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Extraits de gosho sur |
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Ryokan |
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"Il y a, en
particulier, ce moine éminent, Ryokan,
du temple Gokuraku-ji. Chacun,
du souverain jusqu'au plus humble de ses sujets, l'admire comme un bouddha
vivant, et, en observant sa conduite, on voit bien qu'il est digne de
sa réputation. Il a organisé des activités de bienfaisance
à Ijima-no-tsu, collecté du riz à la barrière
de Mutsura (note), et utilisé ces fonds
pour faire construire des routes dans diverses provinces. Il a établi
des péages sur sept routes principales (note),
prélevé une taxe sur quiconque passait par là, et
s'est servi de cet argent pour faire construire des ponts au-dessus de
plusieurs rivières. Des actions aussi bienveillantes font de lui
l'égal du Bouddha, et ses bonnes actions surpassent celles des sages du passé. Si vous voulez
rapidement vous libérer des souffrances de la vie
et de la mort, vous devriez observer les cinq
préceptes et les deux
cent cinquante préceptes. Cultivez votre bienveillance à
l'égard des autres, interdisez-vous de tuer tout être vivant,
et, comme l'éminent moine Ryokan, entreprenez la construction de
routes et de ponts. C'est le plus élevé de tous les enseignements.
Etes-vous prêt à y adhérer ?" L'ignorant
joignit les mains avec encore plus de ferveur et dit : "En vérité,
c'est mon grand souhait d'y adhérer ! Je vous en prie, expliquez-moi
plus en détail. Vous parlez des cinq
préceptes et des deux cent cinquante préceptes, mais
j'ignore en quoi ils consistent. Accepteriez-vous de me les énumérer
précisément ? Ces "moines
qui se font passer pour des sages et utilisent leur position pour regrouper
autour d'eux toutes les autres personnes mauvaises" où, dans
le Japon d'aujourd'hui, faut-il les rechercher ? Au Mont Hiei ? Au temple Onjo-ji ? Au temple To-ji de Kyoto ? Dans
les temples de Nara ? Au temple Kennin-ji de Kyoto, ou aux temples Jufuku-ji et Kencho-ji de Kamakura ? Il faut sérieusement
se le demander. Ces mots se réfèrent-ils aux moines d'Enryaku-ji [du Mont Hiei] qui portent heaume
et armure ? Désignent-ils les moines du Onjo-ji qui ont consacré leur corps au Dharma et qui pourtant portent des
cottes de mailles et des armes ? Mais ces hommes ne ressemblent pas
aux moines vivant dans la forêt "vêtus de haillons et
vivant retirés" qui sont décrits dans le Sutra, pas
plus qu'ils ne semblent appartenir à la catégorie de ceux
qui sont "respectés et révérés par le
monde comme des arhats dotés
des six pouvoirs mystiques."
Ils ne ressemblent pas aux hommes du troisième groupe qui, comme
disait Zhanlan*,
"sont, de tous, les plus difficile à démasquer".
Il se pourrait donc que ces mots désignent des hommes tels que Shoichi de Kyoto et Ryokan de Kamakura. [Même s'ils
sont ainsi dénoncés, ] il ne sert à rien de haïr
les autres. Lorsque l'on a des yeux, il faut comparer sa propre conduite
avec ce qui est écrit dans les sutras. Moi, Nichiren,
je ne suis pas un sage mais le Roi-Démon
du sixième Ciel a néanmoins tenté de s'emparer
de moi. Parce que, depuis longtemps, je suis sur mes gardes, il n'ose
plus m'approcher. Sachant qu'il n'a aucun pouvoir sur moi, il a pris
possession du souverain et de ses hauts dignitaires, ou des moines ignorants
comme ce Ryokan, et les pousse
à me haïr. Maintenant, à l'époque
des Derniers jours du Dharma,
les seuls pratiquants de
cette sorte sont Nichiren et ses disciples. Si nous ne pouvons être
considérés comme des pratiquants fidèles aux
enseignements du Bouddha, alors Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* ne peuvent pas l'être non plus. Pourrait-on appeler pratiquants
du Sutra du Lotus Devadatta, Kokalika, Sunakshatra, Kukai*, Ennin*, Enchin, Shandao, Honen, Ryokan et leurs semblables ? Maintenant,
moi, Nichiren, afin de prouver la véracité des paroles
du Bouddha, je lis ces passages du Sutra et les applique à la
situation du Japon. Le passage concernant "les moines habitant
la forêt et vivant retirés" désigne les [moines
des] temples Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Kennin-ji, Tofuku-ji et les autres temples
des écoles Zen, Ritsu,
et Nembutsu au Japon. Ces temples
démoniaques sont apparus dans le monde pour détruire les
temples bouddhiques du Mont Hiei et les autres temples de l'école Hokke-Tendai.
