1. Enfance et années d'études 
          
         
 
           
 
           
 
           
 
           
 
           
        
        Nichiren,  le fondateur du bouddhisme nichiren,  est 
          né le 16 février 1222 à Kominato,  
          un village de pêcheurs de la   
          province d'Awa,  
          actuellement préfecture de Chiba. 
          Son père s'appelait Nukina Jiro Shigetada 
          et aurait été un petit fonctionnaire travaillant pour 
          le manoir voisin. Sa mère s'appelait Umegiku. 
          On sait très peu de choses sur les parents de Nichiren. Il affirma 
          plus tard être le fils d'un humble pêcheur. Le nom d'enfant 
          de Nichiren était Zen-nichi-maro. 
          Alors qu'il avait 11 ans,  son esprit clair et curieux attira l'attention 
          de la dame du manoir local qui employait son père.
         
 
           
 
           
 
           
 
           
 
           
 
          
          Son patronage a permis à l'enfant d'entrer dans le temple local 
          de Seicho-ji (sur le Mont Kiyosumi 
          dera) où il a pu recevoir une éducation et commencer 
          ses recherches sur le sens de la vie. Il reçut alors le nom de 
          Yaku-o-maro.
          
 
           
 
           
 
          
          Lors de son entrée au temple,  Nichiren a prié le bodhisattva 
          Akashagarbha (Kokuzo Bosatsu) pour devenir la personne la plus sage du Japon,  afin 
          de découvrir la véritable intention des enseignements 
          du Bouddha Shakyamuni. Il voulait tout particulièrement comprendre 
          pourquoi le peuple qui avait placé toute sa confiance dans le 
          nembutsu continuait à souffrir et 
          subissait des morts terribles et douloureuses ; il voulait comprendre 
          pourquoi l'empereur avait été vaincu par le shogunat 
          en 1221 alors que la divinité Hachiman 
          avait fait la promesse de soutenir la famille impériale jusqu'au 
          centième empereur ; enfin,  il voulait comprendre quelle école 
          suivait les véritables enseignements du Bouddha. A l'âge 
          de 15 ans,  Nichiren a été ordonné prêtre. 
          Son maître était Dozen-bo,  pour 
          lequel Nichiren a toujours ressenti un "devoir de reconnaissance". 
          Il reçut le nom de Zesho-bo Rencho.
          L'année suivante,  il partit pour Kamakura,  
          la capitale du shogunat,  pour continuer ses études,  et y resta 
          jusqu'à 20 ans. 
          
 
           
  
 
           
 
           
          Pendant des années,  Nichiren voyagea à travers le Japon,  
          visitant les grands temples et monastères 
          de son époque,  cherchant à pousser plus loin sa formation. 
          Dans ces lieux,  il fit l'expérience directe de toutes les formes 
          du bouddhisme pratiqué au Japon,  y compris le Shingon 
          ésotérique,  la méditation Zen, la dévotion Jodo et la stricte discipline 
          du vinaya,  les préceptes monastiques. 
          Plus important que tout,  il étudia les sutras pour voir par lui-même 
          ce que le Bouddha Shakyamuni avait réellement enseigné.
           
 
           
 
           
 
           
 
           
 
          
          Il put séjourner au temple Enryaku-ji 
          au Mont Hiei,  le temple principal de l'école 
          Tendai de 20 à 31 ans. Après 
          ses nombreuses années d'études,  Nichiren arriva à 
          la conclusion que le Sutra du Lotus 
          était le sommet des enseignements du Bouddha où celui-ci 
          exposait clairement la Vérité ultime du bouddhisme.
        2) Fondation du bouddhisme de Nichiren
         
 
           
 
           
 
           
 
           
