ACCUEIL
 

LEXIQUE

Extraits de gosho sur

MENU - LEXIQUE
DICTIONNAIRE
 
Régents Hojo
 
  Hōjō Yasutoki 1224 - 1242
  Hōjō Tsunetoki  1242 - 1246
  Hōjō Tokiyori 1246 - 1256
  Hōjō Nagatoki 1256 - 1264
  Hōjō Masamura 1264 - 1268
  Hōjō Tokimune 1268 - 1284

J'ai encore une autre raison d'éprouver la plus grande reconnaissance. Au cours de ma transmigration dans les Six voies, pendant d'innombrables kalpas, j'ai peut-être rencontré quantité de souverains, devenant leur régent ou ministre favori. S'il en est ainsi, j'ai dû recevoir fiefs, richesses et prébendes. Pas une seule fois, pourtant, je n'ai encore rencontré le souverain d'un pays dans lequel le Sutra du Lotus était répandu, ni eu la possibilité de l'entendre, de le pratiquer, et, pour cette raison même, d'être calomnié par les autres et exilé par le souverain.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Ma conviction est que la réussite de la propagation de l’enseignement du Sutra du Lotus dépend de la véracité ou de l’erreur du Rissho Ankoku-ron, dans lequel je prédisais les troubles intérieurs et l’invasion étrangère. L’année dernière, lorsque les lettres officielles du gouvernement mongol nous parvinrent en augurant une invasion étrangère, j’écrivis des lettres à diverses personnes, dirigeants politiques et religieux du Japon, leur demandant un débat public, mais ne reçus aucune réponse, qu’elle soit négative ou positive. Lorsque les lettres officielles du gouvernement mongol sont de nouveau arrivées cette année, je rédigeai, aux alentours du 11e mois, une fois de plus, des missives à différents destinataires, obtenant quelques réactions. Il semblerait que l’opinion publique soit devenue suffisamment sereine au point de m'accorder à moi, Nichiren, quelque crédit. Ou alors, mes lettres auront-elles interpellé le Régent (shikken).
Réponse au seigneur Ota Kingo (1269 ou 1270 à Ota Kingo (Jomyo)

Si j'en crois ce qui m'a été confié, il paraît que, sous peu, je serais exilé à Sado, sur ordre du Régent Hojo. Parmi les trois divinités célestes, la divinité Gatten (Lune), en prenant l'apparence d'un objet lumineux, me sauva de la décapitation à Tatsunokuchi. Puis, il y a quelques jours, la divinité des Etoiles est descendue à ma rencontre (note). Il ne reste plus maintenant que la divinité Nitten (Soleil). Je suis assuré de sa protection.
La Persécution de Tatsunokuchi (Echi, 21 septembre 1271 à Shijo Kingo)

sur l'ordre de l'Empereur retiré d'Oki, des autels furent élevés et quarante et un moines, versés dans les pratiques occultes, conduisirent pour la première fois quinze sortes de cérémonies ésotériques, afin de vaincre le gouvernement de Kanto par le pouvoir de leurs incantations. Au nombre de ces cérémonies il y eut : La prière du Seul-Caractère-de-la-Roue-d'or [ichiji konrin] (conduite par un Supérieur du Tendai, l'Administrateur des moines Jien, assisté de douze moines, à la demande du Régent impérial Motomichi).
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Il est certain que ni Zhiyi* ni Saicho* ne rencontrèrent jamais des persécutions aussi graves que celles subies par Nichiren pour la cause du Sutra du Lotus. Ils ne suscitèrent que jalousie et calomnies, alors que j'ai été à deux reprises exilé par le Régent, cette fois dans une province lointaine. Qui plus est, je fus bien près d'être décapité à Tatsunokuchi, je fus blessé au front à Komatsubara, et constamment calomnié.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

Puisque le Régent n'a pas voulu goûter aux mets délicieux du vrai bouddhisme, je n'ai rien pu faire de plus et me suis donc retiré dans la forêt. Je suis un homme ordinaire (bompu) et trouve le froid de l'hiver ou la chaleur de l'été difficiles à supporter. Je n'ai pas non plus suffisamment à manger. Jamais je ne pourrais égaler l'exploit de cet homme dont on dit qu'il parcourut dix mille kilomètres en ne prenant qu'un seul repas, ou celui de Confucius et de son petit-fils qui ne mangèrent que neuf fois en cent jours. Sans nourriture, je ne pourrais pas continuer longtemps à réciter le Sutra ni me concentrer sur la méditation.
Le don de riz (Minobu, date   73 ? destinataire   ? )

