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Extraits de gosho sur |
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Confucius
- confucianisme |
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L’Éveillé est doté des trois
vertus de souverain, de maître et de parents pour tous les êtres.
Celui qui piétinerait son père compatissant aux grandes
vertus bienfaisantes serait un grand sot commettant la faute
cardinale d’impiété filiale, un mauvais homme.
Ce genre d’homme est rejeté par les livres de Confucius,
à plus forte raison le sont-ils par le bon Dharma de l’Ainsi-Venu. De grands
hommes tels que l’Empereur Jaune
[Huang Di] et Confucius ont établi les cinq
vertus comme base de gouvernement pour un pays. Cependant, des rois
ignorants ont transgressé le principe de bienséance prêché
par des sages comme Confucius, causant ainsi les catastrophes
qui détruisirent leurs royaumes. On rapporte
que Confucius réfléchissaient neuf ou trois
fois avant de prononcer un seul mot. Et Dan,
le duc de Zhou, était si désireux de recevoir ses visiteurs
qu'il recrachait sa nourriture trois fois au cours d'un repas, et se rattachait
les cheveux trois fois avant d'avoir pu les laver. Si même des personnages
mentionnés dans des écrits non bouddhiques sans profondeur
se conduisaient avec tant de précautions et d'égards, combien
plus attentionnés encore devraient être ceux qui étudient
les principes profonds des écrits bouddhiques ! [...] En Inde, Shakyamuni, seigneur du Dharma, exposa le principe de la
piété filiale et celui de s'acquitter de ses obligations,
et, en Chine, Confucius définit la manière
de servir loyalement son souverain et de respecter ses parents selon les
règles de la piété filiale. Une personne décidée
à s'acquitter de sa dette de reconnaissance envers son maître
ne devait pas hésiter à s'amputer d'un morceau de sa propre
chair, ou à sacrifier son corps. Il y a trois
types de doctrines qu'il faut étudier. Ce sont le confucianisme,
le brahmanisme et le bouddhisme.
Le confucianisme décrit les Trois
Augustes [Fu Xi, Shennong,
et Huangdi], les Cinq empereurs
[Shao-Hao, Zhuang-Xin, Di-Kao, Tang-Yao et Yu-Shun], et les Trois
rois [Yu, de la dynastie
Xia, Tang de la dynastie Yin
(Shang) et Zhou Wen ], qu'il appelle
les Honorés du Ciel.
Ces hommes sont dépeints comme la tête et les yeux du gouvernement
et les piliers et les poutres du peuple. Avant l'époque des Trois
Augustes, les êtres humains vivaient comme des animaux et ne
reconnaissaient même pas leur propre père. Mais à
partir de l'époque des Cinq Empereurs, ils apprirent à reconnaître
leur père et leur mère et à obéir aux règles
de la piété filiale. Ainsi, Yin Shou, le dernier des Cinq
Empereurs, servit son père avec respect, bien que ce dernier fut
borné et entêté. De même, le gouverneur de Pei,
une fois devenu le premier empereur de la dynastie Han,
continua à respecter profondément son père, le sire
vénérable. Le roi Zhou
Wu fit graver sur bois un portrait de son père, le comte de
l'Ouest, et Ding Lan fit
sculpter une statue de sa mère. Tous sont des modèles de
piété filiale. Pour le présent, les confucianistes
affirment qu'il faut suivre les principes de bienveillance et de droiture
pour assurer ainsi sa propre sécurité aussi bien que la
paix et l'ordre dans l'Etat. Selon eux, ceux qui s'écartent de
ces principes verront la disparition de leur famille et la ruine de leur
maison. Mais même si les savants vertueux qui prônent ces
principes sont célébrés comme des sages, ils sont
aussi incapables de connaître le passé qu'une personne ordinaire
de voir son propre dos, aussi incapables de voir l'avenir qu'un aveugle,
ce qui se trouve devant lui. [Selon ces sages du confucianisme] si une
personne, de son vivant, maintient l'ordre dans sa famille, satisfait
aux exigences de la piété filiale, et pratique avec constance
les cinq vertus, alors, elle sera
respectée de ses contemporains et son nom sera connu dans tout
le pays. S'il y avait un souverain sage sur le trône, il inviterait
une telle personne à devenir son ministre ou son conseiller, voire
même lui céderait la place. Le ciel même viendrait
le protéger. Ce fut le cas de ceux qu'on appela les cinq Aînés,
qui se rassemblèrent pour soutenir le roi Zhou
Wen et le roi Zhou Wu ou des vingt-huit
généraux de l'empereur Guang-wu à la fin de la dynastie
Han, que l'on comparait aux vingt-huit constellations du Ciel. Mais puisque
de telles personnes ne savent rien du passé ou de l'avenir, elles
ne peuvent aider leurs parents, leur souverain ou leur maître dans
leurs vies prochaines, et de ce fait, ils ne peuvent s'acquitter de leur
dette de reconnaissance. De telles personnes ne sont pas véritablement
sages ou vertueuses. Confucius déclara qu'il n'y
avait pas d'hommes vertueux ou de sages dans son pays, mais que sur la
terre de l'ouest il y avait une personne appelée le Bouddha qui
était un [véritable] sage. Cela indique que les enseignements
non bouddhiques doivent être considérés comme la première
étape vers la doctrine bouddhique. Les confucianistes
enseignèrent tout d'abord les principes de bienséance et
de musique
(note) de sorte que, quand les écrits
bouddhiques furent introduits en Chine, les concepts de préceptes,
méditation et sagesse-prajna
(note) furent plus aisément compris.
