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Extraits de gosho sur |
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Hokke(école) |
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Question : Quelle est la pensée de l’école du Lotus (Hokkeshu) ? Je réponds : Le sutra établit : “Dotés des trente-deux
traits distinctifs, ce sera alors l’extinction authentique.”(réf.) Il dit encore : “réaliser rapidement le corps de bouddha.”(réf.) Les écoles du Zen respectant
le Bouddha en sa nature principielle, pensent être l’égal
du Bouddha et tombent dans l’outrecuidance, en faisant des criminels
voués à l’enfer avici.
Pour cette raison, le Sutra du Lotus stipule : “Les moines
outrecuidants tomberaient dans le grand puits."(réf.) Si je réfléchis
à partir de ces citations, je constate que les pratiquants des
écoles Hokke (note) et Shingon n’en sont pas à un stade avancé, n’ont pas une
foi solide, et récitent les sutras sans en connaître le sens,
uniquement pour en retirer des profits et des honneurs. Le reliquat de
leur faute, celle d’avoir dénigré le vrai Dharma dans
leurs vies passées, subsiste toujours. En apparence ils pratiquent
les enseignements du Hokke et
du Shingon, mais dans leur cœur
ils adhèrent au Senjaku-shu, récitant seulement
"Namu Amida Butsu". La Chine
et la Corée s’étant converties au Zen et au bouddhisme de la Terre Pure (Jodo), les divinités protectrices ont abandonné ces contrées, laissant les Mongols les conquérir. Au Japon également, ces enseignements pernicieux
du Zen et de Jodo se propagent et l’enseignement Hokkeshu a été délaissé. Le passage concernant "les moines habitant
la forêt et vivant retirés" désigne les [moines
des] temples Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Kennin-ji, Tofuku-ji et les autres temples
des écoles Zen, Ritsu,
et Nembutsu au Japon. Ces temples
démoniaques sont apparus dans le monde pour détruire les
temples bouddhiques du Mont Hiei et les autres temples de l'école Hokke-Tendai. Pourtant,
il est dit, dans le Hokke Shuku [de Saicho*] : "Shakyamuni a enseigné qu'il était facile de croire
au superficiel mais difficile de croire en ce qui est profond. Écarter
le superficiel pour rechercher ce qui est profond exige du courage. Le
Grand-maître* Zhiyi* eut confiance en Shakyamuni, suivit fidèlement son enseignement,
défendit les principes de l'école Hokke et les propagea à travers toute la Chine. Nous autres, qui avons
hérité de la doctrine de Zhiyi*,
représentons l'école Hokke du Mont Hiei et travaillons à
répandre ses enseignements partout au Japon." Les écoles Ritsu et de Tendai-Hokke ont été introduites au Japon par le Vénérable Jianzhen (Ganjin) sous le 46e empereur Koken. Ganjin ne propagea, en fait, que
la doctrine Ritsu, excluant le Tendai-Hokke. Sous le
règne du même empereur, le moine Ganjin vint de Chine, apportant avec lui l'enseignement des écoles Tendai et Ritsu. Il propagea l'enseignement
de l'école Ritsu et fit
construire le sanctuaire du Hinayana au Todai-ji, mais mourut sans
avoir mentionné une seule fois le nom de l'école
Hokke. Le Sutra
du Lotus, Véhicule suprême,
est l'enseignement d'or des Trois sages.
Comme un joyau sans pareil, il occupe le rang le plus élevé
parmi tous les enseignements du passé, du présent et du
futur. Il est dit dans le Sutra du Lotus : "ce Sutra est
supérieur à tous les autres sutras", et "le Sutra
du Lotus est le plus élevé de tous les enseignements."
Le Grand-maître* Saicho* déclara que [de toutes les écoles au Japon], l'école Hokke est la seule et unique "qui ait été fondée par
le Bouddha Shakyamuni lui-même." Au Japon, l'enseignement correct du Sutra
du Lotus s'est perdu et tous ses habitants, sans aucune exception,
sont donc destinés à tomber dans les mauvaises
voies. [La raison en est que] sur chaque montagne, à côté
de chacun des temples de l'école Hokke-Tendai se trouve invariablement un temple de l'école Shingon,
de même que l'ombre suit le corps. Ainsi, à la pratique
correcte du Sutra du Lotus, est adjointe la pratique shingon des dix-huit voies, et à la pratique du repentir [par la récitation
du Sutra du Lotus] se mêle la récitation du Sutra
Amida. Et, au cours de la cérémonie de consécration
des patriarches, le rituel du Shingon prédomine, tandis que celui du Sutra du Lotus est relégué
au second plan. Sous le
règne du quarante-quatrième souverain, l'impératrice
Gensho, un religieux
venu d'Inde [Shubhakarasimha*] introduisit le Sutra Vairocana* ; et, à l'époque du quarante-cinquième souverain,
l'empereur Shomu, le moine Ganjin,
venu de Chine, introduisit l'école Ritsu au Japon. Il apportait aussi avec lui des exemplaires du Hokke
Gengi, du Hokke Mongu*,
du Maka Shikan, du
Jomyo Sho, et d'autres ouvrages de l'enseignement de Zhiyi*.
