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Extraits de gosho sur |
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taoïsme |
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En général, on peut considérer qu’il existe
trois formes d’enseignements répandus en ce monde. La première
est le confucianisme. Il en existe
ici vingt-sept sortes. La deuxième est le taoïsme.
Ici, il y a vingt-cinq courants. La troisième est les douze
procédés d’écritures bouddhiques. L’école
du Tendai, elle, énonce quatre enseignements et huit
enseignements. Est-ce que vous les classez en dehors des enseignements ? Dans le Dharma des médecins, ceux qui sont extérieurs à
la voie fondamentale sont appelés “médecins des livres
extérieurs”. Dans le langage humain, celui qui ne succède
pas à son nom est appelé “famille extérieure”.
Dans l’enseignement du Bouddha, ce qui s’éloigne des
sutras et des discours est appelé voie
extérieure (gedo). Le Sutra
du Nirvana précise : “S’il y a des hommes qui
ne suivent pas ce que prêche l’Éveillé, il faut le
savoir, ces hommes sont des féaux du démon”. Dans
le neuvième rouleau de la “Détermination à
propager”, il est écrit : “(ceux qui s’attachent
encore aux) sutras antérieurs au Lotus sont des disciples des voies extérieures”. Dans un pays où seuls des enseignements non
bouddhiques ont été jusqu'alors propagés, il convient
d'utiliser le bouddhisme pour les réfuter. C'est ce que fit le
Bouddha en Inde en réfutant les principes des brahmanes ; Kashyapa Matanga et Zhu Falan se rendirent en Chine et polémiquèrent avec les taoïstes ; et le prince Jogu, né
ici, au Japon, vainquit Moriya par l'épée. Le même principe vaut à l'intérieur
du bouddhisme même. Dans un pays où il s'est répandu,
il faut combattre le Hinayana à l'aide des sutras du Mahayana,
comme le fit le bodhisattva Asanga lorsqu'il réfuta les enseignements du Hinayana pronés par Vasubandhu.
Dans un pays où il a été propagé, il faut
réfuter le Mahayana
provisoire* en exposant le Mahayana
définitif* qui permit au Grand-maître* de remporter la
victoire sur les Trois écoles de Chine du Sud et les sept écoles de Chine du Nord. Prenez le
temps de réfléchir et écoutez bien ce que je dis ! Dans les cinq ou sept mille volumes de sutra représentant la totalité
des enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, ou dans
les trois mille volumes ou plus des écrits confucéens et taoïstes, trouve-t-on, où
que ce soit, un passage établissant clairement que le Sutra
du Lotus est une "théorie puérile" ou qu'il
se place deux rangs en dessous du Sutra Vairocana*, en étant
également inférieur au Sutra
Kegon*,
ou que le Bouddha Shakyamuni est égaré dans le domaine de
l'obscurité et n'est pas même digne de conduire les boeufs
du bouddha Vairocana* ? Et, même si l'on trouvait un passage de ce genre, il faudrait l'examiner
avec le plus grand soin ! De même,
avant l'apparition du bouddhisme, les adeptes du brahmanisme n'étaient
pas si précis dans leurs propres théories. Mais par la suite,
en écoutant et en observant le bouddhisme, ils prirent conscience
des défauts de leurs propres doctrines. Ils conçurent alors
l'idée ingénieuse d'utiliser les enseignements bouddhiques
pour les incorporer aux principes de leur propre école, ce qui
leur valut de tomber encore plus profondément dans l'erreur. Ce
sont là des exemples d'enseignements "appropriés"* ou "dévoyés"*. (note). La même
chose se produisit en Chine. Avant l'introduction du bouddhisme, le confucianisme
et le taoïsme étaient flous
et puérils. Mais sous la dynastie des Han
postérieurs, le bouddhisme fut introduit en Chine et lança
un défi aux doctrines du pays. Avec le temps, le bouddhisme se
répandit et certains moines bouddhistes choisirent de revenir aux
croyances autochtones ou furent contraints de retourner à la vie
profane parce qu'ils avaient enfreint les préceptes.
Par leur intermédiaire, les principes bouddhiques furent usurpés
par les écoles confucianiste et taoïste. On lit dans
le cinquième volume du Maka
Shikan : "De nos jours, nombreux sont les moines démoniaques qui rompent leur voeu pour retourner à la vie laïque. Craignant
d'être punis pour leurs actes, ils adhèrent aux principes
des taoïstes. Dans l'espoir d'acquérir gloire et profit, ils
vantent exagérément les mérites de Lao-Zi et de Zhuang-Zi, s'appropriant
les concepts bouddhiques pour les intégrer aux écrits taoïstes.
