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Vajrabodhi
 

Parmi ces divers enseignements, celui de l'école Shingon est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ont affirmé  : "Le concept d'ichinen sanzen est le plus essentiel des principes énoncés par Zhiyi* et le coeur même de tous les enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Mais indépendamment du principe d'ichinen sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques aussi bien qu'ésotériques, les mudra et les mantra dharani*, forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques." Partant de là, les maîtres du Shingon ont affirmé par la suite que les sutras qui ne comportent ni mudra ni mantra dharani* doivent être considérés comme inférieurs, c'est-à-dire du même niveau que les enseignements non bouddhiques.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Dès l'origine, les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine, s'approprièrent le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi*, pour en faire le coeur des enseignements de leur école, tout en y ajoutant la pratique de mudra et de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi.
[...] Les concepts de nijo jobutsu* et celui de kuon jitsujo* ne sont pas limités au seul Sutra du Lotus mais sont également présents dans les sutras Kegon* et Vairocana*. Les patriarches du Kegon, Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan ainsi que les maîtres du Shingon, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* étaient supérieurs à Zhiyi* ou Saicho*.
[...] 2 Jizang de l'école Sanron déclara : "Le Sutra Hannya* et le Sutra du Lotus sont des noms différents qui recouvrent une réalité unique, deux sutra exprimant la même vérité." Shubhakarasimha*, Vajrabodhi (Jin-gang-zhi) et Amoghavajra* de l'école Shingon ont dit que le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient identiques en théorie et appartenaient tous deux à la catégorie des "Six actions difficiles".
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Comme je l'ai souvent déjà souligné par le passé, des maîtres comme Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, Bodhidharma, Huiko, Shandao et Honen, Kukai* du temple To-ji et Enchin du temple Onjo-ji, Ennin* du Mont Hiei ou Ryokan de la région de Kanto, ont probablement lu les paroles d'or, "Maintenant, ... en rejetant sincèrement les enseignements provisoires, [je n'enseignerai que la voie ultime]"(réf.) en les interprétant comme s'il avait été écrit "en rejetant sincèrement l'enseignement véridique, je n'exposerai que les enseignements provisoires."
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

L'école Shingon s'appuie sur les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. On les appelle les trois sutras de Vairocana. Ils furent introduits par les Savants-maîtres* Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* sous le règne de l'empereur Xuan-Zong. Ce dernier éprouvait le plus grand respect pour ces sutras, et les considérait comme supérieurs aux enseignements des écoles Tendai et Kegon. A ses yeux, ils dépassaient aussi les enseignements Hosso et Sanron. Si bien que chacun, en Chine, en vint à croire le Sutra Vairocana* supérieur au Sutra du Lotus.
La voix pure et portant loin (Sado, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Après la venue de Zhiyi* et de Saicho*, de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages. Parmi eux se trouvaient Jiaxiang de l'école Sanron ; plus de cent moines des trois écoles du Sud et des sept écoles du Nord, Fazang et Qingliang de l'école Kegon, Xuanzang et Cien de l'école Hosso ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* de l'école Shingon ; et Dao-xuan de l'école Ritsu. D'abord, tous s'opposèrent à Zhiyi*, mais plus tard, ils acceptèrent totalement ses enseignements.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'École Zen).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

Dans votre lettre, vous m'interrogez aussi sur la manière de répondre aux arguments des adeptes de l'école Shingon. Demandez-leur d'abord sur quels textes leur Grand-maître* Kukai* s'est appuyé pour qualifier le Sutra du Lotus de "théorie puérile", et pour dire que le Bouddha Shakyamuni était "encore au stade de l'obscurité". S'ils vous répondent en citant un sutra ou un autre, posez-leur la question : "Parmi tous les bouddhas des trois phases de la vie, lequel représente le bouddha Vairocana*  ? " Et poursuivez en leur demandant : "Connaissez-vous la supercherie utilisée par Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*? "
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Les prêtres du Shingon rapportent tous que les trois Maîtres du Tripitaka (sanzo), nommés Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*, sont les cinquièmes ou sixièmes propagateurs de l’enseignement de Vairocana et qu’ils sont les précurseurs de l’enseignement promettant la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin jobutsu). Ils sont cependant, à mes yeux, les instigateurs du vol d'enseignement ainsi que les auteurs de ce vol.
