Un bouddhisme pour notre temps Une interprétation moderne du Triple Sutra du Lotus par |
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Prologue Le Sutra de la Fleur de Lotus du Dharma Merveilleux se dit Saddharma-pundarika Sutra en sanskrit, la langue d’origine. Le titre, traduit en chinois par Kumarajiva, est Miaofa-lianhua jing (Myoho Renge-kyo en japonais). Ce sutra expose la Vérité ultime à laquelle parvint le Bouddha Shakyamuni. Cette vérité est appelée «Dharma Merveilleux» (saddharma, miaofa, myoho) à cause de sa signification profonde, comme cela a été révélé dans le Sutra aux Sens Infinis. - Premièrement, Dharma signifie "l'aspect réel de tous les phénomènes" (shoho jisso) ou, en d’autres termes, toutes les choses qui existent dans l'univers et tous les événements qui se déroulent dans le monde. La vérité exprimée par ces quatre significations du ''Dharma Merveilleux'' s’identifie au (soku = implique, équivaut à, mène à... ) Bouddha. Le Dharma qui régit les relations entre toutes les choses, y compris les hommes, s’identifie aussi au Bouddha et l'enseignement "est" aussi Bouddha. En un mot, le Bouddha et toutes les fonctions du Bouddha peuvent être exprimées par le mot ''Dharma". Parce que le Dharma a une signification tellement profonde et inexprimable, il est qualifié de "Merveilleux". Le "Lotus" (pundarika, lian-hua, renge) fait, bien sûr, référence à la fleur. En Inde, cette fleur était considérée comme la plus belle au monde, car le lotus pousse dans la boue mais s'épanouit en une fleur pure et belle sans être souillé. C’est l'expression allégorique de l'idée fondamentale du Sutra du Lotus : celle de l’homme qui vit dans un monde corrompu sans en subir l'influence ; un homme qui mène une vie magnifique, l'esprit parfaitement libre. À l’origine, "sutra" signifie "corde" ou "fil à tisser". Dans l'Inde ancienne, on ornait sa chevelure avec de superbes couronnes de fleurs tressées. De façon similaire, les enseignements du Bouddha Shakyamuni furent rassemblés en "tresses" de tablettes appelées sutras. Le titre entier Sutra de la Fleur du Lotus du Dharma Merveilleux signifie "Enseignement suprême par lequel l'homme peut, dans ce monde corrompu, vivre dignement sans être troublé par les illusions". Ce chapitre est appelé Prologue parce qu'il prépare l’exposé du Sutra du Lotus. Il commence par la description des circonstances de son enseignement : lorsque Shakyamuni eut achevé de prêcher le Sutra des Sens Infinis sur le Mont Gridhrakuta (Pic du Vautour), il s'assit en position du lotus et entra en recueillement-samadhi, immobile de corps et d’esprit. Le Bouddha méditait toujours de cette manière avant et après un sermon. Durant sa méditation, il se prépara à la manière dont il allait prêcher pour que son enseignement pénètre profondément les esprits de ses auditeurs et qu’il soit correctement reçu et transmis. On dit que Shakyamuni entrait en samadhi* cinq heures par jour. Suivant son exemple, il est souhaitable que nous fermions les yeux pendant quelques minutes avant et après avoir écouté l'enseignement du Bouddha, pour le graver dans notre esprit purifié et pour fusionner avec lui. Lorsque le Bouddha entra en samadhi* , le ciel et la terre furent bouleversés par son discours. Des fleurs merveilleuses tombèrent du ciel et la terre trembla de six façons différentes. Toute la Grande assemblée éprouva un sentiment jamais ressenti auparavant et tous regardèrent le Bouddha avec joie, les mains jointes et l'esprit uni au sien, d’un seul cœur. Puis le Bouddha envoya un rayon de lumière depuis son urna la touffe de poils blancs entre les sourcils* ; lumière qui illumina dix-huit mille mondes en direction de l'est*. Dans chaque partie de ces mondes, on vit tous les êtres vivants des six voies, de même qu'on vit les causes de leurs situations actuelles. On vit des bouddhas dans chaque partie de ces terres. On vit aussi les gens qui avaient écouté le sermon de ces bouddhas et qui avaient pratiqué la Voie. Et encore, on vit les bodhisattvas qui suivaient la voie qui leur était propre et des stupas ornés de sept matières précieuses qui étaient destinés aux bouddhas après leur parinirvana. À ce moment-là, le bodhisattva Maitreya* s'interrogea sur ces manifestations inconcevables et sans précédent et voulut demander au Bouddha pourquoi celui-ci avait déployé de tels prodiges. Mais il ne put en demander la raison parce que le Bouddha était entré en samadhi*. Maitreya pensa alors que le bodhisattva Manjushri*, qui avait approché et honoré d'innombrables bouddhas du passé, serait capable de répondre à sa question concernant ces présages sans précédent. À son tour, Maitreya, désirant lever ses propres doutes et constatant la perplexité qui régnait dans toute l'assemblée, demande à Manjushri :