Ils dénaturent ce qui est noble pour l'incorporer à ce qui
est vulgaire, ils détruisent ce qui est élevé et
le ramènent vers ce qui est bas, s'efforçant de mettre les
deux au même niveau." A une époque où la société
accepte le Dharma correct, suit les préceptes et condamne ceux
qui les transgressent ou les ignorent, il faut fidèlement les
observer tous. A une époque où l'on se sert du confucianisme et du taoïsme pour attaquer
le bouddhisme, il faut en débattre avec l'empereur, à
l'exemple des maîtres Daoan, Huiyan et Fadao qui le firent au péril même de leur vie. Lorsque les gens
confondent totalement les enseignements du Hinayana et du Mahayana, les enseignements
provisoires et définitifs,
les doctrines ésotériques et exotériques, aussi
incapables de faire la différence entre eux que de distinguer
les pierres précieuses des cailloux, ou le lait de vache du lait
d'ânesse (note),
il faut faire une nette distinction entre eux, à l'instar des
Grands-maîtres Zhiyi* et Saicho*. Il y eut
par le passé, un mauvais souverain en Chine qui s'appelait l'empereur Hui-zong. Sous l'influence de
prêtres taoïstes, il détruisit les statues du Bouddha
et les sutras et contraignit tous les moines et toutes les nonnes à
reprendre la vie séculière jusqu'à ce qu'il ne
reste plus un seul religieux. Parmi les moines il s'en trouva un, du
nom de Fadao, qui refusa de se
laisser intimider par l'édit impérial. Cela lui valut
d'avoir le visage marqué au fer rouge et d'être exilé
au sud du fleuve Yangzi. Je suis
né à une époque où la confiance est accordée
à l'école Zen dont
l'enseignement est aussi nuisible que celui des prêtres taoïstes,
et je rencontre également, comme Fa-dao,
des persécutions. Il y a
deux manières d'atteindre la bodhéité : grâce
au Sutra du Lotus après avoir rencontré le Bouddha
ou par la croyance dans le Sutra sans avoir rencontré
le Bouddha. Avant même la venue du Bouddha, certains brahmanes en Inde étaient parvenus à une vision correcte de la vie
à travers les Veda. En Chine,
avant l'arrivée du bouddhisme, certains étaient parvenus
à la vision correcte grâce au taoïsme et au confucianisme. Beaucoup
de bodhisattvas et de personnes ordinaires d'une grande sagesse perçurent
que le Bouddha avait planté en eux la graine de la bodhéité
dans le lointain passé avant qu'ils aient entendu le Sutra du Lotus. Ils le comprirent
à l'écoute des sutras du Mahayana
provisoire* des périodes Kegon, Hodo et Hannya. Ils sont comparables aux pratyekabuddhas capables de percevoir l'impermanence de la vie en voyant des fleurs
perdre leurs pétales ou des feuilles tomber. Ils représentent
donc le type de personnes parvenues à comprendre la vérité
grâce à d'autres enseignements que le Sutra du Lotus. Des incendies plus ou moins considérables ont suivi les actes des hommes. Au cours des deux mille années du Dharma Correct et du Dharma Formel, il y a eu de mauvais souverains et de mauvais moines, les uns suivant le paganisme, les autres s'entretenant avec les taoïstes et certains croyant à des divinités perverses, tous ont ruiné le Dharma bouddhique. Ces fautes semblent graves, pourtant elles sont légères! (note) Actuellement les mauvais moines détruisent le Dharma; avec le Hinayana ils frappent le Mahayana (note), avec la doctrine provisoire (gonkyo) ils perdent la doctrine définitive (jikkyo) (note) ; ils ne portent pas atteinte au corps mais ils amoindrissent l'esprit; ils ne brûlent ni n'anéantissent les temples et les stupas mais ils les font tomber d'eux-mêmes en ruines; leurs fautes dépassent celles qui furent commises jadis. Vous, mes disciples, voyez tout cela et mettez votre foi dans le Sutra du Lotus. De nos
jours, les habitants du Japon donnent l'impression de croire dans le
Dharma du Bouddha. Mais autrefois, avant l'introduction du bouddhisme
en ce pays, ils ignoraient tout du Bouddha ou de son Dharma. C'est seulement
après la bataille entre Moriya et le prince Jogu que certains
adoptèrent la foi bouddhique, et d'autres non. Il en alla
de même en Chine. Après avoir introduit le bouddhisme en
Chine, Matanga débattit
avec les taoïstes. Quand les
taoïstes furent vaincus en débat, certains se convertirent
au bouddhisme, mais beaucoup plus ne le firent pas. Quinze
ans après les mille ans de l'époque du Dharma
correct, au début de l'époque du Dharma
formel, le bouddhisme se propagea vers l'est et fut introduit en
Chine. Pendant cent ans et plus, au cours de la première période
de cinq cents ans de l'époque du Dharma formel, les enseignements
bouddhiques venus d'Inde furent vigoureusement contestés par
les maîtres taoïstes de
Chine, sans qu'aucune vérité incontestable permette de
les départager. Bien que parfois la question paraisse tranchée,
la croyance de ceux qui adhéraient au bouddhisme n'était
pas encore très profonde. Quand Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* prièrent pour la pluie, elle tomba, mais accompagnée de
vents violents. Vous devriez vous interroger sur la raison de ce phénomène.