A une époque
où la société accepte le Dharma correct, suit les
préceptes et condamne ceux qui les transgressent ou les ignorent,
il faut fidèlement les observer tous. A une époque où
l'on se sert du confucianisme et du taoïsme
pour attaquer le bouddhisme, il faut en débattre avec l'empereur,
à l'exemple des maîtres Daoan,
Huiyan et Fadao
qui le firent au péril même de leur vie. En Chine,
avant l'arrivée du bouddhisme, certains étaient parvenus
à la vision correcte grâce au taoïsme
et au confucianisme. Beaucoup de bodhisattva et de personnes
ordinaires d'une grande sagesse perçurent que le Bouddha avait
planté en eux la graine de la bodhéité dans le lointain
passé avant qu'ils aient entendu le Sutra du Lotus.
Un brahmane
d'Inde dit un jour : "Cent ans après ma mort, le Bouddha
apparaîtra en ce monde." Et un lettré confucéen
fit cette prédiction : "D'ici mille ans, le bouddhisme
sera introduit en Chine."(note)
Même de telles prédictions, émanant de personnes ordinaires,
coïncident avec la vérité comme les deux
moitiés d'un même sceau. Il existe
deux textes exhortant à la piété filiale. L'un est
un ouvrage non bouddhique, c'est le Classique
de la piété filiale, par le sage Confucius.
Le second est un texte bouddhique, c'est celui que nous appelons maintenant
le Sutra du Lotus. Malgré la différence entre les
enseignements bouddhique et non bouddhique, ils se rejoignent sur ce point. En Inde, Shakyamuni,
seigneur du Dharma, exposa le principe de la piété filiale
et celui de s'acquitter de ses obligations, et, en Chine, Confucius
définit la manière de servir loyalement son souverain et
de respecter ses parents selon les règles de la piété
filiale. Une personne décidée à s'acquitter de sa
dette de reconnaissance envers son maître ne devait pas hésiter
à s'amputer d'un morceau de sa propre chair, ou à sacrifier
son corps. Avant l'introduction
du bouddhisme en Chine, les écrits des Trois
Augustes et des Cinq Empereurs, des Trois
rois, de Taigong, du Duc
de Zhou, de Lao-Zi et de Confucius
étaient appelés Classiques ou Canons.
Ces écrits enseignaient aux hommes le comportement correct et l'importance
de la gratitude envers les parents. Une distinction claire fut établie
entre supérieurs et subordonnés afin que le pays soit gouverné
avec sagesse. Les sujets ont obéi aux souverains [qui suivaient
ces préceptes] et le ciel a répondu à leurs prières.
Un enfant qui les transgressait était sanctionné pour manquement
à la piété filiale et un sujet qui désobéissait
était puni comme traître. Confucius
était pour le principe de "Neuf pensées pour un mot",
ce qui signifie qu'il réfléchissait par neuf fois avant
de parler. Lorsque itai
doshin [un même coeur dans des corps différents] prévaut
parmi les hommes, ils sont assurés d'atteindre leur but ; en revanche,
s'ils agissent en dotai ishin [un même corps mais des coeurs différents],
ils ne peuvent rien réaliser de remarquable. Les littératures
confucéenne
et taoïste comportent plus de
trois mille volumes qui illustrent bien ce principe. Le roi Shang
Zhou, à la tête d'une armée de 700 000 soldats,
affronta le roi Zhou Wu qui, lui, ne
disposait que de 800 hommes. Or, grâce à leur parfaite unité
et en dépit de leur infériorité numérique,
les hommes du roi Zhou Wu remportèrent
la victoire sur les troupes divisées du roi Shang
Zhou. De même,
dans le monde, si vos parents conspirent contre l'ordre social, il convient
de ne pas les suivre. C'est ce que l'on peut lire dans le Classique
de la piété filiale de Confucius.
