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Extraits de gosho sur |
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Trois
écoles du Sud et sept écoles du Nord |
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Après
la venue de Zhiyi* et de Saicho*,
de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen
sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages.
Parmi eux se trouvaient Jiaxiang de l'école Sanron ; plus
de cent moines des trois écoles
du Sud et des sept écoles du Nord, Fazang et Qingliang de l'école Kegon, Xuanzang et Cien de l'école Hosso ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* de l'école Shingon ; et Dao-xuan de l'école Ritsu. D'abord,
tous s'opposèrent à Zhiyi*,
mais plus tard, ils acceptèrent totalement ses enseignements. Il aurait
été du reste inutile que je naisse du vivant du Bouddha,
car ceux qui ont suivi les enseignements des quatre
saveurs inférieures n'avaient pas encore entendu le Sutra
du Lotus. Je le répète donc, être né à
l'époque du Dharma correct et
du Dharma formel n'aurait eu aucun
sens puisque ni ceux qui étudiaient les doctrines des trois
écoles du Sud ou des sept écoles du Nord du Yangzi,
ni ceux qui appartenaient aux écoles Kegon, Shingon ou à d'autres,
ne croyaient au Sutra du Lotus Shakyamuni rencontra les Neuf
grandes épreuves parce qu'il enseigna le Sutra du Lotus.
Dans un lointain passé, le bodhisattva Fukyo fut attaqué à coups de bâton et de pierres. Zhu
Daosheng fut exilé dans une montagne du Su-thou, le moine Fadao eut le visage marqué
au fer rouge, et Aryasinha fut décapité. Le Grand-maître* Zhiyi* fut en butte à l'hostilité des trois
écoles du Sud et des sept écoles du Nord. Quant
au Grand-maître Saicho*,
il fut dénigré par les six
écoles de l'ancienne capitale Nara.
Le Bouddha, ces bodhisattvas et grands sains étaient tous des
adeptes du Sutra du Lotus, et malgré cela, ils subirent
de grandes persécutions. Si vous niez qu'ils aient pratiqué
comme le Bouddha l'enseigne, où donc trouverez-vous des personnes
qui l'aient fait ? Nous sommes à l'époque des conflits,
celle où le Dharma pur a disparu. De plus, dans ce mauvais
pays, le dirigeant, ses ministres, et le peuple dans son ensemble,
tous calomnient le Dharma correct. Ils se sont opposés au véritable enseignement
du Bouddha et révèrent des mauvais moines et des doctrines
erronées. C'est pourquoi les démons ont furieusement
envahi le pays, provoquant un déchaînement constant des trois calamités et
des sept désastres. Les maîtres des trois
écoles du Sud et les maîtres des sept
écoles du Nord de Chine ne connaissaient pas les comparaisons qui illustrent la supériorité des enseignements
essentiels (honjaku no
roppi) et étaient apparemment troublés par la profondeur
des métaphores des sutras. Des maîtres tels que Jizang (Grand-maître* Jiaxiang) de l’école Sanron, Chokan,
(Cheng-guan) de l'école Kegon et Jion (Kui-ji dit Cien) de l’école Hosso n’avaient pas conscience de la profondeur et de la supériorité
comparative des enseignements bouddhiques, que ce soit pour les textes
internes ou externes au bouddhisme. Pourtant, leur foi dans le bouddhisme
était si forte qu’ils suivirent Zhiyi*,
en dédaignant leurs propres position et réputation. Je ne
saurais donc dire si, oui ou non, ces maîtres étaient capables
de s’affranchir des illusions
de la vie et de la mort par la force de leur repentir (sange).