Mais il ne propagea pas l'enseignement des écoles Shingon et Hokke. Je découvris
qu'il y avait dix brillants miroirs qui reflètent les doctrines
sacrées exposées par le Bouddha tout au long de sa vie.
Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke. Les lettrés
d'aujourd'hui pensent qu'avec ces dix écoles pour guides éclairés
il est possible de comprendre le coeur de tous les sutras, et proclament
que ces dix miroirs réflètent tous de manière correcte
la voie enseignée par le Bouddha. L'école Hokke est celle
qui fut fondée par Shakyamuni. Nous le savons parce qu'il a déclaré : "Parmi tous les sutras que j'ai enseignés par le passé,
que j'enseigne maintenant et que j'enseignerai à l'avenir, le Sutra
du Lotus est le plus élevé."(réf.) Ce sont les mots prononcés par le Bouddha Shakyamuni lui-même.
C'est pourquoi on appelle l'école fondée par le Bouddha,
l'école Hokke, ou encore
l'école Tendai. Ainsi on
lit, dans un commentaire du Grand-maître* Saicho* : "L'école Hokke [dont Zhiyi* clarifia l'enseignement] est celle qui fut fondée par Shakyamuni,
l'Honoré du monde."(réf.) Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel on trouve un
passage concernant tous les autres sutras que le Bouddha "a enseignés,
enseigne maintenant et enseignera". Ici, "a enseignés"
désigne les divers sutras exposés par le Bouddha pendant
les quarante et quelques années précédant l'enseignement
du Sutra du Lotus. Le Grand-maître* Kukai*,
fondateur de l'école Shingon au Japon, a déclaré : "Le Sutra du Lotus,
lorsqu'on le compare aux sutras Kegon* et Vairocana*, non
seulement constitue une voie différente, mais n'est que théorie
puérile, et le bouddha qui l'a exposé réside encore
dans le domaine de l'obscurité." Il a aussi affirmé
: "Le Grand-maître* Zhiyi*,
de l'école Hokke, et
d'autres n'ont eu de cesse de voler le ghee." Rabaisser, comme ils le font, Nichiren, qui est semblable
à un roi-lion, sans l'avoir jamais vu ni entendu, est totalement
insensé ! Que des adeptes de l'école Tendai-Hokke récitent eux-même Namu
Myoho Renge Kyo tout en approuvant la psalmodie du Nembutsu chez les autres est déjà chose étrange. Et, non
contents de ne pas leur faire de remontrances, ils calomnient celui
qui réfute l'école Nembutsu,
ce qui est plus étrange encore! Saicho* aspirait à la méditation parfaite, à la sagesse
parfaite et aux préceptes parfaits menant à l'Éveil
parfait sans supérieur et immédiat selon l'école Tendai. Il semble bien qu'il
jugea incorrecte l'utilisation du terme "école" pour
désigner le Shingon comme
une doctrine distincte de l'école Tendai.
Dans le mémorandum qu'il adressa à la cour impériale,
il mentionne les pratiques shikan (concentration et intuition) et shingon (la discipline de Vairocana)
de l'école Tendai-Hokke.
Et le serment concernant les préceptes transmis par Saicho* à son disciple Ennin* parle, en fait, des "shikan et shingon de l'école Tendai-Hokke",
en évitant clairement l'emploi du terme "école Shingon". L'école Tendai-Hokke est considérée
comme fondée par le Bouddha, établie par le Bouddha Shakyamuni
lui-même. L'école Shingon fut l'invention de personnes ordinaires, et ses maîtres et lettrés
des époques ultérieures furent ceux qui commencèrent
à utiliser les termes "école Shingon" pour se
désigner eux-mêmes. Toutefois, ils attribuèrent
la fondation de leur école au bouddha Vairocana* et au bodhisattva Maitreya.