Quand le Grand-maître Zhiyi
commença à méditer sur le Sutra du Lotus,
ses parents décédés lui apparurent, s'assirent sur
ses genoux et tentèrent d'entraver sa pratique du bouddhisme. C'était
l'oeuvre du Démon du sixième
Ciel qui s'était incarné en ses parents pour lui faire
obstacle. L’empereur ne connaît pas la cause de ces
événements, car il ne s’agit pas de désastres
terrestres ordinaires. De même, les ministres ne réfléchissent
pas à la cause de ces calamités, car ils ne sont versés
dans le confucianisme. Ils ont en outre foi en la capacité
des prêtres du Shingon à
vaincre les désastres et font des offrandes aux prêtres du
Ritsu dans l’espoir de faire
échapper le pays aux calamités. C’est là une
grave erreur : cela équivaut à jeter de l’huile sur
un feu dans l’espoir de l’éteindre ou verser de l’eau
afin de faire fondre la glace alors que cela ne fait qu’en augmenter
le volume. Un sage est
celui qui perçoit clairement les
trois phases de la vie. Les trois
souverains et les cinq empereurs auxquels le confucianisme
se réfère, tout comme les Trois Sages [de la Chine ancienne],
n'appréhendaient que le présent ; ils ne connaissaient ni
le passé, ni l'avenir. Il se trouve
que l'on peut lire, dans un des classiques du confucianisme : "Ceux qui ont des choses une compréhension innée sont
les plus éminents." Eminent ici, veut dire sage. "Ceux
qui étudient, et qui, par l'étude, parviennent à
la même compréhension, les suivent Ceux qui... désigne
les justes. Et dans l'un des sutras bouddhiques, on lit : "Dans
ma pratique religieuse, je ne suis aidé par aucun maître."(réf.) En Chine,
dans la septième année de Yungping [64 av. notre ère],
le deuxième empereur de la dynastie
des Han postérieurs, Ming,
vit en rêve un personnage doré. Après quoi il envoya
en Inde dix-huit émissaires, parmi lesquels les lettrés
Cai-Yin et Wang-Zun, pour y rechercher le bouddhisme. Pour cette raison,
dans la dixième année de Yungping, deux sages du centre
de l'Inde, Kashyapa Matanga et
Chu Fa-lan furent invités en Chine et traités avec le plus
grand respect. Des milliers d'adeptes du confucianisme
et du taoïsme, qui avaient jusqu'alors
présidé aux cérémonies impériales en
Chine, les jalousèrent et se plaignirent auprès de l'empereur.
Ce dernier décréta qu'un débat public aurait lieu
le quinzième jour du premier mois de la quatorzième année
de Yungping. Après
la mort du Bouddha, pendant les deux mille ans des époques du Dharma
correct et du Dharma formel, le terme
"Gohonzon de l'enseignement
essentiel*"
ne fut jamais mentionné, et l'objet lui-même pouvait donc
d'autant moins être concrétisé. Personne n'avait non
plus la capacité de l'inscrire. Zhiyi,
Zhanlan*
et Saicho le perçurent dans
leur coeur mais, pour une raison ou une autre, ne le divulguèrent
jamais, de même que Yen-huei comprit le vrai sens de l'enseignement
de Confucius mais le garda secret. L'apparition
d'un animal légendaire appelé Kirin
fit comprendre à ses contemporains que Confucius
était un sage et il ne fait aucun doute qu'un écho résonnant
dans le sanctuaire d'un village est l'annonce de la venue d'un sage. L’objet
le plus sublime doit être montré comme objet de culte. Par
exemple, l’objet de culte du confucianisme, ce
sont les Trois Augustes et cinq
Empereurs. L’objet de culte pour le bouddhisme devrait
être le Bouddha Shakyamuni. Des cinq saveurs
ainsi obtenues, celle du ghee est,
de toutes, la meilleure. L'interdiction
de tuer les êtres vivants est un précepte
primordial. Le premier des cinq
préceptes interdit d'ôter la vie et les huit préceptes,
les dix préceptes, les deux cent cinquante préceptes, les
dix principaux préceptes du Sutra
du filet de Brahma*,
les dix préceptes insondables du Sutra
Kegon*
et les dix préceptes du Sutra
du collier de bodhisattva*,
tous commencent par le précepte proscrivant l'acte de tuer. Et
parmi les trois mille sanctions codifiées par le confucianisme,
la première est la peine capitale. Puisque le
Régent n'a pas voulu goûter
aux mets délicieux du vrai bouddhisme, je n'ai rien pu faire de
plus et me suis donc retiré dans la forêt. Je suis un homme
ordinaire (bompu) et trouve le froid de l'hiver ou la chaleur de l'été
difficiles à supporter. Je n'ai pas non plus suffisamment à
manger. Jamais je ne pourrais égaler l'exploit de cet homme dont
on dit qu'il parcourut dix mille kilomètres en ne prenant qu'un
seul repas, ou celui de Confucius et de son petit-fils
qui ne mangèrent que neuf fois en cent jours. Sans nourriture,
je ne pourrais pas continuer longtemps à réciter le Sutra
ni me concentrer sur la méditation. Pendant les
mille ans de l'époque du Dharma
formel, le bouddhisme fut introduit en Chine. Mais dès le début,
la controverse avec les confucéens ne laissa pas
le temps de débattre, au sein même du bouddhisme, des différences
entre Mahayana et Hinayana,
et entre enseignements provisoires
et définitifs. |
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