        
        A l'âge de 31 ans Nichiren revint au temple de 
          Seicho-ji. Le matin du 28 avril 1253,  face 
          au soleil levant,  au sommet du Mont Kiyozumi 
          il récita Namu Myoho Renge Kyo,  
          ce qui est considéré comme le début de sa mission 
          de propagation du Dharma Merveilleux. Il prit également le nom 
          par lequel il est connu de nos jours et qui signifie "Soleil-Lotus" 
          en référence à la lumière du soleil qui 
          dissipe l'obscurité ainsi que la pureté de la fleur du 
          lotus qui pousse dans les marécages sans que la pourriture environnante 
          ne la salisse. Les deux images se trouvent en évidence dans le 
          Sutra du Lotus et ce sont les qualités que Nichiren 
          souhaitait incarner. 
         A midi,  le même jour,  pour célébrer la fin de ses 
          études Nichiren,  a tenu son premier sermon devant son vieux maître 
          et ses condisciples. Ce sermon a choqué l'auditoire par sa critique 
          du bouddhisme populaire connu sous le nom de Terre Pure.
 
          A midi,  le même jour,  pour célébrer la fin de ses 
          études Nichiren,  a tenu son premier sermon devant son vieux maître 
          et ses condisciples. Ce sermon a choqué l'auditoire par sa critique 
          du bouddhisme populaire connu sous le nom de Terre Pure.
           Cette école enseignait que la bodhéité ne pouvait 
          être atteinte qu'après la mort dans une terre pure céleste,  
          grâce à la psalmodie du nom du bouddha de la Lumière 
          Infinie, Amida. A la place de cette 
          pratique Nichiren préconisait la récitation mantraïque 
          du Grand Titre (Daimoku) du Sutra 
          du Lotus, Namu Myoho Renge Kyo. Il 
          enseigna le daimoku en tant que voie pratique et accessible par laquelle 
          tous les hommes pouvaient réaliser les vérités 
          fondamentales du bouddhisme. De même que le nom d'un pays pouvait 
          activer dans l'esprit toutes les caractéristiques de ce pays,  
          le titre du Sutra du Lotus incarnait tous les mérites 
          et vertus du Bouddha exposés dans ce Sutra. Nichiren 
          enseigna que par la récitation de daimoku  nous pouvions recevoir 
          directement du Bouddha  Atemporel Shakyamuni la Vérité 
          ultime du Sutra du Lotus et atteindre la bodhéité          dès cette vie. Ce sermon inaugural est commémoré 
          le 28 avril par les institutions qui se réclament de Nichiren. 
          Ce sermon valut immédiatement à Nichiren des ennemis. 
          Le seigneur local,  Tojo Kagenobu,  
          était un fervent disciple de la Terre 
          Pure. Il qualifia ce sermon de blasphématoire et fit une 
          tentative pour arrêter Nichiren
 
          Cette école enseignait que la bodhéité ne pouvait 
          être atteinte qu'après la mort dans une terre pure céleste,  
          grâce à la psalmodie du nom du bouddha de la Lumière 
          Infinie, Amida. A la place de cette 
          pratique Nichiren préconisait la récitation mantraïque 
          du Grand Titre (Daimoku) du Sutra 
          du Lotus, Namu Myoho Renge Kyo. Il 
          enseigna le daimoku en tant que voie pratique et accessible par laquelle 
          tous les hommes pouvaient réaliser les vérités 
          fondamentales du bouddhisme. De même que le nom d'un pays pouvait 
          activer dans l'esprit toutes les caractéristiques de ce pays,  
          le titre du Sutra du Lotus incarnait tous les mérites 
          et vertus du Bouddha exposés dans ce Sutra. Nichiren 
          enseigna que par la récitation de daimoku  nous pouvions recevoir 
          directement du Bouddha  Atemporel Shakyamuni la Vérité 
          ultime du Sutra du Lotus et atteindre la bodhéité          dès cette vie. Ce sermon inaugural est commémoré 
          le 28 avril par les institutions qui se réclament de Nichiren. 
          Ce sermon valut immédiatement à Nichiren des ennemis. 
          Le seigneur local,  Tojo Kagenobu,  
          était un fervent disciple de la Terre 
          Pure. Il qualifia ce sermon de blasphématoire et fit une 
          tentative pour arrêter Nichiren
           
