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Extraits de gosho sur |
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Trois
Augustes et Cinq Empereurs |
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Le Koshaku de Annen dit ceci: "Le Bouddha envoya Trois sages [Laozi, Confucius et Yan-Hui]
en Chine pour enseigner les cinq préceptes, par le biais des cinq
vertus. Dans le passé, quand le premier ministre de la cour des
Song demanda à Confucius si les Trois Augustes et les Cinq
Empereurs de la Chine ancienne étaient sages,
Confucius répondit qu’ils ne l’étaient pas.
Le premier ministre lui demanda alors s’il y avait quelqu’un
que l’on pouvait considérer comme un sage. Confucius répondit
qu’il avait entendu parler d’un sage appelé Shakyamuni,
qui vivait dans les contrées de l’ouest." Parlons
maintenant des femmes. On trouve, dans les textes bouddhiques aussi
bien que non bouddhiques, de graves critiques à leur encontre.
Les ouvrages intitulés Les
Trois Recueils et Les
Cinq Canons, qui décrivent le règne des Trois
Augustes et Cinq Empereurs de la Chine ancienne, les qualifient
d'inconstantes et de fourbes. Ainsi, on prétend que trois
femmes maléfiques furent à l'origine d'un désastre.
Ce sont des femmes que l'on rendit responsables de la chute d'un pays
et de son peuple. Avant sa venue [de Shakiamuni], le monde était comparable à
ce qu'il était avant l'apparition des trois
Augustes et cinq Empereurs, les êtres
humains ne reconnaissaient pas leur père et étaient
comparables à des animaux. A l'époque antérieure
au règne du roi Yao,
les êtres humains ignoraient tout des tâches qui doivent
être accomplies au fil des quatre saisons, ils étaient
aussi ignorants que des vaches ou des chevaux. Kangyo-soku* est l'un des six stades
de la pratique dans l'enseignement
parfait*.
Cela consiste à faire ce que l'on dit et à dire ce que
l'on fait. Ceux qui sont au stade de ri-soku* et au stade de myoji-soku* croient à l'enseignement
parfait*,
mais même lorsqu'ils en chantent les louanges, leurs paroles ne se traduisent
pas en actes. Ainsi nombreux sont ceux qui ont lu les Trois
Augustes et Cinq Empereurs,
mais pas une fois sur dix millions on ne voit la société
administrée selon les principes de ces anciens sages chinois.
D'où la difficulté de créer une société
en paix. Le confucianisme
décrit les Trois Augustes [Fu Xi, Shennong,
et Huangdi], les Cinq
empereurs [Shao-Hao, Zhuang-Xin, Di-Kao, Tang-Yao et Yu-Shun], et
les Trois souverains fondateurs [Yu, de la dynastie Xia, Tang de la dynastie Shang (Yin) et Zhou Wen], qu'il appelle les Honorés du Ciel. Ces
hommes sont dépeints comme la tête et les yeux du gouvernement
et les piliers et les poutres du peuple (note). Avant l'époque des Trois
Augustes, les êtres humains vivaient comme des animaux et ne
reconnaissaient même pas leur propre père. Mais à
partir de l'époque des Cinq
Empereurs, ils apprirent à reconnaître leur père
et leur mère et à obéir aux règles de la piété
filiale. Ainsi, Yu Shun*, le dernier des Cinq
Empereurs, servit son père avec respect, bien que ce dernier
fut borné et entêté. De même, le Duc
de Pei, une fois devenu le premier empereur de la dynastie Han*,
continua à respecter profondément son père*, le sire
vénérable. Le roi Zhou
Wu, fit graver sur bois un portrait de son père (note),
le gouverneur des Marches de l'Ouest, et Ding Lan fit sculpter une statue de sa mère*. Tous sont des modèles
de piété filiale. L'empereur Tang Taizhong fut
un roi d'une grande sagesse dont le nom était connu dans le monde
entier et dont la vertu dépassait, disait-on, celle des Trois
Augustes et Cinq Empereurs de l'antiquité. Il régna
non seulement sur toute la Chine, mais étendit son influence
sur plus de mille huit cents royaumes étrangers depuis Gaochang [à l'ouest] jusqu'à Koguryo [à l'est]. Il
avait la réputation d'avoir maîtrisé les enseignements
bouddhiques comme non bouddhiques. Puisque ce moine, Xuanzang,
était celui qui avait converti ce roi sage, et parce qu'il bénéficiait
plus que quiconque de sa confiance et de ses faveurs, aucun des maîtres
de l'école Tiantai n'aurait
osé risquer sa tête en le contredisant. Si bien que les
principes véridiques du Sutra du Lotus furent négligés
et oubliés dans le pays entier. Avant l'introduction du bouddhisme
en Chine, les écrits des Trois
Augustes et Cinq Empereurs, des Trois
Rois, de Taigong wang, du Duc de Zhou, de Lao-Zi et de Confucius étaient
appelés Classiques ou Canons. Ces écrits
