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Extraits de gosho sur |
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ses contemporains
du Shingon |
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Mais de nos
jours, les moines aussi bien que les laïcs, les nobles aussi
bien que les gens du peuple, tous respectent les personnes,
et non le Dharma. Ils laissent leur coeur être le maître
et ne s'appuient pas sur les sutras. Par conséquent, ils adoptent
les enseignements provisoires
du Nembutsu et rejettent le Sutra
merveilleux du Mahayana, ou utilisent
les principes erronés du Shingon
pour dénigrer le Dharma correct, l'enseignement du Véhicule
unique. Parmi ces
divers enseignements, celui de l'école Shingon
est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha*
et Vajrabodhi*
ont affirmé : "Le concept d'ichinen
sanzen est le plus essentiel des principes énoncés
par Zhiyi et le coeur même
de tous les enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de
son vivant. Mais indépendamment du principe d'ichinen
sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques
aussi bien qu'ésotériques,
les mudra et les mantra
dharani*,
forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques." Partant
de là, les maîtres du Shingon
ont affirmé par la suite que les sutras qui ne comportent ni mudra
ni mantra dharani*
doivent être considérés comme inférieurs, c'est-à-dire
du même niveau que les enseignements non bouddhiques. Si la source
est souillée, le courant ne peut être pur ; si le corps est
courbé, l'ombre ne peut être droite. Shubhakarasimha*
(Shan-wu-wei) et les autres fondateurs de l'école Shingon
étaient destinés à tomber en enfer.
Par le passé,
vers la 5e année de l'ère de Bun'ei
[1268], quand les barbares Ezo se rebellèrent
à l'Est et que les envoyés mongols arrivèrent de
l'Ouest en exigeant un tribut, je pressentis que ces événements
étaient dus au fait que personne n'avait foi dans le véritable
enseignement bouddhique. Je pensais bien que des prières seraient
conduites pour la défaite de l'ennemi et que ces rituels seraient
menés par les moines de l'école Shingon. Mes remontrances ne furent cependant pas écoutée,
car les prêtres des écoles Shingon,
Zen, Jodo et Ritsu
m’accablaient régulièrement de fausses accusations. Comme il est regrettable que des émissaires mongols innocents aient été décapités, et non les moines du Nembutsu, du Shingon, du Zen et du Ritsu, qui sont pourtant les véritables ennemis de notre pays ! Les émissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama) Si j'adresse des remontrances
aux moines du Nembutsu,
aux adeptes du Zen et aux maîtres
du Shingon, et
même au souverain du pays et à d'autres personnages influents
qui, tous, me poursuivent de leur grande haine, c'est
dans le but de les aider. Et plus ils me haïssent plus j'éprouve
de pitié envers eux. Si toutefois vous pensez venir
me voir, pourriez-vous emprunter pour moi au moine Ise-ko le Jujushin
Ron, le Hizo Hoyaku, le Nikyo
Ron, et d'autres commentaires de l'école Shingon ? J'en ai besoin parce que les moines Shingon
depuis quelques temps se liguent contre moi. Finalement, parmi les enseignements erronés arrachant les yeux
de tous les êtres du Japon et troublant leur esprit, aucun
ne surpasse ceux des maîtres du Shingon.
Ceux qui croient au Sutra
du Lotus devraient se méfier des ennemis du Sutra du Lotus
et se protéger d'eux. Sachez bien que les adeptes du Nembutsu,
ceux qui observent les préceptes,
et les maîtres du Shingon
- en fait tous ceux qui refusent de réciter Namu
Myoho Renge Kyo - doivent être considérés comme
des ennemis du Sutra du Lotus, si attentivement
qu'ils lisent le Sutra. Obéissant
à cette suggestion, les moines du Nembutsu
et d'autres écoles, accompagnés de leurs acolytes portant
les les trois sutras du Jodo,
le Maka Shikan, les
sutras du Shingon ou autres textes sous le bras ou accrochés
à leur cou, se réunirent à Tsukahara le seizième
jour du premier mois [16 janvier]. Ils vinrent non seulement de la province
de Sado, mais aussi des provinces
voisines, d'Echigo, d'Etchu, de Dewa, de Mutsu et de Shinano. Plusieurs
centaines de personnes se rassemblèrent dans le grand jardin devant
l'ermitage et dans le champ voisin. Avec Homma Rokuro Zaemon étaient
venus ses frères, tous les membres de son clan, ainsi que des moines
séculiers, en grand nombre. Les moines du Nembutsu
répétaient leurs médisances, les maîtres
Shingon étaient pâles
de colère, les moines du Tendai
juraient qu'ils gagneraient le débat. Apporter
son soutien aux moines du Tendai,
du Shingon et
d'autres écoles d'aujourd'hui peut sembler une action méritoire,
mais c'est en réalité un acte extrêmement mauvais,
pire encore que les cinq forfaits
et les dix mauvaises actions. Comment se
fait-il que le moine Ryokan
- qui observe tous les préceptes et toutes les règles, qui
maîtrise les doctrines Hokke
et Shingon, et dont la compassion est proverbiale - ne réussit pas à faire tomber
la pluie en sept jours, même assisté par des centaines
de ses disciples ? [...] Plus de quatre cents ans se sont maintenant écoulés
depuis que cet enseignement nuisible qu'on appelle Shingon
a été introduit au Japon. Le Grand-maître Saicho
le rapporta de Chine dans la vingt-quatrième année de l'ère Enryaku (805), mais il le considéra comme peu souhaitable pour
ce pays, et ne lui accorda donc pas le statut d'une école à
part entière, le désignant seulement comme un enseignement
provisoire de l'école Tendai-Hokke.
