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Extraits de gosho sur |
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amour matérnel |
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Les mots du Sutra, imprégnés d'autant de bienveillance
que l'amour d'une mère, apporteront alors le soulagement, et
les préoccupations du Bouddha, qui déclara : "Je suis
le seul à pouvoir les sauver", seront du même coup
allégées. Le soleil dissipe
les ténèbres même les plus profondes. Le cœur
d'une femme est comparable aux ténèbres et le Sutra
du Lotus au soleil. Un nouveau-né ne reconnaît pas
toujours sa mère mais jamais une mère n'oublie son nouveau-né.
Le Bouddha Shakyamuni peut être comparé à la mère
et une femme à un nouveau-né. Si deux personnes s'aiment,
elles ne se quitteront jamais. Le Bouddha
a le pouvoir de transmettre les effets bienfaisants qu'il a obtenus
aux personnes ayant foi dans le Sutra du Lotus. C'est comme
la nourriture consommée par une mère aimante qui se change
en lait pour nourrir son bébé. Car le Bouddha déclara : "Maintenant, ce monde des trois
plans est mon domaine, et les êtres vivants qui y résident
sont tous mes enfants."(réf.) Je suis de modeste origine, mais je crois au Sutra du
Lotus que protègent et chérissent Shakyamuni, Taho,
tous les bouddhas des dix directions, Bonten, Taishaku,
les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, les rois-dragons, Tensho
Daijin* et le bodhisattva Hachiman. Ils protègent
et chérissent ce Sutra comme les gens chérissent la prunelle
de leurs yeux, comme les divinités célestes révèrent Taishaku, ou comme une mère
aime son enfant. Quand une
mère traite son enfant par le moxa brûlant, son fils la regarde comme une ennemie ; une
personne gravement malade à qui l'on donne un bon médicament
ne manquera pas de se plaindre de son goût amer. Il en était déjà ainsi pour le Sutra du Lotus du vivant de Shakyamuni. De plus, le
Bouddha Shakyamuni, avec la compassion d'un père, le bouddha Taho,
avec la bienveillance d'une mère, et les bouddhas
des dix directions, venus témoigner à leur tour de la
véracité de l'enseignement avec l'affectueuse sollicitude
des membres d'une même famille, se retrouvèrent tous dans
l'assemblée ; ce fut comme si deux lunes s'étaient rejointes
ou comme si deux soleils étaient apparus côte à côte. Selon le Sutra du Lotus et les commentaires de Guanding*,
Nichiren a la bienveillance d'un père et d'une mère pour
tous les habitants du Japon. Le ciel est haut mais son oreille est assez
fine pour tout entendre. La terre est épaisse mais son oeil est
assez perçant pour tout voir. Ainsi, le ciel et la terre savent
très certainement ce qu'il en est. Pourtant, moi qui suis comme
un père et une mère pour tout le peuple japonais, je suis
haï, calomnié et exilé. Les abus sans précédent
dont s'est rendu coupable le gouvernement, au cours des deux ou trois
dernières années, défient la raison. Vous évoquez dans
votre lettre la piété filiale et les sentiments que vous
éprouvez pour votre mère défunte. En vous lisant,
j'ai eu bien du mal à retenir mes larmes. Le Bouddha répondit : "Imaginons qu'un couple ait sept
enfants et que l'un d'eux tombe malade. Même si le père
et la mère portent un amour égal à tous leurs
enfants, c'est pour celui qui est malade qu'ils s'inquiéteront
le plus."(réf.) Zhiyi* a cité ce passage dans le Maka
Shikan. Le Bouddha considère tous les hommes comme
ses enfants. Aussi, à l'instar des parents qui se font plus
de souci pour leur enfant malade, le Bouddha se préoccupe davantage
d'un homme assez mauvais pour avoir tué ses parents et s'être
fait l'ennemi des enseignements du Bouddha. Le roi Ajatashatru,
souverain de Magadha, assassina
son père, le roi Bimbisara,
qui était un puissant bienfaiteur de Shakyamuni, devenant ainsi
l'ennemi du Bouddha. C'est pourquoi les cieux l'abandonnèrent,
le soleil et la lune apparurent à contretemps et la terre se
mit à trembler violemment, comme pour le rejeter. Même
s'il est toujours douloureux pour des enfants de perdre leurs parents,
que les parents meurent et que les enfants continuent à vivre,
telle est la loi de la nature. Mais quelle tristesse lorsqu'une mère
âgée est précédée dans la mort par
son enfant ! Il y a de quoi reprocher leur injustice aux divinités
et aux bouddhas. Pourquoi la mort ne vous a-t-elle pas pris à
la place de votre enfant ? Pourquoi avez-vous dû lui survivre
si c'est pour endurer une telle souffrance ? C'est véritablement
insupportable. Même
les animaux dont l'intelligence est limitée ne supportent pas
d'être séparés de leurs petits. La faisane dorée
du Bois des Bambous se jeta dans les flammes et mourut
pour protéger ses oeufs (note).
