Qui est qui sur le Shutei Gohonzon


Ryuei Michael McCormick

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6 - Les Grands disciples shravakas

 

Le mot sanskrit ‘‘shravaka’’ signifie ‘‘celui qui écoute la voix’’ et désigne les disciples-moines qui ont entendu le Bouddha de vive-voix. Du point de vue du Mahayana, les shravakas sont les disciples hinayanas qui ont entendu et mis en pratique les Quatre nobles vnérités et l’Octuple noble chemin. Le but des shravakas est de devenir arhat le ‘‘Digne d’offrandes’’. Un arhat est celui qui a réalisé le nirvana, se libérant de toute cupidité, colère* et ignorance et qui échappe ainsi aux naissances/morts. Selon le Sutra du Lotus cependant, même les shravakas utilisent le Véhicule Unique qui conduit à la bodhéité. Le nirvana des arhats est, en fait, un répit temporaire, une ‘‘Cité magique’’ dans leur cheminement vers l’Éveil parfait, complet sans supérieur (anuttara samyaksambodhi). Le véritable auditeur-shravaka est, en fait, un bodhisattva  qui a entendu l’enseignement du Véhicule Unique du Sutra du Lotus et qui permet aux autres de l’entendre également.

La tradition reconnaît dix grands disciples qui représentent les différentes qualités ayant de la valeur dans le bouddhisme hinayana. Ce sont :
Shariputra, le premier en sagesse ;
Mahakasyapa, le premier en ascétisme ;
Ananda, celui qui a le plus entendu les paroles du Bouddha ;
Subhuti, celui qui a le mieux compris la vacuité ;
Purna, le meilleur pour expliquer le vrai Dharma ;
Maudgalyayana, le premier en pouvoirs surnaturels ;
Katyayana, le meilleur prédicateur ;
Aniruddha, celui qui a la vue divine la plus perçante ;
Upali, celui qui connaît le mieux les préceptes ;
Rahula, le premier en pratiques discrètes.

Dans le Sutra du Lotus, les auditeurs-shravakas sont divisés en trois groupes de capacité supérieure, intermédiaire et inférieure, en fonction de leur habileté à comprendre le Véhicule Unique. Le Dictionnaire des termes et concepts bouddhistes écrit:

«  Seul Shariputracomprit immédiatement l’exposé du Bouddha sur l’aspect réel des phénomènes (shoho jisso) dans le chapitre II (Hoben); il constitue le premier groupe. Le chapitre III (Hiyu) prédit son Éveil. Maudgalyayana, Mahakashyapa, Katyayana et Subhuti ont compris l’enseignement du Bouddha grâce à la parabole des trois chariots et de la maison en feu du chapitre III. Ils constituent le deuxième groupe. La prédiction de leur bodhéité se trouve dans le chapitre VI (Juki). Purna, Ananda, Rahula et les autres ont compris l’enseignement du Bouddha en l’entendant exposer la relation qu’ils avaient eue avec Shakyamuni depuis un passé sans commencement, sanzen-jintengo, comme cela est décrit  dans le chapitre VII (Kejoyu). Ils constituent le  troisième groupe. La bodhéité de Purna est prédite dans le chapitre VIII (Gohyaku Deshi Juki) et celles d’Ananda et Rahula dans le chapitre IX (Ninki).»(réf.)

Namu Sharihotsu Sonja
Le Vénérable* Shariputra

Shariputra et son ami de toujours, Maudgalyayana, sont nés dans des familles de brahmanes dans des villages proches de Rajagriha, la capitale du royaume de Magadha. Adolescents, ils avaient été déçus par la vie factice dans le monde. Ensemble ils quittèrent leur foyer pour chercher l’Éveil et devinrent les disciples principaux  du philosophe sceptique Sanjaya. Ils ne se satisfirent pas longtemps de son enseignement et repartirent tous deux dans la quête de vérité. Les deux amis sont même convenus que celui qui la découvrirait le premier irait chercher l’autre.Shariputra alla jusqu’à Rajagriha et y rencontra Ashvajit (Assaji), l’un des cinq ascètes qui devinrent les premiers disciples de Shakyamuni après son sermon de la Voie du Milieu et des Quatre Nobles Vérités dans le Parc aux Cerfs à Varanasi. Le comportement serein d’Ashvajit impressionna tellement Shariputra qu’il lui demanda qui était son maître et quel enseignement il avait reçu. Ashvajit lui parla du Bouddha Shakyamuni et lui exposa brièvement en stances le Dharma :

« De tout ce qui est produit par une cause
Le Tathagata en a dit la cause
Ainsi que la cessation;
Telle est la doctrine du Grand Renonçant.» (réf.)