 
           
 
           
 
           
 
            
            
 
          
          Sentant que sa vie était en danger,  Nichiren se réfugia 
          à Kamakura. Il s'installa 
          dans une masure dans un quartier de la ville nommé Matsubagayatsu. 
          Il se mit à prêcher aux coins de la rue à des hommes 
          ordinaires : paysans,  marchands,  artisans,  pêcheurs et même 
          aux samouraïs de rang moyen. C'est dans les rues de Kamakura que 
          Nichiren s'est fait connaître comme un grand maître et un 
          réformateur qui se consacrait à sauver de la souffrance 
          les gens du commun. Il leur offrait l'essence même des enseignements 
          les plus élevés du bouddhisme sous la forme d'une pratique 
          simple mais néanmoins profonde,  la pratique du daimoku pour atteindre 
          la bodhéité. Il mettait également en évidence 
          les erreurs de l'élitisme,  des écoles décadentes 
          et des mouvements qui déformaient le véritable esprit 
          du Dharma bouddhique.
        3) Rissho Ankoku Ron
         
 
           
 
           
 
           
 
          
          De 1257 à 1259 le Japon connut de nombreux désastres naturels : 
          tremblements de terre,  typhons,  famine et peste. En réaction 
          à tant de douleur poignante Nichiren écrivit une de ses 
          oeuvres les plus importantes,  le Rissho 
          Ankoku Ron (Traité sur la paix dans le pays grâce 
          à l'établissement du Vrai Dharma). Le 16 juillet 1260,  Nichiren présenta ce traité à Hojo Tokiyori, le régent retiré qui était de fait 
          le véritable chef du shogunat de Kamakura. 
          Dans cet ouvrage,  Nichiren développait les raisons pour lesquelles 
          le gouvernement devait arrêter toute aide à l'école de 
          la Terre Pure et soutenir au contraire ceux qui plaçaient leur 
          foi dans le Sutra du Lotus. Nichiren prévenait le gouvernement 
          que dans le cas contraire,  le Japon devrait faire face à de nouveaux 
          désastres et que le pays courait le danger d'une guerre civile 
          et d'une invasion étrangère. Si toutefois le Japon se 
          tournait vers le Sutra du Lotus,  la paix et la prospérité 
          seraient établies. 
        Il faut se rappeler certains points concernant ces 
          remontrances au gouvernement. Tout d'abord que tout comme les conditions 
          de vie d'une personne sont le reflet de sa vie intérieure,  il 
          en va de même pour une nation. C'est pourquoi Nichiren insistait 
          sur la nécessité d'une foi positive dans la possibilité 
          pour les hommes ordinaires d'atteindre la bodhéité et 
          de la sorte transformer le monde en terre pure selon ce qu'enseigne 
          le Sutra du Lotus,  plutôt que d'avoir une attitude fataliste 
          à l'égard de cette vie et n'espérer le bonheur 
          qu'après la mort selon les enseignements de l'école 
          Jodo.
         Le deuxième point est que Nichiren présentait 
          des remontrances au gouvernement sous forme d'un traité demandant 
          la protection des vrais enseignements contre des enseignements erronés,  
          ce qui faisait partie d'une longue tradition en Asie Orientale et dont 
          les racines remontaient aux tentatives de Confucius 
          pour réformer le gouvernement de son époque. Nichiren 
          n'était nullement le premier à agir de la sorte.
         En troisième lieu,  Nichiren ne préconisait 
          pas la persécution des autres écoles du bouddhisme ni l'établissement 
          d'une religion d'Etat. Il en appelait au shogunat pour que celui-ci 
          cesse de soutenir financièrement les interprétations pernicieuses 
          du bouddhisme et accorde son soutien aux enseignements réellement 
          conformes à ce que Shakyamuni prêchait dans ses sutras. 
          Il faut noter qu'à cette époque au Japon toutes les institutions 
          religieuses n'existaient qu'avec l'accord et/ou le patronage du gouvernement. 
          Enfin,  le Rissho Ankoku-ron n'est en aucun cas un document 
          nationaliste plaidant la supériorité du Japon,  mais au 
          contraire une critique de la gestion shogunale des affaires religieuses. 
          Ce texte visait une réforme spirituelle pour le peuple japonais,  
          de sorte que tous puissent surmonter leurs souffrances et acquérir 
          une valeur à partager avec le reste du monde,  l'enseignement 
          et la pratique vrais du Sutra de Lotus.
        4) Les quatre grandes persécutions
          
