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les ignorants
 

gosho Conversation entre un Sage et un Ignorant.

Les maîtres ordinaires ne pouvant pas comprendre les capacités devraient enseigner à leurs disciples exclusivement le Sutra du Lotus. Question : Que penser alors du passage de ce Sutra disant qu'il ne faut pas l'enseigner aux ignorants (note) ? Réponse : La compréhension des capacités n'est possible que lorsque c'est une personne sage qui enseigne. Mais, même si l'on comprend les capacités de ses auditeurs, il faut enseigner exclusivement le Sutra du Lotus à ceux qui s'opposent au Dharma, afin qu'ils puissent créer avec lui un lien, même d'opposition. A cet égard, il faut agir comme le bodhisattva Fukyo. Si l'on s'adresse à des personnes à qui l'on reconnaît la capacité de devenir des sages, il faut leur enseigner d'abord le Hinayana, puis le Mahayana provisoire* et, pour finir, le Mahayana définitif*. Mais si l'on s'adresse à des personnes ignorantes de moindres capacités, il faut, avant tout, leur enseigner le Mahayana définitif*. Car, ainsi, qu'elles choisissent de croire ou de s'y opposer, elles recevront de même la graine de l'Éveil.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262  ? )

Il n'est pas rare, de nos jours, d'entendre affirmer que seule une personne dotée d'une sagesse supérieure, et s'exerçant sans relâche à la pratique de la méditation, a la capacité de recevoir des bienfaits du Sutra du Lotus, et de voir dissuader des personnes dont la sagesse est limitée de même essayer. Mais c'est le fait d'une grande ignorance, une idée tout à fait erronée. Le Sutra du Lotus enseigne que tous les êtres humains, quels qu'ils soient, peuvent entrer dans la Voie du Bouddha. Par conséquent, les personnes de facultés et de capacités supérieures devraient naturellement se consacrer à la méditation sur l'esprit et les dharmas. Mais pour les personnes de facultés et de capacités moindres, l'important est seulement d'avoir une foi sincère.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Même un ignorant peut reconnaître les mauvaises actions pour ce qu'elles sont et s'abstenir de les commettre. C'est comme éteindre un feu avec de l'eau. Mais, en pensant que toutes les bonnes actions se valent, les gens accomplissent des gestes de petite bonté sans comprendre qu'ils commettent du même coup un grand mal.
[...] Les personnes mauvaises ou ignorantes sont comparables à un énorme rocher, et les sutras du Hinayana et du Mahayana provisoire*, au nombre desquels le Nembutsu, à une petite embarcation.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Malheureusement, les ignorants pensent que ces rajouts sont des passages de sutra authentiques. Ils sont comparables à des aveugles qui, si on leur disait qu'une étoile est plus brillante que le soleil et que la lune, accepteraient la chose comme un fait. Quand quelqu'un dit : "Le fondateur de ma doctrine était un sage vertueux des temps anciens tandis que Nichiren n'est qu'un ignorant de l'époque des Derniers jours du Dharma", les insensés auront tendance à le croire.
[...] Ceux qui critiquaient Zhiyi* et Saicho disaient : "Les fondateurs de notre école appartenaient aux Quatre rangs de saints, étaient des sages vertueux des temps anciens alors que vous n'êtes qu'un simple mortel ignorant de la fin de l'époque du Dharma formel." La question, toutefois, n'est pas de savoir si une personne vit à l'époque du Dharma correct, du Dharma formel ou des Derniers jours du Dharma, mais si elle s'appuie ou non sur le texte du Sutra véridique. Une fois de plus, la question n'est pas de savoir quelle est la personne qui enseigne mais si l'enseignement est oui ou non vérifiable.
[...] Les brahmanistes ont critiqué le Bouddha en disant : "Vous n'êtes qu'un ignorant vivant à la fin du kalpa de formation et au début du kalpa de continuité, alors que les fondateurs de nos doctrines furent des sages des temps anciens, les deux divinités brahmaniques [Shiva et Vishnu] et les trois ascètes."
Des personnes sages devraient naturellement étudier la totalité des quatre-vingt mille corbeilles et maîtriser les douze catégories de sutras. [...] Mais les ignorants qui vivent de nos jours, à l'époque des Derniers jours du Dharma où règnent le mal et la confusion, devraient rejeter les fausses distinctions qu'établissent les adeptes du Nembutsu entre Voie difficile à pratiquer et Voie facile à pratiquer et devraient réciter exclusivement le Titre du Sutra du Lotus, Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Avant sa venue, le monde était comparable à ce qu'il était avant l'apparition des trois Augustes et cinq Empereurs, les êtres humains ne reconnaissaient pas leur père et étaient comparables à des animaux. A l'époque antérieure au règne du roi Yao, les êtres humains ignoraient tout des tâches qui doivent être accomplies au fil des quatre saisons, ils étaient aussi ignorants que des vaches ou des chevaux.
[...] A plus forte raison, des êtres humains ne devraient-ils pas faire de même  ? En ce qui me concerne, pour m'acquitter de ma dette envers mon ancien maître Dozen-bo, j'ai voulu propager les enseignements du Bouddha au Mont Kiyosumi et conduire mon maître Dozen-bo à l'Éveil. Mais c'est un homme de peu de sagesse, plutôt ignorant, et de plus, qui pratique le Nembutsu. Il me paraissait peu probable qu'il puisse échapper aux trois mauvaises voies. En outre, il ne tient aucun compte des conseils de Nichiren.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Question. — Comment justifier que c'est le temps de Nichiren qui est exactement intéressé ? Réponse. — «Il y aura des ignorants / pour nous calomnier, nous insulter, / nous agresser par le sabre et le bâton »
du Dharma", les insensés auront tendance à le croire.
[...] Les grands bodhisattvas Manjushri, Maitreya, qui étaient dans le passé d'anciens bouddhas, apparurent alors pour une vie d'assistance (osho) (note). Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten, les Quatre Rois du Ciel étaient avant l'Éveil atemporel (hongaku) de grands saints. En outre, on avait compris les sutras des quatre saveurs et les quatre enseignements. Au temps où le Bouddha était dans le monde il n'y avait pas un seul ignorant.
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1974, à Toki Jonin)