[...] L’apparence de Shubhakarasimha* à sa mort était exactement conforme aux paroles du sutra. Nous pouvons donc préjuger du sort de ses deux successeurs, les Maîtres-du-tripitaka Vajrabodhi* et Amoghavajra*, après leur mort. Ils ont eu l’air de se repentir dans les dernières années de leur existence, mais ne s’étant pas excusés du plus profond de leur cœur, ils n’ont pas été à même d’éviter de tomber en enfer. Aujourd’hui, les moines shingon ignorent ce qui s’est réellement passé.
[...] Ces Grands-patriarches du Mont Hiei transmirent tels quels les enseignements ésotériques de maîtres shingon tels que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Ennin* et Enchin. Tout comme une même eau dans différents récipients, ils étaient de nom prêtres tendai mais restaient de fait des prêtres shingon. En outre, durant de nombreuses années, ils salirent la réputation du Grands-patriarche du Enrakyu-ji par leur administration du domaine du temple.
Souverains de notre pays (Minobu, février, 1275)

Voyant l'école Tiantai attaquée par l'école Hosso, il se fit le champion du Sutra Kegon* que Zhiyi* avait précédemment réfuté et relégué à une place inférieure, et déclara que, parmi les enseignements exposés par Shakyamuni de son vivant, la première place revenait au Sutra Kegon*, la deuxième, au Sutra du Lotus, et la troisième au Sutra du Nirvana. Sous le règne de Xuanzhong, le quatrième successeur de Tang Taizhong, dans la quatrième année de l'ère Kai-yuan (716), le Savant-maître* Shubhakarasimha* arriva en Chine venant d'un pays de l'ouest, l'Inde, et dans la huitième année de la même ère (720), les Savants-maîtres* Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent eux aussi d'Inde en Chine. Ils apportèrent avec eux les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*, et fondèrent l'école Shingon. Cette école divise les enseignements bouddhiques en deux catégories : les enseignements exotériques de Shakyamuni, exposés dans les sutras Kegon*, dans le Sutra du Lotus et dans divers autres sutras, et les enseignements ésotériques de Vairocana, exposés dans le Sutra Vairocana* et divers autres sutras. Le Sutra du Lotus est le plus élevé des enseignements exotériques.
[...] 2 Sous le règne de l'empereur Xuanzang, de la dynastie Tang, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, et Amoghavajra* ont apporté les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji* d'Inde et les ont introduits en Chine. Les enseignements de ces trois sutras sont très clairement énoncés. Si nous en recherchons le principe essentiel, nous voyons qu'il consiste à réunir les deux Véhicules et à les remplacer par le Véhicule unique de l'état de bodhisattva, à réfuter les Deux Véhicules pour révéler le Véhicule unique de l'état de bodhisattva. Et la caractéristique de cette école est la pratique des mudra et des mantra dharani*.
[...] 2 Ceux qui croient dans le Sutra Vairocana*, de l'école Kegon, sont les bodhisattvas Kongosatta, Nagarjuna, Nagabodhi, le roi Satavahana, les Savant-maître* Shubhakarasimha* (Shan-wu-wei), Vajrabodhi* et Amoghavajra*, les empereurs Xuanzong et Taizong, le moine Huiguo et les Grands-maîtres Kukai* et Ennin*. Et ceux qui révèrent le Sutra du Nirvana sont le bodhisattva Kasho Doji, les cinquante-deux sortes d'êtres, le Savant-maître* Dharmakshema, Fa-yun du temple Guangzhe-si et les dix moines éminents (note) des trois écoles de la Chine du Sud et des sept écoles de la Chine du Nord, ont eux aussi suivi d'autres sutras que le Sutra du Lotus.