enseignaient aux hommes le comportement correct et l'importance de la
gratitude envers les parents. Une distinction claire fut établie
entre supérieurs et subordonnés afin que le pays soit
gouverné avec sagesse. Les sujets ont obéi aux souverains
[qui suivaient ces préceptes] et le ciel a répondu à
leurs prières. Un enfant qui les transgressait était sanctionné
pour manquement à la piété filiale et un sujet
qui désobéissait était puni comme traître. Un sage est celui qui perçoit clairement les trois phases de la vie. Les Trois
Augustes et Cinq Empereurs auxquels le confucianisme se réfère, tout comme les Trois Sages [de la Chine ancienne],
n'appréhendaient que le présent ; ils ne connaissaient
ni le passé, ni l'avenir. Les brahmanes,
capables de percevoir quatre-vingt
mille kalpas dans le passé
et l'avenir, étaient, dans une infime mesure, des sages. Les
personnes des deux véhicules du Hinayana, connaissant le
Dharma de cause et d'effet pour
le passé et le futur, étaient des sages supérieurs
aux brahmanes. Et que peut donc signifier
l'apparition du soleil au beau milieu de la nuit ? Dans tous les
enseignements exposés de son vivant par le Bouddha Shakyamuni,
nulle part un tel événement n'est mentionné. Et
dans les Trois Recueils et les
Cinq Canons qui retracent la vie des Trois
Augustes et Cinq Empereurs de l'antiquité [en Chine], nulle
part il n'est prédit qu'à l'avenir le soleil apparaîtra
au beau milieu de la nuit. Dans les sutras bouddhiques, il est dit que,
au cours du kalpa du déclin,
deux soleils, trois soleils, ou même sept soleils brilleront ensemble,
mais ils doivent apparaître dans la journée [pas dans la
nuit]. Le kalpa
de déclin a son origine dans l'esprit des êtres humains.
Plus les trois poisons - avidité,
arrogance, stupidité - deviennent virulents, plus la longévité
des êtres humains diminue et plus leur taille s'amenuise. En Chine
et au Japon, avant l'introduction du bouddhisme, les classiques non
bouddhiques (note) des Trois Augustes et Cinq Empereurs et des Trois sages mettaient de
l'ordre dans l'esprit des hommes et servaient à gouverner le
monde. Mais les esprits s'écartèrent de plus en plus du
bien pour se rapprocher du mal, et la sagesse des classiques non bouddhiques
se révéla trop superficielle pour prévenir les
fautes de personnes profondément ancrées dans le mal.
Lorsqu'il fut devenu impossible, par le seul recours aux classiques
non bouddhiques, de gouverner le monde, les sutras bouddhiques furent
peu à peu introduits et la société recouvra la
tranquillité. Car la sagesse bouddhique s'appuie sur une parfaite
connaissance de l'esprit humain. Toutefois, d'après le Nihon Shoki (Chroniques du Japon), la statue envoyée par le
roi était celle de Shakyamuni. Il est concevable que, avec l'émergence
de l'école Jodo, la statue d'origine ait été remplacée par une statue du bouddha Amida. Comme c'était la
coutume dans les rituels conduits en présence de l'empereur,
les taoïstes apportèrent les écrits de leur école,
ainsi que les Trois Recueils, les
Cinq Canons, et les écrits des Deux Sages* et des Trois Augustes, et en
déposèrent quelques uns sur des brindilles qu'ils enflammèrent.
Lors de cérémonies semblables, par le passé, les
textes avaient toujours résisté aux flammes, mais cette
fois, ils furent réduits en cendres. D'autres écrits,
placés sur l'eau, cette fois-ci coulèrent au fond, alors
qu'ils avaient autrefois flotté en surface. Les taoïstes s'efforcèrent d'invoquer les démons, mais ils n'apparurent
pas. Tous ressentirent cela comme une humiliation insupportable et certains
d'entre eux, comme Chu Shan-xin et Fei Shu-cai, en moururent de honte. L’objet le plus sublime doit être montré comme objet
de culte. Par exemple, l’objet de culte du confucianisme, ce sont
les Trois Augustes et cinq Empereurs.
L’objet de culte pour le bouddhisme devrait être le Bouddha
Shakyamuni. Puis vint
l'époque des souverains humains. Pendant les vingt-neuf premiers
règnes, la force obtenue par l'observance des préceptes
dans des vies antérieures commença à s'affaiblir.
Gouverner devint difficile et, pour la première fois, le pays
fut confronté aux trois
calamités et des sept
désastres. Mais, furent alors introduits de Chine, les textes
décrivant les principes selon lesquels avaient gouverné
les Trois Augustes et Cinq Empereurs de l'Antiquité. Grâce à l'utilisation de ces textes
et aux prières adressées aux divinités, les calamités
et les désastres qui accablaient le pays purent être maîtrisés. |
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