|
Extraits de gosho sur |
|
|
bodhisattva Fugen |
|||
C'est pourquoi,
dans le sixième volume du Sutra
du Nirvana, son dernier enseignement, prononcé dans le
bosquet de shala, notre père
compatissant, le vénérable Shakyamuni, déclara : "Fiez-vous
au Dharma et non à la personne." Même quand ce sont
de grands bodhisattvas comme Fugen et Manjushri, parvenus à
l'étape de togaku qui précède
l'Éveil parfait, qui exposent les
enseignements bouddhiques, s'ils ne le font pas avec le texte du Sutra à la main, il ne faut pas tenir compte de ce qu'ils disent. De plus,
une multitude de grands bodhisattvas
de la Terre apparut, sortant du sol. Même Fugen et Manjushri, les principaux
disciples de Shakyamuni, ne pouvaient soutenir la comparaison avec eux.
Les grands bodhisattvas des assemblées décrites dans les
sutras Kegon*,
sutras Hodo* et Hannya*,
et dans le chapitre Hoto* (XI) du Sutra du Lotus, Kongosatta et les autres seize grands bodhisattvas du Sutra Vairocana* ressemblaient
à une bande de singes, auprès de ces bodhisattvas nouvellement
arrivés, resplendissants comme Taishaku. Vous croyez
dans le Sutra du Lotus sans vous préoccuper des regards
indiscrets des autres, au risque de votre vie. Cela n'a rien d'ordinaire.
Cela ne peut être comparé qu'à une pierre précieuse,
dotée du pouvoir de rendre une eau boueuse miraculeusement limpide.
Vous êtes semblables à des personnes qui, lorsqu'un sage
leur apprend quelque chose de nouveau, lui font totalement confiance
et perçoivent ainsi la vérité. Est-ce parce que
le Bouddha Shakyamuni et les bodhisattvas Fugen, Yakuo et Shukuoke résident dans votre cœur ? Le Sutra du Lotus déclare que les hommes du monde entier peuvent croire au sutra
grâce à l'intervention du bodhisattva Fugen (réf.). Pendant les deux millénaires du Dharma
correct et du Dharma formel,
on fit des statues de Mahakashyapa et d'Ananda aux côtés
du Bouddha Shakyamuni quand il prêchait le Hinayana,
et de Manjushri et de Fugen tandis qu'il prêchait le Mahayana
provisoire*,
le Sutra du Nirvana et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus. Ainsi, soutenu par les bouddhas Shakyamuni et Taho,
tous les autres bouddhas et bodhisattvas, les sept catégories
de divinités bénéfiques célestes et les cinq catégories de divinités
terrestres, Kishimojin et ses dix Filles, les quatre
Rois du Ciel, Bonten, Taishaku,
le roi Yama, les divinités
de l'eau et du vent, celles des mers et des montagnes, le bouddha Vairocana* les bodhisattvas Fugen et Manjushri et les divinités Nitten et Gatten, Nichiren a pu endurer
d'innombrables et cruelles épreuves. Celui dont on vante les
qualités n'hésite pas à prendre tous les risques
mais quand il est critiqué, il peut courir inconsidérément
à sa propre perte. Le vénérable
Shakyamuni, en présence du bouddha Taho et de tous les autres bouddhas qui étaient ses émanations venus des dix directions,
a laissé un grand médicament, les cinq caractères
de Myoho Renge Kyo pour les hommes qui vivraient à l'époque
des Derniers jours du Dharma.
Il refusa de transmettre ces caractères à Hoe, Kudokurin, Kongosatta, Fugen, Mahjushri, Yakuo et Kannon et encore moins à Mahakasyapa,
ou toute autre personne des deux véhicules. Le Bouddha ne confia pas
ces cinq caractères à Manjushri,
à Fugen, à Maitreya,
à Yakuo ou aux autres membres
de ce groupe. Il préféra faire venir de la grande Terre
de la lumière paisible les bodhisattvas Jogyo, Muhengyo, Jyogyo, Anryugyo et leur suite, afin
de leur transmettre ces cinq caractères. Même si vous n'êtes pas Shariputra, vous devriez vous
lever et danser ! Quand le bodhisattva Jogyo surgit de terre, il le fit en bondissant joyeusement, et, quand le bodhisattva Fugen apparut, le sol trembla
de six façons différentes. Lorsque,
après avoir obtenu l'Éveil, Shakyamuni se prépara à
prononcer sa première prédication, les grands bodhisattvas,
tels Hoe*, Kudokurin*, Kongodo*, Kongozo*, Manjushri, Fugen, Maitreya et Gedatsugatsu ainsi que Bonten, Taishaku,
les quatre Rois du Ciel et d'innombrables
simples mortels de capacité supérieure se rassemblèrent
pour l'entendre (note).