Au cours du règne du 33e empereur Sushun, le bouddhisme commença à se répandre à travers le Japon, gagnant de l’ampleur pendant le règne du 34e souverain, la princesse Suiko. Le Régent de ce dernier, le prince Shotoku, contribua beaucoup à l’essor du bouddhisme, notamment grâce à la promulgation de la Constitution en 17 articles (note), basée sur l'enseignement bouddhique. Ce fut pendant son règne que les écoles bouddhiques Sanron et Jojitsu ont été transmises au Japon pour la première fois. Cette école Sanron apparue en Inde, en Chine et au Japon a été la première école bouddhique, sans distinction encore entre Mahayana et Hinayana. Elle est pour cette raison appelée la mère ou le père des écoles bouddhiques.
Souverains de notre pays (Minobu, février, 1275)

Depuis que j'ai lu le Sutra du Lotus, [j'ai conservé ma foi sans faiblir] même quand mes parents m'ont supplié d'arrêter en joignant les mains, quand mon maître a rompu tous liens avec moi, quand j'ai été exilé à deux reprises (note) par le Régent de Kamakura, et après avoir échappé de peu à la décapitation. Parce que j'ai persévéré sans aucune crainte, certains aujourd'hui au Japon pensent que j'ai peut-être raison. Je suis peut-être la seule personne au Japon qui, tout en ayant désobéi à son souverain, à ses parents et à son maître, bénéficie finalement de la protection des divinités célestes.
Le Palais royal (Minobu, 12 avril 1275 à Shijo Kingo)

Ainsi, à certains moments, j'ai été calomnié par plusieurs centaines de personnes ; à un autre moment, confronté à mille personnes à la fois, j'ai été persécuté par le sabre et par le bâton. J'ai été chassé de ma demeure et banni de ma province. Finalement, à deux reprises, j'ai encouru la disgrâce du régent du pays, étant une première fois exilé à Izu, et une seconde fois, sur l'île de Sado. Lorsque je fus banni sur cette île de la mer du Nord, je n'avais ni suffisamment de nourriture pour vivre, ni même des vêtements en lianes de glycines tressées pour me couvrir le corps. Les habitants, moines aussi bien que laïcs de cette province, ont été encore plus hostiles à mon égard que les hommes et les femmes de la province de Sagami. Abandonné dans un champ, sans protection contre la neige, j'ai survécu en mangeant des herbes.
Lettre à Ko-no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Fayun avait divisé les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant en cinq périodes. Parmi les enseignements de ces cinq périodes, il avait choisi trois sutras : le Sutra Kegon*, le Sutra du Nirvana et le Sutra du Lotus [et les avait classés par ordre de supériorité et de profondeur.] Selon lui, entre tous, le Sutra Kegon* occupait la première place, ce qui le rendait comparable au souverain d'un royaume. Le Sutra du Nirvana venait en deuxième position, semblable à un régent ou à un Premier ministre, et le Sutra du Lotus était troisième, au même rang que les nobles de la cour. Il considérait que tous les autres sutras leur étaient inférieurs, comparables à de simples sujets.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