[...] 2 Cela correspond tout à fait à la situation à laquelle je suis aujourd'hui confronté. N'être qu'une personne ordinaire et dire, comme le fait Nichiren, que les Grands-maîtres Kukai*, Ennin*, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra* et leurs semblables sont les grands ennemis du Sutra du Lotus, et affirmer que, si le Sutra est véridique, ils sont sans aucun doute tombés dans l'enfer avici, est un acte extrêmement difficile. Il serait plus facile de pénétrer sans vêtements dans des flammes furieuses, de saisir d'une main le Mont Sumeru et de le lancer dans les airs ou de traverser l'océan avec un grand rocher sur le dos que de faire ce que j'ai fait. Etablir le Dharma correct dans ce pays, le Japon, est véritablement une tâche d'une immense difficulté.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Durant le même règne, le Maître du tripitaka Vajrabodhi* fit le voyage d'Inde en Chine. Il pria également pour la pluie et dans les sept jours, une forte pluie se mit à tomber, si bien que les gens se réjouirent comme précédemment. Mais lorsqu'un grand vent d'une force sans précédent s'éleva, le souverain conclut que le Shingon était une doctrine mauvaise et dangereuse, et fut bien près de renvoyer Vajrabodhi en Inde. Ce dernier, cependant, formula toutes sortes d'excuses et parvint à rester.
[...] Quand Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* prièrent pour la pluie, elle tomba, mais accompagnée de vents violents. Vous devriez vous interroger sur la raison de ce phénomène. On est parvenu parfois à faire tomber la pluie même en faisant appel à des enseignements non bouddhiques, y compris le taoïsme, qui ne méritent même pas d'être réfutés ici. Par conséquent, en pratiquant des enseignements bouddhiques, même s'il ne s'agit encore que de ceux du Hinayana, comment pourrait-on ne pas faire tomber la pluie  ?
[...] Mais parce que Kukai*, Ennin* et Enchin se trompèrent quant aux mérites relatifs des écoles Shingon et Tendai, les habitants du Japon ont été, en cette vie même, attaqués par un pays étranger, et dans leur prochaine vie, ils tomberont dans les mauvaises voies. L'effondrement de la Chine, tout comme l'inévitable chute de ses habitants dans les mauvaises voies, résultent également des erreurs de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

J'ai étudié de manière approfondie les sutras Vairocana*, Kongocho*, Soshitsuji* et autres sur lesquels s'appuie l'école Shingon, mais je n'ai rien trouvé dans ces écrits qui justifie l'affirmation qu'ils sont supérieurs au Sutra du Lotus. Cette affirmation ne fait que reprendre la conception erronée défendue par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin*, Enchin et d'autres. Maintenant, plus que jamais, je comprends que la Véritable intention des bouddhas Shakyamuni et Vairocana* était de placer le Sutra du Lotus au-dessus de tous les autres sutras. Quand Kukai*, fondateur de l'école Shingon au Japon, ainsi que Ennin* et Enchin, se rendirent en Chine [sous la dynastie Tang], Huiguo et Faxian leur léguèrent les principes erronés d'abord défendus par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*.
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans les sutras Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra Jimmitsu*, tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin les abusèrent en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer dans l'enseignement du Zen, tandis que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra Kammuryoju. Dans chaque cas, le Démon du sixième Ciel avait pris possession de ces éminents bouddhistes, afin de tromper les croyants.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Parce que les fondateurs des diverses écoles lurent et enseignèrent le Sutra du Lotus, leurs disciples respectifs pensèrent tous que leur propre maître avait saisi le coeur du Sutra du Lotus. Toutefois, si nous y regardons de plus près, nous voyons que le Grand-maître* Cien lut le Sutra du Lotus tout en faisant ses maîtres du Sutra Jimmitsu* et du Yuishiki Ron, de même que le Grand-maître* Jizang lut aussi le Sutra du Lotus avec pour maîtres les sutras Hannya* et le Chu Ron*. Des hommes comme Dushun et Fa-zang ont lu le Sutra du Lotus en se fondant sur le Sutra Kegon* et le Jujubibasha Ron. Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont lu le Sutra du Lotus en prenant le Sutra Vairocana* pour base.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Cependant, quelque deux cents ans ou plus après l'époque de Zhiyi* Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont fondé l'école que l'on appelle Shingon en s'appuyant sur le Sutra Vairocana*. Et bien que ce principe n'apparaisse nulle part dans le Sutra Vairocana*, ils volèrent le principe d'ichinen sanzen dans le Sutra du Lotus, et les commentaires qu'en avait fait Zhiyi*, pour en faire le coeur de l'école Shingon. De plus ils prétendirent que ce principe était originaire d'Inde, et ainsi ils abusèrent les lettrés de Chine et du Japon des époques ultérieures. Ignorant la vérité en la matière, tous acceptent et croient les affirmations de l'école Shingon. Cela dure maintenant depuis plus de cinq cents ans.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Il y a des hommes tels que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon  ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin de l'école Hosso; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron  ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin de l'école Shingon  ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen  ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras et les traités de son école respective, chacun de ces maîtres proclame  : "Notre école a compris les multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond des enseignements du Bouddha."