Les doctrines des Quatre nobles vérités et des six paramitas nous enseignent comment résoudre fondamentalement les problèmes de la souffrance (duhkha) et de la détresse (klesa, bonno) auxquels nous sommes confrontés dans la vie courante et comment nous pouvons obtenir un état mental de paix et de sérénité. Ces doctrines constituant le cœur des enseignements du Bouddha, voyons-les plus en détail. Les Quatre Nobles Vérités (catvari aryasatyani, shitai) Les Quatre nobles vérités sont : la vérité de la souffrance (duhkha, kutai), la vérité de la cause de la souffrance (samudaya, jittai), la vérité de la cessation de la souffrance (nirodha, mettai) et la vérité du Noble octuple chemin (marga, dotai). La première des Quatre nobles vérités est celle de la souffrance. Cela signifie que toutes les choses de ce monde sont duhkha, souffrance, pour ceux qui ne suivent pas l'enseignement du Bouddha. La vie humaine est jalonnée de souffrances spirituelles, physiques, économiques et tant d'autres. La vérité de la souffrance est de pouvoir reconnaître ce que sont réellement les duhkhas, de les comprendre, sans les éviter ou sans s'arrêter à mi-chemin. La vérité de la cause (samudaya) signifie que nous devons réfléchir sur les causes qui produisent ces duhkhas humaines, et que nous devons les étudier et les comprendre à fond. Cette recherche sur les causes de la souffrance est exprimée dans les doctrines de l'aspect réel de tous les phénomènes (shoho-jisso) et dans celui des douze liens causaux (juni-innen) expliqués dans le chapitre VII du Sutra du Lotus : La cité magique. La vérité de la cessation de la souffrance (nirodha) c'est l'état de quiétude absolue lorsque toutes les souffrances de la vie humaine sont éteintes. C'est l'état dans lequel nous éliminons les souffrances spirituelles, physiques, économiques ou autres, et par lequel nous atteignons ce monde de la "Terre de la lumière toujours paisible" (jakko-do). Dans le Sutra de la méditation du bodhisattva Samantabhadra (Fugenkyo), il est appelé "Terre du Bouddha Vairocana". Cet état est atteint seulement par l'Éveil aux trois grandes caractéristiques de la vie enseignées par Shakyamuni : "Tout est impermanent" (shogyo mujo), "les multiples dharmas sont sans substance (shoho muga) et "le nirvana est sérénité et pureté" (nehan jakujo). Ces trois grandes caractéristiques sont aussi appelées les Trois sceaux du Dharma (sambo-in. Elles sont tellement importantes qu'on peut les appeler les "trois principes fondamentaux du bouddhisme". Une personne ordinaire ne peut pas comprendre facilement ces trois caractéristiques. Il faut s'entraîner à les comprendre et s'efforcer de les vivre au quotidien, il faut pratiquer la voie de bodhisattva par l'esprit, le corps et l'action ; autrement dit, se consacrer à la pratique de la doctrine de l'Octuple noble chemin (hassho-do) et à celle des six paramitas (roku-haramitsu). La vérité de la Voie montre le chemin vers la paix absolue et l'état de tranquillité que nous pouvons atteindre en pratiquant ces deux doctrines. L’enseignement des Quatre nobles vérités nous apprend à faire face à la réalité de la souffrance humaine (vérité de la souffrance), à saisir sa cause réelle (vérité de la cause), à pratiquer tous les jours la voie de bodhisattva (vérité de la voie) et, ainsi, éliminer les différentes souffrances (vérité de la cessation). Le tableau ci-dessous résume cet enseignement. |
Quatre Nobles Vérités | ||||||
Vérité de la souffrance
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Vérité de la cause Recherche de la cause de la souffrance fondée |
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Vérité de la cessation
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Vérité de la Voie Méthode pratique |
Le paragraphe suivant est une brève explication des trois grandes vérités connues sous la dénomination des Trois sceaux du dharma. L'impermanence (anitya) Au Japon, les mots "tout est impermanent" furent souvent interprétés à tort comme "la vie est éphémère". Sans doute est-ce dû à la fréquence de cette dernière notion dans la littérature classique japonaise. C'est une des causes pour lesquelles le bouddhisme fut si mal compris au Japon. Car selon cette interprétation, le bouddhisme consisterait seulement à prier afin de renaître dans un monde meilleur parce que la vie est éphémère. Pour éviter cette mésinterprétation désastreuse, analysons les mots shogyo mujo (tout est impermanent). Shogyo désigne tous les phénomènes qui apparaissent dans ce monde et mujo signifie "impermanent" ou plus exactement "rien n'existe sous une forme fixe" et donc "tout change". Ainsi, shogyo mujo enseigne que tous les phénomènes de ce monde changent à chaque instant. La science actuelle démontre que le soleil, qui semblait autrefois immuable