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Extraits de gosho sur |
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impermanence - impermanent |
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Dans
le troisième rouleau du Sutra
du Nirvana final, il est écrit : “Si je transmettais
le trésor du Dharma à Ananda et aux nombreux moines, il ne persisterait pas longtemps. Pour quelle
raison ? Parce que tous les auditeurs-shravakas et Mahakashyapa sont impermanents.
C’est comme un vieillard qui recevrait des dons. Pour cette raison,
il faut véritablement effectuer la transmission du Dharma sans
supérieur du Bouddha, aux bodhisattvas. Dans le Sutra du Lotus, le Bouddha déclare que, s'il
avait seulement exposé l'enseignement du Hinayana sans enseigner le Sutra du Lotus, il aurait été
coupable de vouloir conserver pour lui seul la vérité.
Le Sutra du Nirvana enseigne que ceux qui acceptent seulement les sutras du Hinayana,
et disent que l'impermanence est l'une des caractéristiques du
Bouddha, verront leur langue pourrir dans leur bouche. J'ai entendu dire que vous êtes malade. Est-ce vrai ? Ce
monde est celui de l'impermanence. Même les gens bien portants
ne peuvent échapper à la mort, à plus forte raison
les personnes malades. Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient
donc penser à leurs vies futures. Mais nos seules capacités
ne nous permettent pas de nous préparer en esprit à la
vie prochaine. (note) L'ignorant : Lorsque l'on a reçu la vie, on ne peut échapper
à la mort. Chacun, du plus noble au plus humble, de l'empereur
au plus modeste de ses sujets, tient cela pour certain, mais pas une personne
sur mille ou sur dix mille n'y réfléchit avec sérieux
ni ne s'en inquiète. Lorsque nous sommes brusquement confrontés
à l'évidence de l'impermanence de la vie, peut-être
la pensée d'être restés si éloignés
du bouddhisme nous effraie-t-elle et peut-être regrettons-nous alors
de nous être trop préoccupés des affaires de ce monde (note).
Pourtant, nous pensons que ceux qui nous ont précédés
dans la mort ont été victimes du malheur, et que nous, qui
restons vivants, leur sommes plus chanceux. Affairés comme nous
l'étions à la tâche d'hier et comme nous le sommes
au travail d'aujourd'hui, nous sommes pieds et poings liés par
les cinq désirs de notre
nature terrestre. Sans comprendre que le temps passe aussi rapidement
qu'un poulain blanc entraperçu par la fente d'un mur (note),
aussi ignorants que des moutons conduits à l'abattoir, désespérément
prisonniers de notre besoin de nourriture et de vêtements, nous
tombons sans y prendre garde dans les filets de la célébrité
et du profit et, pour finir, nous ne rentrons au village des trois
mauvaises voies qui nous est familier que pour reprendre aussitôt
la route, renaissant, vie après vie, dans les six
voies de l'existence. Comment une personne sensible pourrait-elle
ne pas déplorer un tel état de choses, ou manquer d'en éprouver
de la tristesse ? Shakyamuni étudia aussi ces doctrines et fut pendant un certain
temps disciple des maîtres non bouddhistes. Mais, après avoir
consacré douze ans à diverses pratiques ascétiques et non ascétiques,
il en vint à comprendre les principes de la souffrance,
de la vacuité, de l'impermanence et du non-soi. Dès lors, il cessa d'être un disciple des
maîtres non bouddhistes et déclara qu'il avait acquis sa
sagesse sans aucun maître. L'impermanence de toute
chose en ce monde nous apparaît très clairement. N'est-ce
pas parce que les états des deux
véhicules sont contenus dans l'état d'humanité ? Même un homme cruel et malfaisant peut aimer sa femme et ses enfants.
En lui aussi se trouve une parcelle de l'état de bodhisattva.
L'état de bouddha est le plus difficile à prouver. Mais
puisque vous possédez les neuf autres états, vous devriez
croire que vous possédez aussi l'état de bouddha. A la lumière
de ces divers passages, nous comprenons que pas un seul de tous les simples
mortels et des sages des trois véhicules,
pas plus que les tenants des cinq
véhicules, des sept moyens provisoires, des neuf
états ou des quatre saveurs et trois enseignements, aucun d'eux ne peut être considéré
comme un adepte du Mahayana, essence
réelle de Myoho Renge Kyo. Bien qu'ils soient des bouddhas selon
ces enseignements, ils sont des bouddhas des enseignements provisoires
et ne méritent pas le titre de bouddha au sens strict. Car les Trois Corps des bouddhas des enseignements
provisoires ne se sont pas encore libérés de l'impermanence.