Plus tard, après la mort du Grand-maître Saicho,
le Grand-maître Kukai*,
pour ne pas être considéré comme moins important que
lui, s'empressa de présenter le Shingon
comme une école indépendante ; mais le temple Enrakyu-jidu Mont Hiei refusa de l'admettre. Toutefois,
Ennin*
et Enchin*
n'avaient qu'une clairvoyance limitée, et, bien que résidant
au Mont Hiei, leur cœur penchait
vers le temple To-ji de Kukai*.
C'est peut-être la raison pour laquelle ils contredirent leur maître
[Saicho] et, les premiers, introduisirent
l'école Shingon au temple
Enrakyu-ji. Ce jour-là
commença la destruction de notre pays. Au cours des plus de trois
cents ans qui suivirent, certains vantèrent la supériorité
de l'enseignement du Shingon sur
le Sutra du Lotus ; d'autres, la supériorité du
Sutra du Lotus sur l'enseignement du Shingon ; et d'autres encore prétendirent que les deux enseignements étaient
de même valeur. Tant que la polémique se poursuivit sans
que la question soit tranchée, la règle impériale
n'eut pas à en souffrir et ne périclita pas. Toutefois,
à l'époque du soixante-dix-septième souverain, l'empereur
retiré Go-Shirakawa,
le Grand-patriarche de l'école Tendai,
Myoun, s'intéressa exclusivement
à l'enseignement du Shingon
et fut tué par Minamoto no
Yoshinaka. C'est une illustration du passage qui prédit : "Que
sa tête se brise en sept morceaux." Pour ce qui
est de mes enseignements, considérez ceux qui précèdent
mon exil sur l'île de Sado comme l'équivalent des enseignements
du Bouddha antérieurs
au Sutra du Lotus. [Je pensais alors que, ] si le souverain du
pays s'était soucié de gouverner de manière sage,
il aurait organisé un débat public entre les moines
de l'école Shingon et moi,
et que cela m'aurait donné l'occasion de révéler
le véritable enseignement de suprême importance. [Avant mon
exil] je n'ai rien révélé de cet enseignement, même
en secret, à mes disciples de peur que les moines du Shingon,
en ayant pris connaissance, refusent de débattre avec moi. C'est
pourquoi je ne vous ai pas révélé cet enseignement
à vous non plus. Maintenant,
ce pour quoi Nichiren a prié et qu'il a souhaité toute sa
vie est sur le point de se réaliser. Et cela correspond à
la prédiction du Bouddha concernant la cinquième
période de cinq cents ans !
(note), aussi précisément
que les deux moitiés d'un même
sceau. En définitive, si les moines des écoles erronées
du Shingon, du Zen
et des autres écoles sont
convoqués et rassemblés pour débattre avec moi, le
vrai et le faux seront alors clairement établis, et tous les habitants
du Japon deviendront mes disciples et bienfaiteurs. Ce qui se
passe dans le domaine du bouddhisme, de nos jours, au Japon, est de même
nature. C'est une autre forme de rébellion. Le Sutra du Lotus
équivaut au souverain suprême, tandis que le Shingon,
l'école Jodo, le Zen
et les moines Ritsu, avec leurs petits
sutras Vairocana* et Kammuryoju,
sont devenus les Grands ennemis
du Sutra du Lotus. Parce que ma prédiction
était ainsi vérifiée, les croyants du Nembutsu,
les maîtres du Shingon
et d'autres en éprouvèrent du ressentiment à mon
égard et voulurent attenter à ma vie. Moi, Nichiren,
je suis le seul à déclarer que la récitation du nom
du bouddha Amida conduit à
l'enfer avici,
que le Zen est une invention du démon,
que le Shingon est une
doctrine néfaste menant le pays à la ruine, et
que l'école Ritsu et ceux
qui observent les préceptes se rendent coupables de trahison. Si l'on compare
un Pratiquant du Sutra du
Lotus de condition modeste aux moines les plus éminents
des écoles Kegon et Shingon,
la supériorité du premier sur les seconds est comparable
à celle de Taishaku sur
un singe, ou d'un lion sur un lièvre. |
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