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Extraits de gosho sur |
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kuon - sans commencement |
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Depuis le temps sans commencement, l’errance de mon cœur/esprit, à l’intérieur de mon corps, m’a amené à tourner inlassablement dans le cycle des vies-morts. A présent, ayant rencontré ce Sutra, j’apparais comme celui qui récite l’Ainsi-Venu à l’Éveil originel (hongaku) aux Trois Corps en un (sanjin soku ichi). Attester intérieurement de l’Éveil dans cette vie s’appelle devenir bouddha dès ce corps (sokushin
jobutsu). Nous, simples
mortels, résidons tous dans l'océan des souffrances de
la vie et de la mort depuis le temps sans commencement. Mais maintenant
que nous sommes devenus pratiquants du Sutra du Lotus, nous
ne manquerons pas de devenir des bouddhas éveillés à
la réalité corps-esprit qui existe depuis le passé
sans commencement. Nous révélerons la nature immuable
inhérente en nous-mêmes, ainsi que la sagesse mystérieuse
nous permettant de prendre conscience du Dharma Merveilleux. Nous goûterons un état de vie aussi indestructible
que le diamant. Comment pourrions-nous alors être, si peu que
ce soit, différents du Bouddha [sorti des flots] ? Le vénérable
Shakyamuni qui déclara : "Moi seul peux les sauver",
à une époque encore plus ancienne que gohyaku-jintengo,
est semblable à chacun d'entre nous. Tel est l'enseignement d'ichinen
sanzen exposé dans le Sutra du Lotus. Depuis le passé
sans commencement, enivrés par le vin de l'ignorance,
nous sommes nés un nombre incalculable de fois dans les six voies
de l'existence en passant par les quatre
formes de naissance. Tantôt nous suffoquons au coeur des flammes
de l'enfer de la brûlure ardente
ou de la grande chaleur dévorante (note) ; tantôt nous gelons
dans la glace de l'enfer du lotus rouge sang ou du grand lotus rouge sang.
Tantôt nous devons endurer la torture de la faim et de la soif dans
le monde-état de l'avidité,
passant cinq cents vies sans même pouvoir entendre prononcer le
nom d'un aliment ou d'une boisson. Tantôt nous éprouvons
la souffrance d'être blessés et tués dans le monde-état de l'animalité, nous subissons
les blessures et les meurtres qui sont le lot d'un monde où les
petits sont avalés par les grands, où les courts sont engloutis
par les longs. Tantôt nous sommes confrontés aux querelles
et aux conflits du monde-état des asuras ; tantôt nous naissons
en tant qu'êtres humains et
sommes en proie aux huit souffrances que sont naître et vieillir,
tomber malade et mourir, souffrir de devoir quitter ceux que nous aimons
et rencontrer ceux que nous haïssons, éprouver la douleur
de ne pas obtenir ce que nous désirons, et endurer les peines engendrées
par les cinq agrégats du
corps et de l'esprit. Tantôt encore nous naissons dans le monde-état céleste et faisons l'expérience
des cinq signes de dégradation.
Ainsi tournons-nous sans cesse en rond comme la roue d'un chariot dans
ce monde des trois plans. J’ai entendu dire que vous venez d’installer une statue du Bouddha Shakyamuni. Vous avez créé cette image du Bouddha qui n’avait jamais apparu au cours des innombrables kalpas d’un temps sans commencement, en vous conformant au principe d’ichinen sanzen (une pensée – 3000 mondes) contenu dans votre cœur. Je forme le souhait d’être rapidement en mesure de venir pour lui rende hommage. Le mot "causes" désigne ici
la pratique bouddhique pour parvenir à l'Éveil ou les différentes
étapes des disciples dans la pratique. Ainsi les causes et les
effets des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et de l'enseignement
théorique* du Sutra du Lotus sont-ils entièrement réfutés,
et les causes et les effets des dix
mondes-états de l'enseignement
essentiel* sont révélés (note). C'est le principe de la cause
fondamentale et de l'effet fondamental (honga-myo). Il enseigne que les neuf autres
états sont tous présents dans l'état de bouddha
depuis le temps sans commencement et que l'état de Bouddha est
éternellement inhérent aux neuf autres états. C'est
le véritable sens de l'inclusion
mutuelle des dix mondes-états,
des cent mondes et mille modalités,
le vrai principe d'ichinen
sanzen. Le chapitre Hoben* (II),
qui fait partie de l'enseignement
théorique*,
expose le principe d'ichinen
sanzen, établissant que les personnes des deux
véhicules peuvent atteindre la bodhéité. Il
échappe ainsi à l'une des deux erreurs commises dans les sutras
antérieurs. Mais il ne parvient cependant pas à révéler
que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé sans commencement.
Ainsi, le principe concret d'ichinen
sanzen reste vague et l'atteinte de la bodhéité par
les personnes des deux véhicules n'est pas bien définie (note). De tels enseignements sont comme le reflet
de la lune sur l'eau ou comme des herbes sans racines flottant sur les vagues. On peut
lire dans le chapitre Juryo* (XVI) : "C'est depuis un temps incommensurable,
sans limites - cent, mille, dix mille, cent mille nayuta de kalpa - que j'ai atteint la bodhéité." Au coeur de notre
vie se trouve le vénérable Shakyamuni qui obtint les Trois Corps du Bouddha avant gohyaku
jintengo*, le Bouddha
Originel depuis le temps sans
commencement. Dans le chapitre Juryo* (XVI), le
Bouddha Shakyamuni déclare : "J'ai aussi jadis pratiqué
les austérités de bodhisattva et la vie que j'ai acquise
alors n'est pas encore épuisée. Ma vie durera encore deux
fois plus de kalpa." Quelle joie
de pouvoir expier en une vie des offenses
au Dharma commises depuis le passé sans commencement ! Quel bonheur de servir le Bouddha qui, jusqu'à ce jour, n'a encore
jamais été connu ! On lit dans
le Sutra Daiengaku shutara ryogi : "Les illusions et l'obscurité
fondamentale affligeant tous les êtres vivants depuis le temps
sans commencement se produisent toutes dans le coeur des bouddhas
parfaitement éveillés au Dharma." Le Vénéré
du monde n'a pas dévoilé cette doctrine au moment
où il a commencé à exposer son enseignement juste
après son Éveil, et même
plus tard quand il a exposé les quatre premières saveurs et les trois enseignements,
jusqu’au moment où il a explicité la doctrine de kokai-san-ken-ichi (3 véhicules
en un). Il l’a gardée secrète jusqu’au moment
où il a commencé à enseigner la doctrine du Bouddha
Sans commencement et à exposer ryaku gon-ken-on (clore le proche
et révéler le lointain) contenu dans le chapitre
des bodhisattvas Surgis-de-Terre, puis explicité plus tard
dans le chapitre Longévité
de la Vie de l'Ainsi-venu. Il y est expliqué que le Bouddha
a en réalité atteint la bodhéité depuis
l'éternité (gohyaku
jintengo*). Telle est
la doctrine du Véritable objet de dévotion (Gohonzon),
du Lieu d'ordination (Kaidan)
et du Titre sacré (Daimoku)
exprimé par les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. |
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Voir également gohuaku et sanzen jintengo | |||
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