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Extraits de gosho sur |
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Ecrits de l'extérieur |
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Il est difficile de sonder les intentions du Bouddha, et cette question
n'est pas facile à élucider. Mais, en y réfléchissant,
je dirais que c'est peut-être parce que l'on attribue aux femmes
l'origine des fautes et de la ruine d'un pays. C'est pourquoi les écrits
bouddhiques comme non bouddhiques abondent en interdictions concernant
les femmes. On trouve, par exemple, dans les écrits non bouddhiques,
les trois règles d'obéissance
les soumettant à trois sortes d'autorité. Depuis le domaine où il n'y a ni pensée
ni absence de pensée, au-dessus des nuages, jusqu'au fin fond
de l'enfer, y a-t-il un seul être qui, ayant reçu la vie,
réussisse à échapper à la mort ? Ainsi,
même dans des écrits profanes et de peu de sagesse nous lisons : "Vous pouvez entreprendre à l'aube le parcours de la vie,
fier de la beauté de vos joues fraîches, mais, le soir, vous
ne serez plus qu'un amas d'os blanchis pourrissant sur la lande."(réf.) Empli d'admiration respectueuse, Yi-long fit ce serment : "A dater
de ce jour, jamais plus je ne calligraphierai un seul caractère
d'écrits non bouddhiques." Son attitude était identique
à celle du bodhisattva Vasubandhu jurant de ne plus jamais réciter les sutras du Hinayana,
ou celle de Nichiren déclarant qu'il ne réciterait jamais
plus le nom du bouddha Amida. Ultérieurement,
à l'époque du Bouddha, il y eut les six
maîtres non bouddhistes qui étudièrent et transmirent
ces divers écrits non bouddhiques et furent les conseillers des
rois des cinq régions de l'Inde. Leurs enseignements se divisèrent
en quatre-vingt-quinze ou quatre-vingt-seize branches différentes,
formant quantité d'écoles. L'étendard de leur orgueil s'élevait plus haut que le faîte des cieux*, et leurs dogmes
étaient plus rigides que le métal ou la pierre. Mais par
leur habilité et la profondeur de leur compréhension, ils
étaient incomparablement supérieurs aux confucianistes.
Ils étaient capables de voir dans le passé, de percevoir
deux, trois, ou même sept existences antérieures, de savoir
ce qui s'était passé quatre-vingt
mille kalpas plus tôt, aussi
bien que ce qui se passerait quatre-vingt mille kalpas plus tard. Le principe fondamental de la doctrine de certaines de ces
écoles était tantôt que les causes produisent des
effets, tantôt qu'elles n'en produisent pas, ou encore que les causes
produisent parfois des effets et parfois n'en produisent pas (note). Telles étaient
les doctrines de base de ces écoles de pensée non bouddhiques. En fait, même les
sages mentionnés dans les écrits non bouddhiques connaissent
la nécessité d'attendre le moment propice. Le coucou ne
fait jamais entendre son chant avant les mois d'avril ou mai. De même,
nous lisons dans le Sutra que ces grands bodhisattvas, pour apparaître,
doivent attendre l'époque des Derniers
jours du Dharma. Où pouvons-nous
trouver, dans les cinq mille ou sept mille volumes d'écrits bouddhiques
ou dans les plus de trois mille volumes d'écrits non bouddhiques,
la moindre indication que le rêve de planter une flèche
dans le coeur du soleil est un rêve de bon augure ? Les enseignements
non bouddhiques énoncés dans les écrits de l'extérieur, (note) et les enseignements du Hinayana et du Mahayana
provisoire*,
parmi les écrits de l'intérieur, (note) ne révèlent rien d'autre que des fragments du
Dharma inhérente à la vie de chacun. Ils ne l'exposent
pas dans sa totalité comme le fait le Sutra du Lotus.
Il y a donc des degrés de supériorité comme d'infériorité
parmi les sutras, et les personnes qui y adhèrent peuvent aussi
se diviser en sages et personnes de mérite. Beaucoup s'étonneront
peut-être d'un tel conseil en disant qu'il est contraire à
l'éthique séculière et s'oppose à l'esprit
du bouddhisme. Mais, en fait, des textes non bouddhiques tels que le Classique de la piété
filiale rendent évident qu'il est des cas où
c'est seulement en refusant d'obéir aux souhaits de son souverain
ou de ses parents que l'on fait véritablement preuve de loyauté
et de fidélité à leur égard. Ce que
l'on appelle aujourd'hui "écrits non bouddhiques" est
très différent des écrits non bouddhiques d'autrefois.
L'introduction du bouddhisme créa une rivalité entre les
classiques non bouddhiques et les écrits bouddhiques. Mais comme,
avec le temps, les écrits non bouddhiques révélèrent
leur infériorité, le souverain et le peuple cessèrent
de s'y référer. Les tenants des classiques non bouddhiques adhérèrent alors aux écrits bouddhiques, et la
confrontation du début cessa. Bien vite cependant, les tenants
des textes non bouddhiques extirpèrent le cœur des écrits
bouddhiques, et pour accroître leur sagesse, l'incorporèrent
dans leurs propres textes. De sorte que des dirigeants ignorants crurent
que cette grande sagesse émanait des textes non bouddhiques. Les titres des sutras Agama*,
par exemple, énoncent la conclusion de ces sutras, le principe
que rien n'est constant. Ces titres sont cent millions de fois supérieurs
aux deux caractères qui désignent l'existence et la non-existence
utilisés dans les titres des textes non bouddhiques. [Les disciples
de] 95 écoles non bouddhiques, après avoir entendu les
titres des sutras Agama*,
ont abandonné leurs conceptions erronées et ont reconnu
comme une vérité le principe de l'impermanence. Si, afin
d'y répondre, nous décidons de suivre les principes énoncés
dans des écrits non bouddhiques tels que les Trois
Registres et les Cinq Canons ou le Classique
de la piété filiale, nous pourrons sauver notre
mère en cette vie-ci mais nous ne lui serons d'aucune aide dans
ses vies futures. Il est possible, de cette manière, de la soutenir
physiquement mais non de l'aider spirituellement. Le terme hodo vient d'un mot ancien de l'Inde et fut traduit en Chine
par "grand véhicule". Mahayana [Grand Véhicule] désigne le Sutra du Lotus. Les
sutras Agama*,
quand on les compare aux écrits non bouddhiques, sont considérés
comme des sutras du Mahayana (note). Puis, sous
le règne du trentième empereur, un grand souverain nommé Kimmei le roi Songmyong de Peakche,
un État au nord-ouest du Japon, envoya dans ce pays une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, un ensemble de sutra exposés
par le Bouddha, et plusieurs moines chargés de les lire aux gens.
Toutefois, le Bouddha était une statue, et non une personne vivante,
et les sutras ne ressemblaient en rien aux écrits non bouddhiques.
Les moines parlaient, mais personne ne comprenait ce qu'ils enseignaient. Plus de
trois mille volumes d'écrits non bouddhiques ne traitent pas
d'autre chose ; ils ne font qu'enseigner une conduite respectueuse envers
père et mère. Mais ils s'attachent uniquement à
la satisfaction des parents dans la vie présente, non dans leurs
vies futures. La dette de reconnaissance que nous avons envers notre
père et notre mère est aussi vaste que l'océan.
Si nous ne faisons rien pour les aider dans leur vie prochaine, l'aide
que nous leur apportons en cette vie-ci est une goutte d'eau. |
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voir également : brahmanisme confucianisme et taoisme |
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