dans le ciel, se modifie en réalité à chaque seconde. Nous pensons qu'il n'y a pas de changement entre le moi d'hier et le moi d'aujourd'hui mais les cellules du corps humain meurent et naissent sans discontinuer, si bien que la totalité des cellules est remplacée tous les sept ans. Nos cellules changent mais nous n'en avons aucune conscience. Par ailleurs, chacun sait pour l'avoir vécu, comment la souffrance, la tristesse, la joie ou le plaisir que nous ressentons, peuvent changer en un instant. Cependant, tout accepter sous prétexte que les choses sont instables et fugaces serait une erreur contraire à l'enseignement bouddhique lequel attire notre attention sur la nature impermanente des choses afin de nous prémunir des surprises et nous aguerrir aux changements de circonstances. L'attitude positive consiste à prendre conscience de l'immense pouvoir de l'être humain et de la raison pour laquelle l'homme doit sans cesse grandir et s'améliorer. C'est aussi comprendre la nécessité d'exprimer notre gratitude les uns envers les autres et de vivre ensemble en harmonie, avec un amour équanime pour les autres, dans un sentiment d'unité. Il y a un milliard d'années, il n'y avait pas de vie sur terre, les volcans rejetaient des torrents de lave, l’air était saturé de vapeurs empoisonnées et de gaz. Cependant, lorsque la terre se refroidit suffisamment, il y a environ deux millions d'années, apparut la vie. C'étaient d'abord des micro-organismes unicellulaires. Bien qu'exposées aux cataclysmes, aux énormes tremblements de terre, aux éruptions volcaniques et aux variations extrêmes de température, ces créatures primitives survécurent. Loin de disparaître, elles se multiplièrent et évoluèrent, devenant de plus en plus complexes. Le fait que la vie évolua à partir d’organismes tels que les amibes, puis les insectes, les poissons, les reptiles, les amphibiens, les oiseaux, les mammifères et finalement l'homme, est aujourd'hui une théorie peu contestée. Que nous enseigne ce prodigieux élan vital ? Nous le retrouvons aussi en nous et nous pouvons ainsi prendre confiance en la puissance du phénomène vie et en sa capacité de résister à des revers et des souffrances temporaires. Au cours de son évolution, l'homme a surmonté de nombreuses épreuves et difficultés. L'élan vital est lié à notre corps. Lorsque nous considérons le processus évolutif depuis les amibes jusqu'à l'homme, puis lorsque que nous récapitulons l'histoire de l'homme nous voyons comment l'homme a progressé pas à pas. Nous voyons aussi que pour l'homme le meilleur choix est d'avancer, tout arrêt entraîne inévitablement une régression et c'est se dévoyer du propre de l'homme. Ainsi devons-nous continuellement viser l'idéal de l'état humain car c'est la manière la plus conforme à la nature. L'idéal de l'état humain est, bien entendu, la bodhéité. En voulant devenir bouddha, en appliquant les enseignements du Bouddha, nous ne faisons rien d'autre que nous conformer à notre nature. Loin d'être extraordinaire, c'est quelque chose qui va de soi. C'est aussi tout à fait évident que notre santé et notre vie quotidienne retrouvent l'harmonie dès que nous revenons sur le chemin naturel dont nous nous sommes écartés. Réfléchissant au processus évolutif qui donna naissance à la vie sur terre alors qu'elle n'était que lave incandescente, métaux, gaz et vapeur mais qui a lentement donné vie aux plantes et aux animaux, passant par les insectes, les poissons, les amphibiens pour aboutir à l'homme, nous voyons que le bois, le métal, la pierre et toutes les matières terrestres ont fondamentalement la même origine, "les mêmes ancêtres" que nous. Nous pouvons considérer que les plantes, les oiseaux et tous les animaux font partie de notre famille. Nous ressentons alors une bienveillance naturelle envers les plantes, les insectes, les poissons, les oiseaux et tous les animaux. Si nous éprouvons de la gratitude envers ces créatures, combien plus devrions-nous être reconnaissants envers nos parents, nos grands-parents et envers nos autres ancêtres ! Notre compréhension de la vie devient plus claire et nos sentiments plus profonds. Tout ce qui existe dans l'univers est indissolublement lié. Pourquoi alors les hommes ne se comportent-ils pas en frères les uns vis-à-vis des autres ? Ils s'opposent, se haïssent, se combattent et même s'entretuent. Ce n'est pourtant pas là le sens de la vie humaine. Nous ne comprenons pas cette évidence car nous sommes submergés par les changements qui nous affectent directement et nous aveuglent par des considérations de bénéfice ou de perte immédiats. Si tous les hommes pouvaient comprendre l'enseignement de l'impermanence, ils se garderaient de telles illusions et pourraient atteindre un état de vie correct et paisible dans ce monde.
