|   | Extraits de gosho sur |   |   | 
| trois poisons | |||
| Moi,  Nichiren,  
        je n'observe pas les préceptes concernant les gestes. Et mon coeur n'est pas non plus exempt des trois 
          poisons. Mais,  parce que je crois moi-même au Sutra du 
            Lotus,  et que j'aide également les autres à créer 
        un lien avec lui,  je pensais que peut-être la société 
        me traiterait avec quelque douceur. Sans doute parce que le monde est 
        entré dans l'époque des Derniers 
          jours du Dharma,  
        même des moines ayant femme et enfants ont des adeptes,  aussi 
        bien que des moines mangeant poisson et volaille. Je n'ai ni femme ni 
        enfants et ne mange ni poisson ni volaille. La seule chose que l'on 
        puisse me reprocher est de propager le Sutra du Lotus. Bien 
        que sans femme ni enfant,  je passe dans le pays entier pour un moine 
        qui transgresse les règles de bonne conduite,  et,  alors que je 
        n'ai même pas tué une fourmi ou un grillon,  j'ai la réputation 
        d'un malfaiteur dans le pays entier. Cela pourrait se comparer à 
        la situation du Bouddha Shakyamuni qui,  toute sa vie durant,  fut calomnié 
        par de nombreux brahmanes.  Et pourtant,  
        la conclusion finale de ces enseignements non bouddhiques constitue un 
        moyen important d'accéder au bouddhisme. Certains ont affirmé : "Dans 
        mille et quelques années,  le Bouddha apparaîtra dans le monde",  
        tandis que d'autres ont prédit : "D'ici cent ans,  le Bouddha 
        apparaîtra dans le monde." Le Sutra 
        du Nirvana stipule : "Tous les écrits ou enseignements,  
        quelle que soit leur source,  sont tous des enseignements du Bouddha. Il 
        n'y pas d'enseignements non bouddhiques." Et il est écrit 
        dans le Sutra du Lotus (réf.)  : "Ils [les disciples du Bouddha] 
        manifesteront les trois poisons et sembleront attachés à des philosophies erronées. 
        Mes disciples utilisant les expédients salvifiques*  sauvent les hommes."  De plus,  le Bouddha n'exposa le Sutra du Lotus qu'après 
            avoir longtemps formé et préparé tous ceux qui 
            pouvaient l'entendre,  qu'ils soient divins ou humains,  laïcs 
            ou religieux,  ou qu'ils appartiennent aux huit 
            groupes d'êtres non-humains. Et,  malgré cela,  certains 
            disciples rejetèrent cet enseignement.
A plus forte raison maintenant,  à l'époque des Derniers 
            jours du Dharma,  
            bien que l'enseignement,  la capacité des gens et la période 
            de propagation concordent,  nous devons nous attendre à une 
            hostilité encore plus grande. Car notre époque est celle 
            des conflits,  celle où le Dharma pur a disparu,  où le 
            maître n'est qu'un simple mortel et ses disciples des incroyants 
            en proie aux trois poisons. 
            C'est pourquoi les hommes rejettent le bon maître et lui préfèrent 
      les mauvais moines. Le monde pense que c'était pour ceux qui vivaient à cette 
        époque. [Mais] moi, Nichiren, je dis ceci : du temps de Shakyamuni, si 
        l'on examine ce qu'étaient Shariputra, Maudgalyayana et autres, on voit 
        qu'ils étaient de grands saints dont l'un était le plus grand de tous 
        en sagesse-prajna, l'autre le plus 
        grand en pouvoirs mystiques. Si l'on parle du passé, le premier avait 
        été le bouddha Konryuda, le second, le bouddha Seiryuda*   (remarque)  ; si l'on parle de l'avenir, le premier 
        sera l'Ainsi-Venu Padmaprabha*  (note)  . Si l'on se reporte au temps 
        où ils se trouvaient au Pic du Vautour, 
        ils étaient de grands bodhisattvas qui avaient entièrement éliminé les trois poisons. Si l'on parle de 
        leur nature fondamentale, ils étaient d'anciens bodhisattva qui «en dedans 
        cachaient [une conduite de bodhisattva], au dehors apparaissaient [comme 
        des auditeurs-shravakas]»   (note).  Il est écrit dans le Sutra du 
            Lotus  : "Si quelqu'un enseigne le Sutra,  ne serait-ce 
            qu'un moment,  dans l'époque effrayante à venir,  il aura 
            le soutien de tous les cieux."(réf.) Ce passage indique qu'à l'époque des Derniers 
            jours du Dharma,  
            lorsque domineront les personnes mauvaises en proie aux trois 
            poisons,  ceux qui adhéreront à l'enseignement correct,  
            même pour peu de temps,  seront aidés et soutenus par 
      les cieux. Le roi Ajatashatru était depuis 
          sa naissance dominé par les trois 
          poisons et commettait sans cesse l'une ou l'autre des dix 
          mauvaises actions. De plus,  il tua son père,  tenta d'ôter 
          aussi la vie à sa mère,  et,  prenant Devadatta pour maître,  tua de nombreux disciples du Bouddha. Parce qu'il 
          avait accumulé de nombreuses mauvaises actions,  le quinzième 
          jour du deuxième mois,  le même jour que celui de la disparition 
          du Bouddha,  des boutons purulents apparurent sur sept parties de son 
          auguste personne,  présageant qu'il tomberait dans l'enfer avici. 
          Le roi connut des souffrances épouvantables. Il éprouvait 
          la même douleur que s'il avait été précipité 
          dans un grand feu ou plongé dans de l'eau bouillante. Ses six 
          ministres proposèrent de faire appel aux six 
      maîtres non bouddhistes pour le guérir de ses pustules. Le kalpa 
        de déclin a son origine dans l'esprit des êtres humains. 
