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Extraits de gosho sur |
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l'empereur Jimmu |
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Je pense
que les souverains humains sont environ une centaine, en commencant par
l’empereur Jimmu, le fils de Hiko Nagisatake Ugaya Fukiaezu no Mikoto (…). Le 14e empereur
était Chuai, le père
du Grand bodhisattva Hachiman,
et le 15e était l’impératrice Jingu, la mère du grand bodhisattva Hachiman.
Le 16e, l’empereur Ojin, qui
était le fils de l’empereur Chuai et de l’Impératrice Jingu,
est maintenant vénéré en tant que grand bodhisattva Hachiman (…). A ce moment-là,
jusqu’au 29e règne de l’empereur
Senka, le bouddhisme n’avait pas encore été transmis
au Japon malgré son existence en Inde et en Chine. Quatre
cents ans environ après le commencement de l'époque du
Dharma formel, les sutras bouddhiques arrivèrent au Japon, en
provenance du royaume de Paekche,
ainsi qu'une statue en bois du Bouddha Shakyamuni, apportés par
des moines et des nonnes. Cela correspond en Chine à la fin de
la dynastie des Han postérieurs et au début de la dynastie
Chen, époque
où, au Japon, régnait l'empereur Kimmei,
trentième souverain depuis l'empereur Jimmu. Moi, Nichiren,
je suis la personne la plus détestée du Japon. J'ignore
ce qu'il en fut pendant les Sept règnes des divinités
du ciel et les cinq règnes des divinités de la terre,
mais tout au long des quatre-vingt-dix
règnes des rois humains, depuis l'époque de l'empereur Jimmu jusqu'à nos jours,
ou pendant plus de sept cents ans, depuis l'empereur Kimmei,
personne n'a été plus haï que Nichiren, pour des
raisons profanes aussi bien que religieuses. Mononobe
no Moriya fit incendier des temples et des pagodes, et le nyudo Kiyomori fit détruire les temples Todai-ji et Kofuku-ji, mais les gens
de leur clan n'ont pas nourri de haine à leur égard. Masakado et Sadato se rebellèrent
contre l'empereur et le Grand-maître* Saicho* fut détesté par les moines des sept
temples de Nara, mais il ne fut pas en butte à la haine des
moines, des nonnes, des croyants et croyantes laïques du Japon
tout entier. Par contre, en ce qui me concerne, tous - mes propres parents,
frères, maîtres et condisciples, des personnes les plus
modestes jusqu'aux plus haut placées - me traitent comme si j'étais
l'ennemi juré de leur famille, ou me manifestent plus d'hostilité
que si j'étais un traître ou un malfaiteur. L'empereur
retiré d'Oki [Go-Toba]
était le 82e souverain du Japon sous forme humaine. Régnant plus de deux mille ans après
l'époque de l'empereur Jimmu,
il était la manifestation humaine de la déesse Amaterasu.
Qui aurait eu l'audace de s'opposer à un souverain tel que lui ? En outre, de l'époque de l'empereur Kimmei (509-571) à celle de l'empereur
retiré d'Oki, les divers grands principes et enseignements
ésotériques du bouddhisme, en provenance de Chine,
de Paekche, de Silla et de Koguryo, ont été
respectés et pratiqués au Mont Hiei, dans les temples To-ji, Onjo-ji, dans les sept
temples majeurs de Nara et partout ailleurs au Japon. Cela dans
le but d'assurer la protection du pays et d'assurer la sécurité
de son souverain. Pour ce
qui est des débuts du bouddhisme au Japon, après sept
générations de divinités célestes et
cinq générations de divinités terrestres, commencèrent
les cent règnes des souverains
humains, dont le premier fut l'empereur Jimmu.
Sous le règne du trentième souverain à partir de
Jimmu, l'empereur Kimmei, les
écrits bouddhiques furent introduits au Japon, en provenance
du royaume de Paekche, ainsi
qu'une statue de Shakyamuni, Maître
de la doctrine, apportés par des moines et des nonnes. Au Japon, sous le règne
de l'empereur Jimmu, Itsuse no Mikoto [le frère aîné
de l'empereur] livra bataille à Nagasunebiko (note),
chef du clan Tomi, et fut blessé à la main par une flèche.