 
           
 
           
 
          
          Les efforts de Nichiren pour promouvoir les réformes étaient 
          non seulement ignorés mais provoquaient le ressentiment des autorités 
          bouddhistes ainsi que celui du shogunat qui n'appréciait pas 
          qu'on critique leurs règles. La nuit du 27 août 1260,  une 
          foule furieuse mit le feu à la masure de Nichiren. Heureusement 
          qu'il avait été prévenu à temps et a pu 
          fuir dans les collines. Il resta pendant plusieurs mois hors de Kamakura,  
          continuant à enseigner le Sutra du Lotus à ses 
          disciples. Cet événement est commémoré le 
          27 août en tant que "persécution de Matsubagayatsu",  
          la première des quatre grandes persécutions qu'il eut 
          à subir. 
         
 
           
           
 
           
 
           
 
          
          Peu de temps après son retour à sa résidence reconstruite 
          à Kamakura,  Nichiren fut arrêté par le shogunat. 
          Le 12 mai 1261 il fut envoyé en exil dans une petite péninsule 
          rocheuse de la province d'Izu. Ses ennemis espéraient que l'exposition 
          aux fortes intempéries de la région lui serait fatale. 
          Nichiren survécut grâce à l'aide d'un pêcheur 
          et de sa femme. Plus tard,  le seigneur local l'a également traité 
          en ami,  après qu'il fut guéri d'une grave maladie grâce 
          aux prières de Nichiren. Ce seigneur a non seulement secouru 
          Nichiren,  il lui a fait cadeau d'une statue du Bouddha Shakyamuni qui 
          a accompagné Nichiren durant toute sa vie. Loin de se sentir 
          brisé,  Nichiren a senti que cet exil lui a donné l'occasion 
          de vivre le Sutra du Lotus avec tout son être 24 heures 
          sur 24. Alors que d'autres se contentaient de lire le Sutra 
          Nichiren vivait en plein accord avec ses enseignements,  au risque même 
          de sa vie. Nichiren a également profité de son exil pour 
          réfléchir à sa mission. Il a compris que celui 
          qui enseigne le Dharma doit tenir compte des différences entre 
          les divers enseignements,  de la capacité des pratiquants,  de 
          l'époque,  des spécificités du pays et de la chronologie 
          des sutras. Il établit cinq guides pour 
          la propagation afin que ses disciples puissent enseigner le Dharma 
          de façon plus efficace. La deuxième persécution 
          est commémorée le 12 mai en tant qu'"exil d'Izu". 
           
         
 
           
 
           
 
           
 
           
 
          
          Le 22 février 1263, Nichiren fut gracié et autorisé 
          à revenir à Kamakura. Il reprit sa propagation du Sutra 
          du Lotus. Apprenant que sa mère était malade et à 
          l'article de la mort (son père était décédé 
          auparavant), Nichiren prit le risque de revenir dans la   
          province d'Awa dont le seigneur, Tojo Kagenobu, était 
          toujours son ennemi juré. En août 1264, il alla voir sa 
          mère et par ses prières lui permit de retrouver la santé 
          et de prolonger sa vie de quatre ans. Sur le chemin du retour, Nichiren 
          et ses disciples, invités par Kudo Yoshitaka, 
          le seigneur d'Amatsu, tombèrent 
          dans une embuscade tendue par Tojo Kagenobu 
          et ses hommes dans la Forêt de Pins appelée Komatsubara. 
          Dès qu'il apprit cette nouvelle, Kudo Yoshitaka 
          se précipita au secours de Nichiren avec ses propres hommes. 
          Dans cette bataille Tojo Kagenobu et Kudo 
          Yoshitaka furent, tous les deux mortellement blessés. 
          Kyonin-bo, un des disciples de Nichiren 
          fut également tué et deux autres disciples grièvement 
          blessés. Nichiren lui-même en réchappa à 
          grand-peine, ayant reçu un coup sur la tête. Cette troisième 
          persécution est commémorée le 11 novembre comme 
          persécution de Komatsubara. 
         