[...] Pourtant, des hommes réputés pour leur sagesse, considérés comme de Grands-maîtres, et des lettrés éminents tels que Cheng-guan, de l'école Kegon, ou Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin, de l'école Shingon, proclament que les sutras Kegon* et Vairocana* sont supérieurs au Sutra du Lotus. Il ne m'appartient pas d'être juge en ce domaine mais, à la lumière des principes les plus élevés du bouddhisme, de tels hommes ne semblent-ils pas les ennemis jurés du Bouddha  ? Ils sont plus malfaisants encore que Devadatta et Kokalika. Leurs crimes sont encore plus graves que ceux de Mahadeva et du Brahmane-Grand-Arrogance. Et ceux qui ont foi dans les enseignements de ces maîtres fourbes sont eux aussi véritablement effrayants.
[...] Puis, sous le règne de l'empereur Xuan-Zong, le Savant-maître* Shubhakarasimha* voyagea jusqu'en Inde et rapporta les sutras Vairocana* et Soshitsuji*. Plus tard, le Savant-maître* Vajrabodhi* introduisit le Sutra Kongocho*. Vajrabodhi avait, par ailleurs, un disciple que l'on appelait le Savant-maître* Amoghavajra*. Ces trois hommes étaient indiens, issus de familles nobles et d'un caractère bien différent des moines chinois. Les doctrines qu'ils enseignèrent firent une forte impression parce qu'elles comportaient des mudra et des mantra dharani*, éléments inconnus en Chine depuis l'introduction du bouddhisme à l'époque des Han postérieurs. Devant ce nouveau bouddhisme qui semblait si élevé, l'empereur inclina la tête et le peuple joignit les mains, en signe de révérence.
[...] Après la mort de Shubhakarasimha* et de Vajrabodhi*, Amoghavajra* fit un voyage en Inde et rapporta en Chine un traité appelé Bodaishin Ron, et l'école Shingon exerça une influence encore plus grande.
[...] C'est encore plus évident si nous considérons que] après la mort de Shubhakarasimha* et de Vajrabodhi, le Savant-maître* [de l'école Shingon] Amoghavajra* se rendit en Inde où il rencontra le bodhisattva Nagabodhi. Nagabodhi lui apprit qu'il n'existait pas en Inde de commentaires ou de traités énonçant clairement la volonté du Bouddha, mais qu'il se trouvait en Chine un traité, oeuvre d'un nommé Zhiyi*, qui permettait à tous de distinguer clairement les enseignements corrects de ceux qui ne l'étaient pas, et de saisir la différence entre doctrines complètes et incomplètes. Sa voix, lorsqu'il lui dit cela, était pleine d'admiration et il lui demanda instamment qu'un exemplaire de cet ouvrage fut envoyé en Inde.
[...] Nous arrivons à présent à un disciple de l'administrateur des moines Gonso, du temple d'Iwabuchi, du nom de Kukai*, et qui fut connu plus tard sous le nom de Grand-maître* Kobo. Le douzième jour du cinquième mois de la vingt-troisième année de l'ère Enryaku (804), il partit pour la Chine. A son arrivée, il fit la connaissance du moine Huiguo, dont le maître appartenait à la troisième génération de la lignée Shingon, commencée par Shubhakarasimha* et Vajrabodhi. De Huiguo, il reçut la transmission des deux mandala du Shingon. Il rentra au Japon le vingt-deuxième jour du dixième mois de la deuxième année de l'ère de Daido (807).