Il dit alors : "Je suis le descendant de la déesse
du Soleil (Amaterasu), et, parce
que [en attaquant du nord vers le sud] j'ai envoyé des flèches
dans sa direction, j'ai encouru ce châtiment." (note) Etudions
de quelle manière le bouddhisme fut introduit au Japon. Il y
eut d'abord le règne de sept
générations de divinités du ciel, et celui
de cinq générations de divinités de la terre. Puis
ce fut le règne des empereurs humains, dont le premier fut l'empereur Jimmu. Le trentième empereur
s'appelait Kimmei et régna
pendant trente-deux ans. A l'ouest du Japon se trouvait ce qu'on appelait
alors la province de Paekche.
Elle était placée sous la suzeraineté de l'empereur
japonais et était gouvernée par un roi du nom de Songmyong.
Quand ce roi envoya son tribut annuel au Japon, le treizième
jour du dixième mois de la treizième année du règne
de l'empereur Kimmei [552], il
y joignit une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, plusieurs
sutras, et fit accompagner ces dons par des moines et des nonnes. L'empereur
en fut très heureux et demanda conseil à ses ministres
sur l'opportunité de vénérer le Bouddha venu des
pays de l'Ouest. Un passage du deuxième
volume du Sutra du Lotus me touche particulièrement.
C'est celui qui dit : "Maintenant, ce monde des trois
plans [est tout entier mon domaine...] (note)." Ce passage
signifie que le Japon actuel est le domaine du Bouddha Shakyamuni. La
divinité de la Lumière solaire, Tensho
Daijin*, le grand bodhisattva Hachiman, l'empereur Jimmu et toutes les autres divinités aussi bien que le souverain
du pays et les gens du peuple, tous habitent ce domaine. Par conséquent,
nous, simples mortels, avons, à l'égard de ce Bouddha,
trois grandes dettes de reconnaissance. La première, parce qu'il
est notre souverain ; la deuxième, parce qu'il est notre maître ; et la troisième, parce qu'il est notre parent. Parmi tous les bouddhas des dix directions,
seul le Bouddha Shakyamuni est doté de ces trois
vertus. C'est pourquoi, même si tous les habitants du Japon
servaient le Bouddha Shakyamuni avec autant de respect qu'ils en manifestent
actuellement à l'égard du bouddha Amida,
parce qu'ils le placeraient sur le même plan qu'un autre bouddha
et le traiteraient de la même manière, ils commettraient
encore une grave erreur. Par exemple, si quelqu'un, alors même
que son propre dirigeant est un homme sage, se mettait au service du
roi d'un autre pays, et si, bien que vivant au Japon, il rendait hommage
au roi de Chine ou de Koguryo en négligeant le souverain du Japon, pourrait-on le considérer
comme un bon sujet du grand roi de son pays ? Sous le règne de l'empereur Sujin, le dixième à partir de l'empereur Jimmu,
des épidémies se répandirent à travers tout
le Japon, coûtant la vie à plus de la moitié de
la population. Mais, quand cet empereur fit vénérer par
tous, dans chaque province, Tensho
Daijin* et d'autres divinités,
les épidémies cessèrent complètement. C'est
pourquoi on lui donna le nom de Sujin. C'était avant l'introduction
du bouddhisme au Japon. Les trentième, trente et unième
et trente-deuxième souverains dans la lignée impériale,
ainsi que beaucoup de leurs ministres, moururent de la variole et d'autres
sortes d'épidémies. Des prières furent alors adressées
aux mêmes divinités, mais cette fois sans effet. Le pays
appelé Japon fait partie du Jambudvipa,
au sud du Mont Sumeru. Le Jambudvipa mesure sept mille yojana de long
sur sept mille de large. Il comprend 84 000 pays, nommément, les cinq
régions de l'Inde, seize royaumes principaux, cinq cents
royaumes de taille moyenne, et dix mille royaumes moins importants,
ainsi que d'innombrables pays plus petits, éparpillés
comme des grains de millet, et des îles comme autant de grains
de poussière. Toutes ces terres sont posées sur le grand
océan comme des feuilles tombées, flottant, ici ou là,
sur un étang. Notre pays, le Japon, est une petite île
sur la mer immense. Il fut, à un moment donné, si petit
qu'il n'était plus visible à marée haute - ne devenant
à peine visible qu'à marée basse - jusqu'au moment
où les deux divinités [Izanagi et Izanami] l'agrandirent pour lui donner sa taille actuelle. Son premier
souverain sous forme humaine fut le grand empereur Jimmu.
Pendant une trentaine de règnes qui suivirent le sien, il n'y
eut dans notre pays ni bouddha, ni sutra, ni moines, seulement des personnes
ordinaires et des divinités. |
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