Ils ont dû tomber en enfer, car leur faute (hobo) d'avoir dénigré
le Véritable Dharma, était trop grave pour qu’ils
en soient acquittés, tout comme le firent les rois Ajatashatru et Vimalamitra* malgré leur repentir. Les écoles du Sud divisaient respectivement les enseignements du
Bouddha en trois périodes, quatre périodes et cinq périodes ; tandis qu'au Nord on trouvait l'école des cinq périodes ; l'école des deux enseignements qui distingue entre formulation
complète et formulation incomplète ; l'école des quatre
enseignements ; l'école des cinq enseignements ; l'école des
six enseignements ; l'école qui divise le Mahayana en deux catégories ; et enfin, l'école de "la voix unique".
Ainsi, chacune de ces écoles défendit ses propres principes
et développa des notions en apparence aussi différentes
que l'eau du feu. Pourtant, essentiellement, leur perspective était
la même. Parmi les enseignements
sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, elles plaçaient
le Sutra Kegon*
au premier rang, le Sutra du
Nirvana, au deuxième, et au troisième, le Sutra
du Lotus Venons-en maintenant aux
premiers cinq cents ans de l'époque
du Dharma formel, soit mille cinq cents ans après la mort du
Bouddha. En ce temps-là vécut en Chine un homme sage,
que l'on appela d'abord Zhiyi*,
et plus tard, le sage Grand-maître* Zhiyi*.
Résolu à propager le véritable sens du Sutra
du Lotus, il étudia attentivement les enseignements de ses
prédécesseurs. Avant lui, des milliers et des milliers
de sages avaient défendu des opinions diverses concernant les
enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, mais, dans
l'ensemble, ils s'étaient regroupés en dix écoles
ou traditions, les trois écoles [de la Chine] du Sud et les sept écoles [de la Chine] du Nord.
L'une d'elles était prééminente. C'était
la troisième des trois écoles
du Sud, la doctrine du Maître
du Dharma Fayun, du temple Guangzhe-si. Cette théorie, selon laquelle le Sutra du Lotus serait
destiné aux personnes des deux
véhicules et non aux bodhisattvas, fut exposée en Chine
avant l'apparition de Zhiyi* par [dix maîtres éminents] les représentants des trois
écoles du Sud et des sept écoles du Nord. Mais Zhiyi* réfuta définitivement cette idée, de sorte qu'elle
n'a plus cours aujourd'hui. Si vous dites qu'aucun bodhisattva ne tire
de bienfaits du Sutra du Lotus, alors comment expliquez-vous
le passage : "Quand les bodhisattvas entendent ce Dharma, ils
se libèrent des filets du doute" ? (réf.) Après cela, pouvez-vous vraiment dire que le Sutra ne procure aucun
bienfait aux bodhisattvas ? A la lumière de ce passage, il semble évident
que, pendant les plus de 2.220 ans écoulés depuis que
le Bouddha enseigna le Sutra du Lotus, personne jusqu'à
ce jour n'a vécu le Sutra du Lotus comme le Bouddha
l'a vécu lui-même. C'est seulement lorsqu'une personne
a affronté de grandes épreuves que l'on peut estimer qu'elle
a maîtrisé le Sutra du Lotus. On pourrait croire
que les Grands-Maîtres Zhiyi* et Saicho* ont été des pratiquants du Sutra du Lotus, mais
ils n'ont pas subi des persécutions aussi sévères
que le Bouddha de son vivant. Ils n'ont rencontré que de petites
oppositions, [Zhiyi*]
de la part des trois écoles
du Sud et des sept écoles du Nord, et [Saicho*]
de la part des sept temples principaux
de Nara. Ni l'un ni l'autre n'ont subi l'hostilité du gouvernement,
n'ont été attaqués par des gens du peuple à
coups de sabre ou calomniés par le pays entier. [D'après
le Sutra du Lotus] ceux qui croient au Sutra du Lotus après la disparition du Bouddha connaîtront des persécutions
plus grandes encore que celles que le Bouddha a subies de son vivant.
Pourtant personne [ni Zhiyi* ni Saicho*]
n'a connu de persécutions comparables et, moins encore, des persécutions
plus graves ou plus nombreuses.
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