion
à des aspects partiels du Sutra du Lotus, et d'autres
ne le mentionnèrent jamais. Parmi les maîtres apparus après
les mille ans de l'époque du Dharma
correct, certains donnèrent des interprétations ressemblant
à l'enseignement du Bouddha lui-même, mais sur de nombreux
points ils tombèrent dans l'erreur. Parmi ceux [apparus à
l'époque du Dharma correct]
qui n'étaient pas dans l'erreur mais dont l'enseignement restait
incomplet, se trouvent Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu. |
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