[...] Cette position était totalement en accord avec l'opinion exprimée par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* dans leurs commentaires du Sutra Vairocana* Vajrabodhi* et Amoghavajra* souscrivirent également aux opinions de Shubhakarasimha* telles qu'elles sont exprimées dans ce traité." (note) Est-ce parce qu'un doute persistait encore dans l'esprit d'Ennin*, ou parce que, n'ayant plus de doutes lui-même, il souhaitait éliminer ceux des autres  ? Quoi qu'il en soit, il plaça ses quatorze volumes de commentaires devant l'objet de culte du temple où il résidait et formula la prière suivante : "J'ai écrit ces traités mais la véritable intention du Bouddha est très difficile à saisir.
[...] Si le Grand-maître* Saicho* avait considéré les écoles Tendai et Shingon comme de valeur équivalente, pourquoi aurait-il critiqué cette dernière  ? De plus, il compara le patriarche Amoghavajra* et les autres au peuple ignorant de l'Etat de Lu. S'il avait réellement approuvé les enseignements Shingon formulés par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*, pourquoi les aurait-il ainsi comparés au peuple de Lu  ? Et si les enseignements Shingon, originaires de l'Inde, étaient équivalents ou supérieurs à ceux de l'école Tendai, pourquoi l'éminent moine en Inde aurait-il posé à Amoghavajra* des questions sur Zhiyi* et affirmé que le Dharma correct avait disparu d'Inde ?
[...] Quand des allégations sont aussi différentes ou aussi éloignées de la vérité que l'eau du feu ou le ciel de la terre, les gens refusent de les croire, et les mensonges qu'elles contiennent n'ont aucune chance d'être admis. Ainsi, par exemple, la doctrine de Kukai* regorge de tant d'absurdités que même ses propres disciples eurent du mal à les croire. Ils suivirent ses instructions concernant la pratique et les rituels de leur école, mais ils ne purent jamais accepter ses théories [concernant les mérites relatifs des différents sutras]. Ils leur substituèrent les principes de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Ennin* et Enchin. Ce sont les enseignements de Ennin* et Enchin qui affirment que les écoles Shingon et Tendai sont équivalentes du point de vue théorique, et tout le monde l'a admis.
[...] Il y eut aussi Vajrabodhi*, fils d'un souverain du sud de l'Inde. Il introduisit le Sutra Kongocho* en Chine, et ses mérites étaient comparables à ceux de Shubhakarasimha*. Lui et Shubhakarasimha* furent en quelque sorte à la fois maître et disciple l'un pour l'autre.
Lorsque Vajrabodhi* reçut l'ordre impérial de prier pour la pluie, moins de sept jours plus tard, il se mit en effet à pleuvoir. L'empereur en fut ravi mais, peu après, des vents violents s'élevèrent. Le souverain et ses ministres, très déçus, envoyèrent des hommes pour expulser Vajrabodhi* du pays, mais celui-ci trouva finalement des prétextes pour demeurer en Chine.
[...] Amoghavajra* accompagna Vajrabodhi* en Chine. Mais ces événements ayant peut-être suscité chez lui quelques doutes, il retourna en Inde après la mort de Shubhakarasimha* et de Vajrabodhi* afin d'étudier à nouveau le Shingon, cette fois, sous la direction de Nagabodhi. Plus tard, il se convertit aux enseignements de l'école Tiantai. Mais, s'il adhéra à ces enseignements dans son coeur, il n'en manifesta rien en apparence.
[...] Ainsi, les enseignements erronés de Shubhakarasimha*, de Vajrabodhi* et d'Amoghavajra* ont été transmis sans la moindre altération. Vraiment, quelle étrange coïncidence !