 
           
 
           
 
           
 
          
          Nichiren resta dans la région plusieurs années,  enseignant 
          le Sutra du Lotus. Il revint à Kamakura en 1268 après 
          que des émissaires mongols envoyés de Corée soient 
          venus demander au Japon de leur payer un tribut. Les Mongols menaçaient 
          d'envahir le Japon si on ne leur donnait pas satisfaction. Le shogunat 
          refusa de négocier avec les Mongols qui à ce moment avaient 
          déjà envahi la Chine et la Corée. Il semblait qu'une 
          invasion du Japon était imminente et pour la seconde fois Nichiren 
          essaya de convaincre le gouvernement de changer d'attitude. Il rappela 
          aux autorités politiques et religieuses que c'était exactement 
          ce qu'il avait prédit il y a huit ans dans son Rissho Ankoku-ron. 
          Mais le shogunat n'envisagea aucune réforme.
          
 
           
 
           
 
           
 
           
 
           
        
        Le 12 septembre 1271,  Nichiren fut arrêté 
          alors que le shogunat essayait de régler les controverses pour 
          présenter un front uni face à la menace mongole. A minuit,  
          le Ministre de la guerre,  Nagasaki Yoritusna 
          fit mener Nichiren au terrain des exécutions sur la plage de 
          Tatsunokuchi. Nichiren fut 
          sauvé de la décapitation par l'apparition dans le ciel 
          d'une boule lumineuse dont le passage terrifia le bourreau et les autres samouraïs. 
          Presque en même temps,  un messager du Régent 
          arriva avec l'ordre de ne pas exécuter Nichiren mais de l'exiler 
          dans l'île de Sado. Cette 
          quatrième persécution,  "Tatsunokuchi" 
          est commémorée le 12 septembre. 
        5) Ile de Sado
         
 
           
 
            
 
            
 
           
 
          
          Le 10 octobre 1271,  Nichiren fut envoyé dans l'île de Sado. 
          Au début il vécut dans une cabane délabrée 
          du cimetière de Tsukahara. 
          Une fois de plus,  ses ennemis espéraient qu'il mourrait de froid 
          durant l'hiver impitoyable de Sado sans 
          abri ni provisions. La foi inébranlable de Nichiren et sa détermination 
          lui permirent cependant de supporter ces conditions extrêmes et 
          de se lier d'amitié avec les paysans et les samouraïs          des environs qui finirent par pourvoir à ses besoins. Cet "Exil 
          à Sado" est commémoré le 10 octobre. 
         
 
           
 
           
 
          
          Non seulement Nichiren a-t-il survécu à toutes ces privations 
          mais il écrivit deux de ses Ecrits 
          majeurs durant son exil. Le premier est le Kaimoku-sho 
          (Ouvrir les yeux [sur le Sutra du Lotus]) qu'il termina en 
          février 1272. Dans ce traité,  Nichiren cherche à 
          ouvrir les yeux de tous les hommes au fait que le temps était 
          venu de pratiquer le véritable enseignement du Sutra du Lotus. 
          Le Kaimoku-sho révèle également que Nichiren 
          avait pris conscience d'être en train d'accomplir le rôle 
          du bodhisattva Jogyo en tant que "Envoyé 
          du Sutra du Lotus". Dans ce Sutra, Jogyo est le chef qui conduit les bodhisattvas Surgis-de-Terre,  les disciples primordiaux du Bouddha  Atemporel Shakyamuni. 
          C'est à Jogyo et les autres bodhisattvas 
          Surgis-de-Terre que le Bouddha a confié la mission de propager 
          le Sutra du Lotus dans la Dernière période du 
          Dharma (mappo) lorsque l'esprit des enseignements 
          du Bouddha sera perdu. A partir de ce moment,  Nichiren n'essaya plus 
          de simplement réformer le bouddhisme,  il enseigna le  Dharma Merveilleux          du Bouddha  Atemporel sous la forme de Namu Myoho Renge Kyo,  destiné à cet "âge mauvais".
         