Grâce à son esprit vif, Shariputra comprit en entendant ces mots les implications profondes de ces stances apparemment si simples et atteignit la première des 4 étapes menant à la complète délivrance du cycle naissances/morts. A ce moment, il sut que Shakyamuni était le Maître que son ami et lui-même cherchaient. Shariputra alla immédiatement partager avec Maudgalyayana ces stances

Maudgalyayana atteignit également le stade d’entrée dans le courant (srotaapanna), et tous deux décidèrent d’aller trouver le Bouddha Shakyamuni. Mais Shariputra insista pour que d’abord ils aillent voir leur maître précédent Sanjaya et le convaincre de se joindre à eux. Celui-ci cependant n’a pas voulu renoncer à sa position de maître pour devenir le disciple d’un autre. Il a même essayé de convaincre Shariputra et Maudgalyayana de rester en leur proposant de devenir co-enseignants de son école.   

Shariputra et Maudgalyayana n’étaient nullement intéressés par quelque position de dirigeants mais par l’atteinte de la libération sous la direction d’un Maître authentique, si bien qu’ils s’en allèrent en entrainant avec eux la moitié des 500 disciples de Sanjaya. En voyant arriver les deux amis, Shakyamuni annonça à l’Assemblée que ces deux deviendraient ses disciples principaux. Il leur conféra tout de suite l’ordination monacale. Après une semaine d’intense pratique Maudgalyayana atteignit la quatrième étape de l’Éveil theravada et devin arhat (digne d’offrandes), celui qui ne doit plus renaître. Une semaine plus tard Shariputra devint également arhat en entendant le Bouddha enseigner Dighanakha, le neveu de Shariputra. On dit que Shariputra eut besoin de deux semaines pour atteindre l’Éveil car il examinait et expérimentait toutes les implications et permutations des enseignements du Bouddha. Parce qu’il fit cela il ne cédait la première place qu’au Bouddha dans l’exposé du Dharma et de nombreux sutras du tripitaka sont en réalité enseignés par Shariputra avec l’entière approbation du Bouddha.

Shariputra était connu pour avoir la meilleure connaissance du Dharma en termes d’analyse et systématisation.  Selon la tradition, durant trois mois, le Bouddha aurait enseigné en détail le Dharma à sa mère, la reine Maya, dans le Ciel des 33 devas. Quotidiennement il expliquait à Shariputra ce qu’il avait enseigné là-bas, et c’est cette transmission qui serait devenue la base de l’Abhidharma, le commentaire  systématique du Dharma. Comme les sutras mahayana sont basés plutôt sur la doctrine de la non-substantialité  que sur la philosophie de l’Abhidharma, Shariputra est souvent la cible de critiques et de moqueries dans de nombreux sutras mahayana. Cela est dû au fait que l’approche analytique du Dharma, comme celle de Shariputra, est inférieure à la saisie intuitive qu’un bodhisattva peut avoir de la vacuité  de tous les phénomènes. Mais comme on peut en juger d’après la façon dont Shariputra fut initié au Dharma, ce n’est pas tout à fait juste : le véritable Shariputra des premiers enseignements semble, en effet, avoir été très intuitif, pas seulement un intellectuel rigide.