S'il s'était trouvé un dirigeant capable parmi nous, il se serait dit : "Quelle merveille  ! Quelle clairvoyance exceptionnelle  ! Ce sont les divinités bouddhiques Tensho Daijin* et Hachiman qui ont dû concevoir, par l'intermédiaire de ce moine, le moyen de sauver le Japon." La réalité fut toute autre : les représentants du gouvernement me calomnièrent et ridiculisèrent mes messagers. Ils ignorèrent mes lettres ou les laissèrent sans réponse, et même lorsqu'ils y répondirent, ils négligèrent volontairement d'en référer au Régent. Il s'agit là d'un fait d'une extrême gravité. Même si ces lettres n'avaient concerné que le sort de Nichiren, les membres du gouvernement auraient dû les communiquer au Régent, comme l'exigeait leur position. Qui plus est, ces lettres annonçaient de déplorables événements concernant non seulement le sort du Régent, mais également celui de tous les membres du gouvernement. Même s'ils n'avaient aucune intention de tenir compte de mes remontrances, il était tout à fait déplacé de leur part d'insulter mes messagers. Tous les Japonais, du plus modeste au plus haut placé, sont depuis longtemps déjà hostiles au Sutra du Lotus. Ils ont suscité désastre après désastre et ils sont devenus la proie des démons. L'ordre de soumission des Mongols les a privés de ce qui leur restait de raison.
[...] Les représentants du gouvernement me calomnièrent et ridiculisèrent mes messagers. Ils ignorèrent mes lettres ou les laissèrent sans réponse, et même lorsqu'ils y répondirent, ils négligèrent volontairement d'en référer au Régent. Il s'agit là d'un fait d'une extrême gravité. Même si ces lettres n'avaient concerné que le sort de Nichiren, les membres du gouvernement auraient dû les communiquer au Régent, comme l'exigeait leur position. Qui plus est, ces lettres annonçaient de déplorables événements concernant non seulement le sort du Régent, mais également celui de tous les membres du gouvernement. Même s'ils n'avaient aucune intention de tenir compte de mes remontrances, il était tout à fait déplacé de leur part d'insulter mes messagers.
[...] Alors que le gouvernement du Régent ne savait quelle décision prendre, des moines du Jodo, du Ritsu, du Shingon et d'autres écoles, comprenant que leur sagesse était insuffisante pour vaincre Nichiren dans un débat religieux, envoyèrent des pétitions au gouvernement. Voyant que celles-ci restaient sans effet, ils se rendirent auprès des femmes et des veuves des hauts dignitaires pour me dénigrer. Ces femmes rapportèrent leurs calomnies aux autorités en disant : "D'après certains moines, Nichiren a déclaré que les défunts régents Hojo Tokiyori et Hojo Shigetoki sont tombés dans l'enfer avici ; il a dit qu'il faudrait brûler les temples Kencho-ji ; Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Choraku-ji et Daibutsu-ji, et que des grands patriarches comme Doryu et Ryokan devraient être décapités. Ses déclarations prouvent qu'il est coupable de tout ce dont on l'accuse. Et puisque le conseil suprême de la Régence n'a pu encore décider de sa punition, il faudrait le faire venir pour qu'il confirme s'il a bel et bien fait de telles déclarations." C'est ainsi que je fus appelé à comparaître en justice. Au tribunal, le magistrat dit : "Telles sont les paroles rapportées au Régent. Les avez-vous oui ou non prononcées  ? " Je répondis : "Ce sont bien les mots que j'ai prononcés, exceptée l'affirmation que les défunts régents Hojo Tokiyori et Hojo Shigetoki sont tombés en enfer. Mais j'ai indéniablement exposé les hérésies des écoles auxquelles ils adhéraient de leur vivant. Si j'ai parlé ainsi, c'est parce que je me préoccupe de l'avenir du pays ; si vous désirez assurer la paix et la sécurité en ce pays, il est urgent que vous ordonniez aux moines des autres écoles de tenir un débat en votre présence.
[...] Dans la soirée du même jour, à l'heure du Chien (entre 19h et 21h), un messager arriva de Kamakura, porteur d'un pli du Régent. Les soldats étaient persuadés qu'il s'agissait de l'ordre de me décapiter. Un magistrat de Homma, nommé Umanojoo, arriva en courant avec la lettre et, s'agenouillant, dit  : "Nous avions peur qu'on vous exécute cette nuit, mais cette missive contient de merveilleuses nouvelles. Le messager dit que, puisque le seigneur de la province de Musashi était parti aux eaux d'Atami, à l'heure du Lièvre (entre 5h et 7h), il a chevauché pendant quatre heures pour venir ici directement, inquiet de ce qui aurait pu vous arriver. Il va repartir immédiatement pour Atami afin de rendre compte de sa mission à son seigneur." La lettre qu'il portait était accompagnée d'un post-scriptum qui disait  : "Cet homme n'est pas coupable. Il obtiendra d'ici peu son pardon. L'exécuter serait une erreur que vous regretteriez."
[...] A l'aube du 14, à peu près à l'heure du Lièvre (entre 5h et 7h), un homme du nom de Juro nyudo vint me dire  : "Il y avait une grande agitation à la résidence du Régent hier soir à l'heure du Chien (entre 19h et 21h). Un devin que l'on avait convoqué a déclaré : "Le pays va sombrer dans le chaos parce que vous avez puni le moine Nichiren. Si vous ne le rappelez pas à Kamakura, nul ne peut dire ce qu'il adviendra du pays." En entendant cela, certains ont dit : "Pardonnons-lui" et d'autres "Puisque ce moine a prédit qu'une guerre éclaterait dans les cent jours, attendons et voyons ce qui se passera."
[...] Ainsi, cela ne fait aucun doute, j'ai suivi la voie correcte qui mène à la sagesse suprême et ultime du Bouddha. Le Régent Hojo Tokimune a été mon ami le plus précieux. Hei no Saemon est pour moi ce que fut Devadatta pour Shakyamuni. Les adeptes du Nembutsu d'aujourd'hui sont comparables à Kokalika et les adeptes du Ritsu, à Sunakshatra. Shakyamuni vit aujourd'hui ; notre époque est celle du Bouddha.
[...] Comment le gouvernement de Kamakura aurait-il pu prospérer et établir sa domination sur tout le Japon si Wada Yoshimori et l'ex-empereur Go-Toba ne s'étaient opposés à lui  ? En ce sens, ses opposants furent les meilleurs amis (zenchishiki) de ce gouvernement. Pour moi, mes meilleurs amis, ceux qui m'aident à devenir bouddha, sont Hei no Saemon et le régent Hojo Tokimune, aussi bien que Tojo Kagenobu et les moines Ryokan, Doryu et DoAmidabutsu. Je leur suis reconnaissant quand je pense que, sans eux, je n'aurais pu prouver que je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus.
[...] Tuons-le, puisqu'il n'y a personne dans le voisinage." Un autre a dit  : "En tout cas, il devait être décapité, mais son exécution a été remise à plus tard parce que la femme du Régent Hojo est sur le point d'accoucher. Mais ce n'est qu'un ajournement temporaire. J'ai entendu dire qu'il serait certainement exécuté." Un troisième a suggéré  : "Pourquoi ne pas demander au seigneur de notre région, Homma Rokuro Zaemon, de le décapiter  ? Et s'il refuse, pourquoi ne pas le faire nous-mêmes  ? " Les avis étaient partagés sur ce point. Finalement, des centaines de personnes se réunirent dans la résidence du connétable (note) pour prendre une décision.
[...] A cela je répondis : "Quoi que vous fassiez, tant que le régent Hojo Tokimune ne croira pas dans le Dharma correct, les Japonais n'y croiront pas non plus, et le pays courra à sa perte. Je suis peut-être bien insignifiant, mais je propage le Sutra du Lotus et je suis donc l'Envoyé du Bouddha Shakyamuni. Tensho Daijin* et Sho Hachiman sont respectés comme les divinités tutélaires de ce pays, mais ne sont que des divinités mineures si on les compare à Bonten et Taishaku, à Nitten et Gatten ou aux quatre grands Rois du Ciel. On dit pourtant que tuer une personne qui sert ces deux divinités est un crime aussi grave que sept meurtres et demi. C'est pour cette raison que périrent Taira no Kiyomori et l'empereur retiré Go-Toba. Ainsi, il est infiniment plus grave de me persécuter que de maltraiter les serviteurs de ces deux divinités.
[...] Ils lui dirent : "Si vous autorisez ce moine à rester sur notre île, il n'y aura bientôt plus un seul temple ou stupas debout, pas un seul moine ne sera épargné. Il prend les statues du bouddha Amida et les jette au feu ou dans la rivière. De jour comme de nuit, il grimpe au sommet des collines, fulmine contre le Soleil et la Lune, et maudit le Régent. Sa voix retentit jusque dans les moindres recoins de la province." Les ayant entendus, Hojo Nobutoki déclara qu'il était inutile d'en référer au Régent. Il donna personnellement l'ordre d'expulser ou de mettre en prison toute personne, originaire de l'île de Sado, qui suivrait Nichiren. Il envoya également plusieurs lettres officielles contenant des instructions similaires. [...] Finalement, Hojo Nobutoki fit part au Régent des mesures qu'il avait prises. Mais, contrairement à ce qu'il attendait, le Régent émit un ordre de rémission, le quatorzième jour du second mois de la onzième année de ère Bun'ei [14 février 1274], qui parvint à Sado le huitième jour du troisième mois [8 mars de la même année].
[...] Puis Hei no Saemon, parlant apparemment au nom du Régent, demanda quand les forces mongoles envahiraient le Japon. Je répondis : "Je suis certain qu'elles viendront cette année même.
[...] Hoin se mit à prier le 10 avril, et, le lendemain même, il tomba une averse. Une pluie fine, sans vent, persista pendant un jour et une nuit. Le régent Hojo Tokimune, fut tellement impressionné par ce résultat qu'il offrit au moine trente ryo d'or et un cheval, entre autres cadeaux. C'est ce qu'on me rapporta.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Un prince héritier, par exemple, qui n'est encore âgé que d'un, deux ou trois ans, lorsqu'il accédera au trône, régnera sur le pays entier et le régent, les ministres, comme tous ses sujets, seront à son service, même s'il n'en a pas conscience. De même, un bébé, sans savoir ce qu'il fait, grandit naturellement, en tétant le sein de sa mère. [Par contre], un ministre orgueilleux, comme Zhaogao, qui méprise le prince héritier, provoquera sa propre ruine. Tous les maîtres des diverses écoles qui s'appuient sur d'autres sutras que le Sutra du Lotus et qui, comme le fit Zhaogao, méprisent le prince qui récite sincèrement le Titre du Sutra du Lotus tomberont dans l'enfer avici.
"Ainsi ai-je entendu" (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