Question : Il est dit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "N'enseignez pas ce Sutra lorsque vous vous trouvez parmi des ignorants."(réf.) Dans le quatrième volume, on lit : "Il ne faut pas donner cet écrit ou le transmettre à la légère."(réf.) Et plus loin, dans le cinquième volume : "Ce Sutra du Lotus est la resserre secrète de tous les bouddhas. Parmi tous les sutras, il occupe la place la plus élevée. Il faut le conserver pendant la longue nuit, et ne jamais l'enseigner à la légère."(réf.) Tous ces passages du Sutra n'indiquent-ils pas qu'il ne faut pas l'enseigner à ceux qui n'ont pas la capacité de le comprendre ?
[...] On lit encore : "Beaucoup lui donnèrent des coups de canne et de bâton, et lui jetèrent des tuiles et des pierres." Et dans le chapitre Kanji* (XIII)  : "De nombreux ignorants nous insulteront et nous calomnieront ; d'autres encore nous frapperont à coups de sabre et de bâton." Ces passages du Sutra indiquent qu'il faut enseigner le Dharma même si cela nous vaut d'être insulté, calomnié et battu.
[...] Shandao dit de même : "Pas une seule personne sur mille." Il affirme que lorsque le Dharma pur aura disparu, le Grand Dharma pur, constitué par les trois sutras de la Terre pure et la récitation exclusive du nom d'Amida, apparaîtra, et que parmi ceux qui la pratiqueront, même s'ils sont mauvais et ignorants, "dix sur dix, cent sur cent renaîtront sur la Terre pure."
[...] En cette époque de "luttes et conflits", comment le souverain, ses ministres et le peuple entier du Japon pourraient-ils espérer être en sécurité, alors qu'ils calomnient ou insultent l'envoyé du Bouddha qui s'efforce de propager l'enseignement de Namu Myoho Renge Kyo, le condamnant à l'exil, l'attaquant et le frappant, ou harcelant ses disciples et adeptes  ? En m'entendant parler ainsi, les ignorants penseront sans doute que je ne fais que prononcer une malédiction à l'encontre de mes ennemis, mais ce n'est pas le cas.
[...] 2 Moi, Nichiren, je suis peut-être un ignorant qui ne connais rien aux sutras ni aux traités. Mais j'affirme, sans la moindre hésitation, que tous ceux qui s'appuient sur ce rêve pour conclure que l'enseignement du Shingon est supérieur à celui du Sutra du Lotus détruiront le pays et perdront leur famille dans cette vie, et après leur mort, tomberont dans l'enfer avici.
[...] Par conséquent on pourrait les qualifier d'ignorants qui ne comprirent pas que le bodhisattva Jogyo était apparu pour propager largement Namu Myoho Renge Kyo, principe caché entre les lignes du chapitre Juryo* (XVI), à l'époque des Derniers jours du Dharma.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Après avoir réfléchi sur les raisons qui provoquent de cette crise, j’ai essayé de les dénoncer au prix de ma vie afin de sauver mon pays et lui rendre ce dont je lui suis redevable. Toutefois, les ignorants ont l’habitude de respecter les gens d’un lointain passé tout en offensant ceux qui sont présents, ou encore de délaisser les paroles d’une seule personne préférant suivre les opinions de la majorité.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Même un ignorant peut obtenir des bienfaits en servant une personne qui enseigne ce Sutra. Même un démon ou un animal, s'il enseignait ne serait-ce qu'un vers ou une phrase du Sutra du Lotus, devrait être respecté comme on respecterait le Bouddha.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Les lettrés bouddhistes, de nos jours, ignorant ce passage de commentaires, voudraient placer au même niveau les ignorants de l'époque des Derniers jours du Dharma et les deux sages Huisi et Zhiyi*. Ils commettent une erreur extrêmement grave !
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Tant qu'un ignorant lit le Sutra du Lotus et qu'un lettré disserte sur son sens, aucune critique ne s'élève et rien ne vient déranger le calme du pays. Mais quand un sage apparaît et expose le Sutra du Lotus exactement comme le Bouddha l'a enseigné, des clameurs s'élèvent dans le pays entier, et ce sage est en butte à des persécutions encore plus grandes que celles subies par le Bouddha de son vivant.
[...] Tout ignorant que je suis, être considéré comme un sage par le Bouddha me remplit de joie. Par contre, il y des sages qui observent les 250 préceptes et qui sont aussi unanimement respectés [par les hommes] que l'est Taishaku par tous les êtres célestes. Mais que se passera-t-il si, aux yeux du Bouddha Shakyamuni et du Sutra du Lotus, ils semblent aussi malfaisants que Devadatta  ? Ils bénéficient peut-être pour l'instant du respect des autres, mais quelles conditions effroyables ils connaîtront dans leur vie prochaine !
[...] Shofu-bo, Noto-bo et Nagoe-no-ama ont été mes disciples à un moment donné (note). Intéressés, lâches et ignorants, ils se faisaient quand même passer pour des personnes de sagesse. Quand j'ai subi des persécutions, ils en ont profité pour convaincre beaucoup de gens d'abandonner la foi. Si, vous aussi, vous vous laissez abuser, tous ceux qui, dans la province de Suruga, semblent croire au Sutra du Lotus ou qui sont sur le point d'y croire abandonneront le Sutra, sans exception.
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)

