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Kumarajiva

Ainsi, selon l'opinion exprimée avec autorité avant moi par le Bouddha Shakyamuni, le bodhisattva Maitreya, les maîtres du Tripitaka Shuryasoma et Kumarajiva, le Maître du Dharma Seng-zhao, le moine éminent Annen et le supérieur des moines Genshin*, les habitants de ce pays nommé Japon, de par leurs capacités, ont un lien tout particulier avec le Sutra du Lotus. Ceux qui pratiquent ne serait-ce qu'un verset ou un vers de ce Sutra sont certains d'atteindre la bodhéité car c'est l'enseignement avec lequel ils ont un lien.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Quand les sutras et les enseignements bouddhiques furent introduits d'Inde en Chine, la manière de traduire dépendait des tendances du traducteur particulier, et il n'y avait pas de traduction arrêtée pour les sutras et les traités. C'est pourquoi le Savant-maître* Kumarajiva, sous la dynastie des Qin, avait coutume de dire : "Quand j'examine les enseignements bouddhiques tels qu'on les trouve en Chine, je vois que, dans bien des cas, ils diffèrent des originaux en sanskrit. Si les traductions de sutras que j'ai faites sont exemptes d'erreurs, après ma mort, lorsque je serai incinéré, mon corps, parce qu'il est impur, sera certainement consumé par les flammes, mais ma langue, seule [avec laquelle j'ai exposé le véritable sens des sutras], ne brûlera pas." Et quand, pour finir, il fut incinéré, son corps se réduisit à un amas d'os, mais sa langue, seule, subsista, reposant sur une fleur de lotus bleue, et émettant une lumière plus brillante que les rayons du soleil. Quel événement merveilleux ! Ainsi, il advint que cette traduction, en particulier, du Sutra du Lotus par le Savant-maître* Kumarajiva se répandit sans difficulté à travers toute la Chine. Et c'est pourquoi, quand le Grand-maître* Saicho* du temple Enryaku-ji attaqua les enseignements des autres écoles, il les réfuta en disant : "Nous avons la preuve, parce que la langue du Savant-maître* Kumarajiva, le traducteur du Sutra du Lotus, n'a pas été consumée par les flammes. Les sutras sur lesquels vous vous appuyez sont tous dans l'erreur  ! "
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Se pourrait-il qu'en Inde le Sutra du Lotus ait contenu des descriptions de mudra et de mantra dharani* mais que ceux qui le traduisirent en chinois les aient supprimés - Kumarajiva nommant sa version Myoho Renge Kyo  ? Et que Shubhakarasimha*, en y ajoutant des mudra et des mantra dharani*, ait appelé la sienne le Sutra Vairocana*  ? Par exemple, il y eut différentes versions du Sutra du Lotus, telles que le Sho-hokke-kyo [traduction chinoise existante du Sutra du Lotus faite par Dharmaraksha en 286], le Tembon-Hokke-kyo [traduction chinoise existante du Sutra du Lotus faite par Jnanagupta et Dharmagupta en 601], le Hokke-zammai-kyo [traduction chinoise perdue du Sutra du Lotus faite par Cien en 427] et le Satsuun Fundari-kyo [traduction chinoise perdue du Sutra du Lotus dont l'auteur est inconnu].
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Shakyamuni apparut en ce monde saha, Kumarajiva voyagea jusqu'en Chine sous la dynastie des Qin, et Saicho* se rendit lui aussi en Chine. [Tous voyagèrent ainsi pour enseigner et propager le Sutra du Lotus.] Les bodhisattvas Kanadeva et Aryasinha sacrifièrent leur corps. Le bodhisattva Yakuo se brûla les coudes (réf.) [pour en faire offrande au Bouddha], et le prince Shotoku s'arracha la peau des mains [pour écrire le titre des sutras avec son sang]. Même Shakyamuni, alors qu'il était bodhisattva, vendit sa propre chair [pour faire des offrandes]  ; [et à une autre époque, alors qu'il était un bodhisattva du nom de Gyobo], il utilisa un de ses os comme pinceau [pour transcrire le Dharma.]
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Xuanzang, Maître en tripitaka (sanzo), rejetait l'exposition générale et aimait l'exposition détaillée : du Daibon­gyo (note) en quarante chapitres il a fait six cents chapitres. Kumarajiva, Maître en tripitaka, rejetait l'exposition détaillée et aimait l'exposition générale et il a condensé les mille chapitres du Dairon (note) en cent chapitres. Moi, Nichiren, je rejette le général et le détail, j'aime l'essentiel, c'est-à-dire les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo que doit répandre le bodhisattva Jogyo*.
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