"Vêtus de haillons" et "qui, en apparence, respectent
les préceptes [de la vie monastique]" désigne de
nos jours "ceux qui observent les préceptes", avec
leurs surplis faits de cinq, sept ou neuf pièces d'étoffe (note).
Ceux qui sont "respectés et vénérés
par le monde" et ceux dont on parle "comme de grands bodhisattvas"
sont des hommes comme Doryu, Ryokan et Shoichi. Le "monde"
qui leur accorde de la considération, ce sont le souverain et
les personnes influentes à notre époque. Et les "ignorants"
et les "personnes ordinaires" sont tous les habitants du Japon,
nobles aussi bien que de modeste condition. Le bodhisattva Fukyo fut honni par des moines arrogants qui observaient scrupuleusement les
deux cent cinquante préceptes.
Moi, Nichiren, j'ai été calomnié et insulté
par Ryokan qui passe pour le moine
le plus rigoureux dans l'observance des préceptes. Les moines
qui avaient tout d'abord calomnié Fukyo se convertirent ensuite à son enseignement. Ils durent néanmoins
subir les souffrances de l'enfer avici pendant mille kalpas. Ryokan,
quant à lui, n'a encore jamais manifesté le moindre désir
de rechercher mon enseignement. Je ne peux donc évaluer la durée
des souffrances qui seront les siennes. Peut-être est-il destiné
à souffrir en enfer pendant d'innombrables kalpas. Dans sa
pétition à Hojo Tokimune, Ryokan, de l'école Ritsu,
a écrit : "Je dois me plaindre de ce fait :
Il y a un moine, du nom de Nichiren, qui prétend que ceux qui
observent les préceptes tomberont en enfer. Dans quel sutra ou
traité trouve-t-on une telle affirmation ? [C'est la première
question que je pose.] De plus, alors que, de nos jours, on ne trouve
presque personne, des milieux les plus haut placés aux plus modestes,
qui ne récite le Nembutsu,
il prétend que le Nembutsu crée une cause karmique qui fait tomber dans l'enfer avici.
Quel passage de sutra peut fonder une telle assertion ? Je voudrais
demander au moine Nichiren quelle preuve littérale peut justifier
ses déclarations. [Telle est ma deuxième question]."
Il a envoyé aux autorités une lettre comportant six questions
concernant le bouddhisme, et demandant s'il était possible de
parvenir à l'Éveil par la pratique des sutras
antérieurs au Sutra du Lotus. Si Ryokan,
du temple Gokuraku-ji, fait
à nouveau savoir, comme il le dit dans sa pétition, qu'il
est prêt à débattre avec moi, demandez au gouvernement
de rencontrer Ryokan et dites lui : "Mon maître [Nichiren]
a été banni sur l'île de Sado dans la huitième année de Bun'ei (1272). Puis, dans le premier mois (note) de la neuvième année de Bun'ei (1274), il a été gracié et il est revenu à Kamakura. A son retour, il a
fait des remontrances à Hei
no Saemon sur divers sujets puis il s'est retiré au fin fond
de la montagne, dans la province de Kai. Mon maître a déclaré
que, même si l'empereur ou l'impératrice l'ordonnaient,
il ne quitterait jamais sa retraite pour débattre avec les moines
des autres écoles. Par conséquent, bien que je sois un
novice et que ma connaissance de son enseignement soit aussi minime
qu'un poil dans le pelage de neuf vaches, si certains ont des questions
à propos du Sutra du Lotus, je ferai de mon mieux pour
répondre à sa place." Et exposez franchement mon
enseignement quand des questions vous seront posées. De plus,
en répondant aux six questions difficiles posées par Ryokan dans sa pétition, souvenez-vous, comme je l'ai enseigné
depuis longtemps, que les disciples de Nichiren n'accompliront jamais
rien s'ils sont lâches. Lorsque, pour déterminer quel est
le sutra le plus élevé et le plus profond, vous comparez
le Sutra du Lotus aux autres sutras, ou quand vous vous demandez
quels sont ceux qui permettent d'atteindre la bodhéité,
rappelez-vous que le Shakyamuni des enseignements
antérieurs au Sutra du Lotus, et même des enseignements provisoires du Sutra du Lotus, est facile à vaincre ; les bodhisattvas
parvenus à l'étape de
togaku [étape juste avant l'Éveil parfait] sont encore moins
redoutables, et vous n'aurez guère à vous préoccuper
des adeptes des enseignements
provisoires. En débattant, soyez bien convaincu que, parce
que nous défendons le Sutra du Lotus, notre fonction