 
           
 
           
 
          
          En 1272 Nichiren fut transféré dans une résidence 
          plus confortable dans l'île de Sado. 
          [Ichinosawa] A l'abri des éléments 
          et des privations,  Nichiren écrivit son ouvrage le plus important,  
          le Kanjin Honzon-sho (Contemplation spirituelle et Objet 
          de Vénération) qu'il termina le 25 avril 1273. Dans 
          ce traité,  il décrit la transmission du  Dharma Merveilleux          à tous les êtres sensitifs,  
          lors de la Cérémonie dans les Airs. 
          Le Bouddha  Atemporel destinant le  Dharma Merveilleux à tous les 
          êtres,  va devenir pour Nichiren et ses disciples "l'Objet 
          de concentration dévotionnelle",  le  Gohonzon.
           
 
          
          A la différence des formes précédentes de contemplation 
          qui dépendaient de la capacité du pratiquant à 
          percevoir la vraie nature de la réalité,  Nichiren enseigna 
          que la vraie nature de la réalité se manifeste à 
          nous en tant que Bouddha  Atemporel sous la forme de Namu Myoho Renge Kyo. En d'autres termes,  la bodhéité 
          n'est pas quelque chose que nous pouvons développer par nos efforts 
          conscients. La vraie nature de la réalité nous est révélée 
          par la présence spirituelle du Bouddha  Atemporel dans nos vies,  
          présence que nous éveillons par notre adhésion 
          à Namu Myoho Renge Kyo. Cela s'accomplit 
          naturellement lorsque nous fusionnons de tout notre être avec 
          le   Gohonzon en récitant Namu Myoho Renge Kyo. Le 8 juillet 1273,  Nichiren inscrivit le Grand mandala 
          en caractères chinois et sanskrits pour représenter le 
           Gohonzon sous une forme calligraphiée. 
        6) Mont Minobu
          
 
           
 
           
 
           
 
           
 
          
          En mars 1274,  Nichiren fut gracié et autorisé à 
          revenir à Kamakura. Le gouvernement chercha à le rallier 
          à sa cause en lui offrant un temple en échange de ses 
          prières contre l'invasion mongole. Nichiren refusa tout compromis 
          et insista une fois de plus sur la nécessité pour le gouvernement 
          de retirer son soutien aux enseignements qui obscurcissaient le véritable 
          enseignement du Bouddha Shakyamuni. En voyant que sa troisième 
          admonestation du gouvernement ne rencontrait aucun écho,  Nichiren 
          décida de suivre le conseil de Confucius 
          de se retirer dans les "montagnes et forêts" si trois 
          essais d'admonestation du gouvernement restaient sans effet. (La première 
          avait été le Rissho Ankoku-ron en 1260 et la 
          deuxième après la mission des Mongols en 1268). En mai 
          1274,  Nichiren quitta Kamakura et établit son ermitage sur le 
          Mont Minobu.
           