Comment, alors, des êtres dans les neuf
mondes-états pourraient-ils être appelés ainsi ? C'est pourquoi il est dit qu'une personne de position modeste née
à l'époque des Derniers
jours du Dharma est encore plus respectable que les rois et les grands ministres ayant
vécu pendant les deux mille ans des époques du Dharma
correct et du Dharma formel. Réponse : C'est une critique ancienne, qui n'est aucunement formulée
ici pour la première fois. Les bodhisattvas Ashvaghosha et Nagarjuna furent des Grands-maîtres
qui vécurent, respectivement, six cents et sept cents ans après
la disparition du Bouddha. Quand ces hommes apparurent dans le monde
et commencèrent à propager les principes des sutras du Mahayana, les divers adeptes
du Hinayana élevèrent
des objections : "Mahakashyapa et Ananda, dirent-ils, vécurent
encore vingt ou quarante ans après la disparition du Bouddha,
en enseignant le Dharma correct. On pourrait penser qu'ils communiquèrent
le cœur de tous les sutras enseignés par Shakyamuni de son
vivant. Or, nous voyons que les principes sur lesquels tous deux insistèrent
furent seulement ceux de la souffrance,
du vide, de l'impermanence et du non-soi. Ashvaghosha et Nagarjuna furent peut-être
d'une grande sagesse, mais doit-on les croire supérieurs à Mahakashyapa et à Ananda ? C'est un premier point. Il n'y a pas de plus grande amertume que celle des enfants qui meurent
avant leurs parents. Il n'y a pas de plus grand désespoir que
celui de parents vieillissants qui voient mourir avant eux leurs enfants.
Les hommes vivent dans l'incertitude, sans connaître le moment
de leur mort, dans le monde de l'impermanence. Et pourtant, ils ne se
préoccupent, jour et nuit, que des profits qu'ils peuvent accumuler
dans cette vie. Du matin au soir, ils ne pensent qu'à ce monde-ci,
ne respectent pas le Bouddha et ne croient pas dans le Dharma. Les titres des sutras Agama*,
par exemple, énoncent la conclusion de ces sutras, le principe
que rien n'est constant. Ces titres sont cent millions de fois supérieurs
aux deux caractères qui désignent l'existence et la non-existence
utilisés dans les titres des textes non bouddhiques. [Les disciples
de] 95 écoles non bouddhiques, après avoir entendu les
titres des sutras Agama*,
ont abandonné leurs conceptions erronées et ont reconnu
comme une vérité le principe de l'impermanence. Les enseignements
du Hinayana se subdivisent en
deux, dix-huit écoles, ou même vingt écoles (note) ; mais, essentiellement, toutes ces écoles exposent un seul et
même principe, celui de l'impermanence de tous les phénomènes. Quelle
joie d’être nés au moment de la propagation dans la fin du Dharma ! Quelle tristesse
pour les hommes n’ayant pas la foi en ce Sutra ! Celui qui
reçoit la vie dans le monde des
hommes ne peut échapper à l’impermanence.
Fort de cette considération, pourquoi donc ne pas travailler à
la préparation de la vie suivante ? Quand j’observe
attentivement l’aspect du monde, je vois des hommes, affirmant avoir
foi en ce Sutra et tenant dans leurs mains les rouleaux du Sutra, s’opposer
pourtant à son cœur et ne pouvant ainsi échapper aux mauvaises voies. On a beau
savoir que l'impermanence est la règle de toute chose, même
une personne qui ne fait qu'apprendre la nouvelle du décès
d'un autre a toujours quelque mal à la supporter. Combien plus
profond encore doit être le chagrin d'une mère ou d'une
épouse ! Je crois pouvoir imaginer un peu ce que vous ressentez. [...] La fleur pleinement épanouie reste attachée
à l'arbre, et le bouton sur le point d'éclore est tombé,
fané. La mère âgée est restée et le
jeune fils est parti. Comme est impitoyable l'impermanence de ce monde ! |
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