Au Parc des Daims, Ajnata
Kaundinya et ses compagnons, que l'on appelle les cinq
ascètes, Mahakashyapa et les deux cent cinquante personnes de sa suite, suivi de deux cent
cinquante disciples, et 80000 êtres célestes vinrent l'écouter. Mais le coeur des enseignements sacrés en quatre vingt-mille
corbeilles, et l'oeil même du Sutra du Lotus, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il ne les confia pas à Mahakashyapa ou à Ananda,
et ne les transmit pas non plus aux grands bodhisattvas Manjushri, Fugen, Kannon, Maitreya, Jizo ou Nagarjuna. Ces grands bodhisattvas
l'auraient souhaité et lui en firent la requête, mais le
Bouddha n'y consentit pas. Quand j'ouvre
respectueusement le Sutra du Lotus et le lis attentivement,
je vois que même les bodhisattvas Manjushri, Maitreya, Kannon et Fugen, pourtant parvenus à
l'étape de togaku avaient bien
du mal à mettre en pratique ne serait-ce qu'une phrase ou un
seul vers de ce Sutra, parce que dans le texte même il
est dit qu'il "ne peut être compris et partagé que
par des bouddhas."(réf.) Dans le Sutra
du Nirvana, le Bouddha déclare : "Il faut
suivre le Dharma et non la personne."(réf.) Suivre le Dharma signifie s'appuyer sur les divers sutras. Ne pas suivre
la personne signifie ne se laisser guider que par le Bouddha, et non
par des personnes telles que les bodhisattvas Fugen et Manjushri, ou les divers
maîtres bouddhistes que j'ai cités plus tôt. Prétendrez-vous
que le Sutra du Lotus peut être bénéfique
aux bodhisattvas de capacités médiocres comme aux personnes
des deux véhicules, mais que
les bodhisattvas aux capacités supérieures ont déjà
reçu suffisamment de bienfaits des sutras
antérieurs ? Dans ce cas, que faites-vous des passages
du Sutra : "Qu'ils soient de capacités supérieures
ou médiocres... je répands sur eux la pluie du Dharma en
toute impartialité"(réf.) ou "Tous les bodhisattvas qui parviennent à l'Éveil
parfait sans supérieur (anuttara-samyaksambodhi) le font dans
tous les cas grâce à ce Sutra" ? (réf.)
Ces passages indiquent que tous - qu'ils soient de capacités supérieures
ou inférieures, qu'ils observent ou transgressent les préceptes,
qu'ils soient nobles ou roturiers, bodhisattva, personnes ordinaires ou
personnes des deux véhicules - deviendront bouddha et auront accès à la Voie grâce
au Sutra du Lotus. De plus, en affirmant que ces bodhisattvas
ayant atteint la Voie grâce au Sutra du Lotus étaient
tous des personnes de capacités médiocres, soutiendrez-vous
aussi que Fugen, Manjushri, Maitreya, Yakuo et les quatre-vingt mille autres bodhisattvas avaient aussi de médiocres
capacités ? Et dans ce cas, qui furent, selon vous ces bodhisattvas
de capacités supérieures déjà parvenus au
but grâce aux sutra enseignés avant le Sutra du Lotus ? Le Bouddha Shakyamuni se
demandait si même les bodhisattvas Fugen et Manjushri auraient
la force de propager le Sutra du Lotus à l'époque
des Derniers jours du Dharma.
C'est pourquoi il a confié les cinq caractère de Myo Ho
Ren Ge Kyo à Jogyo et aux
trois autres guides de la multitude des bodhisattvas Surgis-de-Terre. Quand je réfléchis à tout cela, je
me demande si ce n'est pas le bodhisattva Jogyo qui est entré dans votre corps, afin de m'aider, moi Nichiren,
dans la propagation. Ou peut-être est-ce un effet de la bienveillance
du Bouddha Shakyamuni. Les cinq
caractères du Titre du Sutra
du Lotus sont inscrits au centre de la Tour
aux Trésors, tandis que les quatre Rois du Ciel sont assis aux quatre coins. Les bouddhas Shakyamuni
et Taho, ainsi que les quatre guides
des bodhisattvas Surgis-de-Terre,
sont en haut sur le même rang. Assis au-dessous d'eux, se trouvent
les bodhisattvas Fugen et Manjushri, ainsi que des auditeurs-shravakas parmi lesquels Shariputra et Maudgalyayana. Il y eut de nombreux moines parmi les disciples du Bouddha Shakyamuni,
mais Mahakashyapa et Ananda l'accompagnaient, à sa droite et à sa gauche, comme les
ministres de la Droite et de la Gauche au service du souverain. A cette époque, le Bouddha exposait
les sutras du Hinayana. Et parmi
les innombrables bodhisattvas, Fugen et Manjushri occupaient une
place particulière, ils étaient comme les ministres de
la Gauche et de la Droite du seigneur Shakyamuni. Il est donc surprenant
que le bodhisattva Fugen, l'un
des deux ministres de Shakyamuni, ait pu rester absent pendant les huit
ans qu'il fallut au Bouddha pour exposer le Sutra du Lotus - Sutra suprême parmi tous ceux qu'il enseigna sa vie durant -
au cours de la cérémonie qui réunit les bouddhas
et les bodhisattvas des dix
directions, plus nombreux que les grains de poussière de
la terre entière. Mais, une fois enseigné le chapitre Myoshogon* (XXVII), au moment où l'exposé
du Sutra du Lotus touchait à sa fin, le bodhisattva Fugen arriva, en retard, et en
toute hâte, en provenance d'une Terre de l'Est, celle du bouddha
Roi-d'une-beauté plus-impressionnante-que-celle-des-joyaux, accompagné
des sons de milliards d'instruments de musique, et à la tête
d'un cortège d'êtres innombrables des huit
groupes d'êtres non humains. Craignant peut-être d'avoir
déplu au Bouddha par son arrivée tardive, il adopta un
maintien de la plus grande solennité et fit serment en toute
sincérité de protéger le Pratiquant du Sutra
du Lotus aux époques à venir. Le Bouddha - sans doute
ravi de l'extraordinaire sincérité avec laquelle Fugen s'était engagé à propager le Sutra du Lotus à travers tout le Jambudvipa - lui exprima pour cela son admiration, avec plus de chaleur encore
qu'il n'en avait manifesté précédemment en faisant
l'éloge des bodhisattvas de haut rang. Le Maître
de la doctrine, le Vénérable Bouddha, a tenu cachée
cette doctrine durant les trois phases de la vie (présent, passé, futur). Il ne l'a même
pas confiée à Fugen ni à Manjushri, et encore
moins aux autres disciples de rang inférieur. |
|||
voir également : Sutra Fugen et chapitre Fugen | |||