Il n'y a pas de soi indépendant (shoho muga, anatmanah sarvadharmah) "Les multiples dharmas sont sans substance" signifie que toutes les choses dans ce monde, sans exception, n'existent que les unes en fonction des autres. Rien n'a d'existence isolée, rien n'est jamais totalement séparé du reste. Regardons les minuscules insectes, les oiseaux dans le ciel, les pins sur une colline lointaine : tout est fait de la même matière, tout sur cette terre a une origine commune qui remonte à des milliards d'années. Tout est empreint de la même énergie vitale qui nous fait exister. Et on peut en dire autant de la terre, des pierres, des nuages, de l'air. Regardons maintenant le moment présent et notre existence. Nous savons que notre vie vient de la terre et des pierres et que nous devons aussi beaucoup aux insectes et aux oiseaux. S'il n'y avait pas de nuages, nous n'aurions pas de pluie, aucune plante ne pousserait et nous n'aurions pas de nourriture. S'il n'y avait pas d'air, nous ne pourrions survivre plus de quelques minutes. Nous avons des rapports invisibles avec les choses qui extérieurement semblent n'avoir aucune relation avec nous, et cela sans exception. Prenons un exemple banal : le corps humain, semble bien différent d'un métal comme le fer; pourtant la plus grande partie du corps est constituée d'eau contenant des minéraux et des métaux; nous vivons grâce à des éléments tels que le sel, le calcium, le fer et le cuivre. N'est-ce pas là la preuve de notre dépendance de notre environnement ? Et que dire alors de notre dépendance entre nous et les autres humains ? Le Dr Albert Schweitzer (1875 - 1965), prix Nobel de la paix, qui travailla comme missionnaire médical pendant plus de quarante ans à Lambaréné, au Gabon, était l'un des hommes les plus éminents du XXème siècle. Il aurait pris la résolution d'aller secourir le peuple africain lorsqu'un jour, écoutant une composition pour orgue de Bach, il ressentit un appel profond. Cette anecdote étonnante révèle les liens cachés entre la cause et l'effet. Bach, mort bien longtemps avant que le Dr Schweitzer n'entende sa musique, n'aurait jamais imaginé qu'un rapport puisse exister entre lui et le peuple africain. Et pourtant c'est une belle pièce de musique composée par Bach qui servit de catalyseur qui amena le jeune érudit alsacien à changer radicalement sa vie. Ce n'est là qu'un exemple qui montre combien les rapports humains invisibles s'étendent en largeur et en profondeur, telles les mailles d'un filet. Combien plus encore sont liés les gens d'un même pays ! Les sciences économiques montrent comment les relations qui semblent superficielles peuvent, en fait, être bien plus conséquentes. À quelle fin les taxes que nous payons sont-elles utilisées ? Quels malades bénéficient des cotisations que paient les gens en bonne santé ? Qui paie les primes d'assurance chômage que reçoivent les gens sans travail ? De tels liens invisibles et non conscients sont bien plus nombreux que nous ne l'imaginons. Nous sommes tous interconnectés de manière indissociable et nous existons tous par la même énergie vitale. Malgré cela, oppositions, disputes, luttes et meurtres font agir chacun pour son propre ego, pour son seul profit personnel. C'est pourquoi il est si important de comprendre que rien ne possède un soi indépendant. Dès que nous approfondissons cette notion nous comprenons à quel point toute stagnation individuelle, toute déviance de la voie correcte va à contre-courant de l'impératif historique et de l'évolution naturelle de toute l'humanité. Les enseignements du Bouddha nous montrent que le péché et le mal n'ont aucune réalité ontologique. Ils sont dus à l'arrêt dans la progression d'une vie humaine et/ou à une régression vers une mauvaise voie. Donc, à partir du moment où nous abandonnons l'utilisation négative de l'énergie, c'est-à-dire dès que nous sommes libérés de nos illusions, le mal disparaît et le monde de lumière du Bouddha nous est révélé. Notre ‘‘non-progression", notre recul vis-à-vis du Bouddha est une faute et un mal parce contraires au développement harmonieux de la vie humaine. Le point de vue égocentré nous fait croire que nous pouvons agir comme nous l'entendons si nous sommes prêts à accepter les conséquences de nos actes ; nous demandons seulement qu'on nous laisse tranquilles et que les autres ne nous gênent pas. C'est là une erreur fondamentale parce que nos vies sont liées indissolublement à la vie de tous les autres, de sorte qu'un mal produit par une personne exerce inévitablement une influence sur d'autres personnes et le laisser-aller de l'un empêche la progression des autres. Si nous comprenons cela, nous sommes éveillés au fait que notre propre stagnation ou régression freine les autres ; ainsi nous serons déterminés à avancer petit à petit. Rien ni personne ne