        Plus les trois poisons - avidité,  
        arrogance,  stupidité - deviennent virulents,  plus la longévité 
        des êtres humains diminue et plus leur taille s'amenuise. En Chine 
        et au Japon,  avant l'introduction du bouddhisme,  les classiques non 
        bouddhiques (note) des Trois Augustes et Cinq Empereurs et des Trois sages mettaient de 
        l'ordre dans l'esprit des hommes et servaient à gouverner le 
        monde. Mais les esprits s'écartèrent de plus en plus du 
        bien pour se rapprocher du mal,  et la sagesse des classiques non bouddhiques 
        se révéla trop superficielle pour prévenir les 
        fautes de personnes profondément ancrées dans le mal. 
        Lorsqu'il fut devenu impossible,  par le seul recours aux classiques 
        non bouddhiques,  de gouverner le monde,  les sutras bouddhiques furent 
        peu à peu introduits et la société recouvra la 
        tranquillité. Car la sagesse bouddhique s'appuie sur une parfaite 
        connaissance de l'esprit humain. On lit 
          dans le sutra : "Ils manifesteront les trois 
          poisons et sembleront attachés à des philosophies 
    erronées. C'est ainsi que mes disciples pourront sauver les hommes."(réf.) Les maladies des êtres 
          humains peuvent être divisées en deux grandes catégories. 
          La première est celle des maladies du corps. Ces maladies physiques 
          consistent en  : cent une maladies causées par le déséquilibre 
          de l'élément terre  ; cent une,  causées par le déséquilibre 
          de l'élément eau  ; cent une,  dues au déséquilibre 
          de l'élément feu,  et cent une,  dues au déséquilibre 
          de l'élément vent. Au total,  quatre cent quatre maladies (note)  . Les maladies de ce type 
          peuvent être guéries par les remèdes prescrits par 
          d'excellents médecins tels que Jisui, Rusui, Jivaka, Bian Que et d'autres. La deuxième 
          catégorie est celle des maladies de l'esprit. Elles sont dues 
          aux trois poisons et sont de 
          84000. Seul le Bouddha a le pouvoir de les guérir ; les deux divinités 
          brahmaniques [Shiva et Vishnu] 
      ou les trois ascètes  ne peuvent pas y parvenir,  et moins encore la science de Shennong et Huangdi. La seconde catégorie 
          est celle des maladies de l'esprit. Elles sont causées par les trois poisons et sont de 84000 sortes différentes. Même les deux divinités brahmaniques        [Shiva et Vishnu],  
          les trois ascètes,  ou 
          les Six maîtres non bouddhistes sont incapables de les guérir. Et les médicaments prescrits 
          par Shennong et Huangdi (note)  sont moins efficaces encore. Dans les maladies de l'esprit elles-mêmes,  
          il faut distinguer entre les moins graves et les très graves. 
          Les 84000 sortes de maladies causées par les trois 
          poisons qui affectent les simples mortels dans les six 
          voies peuvent être guéries par le bouddha des enseignements 
          du Hinayana et des sutras Agama*,  
          ou par les maîtres des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu. 
          Mais,  si les adeptes du Hinayana,  
          par attachement aux enseignements qu'ils pratiquent,  s'opposent à 
      l'enseignement du Mahayana,  ils seront atteints par diverses maladies. Mon esprit n'est peut-être pas celui d'un envoyé du Bouddha 
          car mon corps est celui d'un simple mortel. Toutefois,  puisque j'ai 
          suscité la haine des trois 
            grands gnnemis et puisque j'ai été exilé à 
          deux reprises,  je suis semblable à un envoyé du Bouddha. 
          Même si mon esprit est obscurci par les trois 
            poisons et si mon corps est celui d'un simple mortel,  parce que 
          ma bouche récite Namu Myoho 
            Renge Kyo,  cela fait de moi l'envoyé du Bouddha. Si je cherche 
          un exemple dans le passé,  je mérite d'être comparé 
      au bodhisattva Fukyo. De même,  le 
          Bouddha réside en notre propre coeur ; le silex,  par exemple,  
          peut produire du feu et,  sous leur gangue se trouvent des joyaux de 
          valeur. Simples mortels que nous sommes,  nous ne pouvons voir ni nos 
          propres sourcils qui sont si proches,  ni le ciel dans le lointain. De 
          même,  nous ne voyons pas que le Bouddha existe dans notre propre 
          coeur. Vous vous demandez peut-être comment il est possible que 
          le Bouddha se trouve en nous quand notre corps,  ayant son origine dans 
          la semence et le sang de nos père et mère,  est la source 
          des trois poisons et le siège 
    des désirs charnels. Si quelqu'un 
          d'autre a été calomnié comme moi,  ce n'était 
          pas à cause du Sutra du Lotus. En particulier,  je ne 
          pourrai jamais l'oublier,  c'est avec le cinquième volume du Sutra 
          du Lotus (note)  que Shofu-bo me frappa au visage. Son agression à mon égard était 
      causée par les trois poisons.  J'ai beau 
          dire que ce pays regorge de personnes prêtes à détruire 
          le Sutra du Lotus,  personne ne le comprend,  et tous s'enfoncent 
          de plus belle dans l'ignorance. De plus,  maintenant,  un Pratiquant 
          du Sutra du Lotus est apparu. De sorte que les habitants du 
          Japon,  au comble de l'ignorance,  
          ajoutent maintenant l'arrogance. Ils favorisent les enseignements erronés 
          et haïssent l'enseignement correct. Dans un pays à ce point 
          dominé par les trois poisons,  
    comment paix et stabilité pourraient-elles s'établir ? | |||
| Voir également avidité ; colère (asura) ; ignorance (illusions) | |||
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