Lorsque je fus exilé sur l'île de Sado, le gouverneur de la région et les autres dignitaires, respectueux des intentions du Régent, m'ont traité avec hostilité. Et les gens du peuple suivent leurs ordres. De Kamakura, les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon ont envoyé des instructions pour qu'il me soit impossible de revenir [de l'île de Sado] ; et Ryokan, du Gokuraku-ji, avec d'autres, persuada Hojo Nobutoki, de promulguer en son nom personnel des mesures encore plus répressives à l'égard de Nichiren qui furent transmises à Sado par des disciples de Ryokan.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Comme j’étais la seule personne à être consciente de cette situation, je compilais d’importants passages des écritures bouddhiques dans un ouvrage appelé Rissho-ankoku-ron en une tentative pour pour sauver la nation et le Dharma. J’offris ce traité à Hojo Tokiyori, régent du bakufu de Kamakura, mais, comprenant que les officiels à l’intelligence limitée ne seraient pas capables de le comprendre, je pris sur moi de l’expliquer.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Chacun de vous doit faire preuve du courage d'un lion et ne jamais céder aux menaces de qui que ce soit. Le lion n'a peur d'aucune autre bête sauvage, pas plus que ses lionceaux. Les calomniateurs sont comme des chacals hurlants mais les disciples de Nichiren sont comparables au lion qui rugit. Hojo Tokiyori et Hojo Tokimune, l'ancien et l'actuel régents, m'ont pardonné lorsqu'ils ont découvert que j'étais innocent des accusations portées contre moi. Le Régent ne punira jamais plus sans avoir vérifié la validité d'une accusation, quelle qu'elle soit. Soyez certains que rien, pas même une personne possédée par un puissant démon, ne peut vaincre Nichiren parce que Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, Tensho Daijin* et Hachiman le protègent.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