Mais - est-ce dû à l'apparence de Nichiren qui est celle d'un ignorant, ou en raison d'un quelconque karma créé par le passé -, lorsque je cite les affirmations "parmi ces sutras le Sutra du Lotus est le plus élevé"(réf.)  ; "parmi tous les sutras que j'ai enseignés, que j'enseigne et que j'enseignerai, ce Sutra du Lotus est le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre"(réf.)  ; et "Je suis la seule personne qui puisse sauver et protéger les autres"(réf.) je tiens cela pour les paroles d'or du Bouddha lui-même. Ces phrases que je prononce ne sont aucunement les miennes.
[...] Si bien que lorsque, sans mâcher mes mots et sans craindre qui que ce soit, je leur dis ouvertement qu'ils sont des ignorants, qu'ils ne comprennent rien au véritable sens de l'enseignement bouddhique et qu'ils s'opposent au Dharma, quand je leur adresse des remontrances sévères avec en mémoire les paroles d'or du Bouddha "sachez que cette personne est en réalité un ennemi du bouddhisme"(réf.) et en faisant confiance au passage dans lequel est écrit  : "Nous serons les envoyés de l'Honoré du monde, vivant au sein du peuple sans peur"(réf.), quand je réfute ceux qui "s'imaginent être parvenus à un stade qu'ils n'ont pas atteint, avec orgueil et vanité dans leur cœur"(réf.), comment, alors, ces personnes pourraient-elles ne pas éprouver de haine et de jalousie à mon égard ?
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Ainsi, même ceux qui récitent le Sutra du Lotus, comme ceux qui pratiquent le Shingon, ceux qui observent les préceptes, les sages aussi bien que les ignorants - tous considèrent les autres pratiques comme secondaires et la récitation du Nembutsu comme essentielle. Ils croient qu'il n'existe pas d'autre façon d'expier leurs fautes que de réciter le nom du Bouddha Amida.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