possède un soi indépendant ; c'est le véritable esprit du Dharma et c'est la raison pour laquelle l'esprit réel du bouddhisme consiste en un effort constant. Le nirvana est sérénité et pureté C'est le troisième des trois principes fondamentaux du bouddhisme. Ce principe a été mal compris à cause de la mauvaise interprétation du mot "nirvana". Beaucoup pensent que nirvana est synonyme de mort. Les paroles ‘‘Le Bouddha Shakyamuni entra dans le nirvana’’ sont utilisées généralement pour se référer à la mort du Bouddha. Pour cette raison, le principe "le nirvana est sérénité et pureté" a été compris comme une référence au paradis, par exemple la Terre Pure du Bouddha Amitabha, qui dans le bouddhisme Jodo est considéré comme notre destination idéale après la mort. Le mot sanskrit "nirvana" a la signification négative "d'extinction" ou "d'annihilation" et désigne, entre autres, l'état dans lequel un corps meurt ou disparaît. Mais "nirvana" désigne également l'état atteint par l'extinction de toutes les illusions et dans lequel la tentation d'un retour en arrière n'existe pas; c'est dans ce sens qu'il est utilisé dans l'enseignement du Bouddha. Les mots "le Bouddha Shakyamuni entra dans le nirvana" ne font pas référence à sa mort mais à son Éveil. (note) Le principe "nirvana est sérénité et pureté" nous enseigne que nous pouvons éliminer complètement toutes les souffrances de la vie humaine et obtenir la paix et le calme lorsque nous détruisons toutes les illusions. Comment pouvons-nous atteindre cet état ? La seule manière est de mettre en pratique les deux principes précédents : "tout est impermanent" et "il n'y a pas de soi indépendant". Nous sommes accablés par toutes sortes de souffrances parce que nous oublions que tous les phénomènes de ce monde sont impermanents, que toutes les choses changent continuellement suivant la loi de causalité. Nous sommes induits en erreur par les phénomènes et influencés par les considérations de gain et de perte immédiats. Si nous réfléchissons à la marche à suivre pour arriver à l'état de bouddha et si, en la pratiquant nous comprenons la vérité de l'impermanence de toutes choses, nous atteignons un état de paix et de calme dans lequel nous ne sommes plus jamais perturbés par les changements. C'est l'état de "nirvana est sérénité et pureté". Nous sommes parfois troublés par un manque, par un échec dans les affaires, ou par des conflits et des disputes. C'est la conséquence d'une disharmonie entre nous-mêmes, les objets inanimés et autrui. Pourquoi ce manque d'harmonie ? Parce que chacun de nous ne pratique pas, ou a oublié, ce qu'est le non-soi (anatta). Ce principe s'impose dès que nous nous souvenons que tous les objets et tous les hommes sont imprégnés de la même énergie vitale et que nous sommes liés à tout et à tous. Abandonnant toute idée d'ego personnel indépendant, nous pouvons utiliser cette interconnexion pour notre bien et celui des autres. Lorsque nous sommes en harmonie avec autrui, nous pouvons renoncer aux excès, aux luttes et aux désaccords, gardant ainsi l'esprit serein. C'est cela le "nirvana est sérénité et pureté". Mais c'est un état idéal qui peut être obtenu seulement en intégrant dans sa vie les deux autres principes : l'impermanence et la non-substantialité. Les enseignements de l’Octuple noble chemin et des six paramitas nous montrent comment arriver au stade de "nirvana est sérénité et pureté", comment pratiquer les enseignements du Bouddha. Étant donné que ces deux doctrines sont en rapport étroit avec les Quatre nobles vérités, une brève explication s'impose. L'Octuple Noble Chemin La Voie Octuple (ou Octuple Noble Chemin) comporte : - la vue juste (samyag-drsti, sho-ken), On trouve dans les préceptes et les enseignements bouddhiques beaucoup de textes comportant des nombres (telle que l'Octuple Voie). On ne consignait pas les enseignements par écrit à l'époque où Shakyamuni prêchait le Dharma et les hommes étaient obligés de mémoriser ce qu'ils entendaient. Pour faciliter la mémorisation les prêches de Shakyamuni utilisent souvent des nombres. Mais il n'est pas nécessaire de s'en tenir au pied de la lettre. Ceux qui trouvent la doctrine de l'Octuple Voie difficile à retenir à cause de ses huit sections pourront la trouver plus aisée à comprendre si on les regroupe deux par deux. - Le premier binôme expose le but fondamental, c'est-à-dire la nécessité d'établir une croyance juste dans un enseignement fondé sur la sagesse du Bouddha, qui perçoit et comprend l'aspect réel de tous les phénomènes (shoho jisso). La "vue juste" est celle qui rejette le point de vue personnel et s'appuie sur la non-substantialité, l'impermanence et les autres enseignements du Bouddha. En d'autres termes c'est "prendre refuge dans le Bouddha". La "pensée juste", c'est passer de l'attitude égocentrée et