On est parvenu parfois à faire tomber la pluie même en
faisant appel à des enseignements non bouddhiques, y compris
le taoïsme, qui ne méritent
même pas d'être réfutés ici. Par conséquent,
en pratiquant des enseignements bouddhiques, même s'il ne s'agit
encore que de ceux du Hinayana,
comment pourrait-on ne pas faire tomber la pluie ? Lorsque
itai doshin [un même coeur dans des corps différents]
prévaut parmi les hommes, ils sont assurés d'atteindre
leur but ; en revanche, s'ils agissent en dotai ishin [un même
corps mais des coeurs différents], ils ne peuvent rien réaliser
de remarquable. Les littératures confucéenne et taoïste comportent plus
de trois mille volumes qui illustrent bien ce principe. Le roi Shang
Zhou, à la tête d'une armée de 700 000 soldats,
affronta le roi Zhou Wu qui,
lui, ne disposait que de 800 hommes. Or, grâce à leur
parfaite unité et en dépit de leur infériorité
numérique, les hommes de Zhou
Wu remportèrent la victoire sur les troupes divisées
de Shang Zhou. Les maîtres taoïstes, en Chine, trompèrent le peuple pendant plusieurs
centaines d'années. Mais, lorsque les moines bouddhistes Kashyapa
Matanga et Zhu Falan les défièrent, ils mirent le
feu à leurs propres écrits et ceux-ci, qui devaient prouver
l'immortalité, ont brûlé. En Chine,
dans la septième année de Yung-ping [64 av. notre ère],
le deuxième empereur de la dynastie
des Han postérieurs, Ming,
vit en rêve un personnage doré. Après quoi il envoya
en Inde dix-huit émissaires, parmi lesquels les lettrés
Cai-Yin et Wang-Zun, pour y rechercher le bouddhisme. Pour cette raison,
dans la dixième année de Yung-ping, deux sages du centre
de l'Inde, Kashyapa Matanga et Zhu Falan furent invités
en Chine et traités avec le plus grand respect. Des milliers
d'adeptes du confucianisme et du taoïsme, qui avaient jusqu'alors
présidé aux cérémonies impériales
en Chine, les jalousèrent et se plaignirent auprès de
l'empereur. Ce dernier décréta qu'un débat public
aurait lieu le quinzième jour du premier mois de la quatorzième
année de Yung-ping. Les taoïstes s'empressèrent d'élever
un autel en prenant cent divinités chinoises comme objet de vénération.
Et les deux sages venus d'Inde [Matanga et Zhu Fan-lan] prirent pour
objet de vénération les reliques du Bouddha, une peinture
représentant Shakyamuni et cinq sutras (note). Comprenant que ses pouvoirs surnaturels étaient
incapables de remédier à la situation, Maudgalyayana se rendit en un instant auprès du Bouddha et lui présenta
sa requête désespérée. «Je suis né dans une famille de brahmanes,
dit-il, mais je suis devenu par la suite un disciple du Bouddha. Parvenu
à l'état d'arhat, je me suis libéré du cycle
des renaissances dans le monde
des trois plans, et j'ai
acquis les Trois Pouvoirs de perception et les six
pouvoirs mystiques qui sont l'apanage des arhats. Mais maintenant,
lorsque j'essaye de sauver ma propre mère des grandes souffrances
qui l'accablent, je ne fais que provoquer chez elle une agonie encore
plus grande. C'est pour moi une grande peine et mon cœur est empli
de regrets. Le Bouddha répondit : «Votre mère
a commis de graves mauvaises actions. Seul, vous n'aurez pas le pouvoir
de la sauver. Personne ne le peut : ni les divinités du ciel,
ni celles de la terre, ni les brahmanes, ni les moines taoïstes,
ni les quatre rois du Ciel, ni les
divinités Taishaku et Bonten. Saicho* affirma que telle était la raison de la colère du ciel
et de l'affaiblissement des divinités
protectrices du pays. Et il déclara que même ceux qui
faisaient l'éloge du Sutra du Lotus en détruisaient
le cœur. En entendant
cela, les moines des Sept temples principaux
de Nara, des quinze grands temples, et de tous les temples et monastères
de montagne du Japon, devinrent furieux. Ils s'écrièrent : "Mahadeva, de l'Inde,
et les moines taoïstes de la
Chine se sont réincarnés dans notre pays ! Ils ont
pris la forme de ce petit moine appelé Saicho* ! Si quelqu'un le rencontre, qu'il lui brise la tête en deux, qu'il
lui coupe les bras, qu'il le frappe et l'insulte ! " |
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