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Extraits de gosho sur |
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communauté des pratiquants - Sangha
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Il en résulte qu'on voit des gens briser les doigts des statues
de Shakyamuni pour les remodeler selon le geste (mudra)
attribué à Amida,
ou rénover des temples à l'origine consacrés à Yakushi*, et y placer des statues
d'Amida, seigneur de la Terre de l'Ouest. Ou bien, on interrompt la pratique qui consiste à
retranscrire le Sutra du Lotus, pratique qui se poursuit depuis
plus de quatre cents ans au Mont Hiei,
et on la remplace par la transcription des trois
sutras de la Terre pure ; ou encore les conférences annuelles daishiko sur le Grand-maître Zhiyi* sont remplacées par des conférences sur les enseignements
de Shandao. En fait, les opposants
au Dharma et leurs complices sont si nombreux qu'on ne peut les compter.
Ne sont-ils pas des destructeurs du Bouddha ? Ne sont-ils pas
des destructeurs du Dharma ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Sangha ? Et tous leurs enseignements
hérétiques découlent du Senchaku Shu ! Quant à
la reconnaissance envers le Sangha,
elle lui est due parce que c'est invariablement la communauté
qui perpétue le trésor du Bouddha et le trésor
du Dharma. Par exemple, il ne peut y avoir de feux sans bois de chauffage,
et, sans terre, les arbres et les plantes ne peuvent pas pousser. Pareillement,
le bouddhisme aurait pu exister, mais, sans les moines qui l'ont étudié
et fait connaître, il n'aurait jamais été transmis
pendant les deux mille ans des époques du Dharma
correct et du Dharma formel et
jusqu'à celle des Derniers jours
du Dharma.
C'est pourquoi on lit dans le Sutra
Daijuku : "Si, dans la cinquième
période de cinq cents ans, une personne harcèle un
moine ignorant n'observant pas les préceptes et l'accuse d'un
crime quelconque, sachez que cette personne éteint le flambeau
du bouddhisme." Il est difficile, en vérité, de totalement
s'acquitter de la dette contractée envers le Moine ! Le croyant
laïque avisé répondit : "Les cinq
forfaits sont : tuer son père, tuer sa mère, tuer un arhat, verser le sang d'un bouddha, et rompre l'unité de la communauté
bouddhique. Quant aux dix
actions mauvaises, elles consistent en trois actions corporelles,
quatre actions verbales et trois actions mentales. Les trois actions corporelles
sont tuer, voler et avoir des relations sexuelles illégitimes.
Les quatre mauvaises actions verbales sont mentir, flatter, diffamer,
et tromper. Les trois mauvaises actions mentales sont l'avidité,
l'orgueil et l'ignorance. Devadatta était le fils aîné du roi Dronodana et le neveu du roi Shuddhodana.
Il était ainsi le cousin du Bouddha Shakyamuni et également
le frère aîné du vénérable Ananda.
Sa position dans le Jambudvipa n'était donc en rien celle d'une personne de basse condition.
Il devint disciple du moine Sudaya et entra dans la vie religieuse. Du vénérable Ananda il apprit la maîtrise des dix-huit pouvoirs
surnaturels et il mémorisa les 60.000 enseignements non bouddhiques
et les 80.000 enseignements bouddhiques. Il observait cinq pratiques (note) et paraissait presque plus saint que le Bouddha lui-même. Désireux
de prendre la place du Bouddha, il eut l'audace de commettre le crime
de perturber le Sangha en fondant son propre sanctuaire sur le Mont Gayashirsha et en invitant les disciples du Bouddha à l'y
rejoindre. Il confia au prince héritier Ajatashatru : "J'ai l'intention de tuer le Bouddha et de devenir le nouveau bouddha.
Vous devriez tuer votre père le roi Bimbisara et régner à sa place ! " Il y eut autrefois une personne
du nom de Gyobo Bonji. Pendant
douze ans, il alla de pays en pays, à la recherche des enseignements
du Bouddha. A cette époque, aucun des Trois
trésors - le Bouddha, le Dharma et le Sangha n'était encore apparu. Mais Gyobo
Bonji poursuivait sa quête du Dharma bouddhique de la même
manière que l'on cherche de l'eau quand on a soif, ou de la nourriture
quand on a faim. Un jour, il rencontra un brahmane errant qui lui dit : "Je connais un verset de l'enseignement sacré.
Si vous êtes véritablement à la recherche du bouddhisme,
je vous le communiquerai." Gyobo
Bonji l'implora de le faire. Le brahmane lui dit : "Pour prouver
votre sincérité, arrachez-vous d'abord un morceau de peau
pour servir de parchemin, brisez l'un de vos os et utilisez-le comme
pinceau, écrasez votre moelle pour en faire de l'encre, et diluez-la
dans votre sang pour écrire. Si vous êtes prêt à
faire tout cela, je vous enseignerai le verset du Bouddha." Moi, Nichiren,
je ne suis pas digne d'être appelé Pratiquant du Sutra du Lotus, ni de faire partie des membres du Sangha.
J'ai même, à un moment donné, fait comme les gens
de mon époque et invoqué le nom du bouddha Amida.
Le moine Shandao, qui passait
pour être la réincarnation d'Amida,
a dit : "[Parmi les personnes qui invoqueront le nom du bouddha Amida] dix sur dix, cent sur cent
renaîtront dans la Terre pure.