penser aux évènements d'un point de vue plus élevé. Cela nous enseigne qu'il faut abandonner les "trois démons de l'esprit" : la cupidité, la rancœur et la stupidité* et acquérir un esprit aussi généreux que celui du Bouddha. La cupidité (ou désir dévorant) fait que l'on s'occupe uniquement de son propre intérêt ; la rancœur (ou colère), s'exprime lorsque les choses ne sont pas ce que l'on voudrait ; et la stupidité * (ou l'ignorance), consiste à s'en tenir à son point de vue personnel sur toute chose. La "parole juste" nous apprend à utiliser les mots corrects dans notre vie quotidienne et à éviter les "quatre démons de la parole" : le mensonge (faux langage), l'hypocrisie (double langage), la calomnie-médisance (mauvais langage), les paroles futiles (langage inutile). L' "action juste" consiste à se conduire en accord avec les préceptes du Bouddha. Pour cela il est important de s'abstenir des "trois démons du corps" qui empêchent les actes justes : tuer, voler et commettre l'adultère ou d'autres inconduites sexuelles. Les "moyens d'existence justes" c'est obtenir de la nourriture, des vêtements, un logement et pourvoir aux besoins quotidiens de manière correcte. C'est ne pas gagner sa vie par un travail qui cause un préjudice à autrui ou qui n'apporte rien à la société mais à vivre grâce aux revenus d'un travail honnête ou par une vocation utile à autrui. "L'effort juste" signifie s'engager constamment dans une conduite correcte sans être oisif ou sans s'écarter de la voie juste, en évitant les "trois démons de l'esprit", les "quatre démons de la parole" et les "trois démons du corps" mentionnés ci-dessus. L' "attention juste" signifie pratiquer comme le Bouddha l'enseigne. On ne peut pas dire que nous ayons le même esprit que Bouddha sauf si nous avons un esprit juste non seulement envers nous-mêmes mais aussi envers les autres, et plus encore, envers toutes les choses de la vie. Si nous pensons être seuls à avoir raison, c'est être obstinés, auto-satisfaits et en dehors du monde. Nous pouvons dire que nous avons atteint le même esprit que Bouddha seulement si nous nous adressons à toutes les choses de l'univers avec un esprit équanime et impartial. La "concentration juste" implique la décision de croire toujours dans les enseignements du Bouddha et ne pas être agité par quelque changement de circonstances que ce soit. Ceci nous apprend à pratiquer comme l'a fait le Bouddha. Prise dans son ensemble, la doctrine de la Voie Octuple est un enseignement qui nous montre le chemin à suivre dans notre vie quotidienne. |
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Cette doctrine nous enseigne les six voies que les bodhisattvas doivent suivre afin d'atteindre l'Éveil. Les six paramitas sont le don (fuse), l'observation des préceptes (jikai), la patience (ninniku), l'assiduité (shojin), la méditation (zenjo) et la sagesse-prajna (chie). Un bodhisattva, contrairement au shravaka et au pratyekabuddha, souhaite non seulement supprimer ses propres illusions, mais sauver aussi les autres. Par conséquent, la doctrine des six paramitas a pour but le salut de tous les êtres vivants. La pratique du don (fuse, dana) vient en premier. Il existe trois sortes de dons : le don d'objets matériels, le don du Dharma et le don absolu du corps. Le premier signifie le don d'argent ou d'objets. Le deuxième est celui de l'enseignement du Dharma juste aux autres. Le troisième est d'éliminer les angoisses ou les souffrances des autres êtres par ses propres efforts. Il n'y a personne qui ne soit capable de réaliser sous une forme ou une autre quelque donation. Peu importe le degré de pauvreté dans lequel on se trouve, on peut toujours offrir quelque chose à ceux qui sont dans une situation encore plus mauvaise ou d'offrir sa bonne volonté à une oeuvre communautaire par des participations si infimes soient-elles. Quand on n'a rien à donner matériellement on peut toujours offrir ses services. Une personne qui possède un savoir-faire dans un domaine peut l'enseigner aux autres ou, si elle a acquis de la sagesse, elle peut guider les autres, même si elle n'a pas d'argent ou si elle est handicapée physiquement. Dans la situation la plus difficile on peut faire le don du Dharma. Parler aux autres de son expérience peut être un don du Dharma. Par exemple, montrer aux autres une recette de cuisine ou un point de tricot est aussi un don. Ce qui compte c'est de donner le meilleur de nous-mêmes à l'un quelconque de ces trois niveaux et, bien sûr, c'est encore mieux d'utiliser les trois sortes de dons. Que le don soit considéré comme la première des vertus du bodhisattva est en soi révélateur. L'observation des préceptes (jikai, sila) est la deuxième des six paramitas. Nous ne pouvons réellement sauver les autres que si nous supprimons les illusions propres à l'être humain en appliquant les préceptes bouddhiques et en nous perfectionnant au moyen d'une vie conforme aux enseignements du Bouddha. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas aider les autres parce que nous ne sommes pas parfaits nous-mêmes. Nous ne pouvons pas nous améliorer si, dans notre effort pour vivre correctement, nous nous enfermons en nous-mêmes. Un des préceptes essentiels est de rendre service aux autres, ce qui, en retour rend la pratique des préceptes plus aisée car nous nous améliorons dans la mesure où nous aidons les autres. La troisième des Six paramitas est la patience (ninniku, ksanti), qualité très importante, particulièrement pour l'homme moderne. Shakyamuni avait bien sûr cultivé toutes les paramitas et obtint l'Éveil par leur pratique constante. On pourrait peut-être trouver désobligeant envers lui de souligner seulement une de ses qualités, mais en tant qu’homme sa plus grande vertu a été la maitri (amour empathie). Quelle que soit la biographie et quel sutra que l'on prenne, nulle part nous ne trouvons la mention que Shakyamuni se fût énervé. Il fut toujours compatissant et patient même lorsqu'il fut sévèrement persécuté ou quand ses disciples se retournèrent contre lui et le quittèrent. Si on me demandait de résumer en une phrase le caractère de l'homme Shakyamuni, je répondrais sans hésiter : "Une personne d'une maitri parfaite". Rien ne peut lui faire plus de peine que de voir que nous nous mettons en colère, que nous faisons des reproches aux autres ou que nous accusons les autres de nos propres erreurs. Avant toute chose il importe de nous défaire de cette attitude à l'égard des autres. Pour moi, la patience est synonyme de générosité. S'exercer à la patience du bodhisattva fait cesser la colère et la rancune à l'égard des autres ou à l'égard des évènements dans l'univers. Souvent nous nous plaignons du temps lorsqu'il pleut et nous lamentons sur la poussière par beau temps. Cependant, lorsque grâce à la patience nous atteignons un état d'esprit calme et tranquille, que nous sommes libérés des circonstances et de l'environnement, nous sommes reconnaissants aussi bien envers la pluie qu'envers le soleil. La troisième des six paramitas est la patience (ninniku, ksanti), qualité très importante, particulièrement pour l'homme moderne. Shakyamuni avait, bien sûr, cultivé toutes les paramitas et obtint l'Éveil par leur pratique constante. On pourrait peut-être trouver désobligeant envers lui de souligner seulement une de ses qualités, il faut cependant se rappeler que sa plus grande vertu humaine était la maitri (amour-empathie). Quelle que soit la biographie et quel sutra que l'on prenne, nulle part on ne nous dit que Shakyamuni s'est laissé aller à l'irritation. Il était toujours compatissant et patient, même lorsqu'il fut sévèrement persécuté ou quand ses disciples se retournèrent contre lui et le quittèrent. Si on me demandait de résumer en une phrase le caractère de l'homme Shakyamuni, je répondrais sans hésiter : ‘‘Une personne d'une maitri parfaite’’. Rien ne peut lui faire plus de peine que de voir que nous nous mettons en colère, que nous faisons des reproches aux autres ou que nous accusons les autres de nos propres erreurs. Avant toute chose, il importe de nous défaire de cette attitude à l'égard des autres. Pour moi, la patience est synonyme de générosité. S'exercer à la patience du bodhisattva fait cesser la colère et la rancune à l'égard des autres ou à l'égard des évènements dans l'univers. Souvent, nous nous plaignons du temps lorsqu'il pleut et nous lamentons sur la poussière par temps chaud. Cependant, lorsque grâce à la patience, nous atteignons un état d'esprit calme et tranquille, que nous sommes libérés des circonstances et de l'environnement, nous sommes reconnaissants aussi bien envers la pluie qu'envers le soleil. En nous élevant, nous n'avons plus de colère ni de haine envers ceux qui nous blessent, nous insultent ou nous trahissent; à l'inverse, nous souhaitons les aider activement. Par ailleurs, nous ne devons pas nous laisser influencer par les flatteries ni par les louanges. Il importe de réfléchir calmement à notre conduite, de ne pas nous sentir supérieurs aux autres et de garder une attitude modeste lorsque tout va bien. La pratique de la patience permet d'atteindre un très haut degré d'élévation. Si nous n'y arrivons pas immédiatement, nous pouvons développer plus rapidement que prévu, grâce à la patience, une attitude de compassion envers ceux qui nous créent des difficultés. Nous devons progresser au moins jusqu'à ce niveau de compassion. Si cette patience à l'égard des autres était exercée par les gens du monde entier, cela suffirait à établir la paix et rendrait les hommes infiniment plus heureux. La quatrième des six paramitas est l'assiduité (shojin, virya) qui consiste