 
           
 
            
 
           
 
           
 
           
 
          
          Au Mont Minobu,  Nichiren se consacra à la formation de ses disciples 
          et à la correspondance d'encouragement avec ses partisans dispersés 
          un peu partout. C'est là que lui parvinrent les nouvelles des 
          deux tentatives d'invasion du Japon par les Mongols,  
          en octobre 1274 puis en juin 1281. Bien que le Japon fut sauvé 
          les deux fois par des tempêtes qui détruisirent la flotte 
          mongole,  Nichiren continua ses mises en garde. En effet,  les conditions 
          spirituelles qui avaient rendu le Japon vulnérable n'avaient 
          pas changé et conduiraient inévitablement à la 
          souffrance du peuple japonais. Ses prédictions se réalisèrent 
          en 1333,  lorsque le shogunat de Kamakura tomba,  plongeant tout le pays 
          dans des siècles de guerres et luttes intestines. Par une ironie 
          du sort la chute du shogunat était en partie provoquée 
          par les subventions exorbitantes que le gouvernement accordait pour 
          des rituels bouddhiques ésotériques destinés à 
          procurer la sécurité au pays et se mettait ainsi dans 
          l'impossibilité de payer les samouraïs qui aurait dû 
          défendre le gouvernement.
          
          Nichiren eut également à souffrir des persécutions 
          dirigées contre ses disciples dont le sort l'a toujours beaucoup 
          préoccupé. Un grand nombre de ses adeptes furent en conflit 
          avec leur famille ou le seigneur du clan. La pire persécution 
          eut lieu à Atsuhara en 1279, lorsque 
          vingt fermiers furent arrêtés sur l'ordre du Ministre des 
          guerriers Nagasaki Yoritsuna et trois d'entre 
          eux décapités parce qu'ils refusaient d'abjurer leur foi 
          dans le Sutra du Lotus. Nichiren a constamment prié 
          pour le bien-être de ses adeptes et leur envoya un grand nombre 
          de lettres d'encouragement.
         
 
           
 
           
 
           
 
           
        
        Il écrivit en ce temps les deux derniers de 
          ses cinq Ecrits majeurs. En juin 1275,  il rédigea le Senji-sho 
          (Sélection du temps). Il y reprend les cinq 
          guides de propagation : quel sutra diffuser,  capacité des 
          auditeurs à comprendre le sutra,  l'époque de la diffusion,  
          le lieu de la diffusion et la personne qui diffuse. Son traité 
          met particulièrement l'accent sur le fait que le temps était 
          maintenent venu pour propager le Sutra du Lotus,  le privilégiant 
          par rapport à tous les autres sutras et que la délivrance          des souffrances pouvait être obtenue par la pratique de Namu Myoho Renge Kyo.
        Nichiren écrivit le Ho-on-jo 
          (Sur la dette de reconnaissance) en juillet 1276,  après la mort 
          de Dozen-bo,  le maître qui l'avait ordonné 
          et guidé dans son enfance. Dans ce traité,  Nichiren insiste 
          sur le fait que la pratique bouddhique doit être motivée 
          par le désir de libérer tous ceux à l'égard 
          de qui on a une dette de gratitude et que la meilleure façon 
          pour cela est de leur enseigner le Sutra du Lotus. Dans le 
          Ho-on-jo,  il décrit pour la première fois les 
          Trois Grands Dharmas Cachés : le   Gohonzon,  le Daimoku et le Kaidan.
           
 
           
 
           
 
           
 
           
 
           
 
           
 
          
          Les nombreuses difficultés et les persécutions qu'avaient 
          subies Nichiren pendant des années réclamaient leur dû. 
          Le 8 septembre 1282,  il quitta le Mont Minobu pour s'occuper de sa santé. 
          Ses disciples l'avaient persuadé de se rendre aux sources chaudes 
          de Hitachi mais il dut s'arrêter 
          en chemin chez son adepte dévoué,  Ikegami 
          Munenaka. Le 8 octobre Nichiren nomma six disciples aînés 
          et leur confia la propagation de son enseignement après sa mort. 
          Le 13 octobre,  à l'âge de 60 ans Nichiren mourut entouré 
          de ses disciples et adeptes laïcs.
        Après la mort de Nichiren,  son bouddhisme continua 
          à se développer. Avec le temps il devint l'une des plus 
          grandes écoles bouddhiques au Japon. Actuellement,  on trouve 
          ses adeptes qui récitent Namu Myoho Renge Kyo,  un peu partout dans le monde.