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Extraits de gosho sur |
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Huike, Huiko |
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Dans le quinzième fascicule du Sutra
du Nirvana il est écrit : “Ce que je souhaite est
que vous, les êtres, receviez et gardiez les mots extra mondains”.
Dans le Zobo Ketsugi “ il est dit : “C’est
parce que j’ai recours aux mots que je peux sauver les êtres
et qu’ils obtiennent l’éveil”. Sans les mots,
comment l’Éveillé pourrait-il accomplir son œuvre ? N’est-ce pas par des paroles que les écoles du Zen se font connaître aux gens ? Bodhidharma,
venu du sud de l’Inde, écrivit un commentaire en cinq fascicules
sur les quatre rouleaux du Sutra
Lankavatara. Lorsqu’il fit la transmission à Huike,
il lui dit : “Quand je vois la terre de Chine, il n’y a que
ce sutra qui puisse sauver les gens. C’est par lui que tu sauveras
le monde”. En outre,
dans la biographie du disciple de Bodhidharma, Huiko, le deuxième des six
patriarches chinois, il est dit que le Maître
de méditation Bodhidharma tendit les quatre volumes du Sutra
Ryoga à Huiko en
lui disant : "En observant ce pays de Chine, je ne vois que ce sutra
qui ait quelque valeur. Si tu fondes ta pratique sur celui-ci, tu pourras
apporter le salut au monde." Là, nous voyons que, lorsque
le Grand-maître* Bodhidharma se rendit d'Inde en Chine, il apporta avec lui les quatre volumes du Sutra
Ryoga, et les confia à Huiko en lui disant : "Quand j'observe la situation de ce pays, je vois
que ce sutra est d'une supériorité exceptionnelle. Tu devrais
t'en inspirer, le mettre en pratique et devenir bouddha." Comme je
l'ai souvent déjà souligné par le passé,
des maîtres comme Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, Bodhidharma, Huiko, Shandao et Honen, Kukai* du temple To-ji et Enchin du temple Onjo-ji, Ennin* du Mont Hiei ou Ryokan de la région de Kanto, ont probablement lu les paroles d'or,
"Maintenant, ... en rejetant sincèrement les enseignements
provisoires, [je n'enseignerai que la voie ultime]"(réf.) en les interprétant comme s'il avait été
écrit "en rejetant sincèrement l'enseignement véridique,
je n'exposerai que les enseignements
provisoires." En lisant le passage : "Parmi tous
les sutras, ce Sutra [du lotus] doit être respecté comme
le plus élevé."(réf.),
ils l'interprètent comme s'il disait : "Parmi tous
les sutras, il tient la place la moins élevée." Et
quand ils lisent " [j'ai enseigné de nombreux sutra et]
parmi eux, ce Sutra du Lotus occupe la première place"(réf.),
c'est comme s'ils lisaient : "Le Sutra du Lotus occupe
la deuxième place" ou "en ordre d'importance, ce Sutra
est le troisième." Voilà pourquoi je considère
ces moines comme des maîtres hérétiques et leurs
enseignements comme erronés et nuisibles. L'école Sanron dit : « Parmi tous les sutras, c'est le Hannyakyo* qui est le premier. » L'école Shingon dit : « Parmi tous les sutras, ce sont les trois sutras de Vairocana* qui sont les premiers. » L'école Zen dit tantôt : « Parmi les enseignements, c'est le Ryogakyo* qui est le premier», tantôt : « C'est le Shuryogonkyo* qui est le premier », tantôt : « Notre école existe en dehors des enseignements [écrits], par transmission spéciale. » L'école Jodo dit : « Parmi tous les sutras, les trois sutras de la Terre Pure sont ceux qui conviennent le mieux aux Derniers jours du Dharma eu égard à la doctrine et aux capacités des hommes. » Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen). Pour masquer la nature de bouddha qui est la véritable nature humaine, il incite les hommes à
boire le vin de l'avarice, de l'orgueil-colère et de la stupidité,
et ne leur donne à manger que des mets empoisonnés qui
les laissent prostrés sur le sol des trois
mauvaises voies. Quand il se trouve par hasard que l'un d'entre
eux a l'esprit de recherche, s'il se sent impuissant à faire
tomber un croyant du Sutra du Lotus dans le mal, il essaie
de l'abuser progressivement en l'attirant par ruse vers le Sutra
Kegon*,
qui ressemble au Sutra du Lotus. C'est ce que firent les
moines Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan. Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans les sutras Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra
Jimmitsu*,
tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin les abusèrent
en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer
dans l'enseignement du Zen, tandis
que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra
Kammuryoju. Dans chaque cas, le Démon
du sixième Ciel avait pris possession de ces éminents
bouddhistes, afin de tromper les croyants. Tout comme le prédisait
le chapitre Kanji* (XIII) du Sutra du Lotus : "Le démon entre
dans leur corps." |
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