à se diriger directement vers un but important sans être distrait par des détails. On ne peut pas parler d'assiduité lorsque nos idées et notre conduite sont ‘‘infectées" (asrava), alors que nous nous consacrons à l'étude et à la pratique de l'enseignement du Bouddha. Il nous arrive alors de ne pas obtenir des résultats positifs et, parfois même, nous provoquons des effets opposés ; ou alors nous sommes gênés dans notre pratique spirituelle par les autres. Cependant, ce ne sont que des vagues à la surface de l'océan qui disparaissent lorsque le vent se calme. Par conséquent, dès que nous avons décidé de suivre la voie de bodhisattva, nous devons progresser avec l'esprit tourné uniquement vers notre but sans nous laisser détourner par des pensées parasites. La cinquième des six paramitas est la méditation, dhyana en sanskrit et zenjo en japonais. Zen désigne "un mental pacifié" ou "un esprit ferme", et jo indique l'absence d'agitation. I1 est très important non seulement de nous consacrer à la pratique de l'enseignement du Bouddha mais aussi de regarder les choses avec un esprit parfaitement calme et y réfléchir avec lucidité. Le but est de voir l'aspect réel des phénomènes (shoho jisso) et découvrir la manière correcte d'y faire face. La capacité de discerner l'aspect réel des phénomènes (shoho jisso) est la sagesse-prajna, la dernière des six paramitas. Nous avons parlé ailleurs de la signification de ce terme, aussi nous n'y reviendrons pas. Nous ne pouvons pas sauver les autres sans la prajna. Prenons l'exemple d'un pauvre jeune homme étendu sur la chaussée. Supposons que nous ressentions de la pitié et que nous lui donnions un peu d'argent sans réfléchir aux conséquences. Et s'il utilisait cet argent pour acheter de la drogue? Ce serait donc le pousser dans son addiction, peut-être de façon irrémédiable. Si nous l'avions remis à la police au lieu de lui donner de l'argent, il aurait été envoyé dans un hôpital et aurait pu recommencer une nouvelle vie. C'est cette sorte d'erreur que nous pouvons commettre en offrant des dons sans nous appuyer sur la sagesse. Bien que ce soit un cas extrême, des situations similaires se présentent régulièrement à une échelle réduite. Donc, même s'il est bon de s'exercer à la générosité, notre pitié ou notre gentillesse restent inefficaces s'il n'y a pas de sagesse véritable. La générosité sans discernement peut être dangereuse, elle doit prendre sa source dans la pratique de bodhisattva. |
Les six paramitas |
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Don |
''Rendre un avare généreux'' : servir sincèrement la communauté et autrui. |
Préceptes | ''Rendre un arrogant obéissant aux ordres'' : éliminer l'arrogance, se reprendre et se discipliner soi-même. |
Patience | ''Rendre un irascible patient'' : éliminer la colère. |
Assiduité | ''Rendre un indolent assidu'' : faire de constants efforts. |
Méditation | ''Rendre un distrait recueilli'' : calmer son esprit et ne pas être agité. |
Sagesse-prajna | ''Rendre un ignorant sage'' : éliminer le préjudice et les pensées erronées grâce à un jugement correct. |
Le passage ci-dessus parle de vingt mille "Tathagatas" successifs, tous portant le même nom et accomplissant les mêmes fonctions. Tathagata signifie : "celui qui est venu de la vérité" et c'est l'une des épithètes d'un bouddha. Le dernier de ces bouddhas prêcha le sutra mahayana Fleur du Lotus du Dharma Merveilleux. Sa prédication dura six-cent mille ans mais, dans l'assemblée, les auditeurs eurent l'impression que cela n'avait duré que le temps d'un repas. Une explication complète de la signification réelle de cette histoire sera donnée dans le chapitre XVI, Durée de la Vie de l'Ainsi-Venu. Disons seulement que cette mystérieuse histoire montre que le véritable Éveil est partout une vérité éternelle et qu'il n'est affecté ni par le temps ni par l'espace. Manjushri continua :
C'est ainsi que Manjushri conclut son discours et répéta ensuite l'essentiel de ses propos en vers. Ici se termine le premier chapitre. Le plus impressionnant dans ce chapitre, c'est le pouvoir mental infini du Bouddha Shakyamuni. Alors qu'il savait que l'heure de son entrée dans la parinirvana était proche, à travers du récit sur le dernier bouddha Chandrasuryapradipa*, il montre sa détermination à laisser la plus importante expérience de son Éveil à la postérité. Nous savons qu'à cette époque son corps était affaibli par la maladie et son grand âge. Malgré cela, il commença à prêcher le Dharma vaste et profond du Sutra du Lotus, l'enseignement le plus puissant, le plus authentique et le plus affirmatif de sa vie. Nous devons nous incliner devant sa force d'esprit et la profondeur de son Éveil. Et nous ne devons pas oublier que cette force mentale provenait de son immense compassion pour les hommes des temps à venir. |