Le cerf du Parc aux Daims s'offrit
lui-même au roi pour protéger les faons qu'une biche portait
encore dans son ventre (note) . Combien plus fort encore
cela doit-il être chez les êtres humains dotés d'une
conscience ! Ainsi, la mère de Wang-Ling s'est brisé le crâne pour [éviter le déshonneur
à son fils]. L'épouse de l'empereur Shen-Yao (note) s'est ouvert le ventre pour le bien d'un prince [qui n'était
pas encore né]. En pensant à tout cela, j'imagine que
vous n'hésiteriez pas à plonger dans les flammes ou à
vous briser le crâne si cela vous permettait de revoir le visage
de votre enfant. En imaginant votre douleur, je ne peux retenir mes
larmes. Les dix
Filles-démones, en particulier, ont fait vœu de protéger
ceux qui récitent le daimoku du Sutra du Lotus ; ces divinités doivent donc veiller
sur vous, Myomitsu Shonin, ainsi que sur votre femme, comme une mère
protège son enfant unique. Elle vous chériront autant
qu'un yak est attaché à sa propre queue, et veilleront
sur vous jour et nuit. Comme c'est rassurant ! Quand nous pensons
à ce voyage vers l'autre monde, nous l'imaginons dans l'obscurité
la plus profonde. Là, il n'y a ni soleil ni lune, ni lumière
des étoiles. Pas même une bougie ou une torche pour éclairer
le chemin. Et sur cette route sombre, personne ne vous accompagne. Tant
que vous vous trouvez en ce monde Saha, vous êtes entourés par votre famille, vos parents, par
des frères et des soeurs, un mari, une femme, des enfants. Vous
pouvez être protégé par la bienveillance d'un père,
l'amour inépuisable d'une mère. Dans la
dette de reconnaissance à l'égard nos parents, celle envers
notre père pourrait être comparée au ciel, et celle
envers notre mère, à la terre. Il n'est pas facile de
dire envers qui des deux cette dette est la plus importante. Mais le
plus difficile est de s'acquitter de l'immense reconnaissance que l'on
doit à la bienveillance d'une mère. Ils protègent
et chérissent ce Sutra comme les gens chérissent la prunelle
de leurs yeux, comme les divinités célestes révèrent Taishaku, ou comme une mère
aime son enfant. Par conséquent, tous ces bouddhas et ces divinités puniront ceux qui persécutent le Pratiquant
du Sutra du Lotus, avec plus de sévérité
encore que l'on châtierait un ennemi de ses parents ou que le
gouvernement punirait des rebelles. Il n'y a rien d'extraordinaire
dans ce que nous appelons la foi. Comme une femme chérit son
mari, comme un homme donnerait sa vie pour sa femme, comme des parents
n'abandonneraient jamais leurs enfants, ou comme un enfant refuserait
de quitter sa mère, nous devrions accorder notre confiance au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas et bodhisattva des dix
directions, ainsi qu'aux dieux du
Ciel et aux divinités
bienveillantes, et réciter Namu
Myoho Renge Kyo. Voilà en quoi consiste la foi. Kai-ko
[Nichiji] m'a dit [en parlant
de votre fils défunt] : "Sa prestance était peu commune,
tout comme la beauté de ses traits. De plus, il avait un cœur
honnête et une grande sagesse. J'ai ressenti un profond chagrin
en voyant quelqu'un de si remarquable mourir si jeune. Mais, en y réfléchissant,
j'ai compris que c'était grâce à la mort de ce garçon
que sa mère s'était mise à rechercher la Voie,
et que son père avait commencé à pratiquer, en
priant pour son repos dans les vies futures. Quel lien mystérieux ! De plus, s'ils ont eu foi dans le Sutra du Lotus, que tous
détestent, c'est sans doute que leur fils aîné est
venu près d'eux pour les encourager dans cette croyance." On a beau
savoir que l'impermanence est la règle de toute chose, même
une personne qui ne fait qu'apprendre la nouvelle du décès
d'un autre a toujours quelque mal à la supporter. Combien plus
profond encore doit être le chagrin d'une mère ou d'une
épouse ! Je crois pouvoir imaginer un peu ce que vous ressentez.
Que leurs enfants soient encore petits ou plus âgés, même
s'ils sont parfois laids ou handicapés, leurs parents les chérissent.
Dans votre cas, Goro était un fils, doté, de plus, de
toutes les qualités, et il avait un cœur affectueux. Lorsque
votre époux, le seigneur d'Ueno, vous a précédé
dans la mort, encore dans la force de l'âge, votre peine n'a pas
été légère. Si vous n'aviez pas été
enceinte de cet enfant, vous auriez peut-être décidé
de le suivre à travers feu et eau. Mais lorsque cet enfant naquit,
en bonne santé, vous avez senti qu'il était impossible
de mettre fin à vos jours et de confier à quelqu'un d'autre
la tâche de l'élever. Ainsi, vous avez repris courage et
vous avez passé les quatorze ou quinze années suivantes
à élever vos enfants. Qu'allez-vous
pouvoir faire dans la situation présente ? Vous pensiez
sûrement que vous auriez, à l'avenir, deux fils sur qui
compter. Et pourtant, le 5e jour du 9e mois de cette année, le
plus jeune de vos fils a disparu, comme la lune cachée par les
nuages, comme une fleur emportée par le vent. Vous vous êtes
sans doute demandé si c'était un rêve ou une réalité,
et vous avez souffert de voir ce rêve durer ; puis vous avez peut-être
pressenti que ce rêve était réalité, et quarante-neuf
jours déjà se sont écoulés. Et si c'est
bel et bien la réalité, comment allez-vous pouvoir la
supporter ? La fleur pleinement épanouie reste attachée
à l'arbre, et le bouton sur le point d'éclore est tombé,
fané. La mère âgée est restée et le
jeune fils est parti. Comme est impitoyable l'impermanence de ce monde ! |
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Sur l'amour dévorant voir le gosho Sur les cérémonies d'urabon | |||
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