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Extraits de gosho sur |
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Yuishiki
Ron |
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Question : Parce que, grâce à un seul exemple, il est possible de
deviner la nature du tout, en entendant vos brèves remarques
sur le Sutra du Lotus, j'ai l'impression que mes yeux et mes
oreilles s'ouvrent vraiment pour la première fois. Mais comment
comprendre le Sutra du Lotus, afin de gagner rapidement la
rive de l'Éveil ? J'ai entendu dire que seule une personne capable de voir briller le
soleil de la sagesse dans le grand ciel sans nuage d'ichinen
sanzen, et de voir l'eau claire et totalement pure de la sagesse
dans le vaste étang d'isshin
sangan peut avancer dans la pratique de ce sutra. Mais je n'ai jamais
entrepris l'étude des diverses écoles
de la capitale du Sud [Nara], et j'ignore tout des principes du Yuga Ron et du Yuishiki
Ron (note) ; et comme je suis
également aveugle aux enseignements du Mont Hiei, je ne comprends rien au Maka
Shikan et au Hokke Gengi.
Devant les doctrines Tendai et Hosso, je suis comme une personne
avec un pot sur la tête qui resterait plantée face à
un mur. Il semble bien que mes capacités ne soient pas à
la hauteur du Sutra du Lotus. Que puis-je faire ? Si l'on
tient compte de tout cela, on se dit que les enseignements
antérieurs au Sutra du Lotus doivent être
véridiques dans l'esprit comme dans la lettre. Le Sutra
Kegon* décrit le Bouddha comme "totalement exempt de toute erreur
et de toute souillure, clair comme un ciel sans nuages." On lit
dans un passage du Sutra Ninno* : "Il est possible de remonter jusqu'à la source
ultime de l'illusion et d'en extirper la nature mauvaise jusqu'à
ce que seule la sagesse parfaite demeure." Dans le Sutra
Kongo Hannya, il est dit : "[Quand il atteint la bodhéité
] rien ne subsiste en lui que la pure bonté." Le bodhisattva Ashvaghosha dit dans le Daijo
Kishin Ron : "Il n'y a que de purs bienfaits dans la nature
de bouddha." Le bodhisattva Vasubandhu fit remarquer, dans son Yuishiki Ron : "Quand un bodhisattva
parvient à une étape ultime de la pratique, par une concentration pareille au diamant, il
élimine tout ce qui reste des graines du désir, rejette
toute sagesse imparfaite et développe ainsi la conscience ultime,
la pureté et la perfection totales." Parce que
les fondateurs des diverses écoles lurent et enseignèrent
le Sutra du Lotus, leurs disciples respectifs pensèrent
tous que leur propre maître avait saisi le coeur du Sutra
du Lotus. Toutefois, si nous y regardons de plus près, nous
voyons que le Grand-maître* Cien lut le Sutra du Lotus tout en faisant ses maîtres du Sutra Jimmitsu* et du Yuishiki Ron,
de même que le Grand-maître* Jizang lut aussi le Sutra du Lotus avec pour maîtres les sutras Hannya* et le Chu Ron*. Des hommes
comme Dushun et Fa-zang ont lu le Sutra du Lotus en se fondant sur le Sutra
Kegon* et le Jujubibasha Ron. Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont lu le Sutra du Lotus en prenant le Sutra Vairocana* pour
base. Cet enseignement est aussi
différent de celui de l'école de Zhiyi* que le feu de l'eau. Xuanzang apporta avec lui des ouvrages tels que le Sutra
Jimmitsu*,
le Yuga Ron et le Yuishiki
Ron que Zhiyi* ne connaissait pas et proclama que, bien que le Sutra du Lotus soit supérieur aux autres sutras, il était inférieur
au Sutra Jimmitsu*.
Puisque c'était un texte que Zhiyi* n'avait jamais vu, ses adeptes des époques ultérieures,
qui manquaient de sagesse et de connaissances, eurent tendance à
croire cette allégation. Ensuite,
au cours des cinq cents dernières années de l'époque
du Dharma formel les nouvelles
traductions des sutras et des traités apparurent sucessivement.
Dans la 3e année de l'ère Chenguan [629] sous le règne
de l'empereur Taizong, un moine
du nom de Xuanzang se rendit
en Inde. Pendant dix-sept ans, il étudia en détail les
divers enseignements bouddhiques des cinq
régions et revint en Chine dans la 19e année de la
même ère [645], introduisant le Sutra Jimmitsu*,
le Yuga Ron, le Yuishiki
Ron, et d'autres enseignements, tels que le principe du Rien-que-conscience de l'école Hosso. Xuanzang déclara : "Il existe de nombreuses écoles en Inde,
mais celle-ci est la plus élevée." L'empereur Tai-zong,
l'un des souverains les plus sages que la Chine ait jamais connus, prit
alors Xuanzang pour maître. |
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