Il arrive qu'une eau boueuse s'éclaircisse de nouveau. La lune se cache derrière les nuages, mais, invariablement, elle reparaît. De même, avec le temps, mon innocence apparut clairement et mes prédictions se sont révélées justes. C'est peut-être pourquoi, malgré l'insistance des membres de la famille Hojo et de certains seigneurs s'opposant à mon pardon, sur la seule décision du régent Hojo Tokimune, j'ai été finalement gracié de ma peine d'exil, et je suis revenu à Kamakura.
[...] "Si les avertissements de Nichiren sont largement connus, le gouvernement lui demandera nécessairement de prier pour la défaite du grand empire mongol. Et si le Japon remporte bel et bien la victoire, Nichiren deviendra le religieux le plus puissant du pays. Quant à nous, nous perdrons toute influence et prestige." C'est peut-être ce raisonnement qui a poussé les moines des autres écoles à porter des accusations fausses contre moi. Ignorant leurs motifs, le Régent les a crus sur parole, et il est sur le point maintenant de conduire le pays à la destruction.
[...] De la même manière, le deuxième empereur [Ying Huhai, empereur de -210 à -206] de la dynastie Qin, en Chine, poussé à cela par les calomnies de Zhaogao, fit exécuter Li-si, et fut ensuite lui-même assassiné par Zhaogao. Et l'empereur Daigo, au Japon, en croyant les calomnies du ministre de la Gauche, Fujiwara no Tokihira, bannit le ministre de la Droite. Après quoi, l'empereur tomba en enfer. Le Régent actuel est exactement comme ces deux empereurs. Il croit ce que disent les maîtres du Shingon, l'école Zen, les moines Ritsu, ceux qui observent les préceptes, et les moines du Nembutsu, tous ennemis du Sutra du Lotus, et me traite, moi, Nichiren, comme un ennemi.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

 

 

 

haut de la page
retour