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Mais d'où vient que des maîtres de l'école Tendai rejettent ce principe qui établit que "plus un enseignement est élevé, plus faible est le niveau [des personnes qu'il peut sauver] et lui préfèrent les interprétations du supérieur des moines Genshin* ? Vous pourrez étudier plus tard les doctrines de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*, de Ennin* et de Enchin. Mais cette question-là est de la plus grande importance, il n'y en a pas de plus essentielle au monde. Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient écouter ce que je dis. Après quoi, ils pourront rejeter les principes qui leur sembleront erronés.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Pour ce qui est du Sutra Vairocana*, Shubhakarasimha*, Amoghavajra* et Vajrabodhi* ont déclaré que, sur le plan des principes, le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient identiques, mais que, par rapport aux mudra et aux mantra dharani*, le Sutra du Lotus est inférieur. Par contre, les moines chinois Liangxu, Guanxiu et Weijuan ont déclaré que le Sutra Vairocana* ne pouvait pas soutenir la comparaison avec le Sutra Kegon*, le Sutra du Lotus ou le Sutra du Nirvana, mais n'était qu'un sutra entrant dans la catégorie Hodo.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

J'aimerais préciser encore certains points concernant mon enseignement mais cette lettre est déjà trop longue. Je vous ai déjà écrit sur le Zen, le Nembutsu et le Ritsu. Mais [parmi les nombreuses branches du bouddhisme] Shingon est précisément l'école qui a conduit la Chine à sa perte et qui causera la ruine de ce pays [le Japon]. Non seulement les six moines - Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* [en Chine], Kukai*, Ennin* et Enchin [au Japon] - se sont trompés sur la supériorité relative entre les trois sutras Dainichi et le Sutra du Lotus, mais les trois premiers ont fabriqué de faux objets de vénération (note) représentant les deux Mondes, en faisant croire aux gens que ces mandala avaient leur origine en Inde. Ayant ainsi été trompés, les trois derniers de ces moines étudièrent ces principes [du Shingon], les introduisirent au Japon et les répandirent partout dans le pays, parmi les gouvernants aussi bien que parmi les gens du peuple.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

On dit que Maître Huiguo était le moine de la septième génération après le bouddha Vairocana*(note). Bien que les moines aient changé, les enseignements du Shingon ont été transmis de génération en génération comme on verse de l’eau d’un récipient dans une autre. Bien que le récipient soit différent, l’eau qui a été transmise de Vairocana* à Vajrasattva, Nagabodhi, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Maître Huiguo et à Kukai* est la même.
[...] Pendant ce temps, le bouddhisme se propagea peu à peu, ce qui provoqua des controverses entre hinayanistes et mahayanistes, et entre enseignements provisoires (gonkyo) et définitif (jikkyo). Mais, en réalité, il n’y avait pas de grandes différences entre eux. Six cents ans après que le bouddhisme fut introduit en Chine, sous le règne de l’empereur Genso, trois Maîtres, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*, vinrent d’Inde et fondèrent l’école Shingon. En conséquence, les écoles Kegon et Hokke devinrent extrêmement impopulaires.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Peut-être Ennin* et Enchin se sont-ils laissé tromper par les commentaires de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*  ? Tous deux semblent avoir été des personnes respectables et sages, mais ils avaient tendance à mépriser le proche pour honorer le lointain. Ils ont été ensorcelés par le fait que trois sutras du Shingon contiennent des mudra et des mantra dharani*, et ont totalement perdu de vue la voie primordiale de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence.
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)

Par la suite, sous le règne de l'empereur Xuanzong, les trois maîtres du Tripitaka Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent d'Inde en Chine, apportant avec eux les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. Par leur personnalité aussi bien que par leurs théories, ces trois hommes étaient très loin de soutenir la comparaison avec les maîtres bouddhistes qui les avaient précédé en Chine. De plus, parce qu'ils introduisaient la pratique de mudra et de mantra dharani* jusqu'alors inconnus, on pensa que le véritable bouddhisme était resté ignoré en Chine avant leur arrivée. Ces trois maîtres déclarèrent que l'école Tiantai était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron, mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés que ceux des sutras du Shingon.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

 

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