Mais seule l'école qui se consacre exclusivement au Sutra
du Lotus correspond aux véritables intentions du Bouddha
Shakyamuni. Par contre, le principe central de l'école Hokke est celui d'ichinen
sanzen qui révèle que le bien et le mal restent inhérents
à la vie de tous, y compris de ceux qui sont parvenus à
l'étape la plus élevé,
celui de l'Éveil parfait sans supérieur [myogaku]. La nature fondamentale de la bodhéité se manifeste sous la forme de divinités bouddhiques telles que Bonten et Taishaku,
l'obscurité fondamentale se manifeste sous la forme du Démon
du sixième Ciel. Question : Il y a dix écoles [bouddhiques] au Japon, telles que Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Shingon, Jodo, Zen,
et Hokke. L’objet de culte,
pour ces écoles, varie. L’objet de culte dans trois écoles
du Hinayana, telles que Kusha, Jojitsu, et Ritsu,
est le bouddha de la Manifestation inférieure (retsu-ojin). L’objet de culte dans deux écoles, Hosso et Sanron, est le bouddha de Manifestation
supérieure (sho-ojin). L’école Kegon vénère Vairocana comme son objet sacré. Vairocana est considéré comme le Corps
de sagesse* du Bouddha Shakyamuni. L’objet de culte dans l’école Shingon est Vairocana-Dainichi et celui de l’école Jodo est le bouddha Amida.
L’objet de culte de l’école Zen est le Bouddha qui a atteint l’Éveil sous l’arbre
bodhi, nommément le Bouddha Shakyamuni. Toutes ces écoles
et groupes montrent l’image de Bouddha comme leur objet de culte,
mais pourquoi est-ce que l’école Hokke est la seule qui a le Sutra du Lotus comme son objet de culte ? Réponse : D’autres écoles montrent la statue du Bouddha comme leur
objet de culte, mais l’école Hokke a sa propres raisons significatives de vénérer le Sutra
du Lotus comme son objet sacré. Mais l'empereur Kammu, souverain sage, voulut savoir
qui avait raison, et, ayant clairement perçu la vérité
à ce sujet, conclut que les six
écoles de Nara étaient
dans l'erreur. Il fit alors construire, sur le Mont Hiei, un temple qui fut le premier centre de l'école Tendai-Hokke.
Et il ne se contenta pas d'établir un kaidan pour l'ordination selon les préceptes de l'Éveil
parfait sans supérieur ; il déclara aussi l'école Hokke supérieure aux six écoles plus anciennes
liées aux sept temples principaux de Nara et aux quinze grands temples du Japon. Le Grand-maître* Jizang écrivit le Hokke genron* en dix volumes, et aurait dû pour cela tomber dans l'enfer avici. Mais il abandonna ses interprétations
personnelles du Sutra du Lotus et servit le Grand-maître* Zhiyi*,
si bien qu'il échappa ainsi aux souffrances de l'enfer. Il en va
de même pour les adeptes de l'école Hokke aujourd'hui. Le Mont Hiei devrait
être la forteresse du Sutra du Lotus, et le Japon devrait
être un pays entièrement consacré à l'enseignement
du Véhicule unique. Mais
le Grand-maître* Ennin* a usurpé la position de Grand-patriarche de l'école devant
garantir la fidélité au Sutra du Lotus, et il
s'est transformé en un Grand-patriarche du Shingon,
la totalité des trois mille moines de la montagne devenant ses
disciples. Le Grand-maître* Kukai* détourna à son profit la protection de l'empereur Saga,
auparavant bienfaiteur de l'école Hokke, et changea le palais impérial en un temple de l'école Shingon. Dans ce
pays, nombreux étaient les adeptes d'enseignements non bouddhiques,
comparables aux tenants du Zen, du Nembutsu, du Shingon et du Ritsu de nos jours. On trouvait
aussi des disciples du Bouddha semblables aux adeptes de l'école Hokke à notre époque.
Ces deux groupes étaient en très mauvais termes, aussi
antagonistes que l'eau et le feu, ou aussi hostiles que les deux peuples
de Hu et de Yue (note). On lit dans le Hokke
Shuku du Grand-maître* Saicho* : "Sachez que, parmi les sutras sur lesquels s'appuient les autres
écoles, aucun ne contient le principe de l'atteinte de la bodhéité
sans changer d'apparence. Même si certains d'entre eux semblent
y faire vaguement allusion, cela ne concerne que des personnes parvenues
à la huitième* des dix
étapes de développement* ou au-dessus. Ces sutras ne reconnaissent pas la possibilité
d'atteindre la bodhéité sous la forme d'un simple mortel*.
Seule l'école Tendai-Hokke énonce clairement ce principe de l'atteinte de la bodhéité
sans changer d'apparence." |
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