En tenant compte à la fois des anciennes et des nouvelles traductions, 186 personnes ont introduit d'Inde en Chine des sutras ou des traités soit en en transmettant le sens, soit en les traduisant à la lettre. A une seule exception près, le Savant-maître* Kumarajiva, tous ces traducteurs ont commis des erreurs et Amoghavajra* en a fait de très nombreuses. Son intention délibérée de tromper les autres est évidente. Question : Comment pouvez-vous affirmer que, à l'exception de Kumarajiva, tous les autres traducteurs ont fait des erreurs  ? Voulez-vous non seulement détruire le Zen, le Nembutsu, le Shingon et les autres des sept principales écoles, mais encore discréditer les ouvrages de tous les traducteurs de Chine et du Japon ? Réponse : C'est une chose que je voudrais garder extrêmement secrète et dont je préférerais ne parler qu'en tête à tête. Je vais quand même donner ici quelques explications. Kumarajiva lui-même a dit : "En étudiant tous les sutras utilisés en Chine, je vois qu'ils s'écartent tous du sens de l'original en sanskrit. Comment pourrais-je faire comprendre cela aux autres ? Je n'ai qu'un grand voeu. Mon corps n'est pas pur, puisque j'ai pris femme. Mais ma langue, elle, est absolument pure, et j'ai décidé qu'elle le resterait en ne prononçant jamais le moindre mensonge concernant le bouddhisme. Après ma mort, il faudra m'incinérer. Si, à ce moment-là, ma langue est consumée par les flammes, vous pourrez rejeter ma traduction des sutras."(réf.) Il répétait très souvent cela lorsqu'il donnait des cours. Au point que tous, du souverain jusqu'au dernier de ses sujets, souhaitaient ne pas mourir avant Kumarajiva afin de voir ce qui se passerait. Le jour vint où Kumarajiva mourut, et, lorsqu'il fut incinéré, son corps impur se réduisit entièrement en cendres. Seule sa langue demeura, posée sur un lotus bleu qui était apparu au milieu des flammes. D'elle partirent des rayons de cinq couleurs différentes, assez intenses pour changer la nuit en jour ou, pour éclipser, en plein jour, la lumière du soleil. Voilà pourquoi les sutras traduits par d'autres furent de moins en moins estimés et les sutras traduits par Kumarajiva, en particulier sa traduction du Sutra du Lotus, se répandirent rapidement dans toute la Chine. Question : Tout cela est peut-être vrai pour les traducteurs qui vécurent à l'époque de Kumarajiva et avant, mais pourquoi ceux qui vécurent après lui, comme Shubhakarasimha* et Amoghavajra*, auraient-ils, eux aussi, commis des erreurs ? Réponse : Pour ce qui est des traducteurs qui vécurent après lui, si leur langue a brûlé lors de leur incinération, c'est la preuve qu'ils avaient commis des erreurs. Ainsi, l'école Hosso fut un temps florissante au Japon. Mais le Grand-maître* Saicho* l'a réfutée en faisant remarquer que, si la langue de Kumarajiva n'avait pas brûlé, celle de Xuanzang et celle de Cien avaient été réduites en cendres avec le reste de leur corps. Impressionné par cet argument, l'empereur Kammu se convertit à l'école Tendai-Hokke.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Quand le Savant-maître* Kumarajiva apporta le Sutra du Lotus en Chine, le roi du ciel Bishamon lui envoya de nombreux soldats pour l'escorter dans la traversée du massif montagneux du Pamir.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