Malgré cela, dans le canon mahayana, il finit par représenter un certain prototype, celui d’un moine sans humour dont la compréhension du Dharma était assez primaire et littérale.  Il est présenté comme quelqu’un qui prend son statut de moine ainsi que sa personne trop au sérieux. Il apparaît également sous les traits d’un machiste. En fin de compte, il représente ceux dont la spiritualité est limitée par souci de leur propre libération

Le personnage qui ressort du canon pali est totalement différent. Shariputra y est le bras droit du Bouddha et l’assiste dans l’enseignement du Dharma jusqu’à son dernier souffle. On l’appelle même ‘‘régent du Dharma’’ pour son rôle d’assistant principal auprès de Shakyamuni. Il est plein de compassion, secourable et soucieux du bien-être des autres disciples. C’est également à lui qu’est confiée la gérance administrative et matérielle du Sangha. Il est très doué pour demeurer dans les niveaux les plus élevés des dhyana* jusqu’à y compris le niveau de la vacuité. Contrairement aux sutras mahayana Shariputra ressemblerait davantage à un maître zen, maître de méditation, enseignant généreux qui peut demeurer à volonté dans la vacuité. Dans le canon pali, le Bouddha lui-même considère Shariputra et Maudgalyayana comme des modèles pour tous ses disciples.

Un événement majeur dans la vie du premier Sangha fut le schisme provoqué par Devadatta qui a entraîné près de 500 nouveaux bhiksus, de le suivre à la place de Shakyamuni.  Plein de compassion pour ces 500 bhiksus, Shakyamuni leur envoya Shariputra et MaudgalyayanaDevadatta était extrêmement désireux de voir ces deux disciples respectés rejoindre son groupe, si bien qu’il les accueillit en leur confiant un cours auprès des 500 moines pendant que lui-même se reposait. L’excès de confiance de Devadatta causa sa perte car Shariputra et Maudgalyayana exposèrent le vrai Dharma que les bhiksus, nouvellement ordonnés n’avaient encore jamais entendu. Si bien qu’ils retournèrent auprès de Shakyamuni laissant Devadattadécouvrir à son réveil leur absence.

L’année précédant le parinirvana du Bouddha, Shariputra revint à Nalaka, son village natal, car sa mère n’avait pas encore pris refuge dans le Bouddha, le Dharma, le Sangha et qu’il savait qu’elle avait toutes les qualités nécessaires pour devenir une srotaapanna (entrée dans le courant). Il alla donc la voir pour essayer d’activer ce potentiel.  

Dans son pays natal, il contracta la dysenterie et tous les devas vinrent lui rendre visite sur son lit de mort. Témoin de cela, sa mère comprit que toutes les divinités qu’elle avait vénérées respectaient son fils Shariputra parce qu’il avait atteint la complète délivrance. Elle lui demanda donc de parler du Bouddha et de lui expliquer le Dharma. Pour finir, elle put ouvrir son esprit, entra dans le courant et prit refuge dans les Trois Trésors. Peu de temps après, Shariputra réunit les bhiksus, qui l’avaient accompagné et leur demanda pardon pour tout ce qu’il avait pu faire qui les aurait blessés. Puis il entra dans les plus hauts niveaux de méditation et mourut.

Dans le Sutra du Lotus c’est à Shariputra que s’adresse le Bouddha en sortant de son samadhi* des Sens infinis, tout au début du chapitre II. Il lui dit à quel point la prajna des bouddhas est vaste et profonde et au-delà de l’entendement des shravakas dont Shariputra était le principal représentant. Par trois fois Shariputra, plein d’enthousiasme, demande au Bouddha d’expliquer cette immense prajna.  Finalement, le Bouddha expose le grand but pour lequel il est apparu dans ce monde. Il enseigne le Véhicule Unique, révélant que lui seul forme les bodhisattvas - y compris Shariputra - et que tous les autres disciples sont des bodhisattvas capables d’atteindre la bodhéité. Dans le chapitre III, Shariputra est le premier à comprendre ce que cela implique et le sutra dit qu’il «exulte dans sa liesse ». Shariputra révèle ensuite que tout au long de sa vie il avait voulu devenir un bodhisattva et dit son bonheur d’apprendre qu’il deviendra bouddha. Shakyamuni explique :

«Je t'ai dans le passé fait aspirer à la voie d'Éveillé ; tu l'as maintenant complètement oublié ».

Maintenant en entendant le Sutra du Lotus il était capable de revenir à ce vœu originel. Dans un certain sens, Shariputra , en réalité, était un bodhisattva mais n’en était pas conscient. Shakyamuni poursuit en prophétisant la future bodhéité de Shariputra. Il deviendra l’Ainsi-Venu Padmaprabha, Eclat-Fleuri dans le monde Viraja (Libre de défilements). Le Bouddha explique également que même quelqu’un d’aussi érudit que Shariputra ne peut comprendre le Sutra du Lotus qu’à travers la foi.

