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Extraits de gosho sur |
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cinq
(ou quatre) saveurs - ghee
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On
pourrait décrire ce bateau ainsi : le vénérable Bouddha,
constructeur de navires d'une sagesse infiniment profonde, a rassemblé
le bois des quatre saveurs et des huit
enseignements, l'a raboté en rejetant sincèrement les
enseignements provisoires,
coupant et assemblant les planches en utilisant à la fois le bon
et le mauvais ; puis il a achevé l'ouvrage en enfonçant solidement
les clous du seul enseignement suprême. Le Grand-maître
Zhiyi, dans son Shi'nenjo,
cite un passage du Sutra du Lotus : "Bien qu'ils puissent
proposer divers chemins..." et déclare que les quatre
saveurs [des sutras Kegon*,
Agama*,
Hodo*
et Hannya*]
peuvent aussi être considérées comme un trésor.
S'il en est ainsi, aussi bien les sutras enseignés après
le Sutra du Lotus [comme le Sutra
du Nirvana] que les sutras
antérieurs au Sutra du Lotus peuvent tous être
considérés comme un trésor offert en échange
de la vie du Sutra du Lotus. Dans les divers
sutras enseignés dans la première période de la vie
du Bouddha, qui ont été comparés aux quatre
saveurs inférieures, à maintes reprises on lit
que les disciples shomon ont été sévèrement
critiqués et ridiculisés devant la Grande
assemblée des êtres dans les mondes-états
des Hommes et du Ciel. Le maître
correct et bienveillant est celui qui rejette sincèrement les principes
des quatre saveurs et des trois enseignements, ainsi
que les sutras du Hinayana et
du Mahayana provisoire*
exposés seulement comme des moyens ; c'est le maître qui rejette également les écoles Nembutsu,
Shingon, Zen
et Ritsu, ainsi que les sutras sur
lesquels elles s'appuient, afin d'enseigner Myoho Renge Kyo, "l'unique
grande raison pour laquelle les bouddhas apparaissent en ce monde." Les personnes
des deux véhicules, même
en pratiquant les sutras des quatre premières saveurs pendant
un nombre de kalpa égal à
celui des grains de poussière que l'on obtiendrait en pulvérisant
la terre entière, n'avaient jamais pu atteindre la bodhéité.
Mais en entendant le Sutra du Lotus, en un instant, elles sont
devenues bouddhas. Il aurait
été du reste inutile que je naisse du vivant du Bouddha,
car ceux qui ont suivi les enseignements des quatre saveurs inférieures
n'avaient pas encore entendu le Sutra du Lotus. A la lumière
de ces divers passages, nous comprenons que pas un seul de tous les simples
mortels et des sages des trois véhicules,
pas plus que les tenants des cinq
véhicules, des sept moyens provisoires, des neuf
états ou des quatre saveurs et trois enseignements,
aucun d'eux ne peut être considéré comme un adepte
du Mahayana, essence réelle
de Myoho Renge Kyo. Depuis les
débuts de la propagation du bouddhisme au Japon par le prince Shotoku,
il y a plus de deux cents ans, de nombreux sutra et traités ont
été largement commentés, et la supériorité
relative des uns par rapport aux autres a souvent été discutée,
mais jusqu'à présent quantité de doutes n'étaient
toujours pas écartés. De plus, pendant cette période,
la doctrine parfaite et élevée du Dharma Merveilleux n'avait
jamais encore été correctement expliquée et propagée.
Serait-ce parce que les hommes ordinaires n'avaient pas la capacité
de goûter sa saveur parfaite ? Question : Dans des ouvrages
de Kukai*...
on lit des phrases comme : "Chaque école proclame que le véhicule
qu'elle propose est le véritable véhicule, mais, si on examine
cela du point de vue des doctrines ultérieures du Shingon,
il ne s'agit que de théories puériles." "Le Bouddha
Shakyamuni est encore au stade de l'obscurité, il n'est pas parvenu
au stade de l'Éveil " ; "les divers sutras du Mahayana
exotérique correspondent à la quatrième
saveur, celle du beurre" ; "les maîtres bouddhistes,
en Chine, ont rivalisé pour s'approprier la saveur du
beurre clarifié du Shingon
et clamer qu'elle appartient à leur propre école."
Comment devons-nous comprendre les affirmations contenues dans ces commentaires ? Parmi les
savants de ce monde, ceux de la lignée du Shingon
considèrent que l’abhiseka
célébrant l’intronisation des bodhisattvas de l’enseignement
spécifique (bekkyo),
dans les trois sutras dont le
Dainichi kyo, incorporés
aux quatre saveurs, trois
eseignements [tripitaka, tsukyo, bekkyo] prêchés par
Shakyamuni, est l’ultime Éveil
dès ce corps (sokushin jobutsu).
Il s’agit en fait de l’attestation de l’obtention de
la Terre de la joie par les
bodhisattvas des dix bhumi parmi
les sept degrés. Ou bien, on
pense que la cinquantième personne n'est pas encore parvenue à
ce stade et se trouve encore
au niveau de myoji-soku*.
Cette dernière interprétation s'appuie sur le principe "Plus
un enseignement est élevé, plus bas est le niveau [des personnes
qu'il peut conduire à l'Éveil ]." Ainsi, par exemple, l'enseignement
parfait*
a le pouvoir de sauver des personnes de plus faible capacité que
les doctrines des quatre saveurs et des trois
enseignements. De même, le Sutra du Lotus a le pouvoir
de sauver des personnes de plus faible capacité que l'enseignement
global exposé avant le Sutra du Lotus ; Seul le Sutra
du Lotus fut proclamé supérieur par le Bouddha lui-même
lorsqu'il établit la comparaison avec les cinq saveurs,
chacune correspondant à cinq
périodes distinctes d'enseignement. Il déclara aussi
que, parmi tous les sutras qu'il "avait enseignés, qu'il enseignait
maintenant et qu'il enseignerait", pour atteindre la bodhéité,
aucun sutra n'était comparable au Sutra du Lotus. Au nombre
des cent saveurs, on considère la saveur du lait de vache comme
la meilleure. Il est écrit, dans le septième volume du Sutra
du Nirvana : "De toutes les saveurs, la meilleure est celle
du lait." Le lait peut se transformer en crème, la crème
peut se changer en lait caillé, en beurre, puis en beurre clarifié
(ghee). Des cinq saveurs
ainsi obtenues, celle du ghee
est, de toutes, la meilleure. Le Vénéré
du monde n'a pas dévoilé cette doctrine au moment où
il a commencé à exposer son enseignement juste après
son Éveil, et même plus tard
quand il a exposé les quatre premières saveurs
et les trois enseignements,
jusqu’au moment où il a explicité la doctrine de kokai-san-ken-ichi
(3 véhicules en un). De plus, durant
les dix années de son séjour en Chine, il étudia
le Shingon sous la direction de
huit maîtres éminents
et le Tendai sous la direction
de Zongjui, Zhi-yuan et d'autres.
De retour au Japon, il déclara que les écoles Tendai
et Shingon correspondaient toutes
deux à la saveur du ghee, et
que les sutras de ces deux écoles étaient également
profonds et ésotériques. Cette déclaration fut officialisée
par un édit impérial. |
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