est comparable à celle du roi du ciel Daibonten,
et qu'il n'est pas faux de considérer les adeptes des enseignements
provisoires comme des personnes de qualité inférieure
ou même comme des ogres maléfiques. Alors que
le gouvernement du Régent ne savait quelle décision prendre,
des moines du Jodo, du Ritsu,
du Shingon et d'autres écoles,
comprenant que leur sagesse était insuffisante pour vaincre Nichiren
dans un débat religieux, envoyèrent des pétitions
au gouvernement. Voyant que celles-ci restaient sans effet, ils se rendirent
auprès des femmes et des veuves des hauts dignitaires pour me
dénigrer. Ces femmes rapportèrent leurs calomnies aux
autorités en disant : "D'après certains moines, Nichiren
a déclaré que les défunts régents Hojo
Tokiyori et Hojo Shigetoki sont tombés dans l'enfer avici ; il a dit qu'il faudrait brûler les temples Kencho-ji ; Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Choraku-ji et Daibutsu-ji,
et que des grands patriarches comme Doryu et Ryokan devraient être
décapités. Ses déclarations prouvent qu'il est
coupable de tout ce dont on l'accuse. Et puisque le conseil suprême
de la Régence n'a pu encore décider de sa punition, il
faudrait le faire venir pour qu'il confirme s'il a bel et bien fait
de telles déclarations." C'est ainsi que je fus appelé
à comparaître en justice. Dans votre
lettre officielle, vous déclarez également : "Je
révère l'aîné du temple Gokuraku-ji (Ryokan)
comme la réincarnation de l'Honoré
du monde." Or, à cela, je ne peux pas souscrire. En
voici la raison : si ce que dit le Sutra est vrai, le sage
Nichiren est l'envoyé du Bouddha qui atteignit la bodhéité dans le passé
infini, la manifestation provisoire (note) du bodhisattva Jogyo, le
Pratiquant de l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus, et le grand guide dans la cinquième
période de cinq cents ans après la disparition du
Bouddha. Voulant faire exécuter ce sage, le moine Ryokan a présenté une lettre de pétition aux autorités
demandant qu'il soit décapité, mais, pour une certaine
raison, la condamnation n'a pas été exécutée
et s'est changée en bannissement sur l'île lointaine de Sado. Cela ne serait-il pas une
nouvelle manigance du moine Ryokan ? Je joins à ma lettre
une copie de la pétition de ce moine. Il a beau
prêcher jour et nuit la plus stricte observance des six jours
de purification (note),
et proscrire l'acte d'ôter la vie, même à un brin
d'herbe, le moine Ryokan a bel
et bien proposé de faire décapiter le moine qui propage
le véritable enseignement du Sutra du Lotus. Ne contredit-il
pas ainsi lui-même de manière flagrante les préceptes
qu'il enseigne aux autres ? Le moine Ryokan n'est-il pas possédé par le Démon
du sixième Ciel ? Laissez-moi vous expliquer comment la situation en est arrivée
là. Dans tous ses prêches, le moine Ryokan se lamentait,
en disant : "Je m'efforce d'aider tous les habitants du Japon à
devenir des "personnes qui observent les préceptes,
et à leur faire respecter les huit
préceptes afin que cessent définitivement dans ce
pays le meurtre et l'ivrognerie ; mais l'opposition de Nichiren m'empêche
de réaliser mon voeu." Lorsqu'il apprit cela, le sage Nichiren
déclara : "Il faut, d'une manière ou d'une autre,
que je parvienne à l'arracher à son arrogance et à
ses illusions, et à lui épargner l'agonie dans l'enfer avici." En l'entendant dire
cela, ses autres disciples et moi, Yorimoto, inquiets, lui avons conseillé : "Nous savons bien que vos
paroles sont motivées par une profonde bienveillance, et par
votre respect du Sutra du Lotus ; mais puisque le moine Ryokan est révéré dans le Japon entier, et en particulier
par les samouraïs de Kamakura,
peut-être devriez-vous éviter de le contredire de manière
trop radicale... " Le fait que vous ayez de
plus en plus d'ennemis au sein du clan Ema est sûrement dû aux intrigues de Ryokan et de Ryuzo. Si vous faisiez serment
par écrit de renier votre foi, leur troupe n'en deviendrait que
plus arrogante et ils en répandraient partout la nouvelle. Alors,
tous mes disciples de Kamakura seraient pourchassés jusqu'à ce qu'il n'en reste plus
