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Vimalakirti (homme et sutra)
 

Le Bouddha dit aussi : "Maintenant, hommes de foi sincère... le temps est sans limites ni bornes, cent, mille, dix mille, cent mille nayuta asogi kalpa depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité."(réf.) Par cette seule affirmation, il réfute comme de grands mensonges les mots du Sutra Kegon*  : "J'atteignis pour la première fois la bodhéité", impliquant que Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la première fois en ce monde  ; les sutras Agama* dans lesquels on lit  : "Je parvins pour la première fois sur la Voie"  ; le Sutra Vimalakirti dans lequel est écrit  : "Pour la première fois le Bouddha s'assit sous l'arbre de la sagesse"  ;
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Il est écrit dans le Sutra Vimalakirti : "Vimalakirti demanda encore une fois à Manjushri : "En quoi consistent les graines de la bodhéité?" Manjushri, répondit : "Toutes les illusions et les impuretés sont les graines de la bodhéité. Même une personne qui a commis les cinq forfaits et qui se trouve dans l'enfer avici peut conserver le désir de devenir bouddha, c'est cela la graine de la bodhéité." Dans le même sutra, on lit aussi : "Fils de foi sincère, je vais vous donner un exemple. Les belles et odorantes fleurs de lotus ne poussent jamais sur les hauts plateaux mais à basse altitude, dans les champs boueux et humides. Les graines de bodhéité n'éclosent pas dans le coeur des deux véhicules [...]  Celui qui s'est déjà libéré de toutes les impuretés et qui est parvenu au stade d'arhat (note) n'aspire plus à la bodhéité, il ne pourra pas prendre conscience que l'état de bouddha est en lui-même. Il est semblable à un homme qui, ayant détruit les cinq organes des sens, ne pourra plus jamais goûter aux cinq plaisirs qui leur correspondent." Ce Sutra Vimalakirti implique que les trois poisons, avidité, arrogance et ignorance, sont les graines de la bodhéité et que les cinq forfaits le sont également. Même si les fleurs de lotus devaient pousser sur les hauts plateaux, jamais les personnes des deux véhicules n'atteindraient la bodhéité. Le texte dit que, si l'on compare les aspects positifs de ces deux mondes-états avec les aspects négatifs de l'illusion ordinaire, on découvre que même les mauvais côtés de l'illusion ordinaire peuvent mener à la bodhéité, alors que les bons côtés des deux véhicules ne permettront jamais d'atteindre un tel résultat. Les divers sutras du Hinayana condamnent le mal et font l'éloge du bien. Mais le Sutra Vimalakirti condamne les vertus des personnes des deux véhicules et fait l'éloge des défauts d'un simple mortel. On pourrait presque croire qu'il ne s'agit plus d'un écrit bouddhique mais des enseignements d'une école erronée*. En fait, ce sutra veut clairement indiquer qu'il est impossible aux personnes des deux véhicules de devenir bouddha.
[...] Il est dit dans le Sutra Vimalakirti : "Ceux qui vous font des offrandes ne cultivent aucunement le champ de leur bonne fortune. Au contraire, ceux qui vous apportent leur soutien tomberont dans les trois mauvaises voies."
[...] Et dans le Sutra Vimalakirti il est dit que pour la première fois, le Bouddha s'assit sous l'arbre et par sa détermination triompha du démon.
[...] La première de ces grandes épreuves est celle décrite dans le Sutra Vimalakirti, lorsque le Bouddha s'adressa aux disciples shravakas en ces termes : "Ceux qui vous font des offrandes ne cultivent pour eux-mêmes aucun champ de bonne fortune. Ceux qui vous accordent leur soutien tomberont au contraire dans les trois mauvaises voies."
[...] Dans le Sutra Vimalakirti, il dit : "Pour la première fois, le Bouddha s'est assis sous l'arbre"
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Ceux dont les capacités de compréhension du Sutra du Lotus étaient parfaites et mures atteignirent la bodhéité du vivant de Shakyamuni, mais ceux dont les capacités étaient médiocres et limitées furent incapables de parvenir à l'Éveil à l'époque du Dharma correct et réapparurent à l'époque du Dharma formel où en pratiquant des enseignements du Mahayana provisoire* tels que les sutras Vimalakirti, Shiyaku, Kammuryoju, Ninno* et Hannya*, ils purent obtenir les mêmes preuves que les personnes de capacités supérieures parvenues à l'Éveil du vivant de Shakyamuni.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Ainsi, chacune de ces écoles défendit ses propres principes et développa des notions en apparence aussi différentes que l'eau du feu. Pourtant, essentiellement, leur perspective était la même. Parmi les enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, elles plaçaient le Sutra Kegon* au premier rang, le Sutra du Nirvana, au deuxième, et au troisième, le Sutra du Lotus. Toutes ces écoles admettaient que par rapport au sutras Agama*, Hannya*, Vimalakirti et Shiyaku, le Sutra du Lotus était l'expression de la vérité, un "enseignement complet" énonçant des principes corrects. Mais elles maintenaient que, comparé au Sutra du Nirvana, il représentait un enseignement dont la vérité n'est pas éternelle, un sutra incomplet contenant certains principes erronés.
[...] Le fils de l'empereur Kimmei, le prince héritier Yomei, eut pour fils le prince Jogu qui non seulement propagea le bouddhisme, mais alla même jusqu'à désigner le Sutra du Lotus, le Sutra Vimalakirti et le Sutra Shrimala comme les textes qui assureraient la protection de l'État. Par la suite, sous le règne du trente-septième souverain, l'empereur Kotoku, les enseignements des écoles Sanron et Jojitsu furent introduits au Japon par Kanroku, un moine de Paekche. A la même époque, le moine Dosho, après avoir été en Chine, transmit les enseignements des écoles Hosso et Kusha.
[...] 2 Là, l'enseignement profane et l'enseignement bouddhique ne coïncident pas. L'autre est l'enseignement ésotérique. C'est l'enseignement du Véhicule unique, ainsi appelé parce que l'enseignement profane et l'enseignement bouddhique fusionnent et n'en font plus qu'un seul. L'enseignement ésotérique, à son tour, se divise en deux catégories. La première est celle de l'enseignement théorique*, qui comprend les sutras Kegon*, Hannya*, Vimalakirti, le Sutra du Lotus et du Nirvana. Bien qu'ils enseignent l'inséparabilité des vérités profanes et de la vérité suprême du bouddhisme, ils n'enseignent pas les mudra et les mantra dharani*. La deuxième catégorie est celle de l'enseignement ésotérique à la fois la pratique et théorique. Ce sont les principes que l'on trouve dans les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. Ils enseignent la non-dualité des vérités profanes et bouddhiques ainsi que les mantra dharani* et les mudra."
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