De nos jours, la plupart des gens, sages aussi bien qu'ignorants, vous diront que le grand bodhisattva Hachiman est une émanation du bouddha Amida, et cette affirmation n'est pas sans fondement.
[...] L'eau troublée est comparable aux sages ou érudits qui observent les préceptes mais s'opposent au Sutra du Lotus. L'eau souillée est comparable aux ignorants qui n'observent aucun précepte. Ils sont en proie à de nombreux désirs, colériques, mais ils croient exclusivement au Sutra du Lotus.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

La forme que prend l'enseignement du Sutra du Lotus se modifie cependant en fonction des capacités des gens, du temps, du pays, et des personnes qui le propagent. Or même des bodhisattvas parvenus à l'étape de togaku semblent ignorer ce fait. Comment alors de simples mortels de l'époque des Derniers jours du Dharma pourraient-ils le comprendre ! De manière générale, il existe trois sortes de messagers. Les premiers sont d'une extrême intelligence ; les deuxièmes, ni particulièrement intelligents ni particulièrement ignorants ; les troisièmes, ignorants mais totalement dignes de confiance. Parmi ces trois sortes de messagers, les premiers ne commettront aucune erreur en transmettant le message du Bouddha. Les messagers de la deuxième catégorie, dotés d'une certaine intelligence qui reste cependant inférieure à celle des premiers, ajouteront au message de leur seigneur des paroles de leur cru. Cela fait d'eux la pire sorte de messager possible. Ceux de la troisième sorte, étant d'une ignorance extrême, ne se permettront pas d'introduire des propos personnels et, en raison de leur grande honnêteté, transmettront le message de leur seigneur sans le trahir. [...] Les Quatre rangs de saints de l'Inde peuvent être comparés à la première sorte de messagers (note)  ; les maîtres de Chine, à la deuxième, et les personnes ignorantes mais honnêtes parmi les simples mortels vivant à l'époque des Derniers jours du Dharma, peuvent être comparées à la troisième.
[...] Les enseignements bouddhiques se répandirent de plus en plus largement et, au fur et à mesure que l'une après l'autre, de nouvelles doctrines, arrivaient d'Inde, certaines personnes jusqu'alors respectées pour leur sagesse se révélèrent ignorantes à la lumière des sutras et traités introduits par la suite. D'autres que l'on avait considéré précédemment comme des ignorants parurent désormais des sages. Finalement, le bouddhisme se divisa en dix écoles distinctes, et mille ou dix mille principes furent énoncés. Les ignorants ne savaient plus auxquels adhérer et ceux que l'on prenait pour des sages renforçaient toujours plus leurs interprétations personnelles.
[...] En revanche, même une personne ignorante du Dharma bouddhique et ne possédant que peu de choses, obtiendra un grand bienfait si elle fait un don à ceux qui défendent la vérité. C'est encore plus vrai de personnes qui font avec sincérité des offrandes au véritable Dharma !
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

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