un seul. Pourtant, grâce
à la profondeur de votre foi, les dix
Filles-démones ont dû vous venir en aide et provoquer
la maladie de votre seigneur. Il ne vous traite pas en ennemi mais parce
que, en une occasion, il a mal agi à votre égard en croyant
ce qu'ils avaient dit, il est tombé gravement malade et sa maladie
persiste. Ryuzo-bo, que ces gens
considéraient comme le pilier sur lequel ils s'appuyaient, a
déjà été renversé, et ceux qui ont
menti à votre sujet ont contracté la même maladie
que votre seigneur. Ryokan commet
une faute encore plus grave qu'eux. Il aura sans doute un grave accident,
ou provoquera des troubles majeurs et se retrouvera dans une terrible
détresse. Il n'échappera sûrement pas à la
rétribution. Aucun père,
aucune mère n'exhorteront jamais [leur enfant] à renoncer
au monde pour atteindre la bodhéité. Mais, dans votre
situation, les moines et adeptes du Ritsu et du Nembutsu ont influencé
votre père pour vous faire tomber, vous et votre frère
[et vous faire abandonner votre foi]. On m'a rapporté que Ryoka-bo persuade les autres de réciter un million de nembutsu en s'efforçant de créer la discorde entre les gens et
de détruire les graines du Sutra du Lotus. Hojo
Shigetoki, qui fit construire le temple Gokuraku-ji pour Ryokan, semblait être
une personne de mérite. Mais trompé par les croyants du Nembutsu, il m'a traité
avec haine et cela entraîna non seulement sa propre perte mais
celle de tout son clan. De même,
lorsque l'eau d'un étang s'assèche, les poissons qui s'y
trouvent s'affolent, et lorsque le vent souffle, la mer est agitée.
A l'époque des Derniers jours
du Dharma,
parce que sécheresses, épidémies, pluies torrentielles
et ouragans se succèdent, il est dit dans le Sutra que même
des personnes naturellement généreuses agiront de façon
mesquine, et même ceux qui recherchent la Voie adopteront des
croyances erronées. En pareil cas, sans même parler des
conflits entre étrangers, les sutras nous apprennent que père
et mère, mari et femme, frère aîné et frère
cadet s'affrontent avec autant de violence qu'un chasseur et un daim,
un chat et une souris, ou un faucon et un faisan. Ryokan et d'autres moines, poussés par les démons,
ont trompé votre père Saemon-no-tayu et tenté de
vous détruire tous deux en vous faisant abandonner la foi, mais
vous avez fait preuve de sagesse et tenu compte de mes mises en garde. Lorsque je fus exilé sur l'île de Sado,
le gouverneur de la région et les autres dignitaires, respectueux
des intentions du Régent,
m'ont traité avec hostilité. Et les gens du peuple suivent
leurs ordres. De Kamakura, les
adeptes du Nembutsu et les moines
du Zen, du Ritsu et du Shingon ont envoyé
des instructions pour qu'il me soit impossible de revenir [de l'île
de Sado] ; et Ryokan,
du Gokuraku-ji, avec d'autres,
persuada Hojo Nobutoki, de promulguer
en son nom personnel des mesures encore plus répressives à
l'égard de Nichiren qui furent transmises à Sado par des disciples de Ryokan. Il semblait donc impossible que je puisse
rentrer indemne. J'ignore quel était le dessein du Ciel, mais
le seigneur et les fervents adeptes du Nembutsu ont surveillé jour et nuit mon ermitage afin d'empêcher
quiconque de venir me voir. Le Grand-maître* Saicho* dit que les laïcs, hommes et femmes, qui croient en ce Sutra,
même s'ils manquent de connaissances ou transgressent les préceptes,
doivent avoir la préséance sur les moines du Hinayana qui observent strictement chacun des deux
cent cinquante préceptes. Les moines de ce Sutra mahayana doivent par conséquent être placés encore plus
haut. Ryokan, du temple Gokuraku-ji,
passe pour un bouddha vivant, mais les hommes et femmes qui croient
au Sutra du Lotus devraient être placés bien
au-dessus de lui. Il semble tout à fait extraordinaire que
ce Ryokan, qui observe les deux cent cinquante préceptes, enrage
et fulmine dès qu'il voit Nichiren ou qu'il entend parler de
lui. On pourrait croire ce sage possédé par un démon.
Il est comme une personne habituellement d'humeur égale qui,
une fois ivre, révèle un côté malfaisant
et crée du désordre. |
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