J'apprends par votre lettre que vous souffrez d'une maladie grave. Vous savoir souffrant me désole mais, d'un autre côté, c'est aussi une cause de réjouissance. Le Sutra Vimalakirti dit : "Un jour, le riche Vimalakirti tomba volontairement malade. Alors, le Bouddha demanda au bodhisattva Manjushri de lui rendre visite et de s'informer de sa santé." Le Sutra du Nirvana dit que "A ce moment-là, l'Ainsi-venu prit l'apparence d'une personne au corps souffrant et s'étendit sur le flanc droit comme un homme malade" bien que le Sutra du Lotus dise que "[L'Ainsi-Venu ne connaît] que peu de maladies et peu de souffrances."(réf.) Le huitième volume du Maka Shikan explique ainsi que  : "A Vaishali, Vimalakirti, alité, exposa ses enseignements. L'Ainsi-Venu se servit de sa mort comme d'un moyen pour enseigner l'éternité de la vie, et de la maladie, pour illustrer le pouvoir du bouddhisme."
[...] A la lumière des citations précédentes, il est impossible que votre maladie ait une autre origine que les six causes de maladie. Je laisserai de côté les cinq premières pour le moment. Les maladies de la sixième sorte, qui résultent du karma, sont les plus difficiles à guérir. Elles varient en gravité et nous ne savons rien de précis sur elles, sinon que les plus graves sont dues à l'opposition au Sutra du Lotus. Même Shennong, Huangdi, Hua-To et Bian-Que baissèrent les bras et Jisui, Rusui, Jivaka et Vimalakirti ne surent que dire. De telles maladies ne peuvent être guéries que par le bon remède, par le Sutra du Lotus du Bouddha Shakyamuni, comme il est dit dans ce Sutra lui-même.
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Quant aux préceptes du Hinayana (note), les deux cent cinquante préceptes furent exposés pour les divinités du ciel par le grand arhat Purna  ; mais Vimalakirti le réprimandaien lui disant : "Vous ne devriez pas mettre des aliments impurs dans un récipient précieux."
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

La mort d'une personne n'est pas nécessairement due à une maladie. A notre époque, les gens d'Iki et de Tsushima, sans souffrir d'aucune maladie, ont tous péri ensemble au cours du massacre perpétré par les Mongols. De même, la maladie n'a pas toujours pour résultat la mort. Il se pourrait que la maladie de votre mari réponde au dessein du Bouddha, car le Sutra Vimalakirti et le Sutra du Nirvana (note) mentionnent tous deux des personnes malades parvenant à la bodhéité. De la maladie naît l'esprit de rechercher la Voie.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

Pour quelle raison Maudgalyayana ne parvenait-il pas à sauver sa propre mère des souffrances  ? Parce qu'il avait foi dans les enseignements du bouddhisme hinayana et se consacrait à l'observance des deux cent cinquante préceptes. C'est pourquoi, dans le Sutra Vimalakirti [sutra Jomyo], le laïc Vimalakirti critique Maudgalyayana en disant : «Ceux qui vous font l'aumone tomberont dans les trois mauvaises voies.» Ce passage indique que, bien que le vénérable Maudgalyayana fut un homme du plus grand mérite observant les deux cent cinquante préceptes, ceux qui lui feraient des offrandes renaîtraient dans l'une des trois mauvaises voies. Et cela ne vaut pas pour le seul Maudgalyayana, mais pour tous les auditeurs-shravakas, et tous ceux qui, en cette époque des Derniers jours du Dharma, accordent la plus haute importance à l'observance des préceptes. Comparé au Sutra du Lotus, ce Sutra Vimalakirti que je viens de citer n'est rien de plus qu'un serviteur de bas étage, d'un rang bien inférieur à celui des courtisans. En réalité, le vénérable Maudgalyayana n'avait pas encore atteint la bodhéité. Et s'il n'était pas lui-même bouddha, comment aurait-il pu soulager les souffrances de ses parents  ? A plus forte raison, comment aurait-il pu sauver les autres ?
Sur les cérémonies d'urabon (Minobu, le 13 juillet 1279  ? (1277 ou 1280)

 

 

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