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Extraits de gosho sur |
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joyau qui exauce tous les voeux - cintamani |
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C’est comme si l’on possédait un remède composé de cent, de mille (ingrédients). Si on ne le boit pas, il ne peut soulager la maladie. Même en possédant un trésor dans son grenier, si on ne sait pas en ouvrir la porte, on meurt de faim. C’est comme si l’on possédait un remède dans sa poche mais que, faute de connaître son utilisation, on choisisse de ne pas le prendre et de mourir. Les vertus de ce sutra sont semblables au joyau appelé cintamani, évoqué au chapitre Cinq
cents disciples reçoivent la prédiction (VIII) et deviennent naturelles, si on associe la contemplation du cœur (kanjin, introspction) à la lecture du sutra.
Le grand océan contient les nombreux fleuves qui se déversent
en lui, la terre immense contient tous les êtres
sensitifs et non sensitifs, le "joyau
qui exauce les voeux" a le pouvoir de faire pleuvoir d'innombrables
trésors et Bonten règne
sur le monde des trois plans. Il
en va de même pour les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. En plus de tous les êtres des neuf
mondes-états, ils contiennent également ceux qui se
trouvent dans l'état de bouddha. Et puisque tous les êtres
des dix monde-états sont contenus en eux, les environnements des dix
monde-états le sont également. C'est pourquoi le Sutra
Kegon* dit : "C'est dans la plénitude de sa souveraineté qu'il exposa un sutra parfait..." L'ouvrage,
composé de soixante volumes, est véritablement parfait,
dans chacun de ses caractères et chacune de ses lignes.
On peut le comparer au joyau qui exauce
tous les voeux qui, à lui seul, a autant de valeur qu'une quantité
innombrable de joyaux. Car ce seul joyau peut faire pleuvoir dix mille
joyaux aussi précieux que dix mille trésors. De même,
un seul mot du Sutra Kegon est aussi riche de sens que dix mille mots. Le passage qui proclame l'identité entre "l'esprit,
le Bouddha et les simples mortels" (note), représente
non seulement le coeur des enseignements Kegon,
mais aussi celui des enseignements Hosso (note), Sanron, Shingon et Tendai. Pour avoir
pu entendre ces huit caractères, Sessen
Doji fut transporté de joie mais il eut l'impression de n'avoir
obtenu que la moitié du joyau
qui exauce tous les voeux. Ou de voir une plante qui fleurit mais
ne donne pas de fruits. Quand il exprima son désir d'entendre
les huit autres caractères, le démon lui répondit
: "Je n'ai rien mangé depuis des jours, je n'ai plus toute
ma tête. Je serais incapable d'enseigner ces huit caractères.
Donne-moi d'abord à manger. Ainsi,
l'ensemble du texte constitue en réalité trois textes,
chacune de ses phrases représente trois phrases, chacun de ses
mots vaut trois mots, car le bienfait procuré par le Sutra
du Lotus est tel qu'un seul de ses mots contient les triples bienfaits des bouddhas Shakyamuni, Taho et
de tous les autres bouddhas
des dix directions. Aux personnes
des deux véhicules à
qui [pensait-on jusqu'alors] la bodhéité était
inaccessible, il fut prédit qu'elles deviendraient en fait bouddha. (note) C'était
aussi surprenant que d'entendre affirmer que des graines brûlées
produiraient fleurs et fruits. Et la révélation, par Shakyamuni,
qu'il avait atteint l'Éveil dans un passé
atemporel était aussi stupéfiante que s'il avait prétendu
qu'un vieillard de cent ans était le fils d'un jeune homme de
vingt-cinq ans (note).
Il révéla aussi le principe d'ichinen
sanzen qui indique que les neuf
mondes-états incluent l'état de bouddha et que l'état de bouddha inclut les
autres états. Par conséquent
un seul mot de ce Sutra est
aussi précieux que le joyau
qui exauce tous les voeux, et un seul passage de ce Sutra est la graine de tous les bouddhas Le Maka
Shikan, chef-d'oeuvre du Grand-maître* Zhiyi*,
contient l'essence de tous les sutras bouddhiques. Dans les cinq cents
ans qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, il y eut sept grands maîtres au
nord du fleuve Yangzi, et trois
au sud. Leur sagesse était aussi resplendissante que le soleil
et la lune, et leur vertu était vantée en tous lieux.
Ils étaient cependant incapables de discerner quels sutras
étaient profonds ou superficiels, inférieurs ou supérieurs,
et l'ordre dans lequel ils avaient été enseignés.
Ce fut le Grand-maître* Zhiyi* qui non seulement clarifia les enseignements du Bouddha mais aussi
découvrit ichinen
sanzen, le joyau qui exauce les
voeux, dans les profondeurs de Myoho Renge Kyo, et en fit don
à tous les hommes des Trois Pays [l'Inde, la Chine et le Japon].
Cet enseignement prit sa source en Chine. Même les grands érudits
de l'Inde ne purent formuler un tel concept. Le Bouddha Shakyamuni
naquit en Inde et exposa divers enseignements
sacrés tout au long de sa vie. Il enseignait depuis quarante-trois
ans lorsqu'il exposa pour la première fois le Sutra du Lotus.
Dès lors, pendant les huit années qui suivirent, tous
ses disciples adoptèrent la croyance du Sutra du Lotus,
comparable au joyau qui exauce tous
les vœux. Toutefois, le Japon est séparé de l'Inde
par une distance de deux cent mille ri de montagnes et de mer, si bien que ses habitants ne purent même
pas entendre le nom du Sutra du Lotus. |
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