Mais pas une personne sur mille ne pourra être sauvée [par
le Sutra du Lotus et les autres sutras]." Par la suite, Devadatta abandonna la vie de
famille pour entrer dans le Sangha,
mais, en présence de grandes assemblées d'êtres humains
et célestes, le Bouddha le réprimanda, le traitant d'insensé
qui se nourrit de ce que les autres recrachent. Parce qu'il était
avide de renommée et de profit personnel, il jalousait le respect
accordé au Bouddha. Il se lança alors dans l'observance
des cinq pratiques ascétiques afin de passer pour plus vertueux que le Bouddha. Un homme sage ne devrait pas craindre les ennemis de sa famille,
les serpents, le feu, le poison, les coups de tonnerre d'Indra,
les attaques à coups d'épée et de bâton,
ou les bêtes sauvages, les tigres, les loups et les lions. Car
tout cela peut détruire sa vie mais n'a pas le pouvoir de le
faire tomber dans l'enfer avici,
qui est véritablement terrifiant. Ce qu'il devrait craindre est
l'offense au grand Dharma, ainsi
que la compagnie des opposants au
Dharma, car ils le feront inéluctablement sombrer dans l'effroyable
enfer avici.
On peut se lier avec de mauvais amis et, dans le désir de lui nuire, verser le sang du Bouddha, tuer
ses propres père et mère, ôter la vie à quantité
de sages, troubler l'unité du Sangha,
et détruire en soi toutes les racines de bonté ; mais, si l'on fixe son esprit sur le véritable Dharma, il reste
possible de se libérer de cet enfer avici.
Tandis qu'un autre, en s'opposant au Dharma d'une profondeur insondable,
ne parviendra pas à s'en délivrer pendant d'innombrables kalpas. Au contraire, si une personne
permet aux autres de s'éveiller à un tel enseignement
et d'avoir foi en lui, il est leur
père et leur mère, ainsi qu'un bon
ami bouddhique. C'est une personne de sagesse. Dans la
cité de Varanasi (actuelle
Bénarès), vécut un homme extrêmement mauvais
du nom d'Ajita. Il était
tombé amoureux de sa propre mère et, pour faire d'elle
sa femme, il avait tué son père. Quand un arhat,
qui avait été le maître de son père, lui
fit des remontrances, il tua cet arhat,
et quand sa mère voulut prendre un autre homme pour mari, il
tua cet homme et sa mère aussi. Ainsi, il avait commis trois
des cinq forfaits. Honni par
tous ceux qui l'entouraient, il n'avait plus nulle part où aller.
Il se rendit donc au monastère de Jetavana et demanda à être admis dans le Sangha,
mais les moines ne voulurent pas de lui. Le mal, dans son coeur, devint
encore plus envahissant, et il mit le feu à de nombreux monastères.
Mais, pour finir, il rencontra le Bouddha Shakyamuni qui l'autorisa
à devenir moine. Même un ignorant peut
obtenir des bienfaits en servant une personne qui enseigne ce Sutra. Même
un démon ou un animal, s'il enseignait ne serait-ce qu'un vers
ou une phrase du Sutra du Lotus, devrait être respecté
comme on respecterait le Bouddha. C'est le sens de ce passage du Sutra
dans lequel il est dit : "Il faut se lever et le saluer de loin, avec
autant de respect que l'on en témoignerait au Bouddha."(réf.) Vous devriez vous respecter
les uns les autres de la même manière que les Bouddhas Shakyamuni
et Taho au cours de la cérémonie décrite dans le chapitre Hoto* (XI). Il est dit dans le Sutra : "De
telles personnes n'ont pas besoin d'élever pour moi des stupas et des temples, de construire des monastères ni de faire les quatre sortes d'offrandes au Sangha" (réf.) . Ce passage du Sutra rend tout à fait clair que les
pratiquants qui éprouvent pour la première fois le désir
d'atteindre l'Éveil sont dispensés du don d'aumônes,
de l'observance des préceptes et du reste des cinq paramitas. Les années
passant, les enseignements erronés de l’école Shingon qui ont causé la catastrophe, se sont progressivement répandus
dans la région de Kanto, où les moines du Shingon,
devenus des administrateurs de grands temples, ont commencé à
propager leur enseignements erronés. Dans cette région,
la plupart des gens qui sont issus de samouraïs rustres n’ont ni la connaissance, ni la capacité pour comprendre
la différence entre enseignements véritables et enseignements
faux, mais ils croient simplement que les Trois
trésors, - le Bouddha, le Dharma et le Sangha,
devraient être respectés. Ainsi, ils sont devenus naïvement
des fidèles de l’école Shingon. Mais s'ils [les êtres humains] ont la rare chance de renaître
sous forme humaine, sous le souffle violent des vents de la renommée
et de la fortune, la lampe de la pratique bouddhique est facilement
éteinte. Ils gaspillent sans hésiter leur richesse pour
des choses futiles mais répugnent à faire la plus infime
offrande au Bouddha, au Dharma et au Sangha.
C'est extrêmement grave, car ils sont alors dominés par
des messagers de l'enfer. C'est ce qu'illustre le proverbe "A
faire peu de bien, on fait beaucoup de mal". Il [le Bouddha dans une vie antérieure] pensait à son épouse bien-aimée avec lmaquelle quel il dormait et se réveillait dans le même lit tendu de rideaux de brocart. Ensemble, ils étaient comme deux oiseaux qui ne possédaient qu’une aile pour voler de concert dans les cieux, ou comme deux arbres avec des branches entrelacées sur la terre. Les jours et les mois qu'ils avaient passé ensemble ressemblaient à un bon nombre d’années, mais cependant, ni elle, ni leurs enfants ne pourraient lui rendre visite. En réfléchissant sur ces choses, il ouvrit ses entrepôts et fit don de l'or et de l’argent ainsi que les sept trésors afin de soutenir le Sangha. Il fit don de ses éléphants et de ses chevaux, et même ceux de sa femme et de ses enfants. Ensuite, il souffla dans une conque à la recherche du grand Dharma.
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