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Extraits de gosho sur |
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Jizang (Jiaxiang) |
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En Inde,
après la disparition du Bouddha, le bodhisattva Nagarjuna fut celui qui comprit véritablement le rapport entre le Sutra
du Lotus et les autres sutras ; et la première personne à
l'appréhender correctement en Chine fut le Grand-maître* sage Zhiyi*.
Des hommes comme Shubhakarasimha*,
de l'école Shingon, Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron et Cien de l'école Hosso ont publiquement
professé la doctrine de l'école qu'ils avaient fondée
mais, dans leur coeur, ils étaient tous convertis à l'enseignement
de l'école de Zhiyi*. La phrase
"ils désirent entendre la Voie en sa totalité." évoque ce passage du Sutra
du Nirvana : "Sad (note) signifie "qui contient tout parfaitement." Il est dit dans le Daijo Shiron Gengi Ki : "Sad signifie six. En Inde, le chiffre six désigne ce qui
inclut tout (note)." Dans son commentaire sur le Sutra du Lotus, Jizang écrit : "Sad
signifie "qui contient tout parfaitement." Le Daijo
Shiron Gengi Ki indique : "Sad désigne six. En
Inde, le chiffre six symbolise la réalisation parfaite."
Dans son annotation du Sutra du Lotus, Jizang écrit : "Sad signifie réalisation parfaite." Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen). Des maîtres tels que Jizang (Grand-maître* Jiaxiang) de l’école Sanron, Chokan,
(Cheng-guan) de l'école Kegon et Jion (Kui-ji dit Cien) de l’école Hosso n’avaient pas conscience de la profondeur et de la supériorité
comparative des enseignements bouddhiques, que ce soit pour les textes
internes ou externes au bouddhisme. Pourtant, leur foi dans le bouddhisme
était si forte qu’ils suivirent Zhiyi*,
en dédaignant leurs propres position et réputation. En Chine
par le passé, Jizang rassembla
une centaine d'autres moines qui, ensemble, reconnurent au Grand-maître* Zhiyi* la qualité de véritable sage.
Plus tard, au Japon, deux cents et quelques moines des sept
temples de Nara ont conféré au Grand-maître* Saicho* le titre de sage. Ainsi, au cours des deux mille et quelques années
écoulées depuis la disparition du Bouddha, ces deux sages
sont apparus dans les deux pays, l'un en Chine et l'autre au Japon. Ce que le sage craint, c'est
l'opposition au Mahayana. Voilà
pourquoi le bodhisattva Vasubandhu voulut se couper la langue (note),
le bodhisattva Ashvaghosha supplia qu'on lui coupe la tête, et le Grand-maître* Jizang fit un pont de son propre corps. Le Grand-maître* Jizang du temple Jiaxiang était parmi les plus éminents maîtres
bouddhistes de Chine. Fondateur de l'école Sanron,
il vivait à Huei, dans l'état de Wu. Convaincu de posséder
un savoir sans égal, il était très arrogant. Il lança
un défi au Grand-maître* Zhiyi* pour déterminer le sens de la phrase du Sutra du Lotus : "De tous les innombrables sutras que j'ai enseignés par le
passé, que j'enseigne maintenant, ou que j'enseignerai à
l'avenir, le Sutra du Lotus est le plus difficile à croire
et le plus difficile à comprendre." Au cours du débat, Jizang fut totalement vaincu, et
renonça dès lors à ses croyances erronées.
Afin d'expier la grave faute commise envers le Dharma correct et ceux
qui la pratiquaient, il rassembla plus de cent maîtres éminents
et supplia Zhiyi* de les instruire. Jizang fit un
pont de son corps pour permettre au Grand-maître* Zhiyi* de passer et le porta sur son dos (note).
De plus, il servit Zhiyi* pendant sept ans, coupant du bois pour le feu et lui apportant de l'eau.
Il cessa de donner lui-même des cours, dispersa ses disciples et,
afin de se guérir de son arrogance, il s'interdit de réciter
le Sutra du Lotus (note).
Après la mort de Zhiyi*, Jizang fut reçu par l'empereur
de la dynastie Shui pour lui présenter
ses respects. En partant, il serra les genoux de Sa Majesté et
prit congé en larmes. Quelques temps plus tard, Jizang voyant son reflet dans un vieux miroir, adressa à sa propre image
des reproches pour les erreurs qu'il avait commises par le passé.
Il accomplit ces nombreux actes de pénitence pour effacer son mauvais
karma. Quand il se trouve par hasard que l'un d'entre eux a l'esprit de recherche, s'il se sent impuissant à faire tomber un croyant du Sutra du Lotus dans le mal, il essaie de l'abuser progressivement en l'attirant par ruse vers le Sutra Kegon*, qui ressemble au Sutra du Lotus. C'est ce que firent les moines Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan. Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans les sutras Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra Jimmitsu*, tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin les abusèrent en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*.Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami) Parce que
les fondateurs des diverses écoles lurent et enseignèrent
le Sutra du Lotus, leurs disciples respectifs pensèrent
tous que leur propre maître avait saisi le coeur du Sutra
du Lotus. Toutefois, si nous y regardons de plus près, nous
voyons que le Grand-maître* Cien lut le Sutra du Lotus tout en faisant ses maîtres du Sutra Jimmitsu* et du Yuishiki Ron,
de même que le Grand-maître* Jizang lut aussi le Sutra du Lotus avec pour maîtres les sutras Hannya* et le Chu Ron*. Il y a des hommes tels
que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin de l'école Hosso; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin de l'école Shingon ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras
et les traités de son école respective, chacun de ces
maîtres proclame : "Notre école a compris les
multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond
des enseignements du Bouddha." Non seulement ils dépassent le plus haut niveau des quatre
saveurs ou des trois enseignements,
et l'étape à laquelle on pouvait parvenir par la pratique
de l'enseignement parfait* exposé dans les sutras
antérieurs au Sutra du Lotus, mais ils surpassent
des millions et des milliards de fois les fondateurs du Shingon et des diverses autres écoles du bouddhisme - Shubhakarasimha*, Zhiyan, Cien, Jizang, Daoxuan, Bodhidharma et Shandao. Le Grand-maître* Jizang de l'école Sanron écrivit
: "Parmi tous les sutras du Mahayana,
les sutras Hannya* sont suprêmes. Le Grand-maître* Jizang écrivit le Hokke genron* en dix volumes, et aurait dû pour cela tomber dans l'enfer avici. Mais il abandonna ses interprétations
personnelles du Sutra du Lotus et servit le Grand-maître* Zhiyi*,
si bien qu'il échappa ainsi aux souffrances de l'enfer. |
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