Après cela Shariputra passe au second plan pour réapparaître dans la deuxième moitié du chapitre XII. Il y apparaît une fois de plus en tant que moine misogyne qui ne peut pas croire qu’une fillette de huit ans, enfant d’un dragon, puisse atteindre la bodhéité. Son erreur apparaît au grand jour et à l’opposé de sa liesse précédente : le sutra dit qu’il  «garda le silence, crut et accepta ». Les chapitres XXII et XXVIII mentionnent que Shariputra et les autres moines, «entendant ce qu'avait dit l'Éveillé, furent tous en grande liesse ».

Illustration : un moine avec un émouchoir.

 
Namu Dai Kasho Sonja
Le Vénérable* Mahakashyapa


Mahakashyapa a été élevé dans une famille brahmane près de Rajagriha, la capitale du royaume de Magadha. Son père était très fortuné et possédait un grand domaine comprenant seize villages. Bien qu’élevé dans le luxe - ou peut-être justement à cause de cela - Mahakashyapa  souhaitait renoncer au monde et vivre dans la simplicité à la recherche de la bodhéité. Ses parents insistaient pour qu’il se marie et il finit par l’accepter. Cependant, il commanda à un sculpteur une statue en or incarnant sa conception de la parfaite beauté féminine. Et il demanda à ses parents de lui choisir une femme qui serait l’exacte réplique de cette statue. Bien évidemment, il pensait qu’ils ne pourraient jamais trouver une femme qui égale cette statue mais à sa grande consternation ils y réussirent. Cette femme, Bhadra Kapilani, souhaitait comme lui s’engager dans la voie spirituelle. En fait, ils avaient de profonds liens karmiques d’affinité, ayant passé de nombreuses vies antérieures ensemble perfectionnant leurs qualités et recherchant l’Éveil. Grâce à leurs aspirations partagées ils finirent par correspondre parfaitement l’un à l’autre. Peu de temps après la mort des parents de Mahakashyapa et après avoir reçu en héritage leur domaine, le couple décida que le temps était enfin venu où ils pouvaient tous deux quitter la vie de famille et partir en tant que  moines errants à la recherche de la bodhéité. Pour éviter tout scandale, ils décidèrent de partir le même jour et de prendre des chemins différents.

Bhadra Kapilani  se rendit à Shravasti, la capitale du royaume de Kosala. Elle s’installa au sein d’un ordre non bouddhiste près du monastère de Jetavana jusqu’à ce que le Bouddha accepte de créer un ordre pour les femmes sur les instances d’Ananda, lui-même sollicité par Yashodhara, ancienne épouse de Shakyamuni et de Mahaprajapati, sa tante et mère adoptive. Bhadra Kapilani devint rapidement arhat, libre de toute attache au cycle des naissances/morts. Parmi les nonnes elle fut connue pour sa capacité à se rappeler ses vies précédentes, dont un certain nombre en tant qu’épouse de Mahakashyapa. Elle était également connue pour sa patience et sa compassion et fut hautement estimée  comme enseignante du Dharma.

Quant à Mahakashyapa, il finit par rencontrer  le Bouddha sur le chemin. Shakyamuni était assis sous un arbre banian et il émanait de lui des rayons de lumière. Mahakashyapa reconnut immédiatement  toutes les marques d’un grand homme. Il s’approcha du Bouddha et lui demanda de devenir son disciple. Le Bouddha répondit que toute personne non éveillée qui essaierait d’expliquer la bodhéité en présence de quelqu’un d’aussi perspicace et sincère que Mahakashyapa  aurait « la tête brisée en sept morceaux ». Ensuite, le Bouddha lui dispensa un bref enseignement et l’accepta comme disciple. Mahakashyapaplia alors sa robe de dessus et en fit un siège pour le Bouddha. Shakyamuni remarqua la douceur de cette robe et Mahakashyapa le pria de la garder. En échange, Shakyamuni lui offrit sa propre robe rapiécée qui venait d’un lieu de crémation. Mahakashyapa l’accepta avec joie. C’est la seule fois où Shakyamuni échangea des vêtements avec un disciple.