En Inde, au cours des mille ans qui suivirent la disparition du Bouddha, il y eut de grands érudits tels que Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu, qui entreprirent de propager le bouddhisme dans les cinq régions de l'Inde. Et, dans les premiers siècles qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, des hommes tels que Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan, les Savants-maîtres* Kumarajiva, Huisi, Zhiyi* et Zhanlan* écrivirent des commentaires et firent connaître l'enseignement des sutras. Mais aucun d'eux ne conseilla jamais d'invoquer le Titre du Sutra du Lotus de la même manière que l'on invoque le nom du bouddha Amida. Ils se contentèrent de le réciter eux-mêmes, ou, lorsqu'ils donnèrent des cours sur le Sutra du Lotus, celui qui professait seul récitait [cette invocation, le daimoku].
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Nichiren, après réflexion, voudrait dire ceci  : le Sutra Vairocana* fait partie des traductions les plus récentes (note) et fut transmis en Chine par le Savant-maître* Shubhakarasimha* d'Inde, sous le règne de l'empereur Xuanzong de la dynastie des Tang, dans la quatrième année de l'ère Kai-yuan (716). Le Sutra du Lotus est l'une des traductions les plus anciennes, transmises en Chine par le Savant-maître* Kumarajiva, à l'époque des Jin postérieurs (384-417). Un intervalle de plus de trois cents ans sépare ces deux traductions.
Cent ans ou plus après l'introduction du Sutra du Lotus en Chine, le Grand-maître* Zhiyi* établit, dans le domaines des études doctrinales, la classification des cinq périodes et des quatre enseignements. Il réfuta les interprétations doctrinales avancées par les lettrés pendant les plus de cinq cents années précédentes, et, par sa pratique de la méditation-samadhi, s'éveilla à la vérité d'ichinen sanzen, comprenant pour la première fois le principe du Sutra du Lotus.
[...] La traduction du Hokke Giki (rituels basés sur le Sutra du Lotus) par le Savant-maître* Amoghavajra* indique que le Sutra du Lotus contient, en réalité, des mudra et des mantra dharani*. Et la traduction plus ancienne du Sutra Ninno* par Kumarajiva ne contient ni mudra ni mantra dharani*  ; mais la traduction plus récente du même sutra par Amoghavajra* contient bel et bien des mudra et des mantra dharani*.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Quelque deux cents ans ou plus après l'introduction du bouddhisme en Chine, dans un pays situé entre l'Inde et la Chine appelé Kucha, apparut le Maître du tripitaka, Kumarayana. Son fils, Kumarajiva, quitta ce pays pour l'Inde où le Maître du tripitaka Shuryasoma lui fit connaître le Sutra du Lotus. Lorsqu'il lui confia le Sutra, Shuryasoma lui dit : "Ce Sutra du Lotus a un lien profond avec un pays du nord-est." Ayant gravé ces mots dans son coeur, Kumarajiva entreprit de porter le Sutra à l'Est de l'Inde, dans ce pays qu'on appelle la Chine. C'est donc plus de deux cents ans après l'introduction du bouddhisme en Chine, sous le règne d'un souverain de la dynastie des Qin postérieurs, que le Sutra du Lotus y pénétra pour la première fois.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Question - Si vous contestez la fiabilité d'un traducteur, ne devriez-vous pas douter aussi de Kumarajiva, le traducteur du Sutra du Lotus ? Réponse - Pour ce qui est de Kumarajiva, il y a une preuve concrète [démontrant la justesse de sa traduction], mais aucune preuve de ce genre n'existe dans le cas d'Amoghavajra*. Question - Puis-je vous demander à quelle preuve vous faites allusion ?Réponse - Le fait que la langue de Kumarajiva n'ait pas brûlé. Vous devriez vous renseigner à ce sujet plus en détail.
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)


 

 

 

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