A partir de ce moment Mahakashyapa pratiqua les dhutas, les différentes ascèses que le Bouddha avait choisies pour ceux qui souhaitaient fortifier leur auto-discipline et mener la vie la plus simple possible. Ces disciplines imposaient de ne porter que des vêtements hors d’usage au lieu de robes offertes, de ne manger que ce qui était offert par la mendicité porte à porte au lieu d’accepter des invitations à dîner, de ne se nourrir qu’une fois par jour, de dormir dehors, et d’autres pratiques austères mais non dangereuses dans l’Inde subtropicale. Mahakashyapa  acquit l’excellence dans la pratique des dhutas.

Avec d’autres bhiksus Mahakashyapa était sur le chemin de Kushinagara lorsque Shakyamuni décéda. Ni lui ni d’autres arhats n’en furent attristés mais d’autres moines non éveillés furent submergés de chagrin. Il y eut aussi un moine qui  était heureux, pensant que puisque le Bouddha était mort, il pourrait désormais faire ce qu’il lui plaisait. Mahakashyapa  et les autres bhiksus poursuivirent leur route jusqu’à Kushinagara où ils rendirent un dernier hommage au Bouddha. Lorsque se termina leur cérémonie, le bûcher funéraire s’enflamma spontanément.

Après les funérailles de Shakyamuni, Mahakashyapa réunit tout le monde et présida le premier concile bouddhiste de 500 arhats afin de préserver le Dharma et le Vinaya. Ananda y récita les sutras et Upali, les vinayas.

En Chine, vers la fin du Vème siècle, fut écrit l’Histoire de la Transmission des Trésors du Dharma. Elle était censée être une traduction d’un original sanskrit mais cela ne fut jamais prouvé. Cet ouvrage donne Mahakashyapa comme le premier patriarche de la lignée qui continue avec Ananda et se termine avec Aryashimha, le 24ème successeur. Cette liste apparaît dans la préface du Grand Arrêt et Examen-introspection  (Maka Shikan) de Zhiyi et fait partie de la tradition du Tiantai. D’après cette classification la lignée se termine avec Aryashimha. Celui-ci devint plus tard le fondateur de la lignée légendaire Zen des 28 patriarches indiens qui comprend quatre patriarches indiens de plus et se termine par Bodhidharma. Celui-ci est censé avoir transmis l’enseignement du Chan en Chine. En réalité, la transmission du Dharma de Shakyamuni à Mahakashyapa est devenue un célèbre koan zen :

« Le Bouddha Shakyamuni était assis face à une Assemblée sur le Pic du Vautour et s'apprêtait à prononcer un sermon quand il vit près de lui une petite fleur. Il la cueillit puis, la levant sous son nez, il la fit tourner entre ses doigts. Ce fut là tout le contenu de son sermon.  Perplexe, la foule resta silencieuse. Seul Mahakashyapa comprit et sourit. Le remarquant, le Bouddha Shakyamuni dit alors :
« J'ai le trésor de l'œil du vrai Dharma, le pur esprit du Nirvana, l'essence véritable de ce qui n'a pas de forme, le grand chemin du Dharma. Tout ce qui ne peut se dire par des mots mais se transmet par l'enseignement. Et cet enseignement, en cet instant ici et maintenant, je le transmets à Mahakashyapa(réf.)

Dans le Sutra du Lotus, Mahakashyapa avec Subhuti, Katyayana et Maudgalyayana expriment leur joie, dans le chapitre IV, en entendant l’enseignement du Véhicule Unique. Ces quatre disciples racontent alors la parabole du fils pauvre et du père riche. C’est à eux quatre que dans le chapitre V le Bouddha raconte la parabole des herbes médicinales. Dans le chapitre VI, il leur annonce leur future bodhéité en commençant par Mahakashyapa. Il sera l’Ainsi-Venu Rashmiprabhasa (Lumière-Eclatante) dans le monde Avabhasa (Lumineux-Mérite).


Illustration : Moine avec un bâton à sistre (khakkhara) de bhiksu  

SUITE : Les devas – Divinités védiques

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