|   Les "cinq enseignements" 
          de l'école Kegon,  les "trois 
          périodes" de l'école Hosso,  
          les "deux resserres" 
          et "trois ères" 
          professées par l'école Sanron,  
          tous ces principes furent totalement démontés par Saicho*. 
          Non seulement les principes des six 
          écoles furent réfutés,  mais ils servirent à 
          révéler que les autres participants au débat étaient 
      tous coupables d'opposition au Dharma.  
      Genèse 
          du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, 
      le 5 avril 1268, à Hokan-bo) 
      Les brahmanistes ont critiqué le Bouddha en disant  : "Vous n'êtes qu'un 
          ignorant vivant à la fin du kalpa 
          de formation et au début du kalpa 
          de continuité,  alors que les fondateurs de nos doctrines 
          furent des sages des temps anciens,  les deux divinités brahmaniques        [Shiva et Vishnu] et les trois 
          ascètes." Néanmoins,  pour finir,  les 95 écoles 
          non bouddhiques furent réfutées. En étudiant les huit écoles du bouddhisme,  
          moi,  Nichiren,  j'ai découvert ceci : les écoles Hosso, Kegon et Sanron,  
          s'appuyant sur des sutras de l'enseignement 
          provisoire,  prétendent qu'ils sont identiques au Sutra de 
          l'enseignement véridique,  
          ou même que ce Sutra de l'enseignement 
          véridique est inférieur aux sutra des enseignements 
          provisoires. Ces erreurs flagrantes ont leur origine chez 
        les maîtres et les fondateurs de leurs doctrines. Les écoles Kusha et Jojitsu sont des cas à part (note)  et l'école Ritsu représente le niveau le plus bas de l'enseignement du Hinayana. 
          Le savant maître 
          Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à 
          Joken-bo et Gijo-bo)  
      Le Sutra 
        du Lotus contient deux principes importants (note),  dont les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso et Sanron ne connaissent rien,  pas même le nom. Par contre,  les écoles Kegon et Shingon se sont sournoisement emparées de ces principes pour en faire le 
        coeur de leurs propres enseignements. Le principe d'ichinen 
        sanzen ne se trouve que dans l'enseignement 
      essentiel* du Sutra du Lotus,  caché dans les profondeurs du chapitre Juryo*  (XVI). 
      [...] Par 
        la suite, les écoles bouddhiques Hosso et Shingon sont venues d'Inde, 
        et l'école Kegon fit aussi 
        son apparition. Parmi ces écoles, l'école Hosso s'érigea 
        en ennemie jurée de l'école Tiantai  parce que leurs deux doctrines sont aussi incompatibles 
        que le feu et l'eau  (note). Lorsque plus tard Xuanzang et  Cien, fondateurs de l'école 
        Hosso en Chine, étudièrent en détail les oeuvres 
        de Zhiyi*, 
        ils découvrirent que les conceptions de leur propre école 
        étaient erronées. Sans la rejeter ouvertement, il semble 
      bien qu'ils se soient convertis aux enseignements de Zhiyi. Dès 
        l'origine,  les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des 
        écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*,  
        qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine,  
        s'approprièrent le principe d'ichinen 
          sanzen de Zhiyi*,  
            pour en faire le coeur des enseignements de leur école,  tout en 
            y ajoutant la pratique de mudra et 
            de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi. 
            De sorte que ceux qui étudiaient le bouddhisme,  ignorant les faits 
            réels,  en vinrent à croire que le principe d'ichinen 
              sanzen se trouvait déjà 
                dans le Sutra Vairocana* tel 
                qu'il était parvenu d'Inde. De même,  à l'époque 
                de Cheng-guan,  patriarche de 
                l'école Kegon,  le principe 
                d'ichinen sanzen de Zhiyi fut subrepticement incorporé et utilisé pour interpréter 
                  le passage du Sutra Kegon* qui dit : "L'esprit est semblable à un peintre habile." 
                  Les gens ignorent ces faits. Pour en venir 
        à notre propre pays,  le Japon,  les enseignements du Kegon et des autres écoles comprises dans les six 
        écoles de Nara furent introduits avant le Tendai et le Shingon. Les écoles Kegon, Sanron, Hosso et les autres écoles 
        de Nara polémiquaient et débattaient entre elles,  aussi 
        antinomiques que l'eau et le feu. Quand le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon,  il ne se contenta pas d'exposer les erreurs des six 
        écoles de Nara mais établit clairement que l'école Shingon avait volé les principes 
        du Sutra du Lotus exposés par Zhiyi* pour en faire l'essentiel de sa propre doctrine. 
        [...]  Mais le Sutra du Lotus est si différent des sutras précédents 
        du Mahayana que et les shravakas comme Shariputra,  
        les grands bodhisattvas, les hommes et les dieux en entendant le Bouddha l'enseigner,  en vinrent à penser : "Ne 
        serait-ce pas un démon qui aurait pris la forme du Bouddha  ? "(réf.)  Et pourtant,  les hommes à la vue troublée des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Shingon et Nembutsu semblent tous penser 
        que leurs propres doctrines sont parfaitement identiques au Sutra du 
          Lotus. C'est véritablement une vision déficiente ! 
           [...]  Le passage qui proclame l'identité entre "l'esprit,  
        le Bouddha  et les simples mortels" (note),  représente 
        non seulement le coeur des enseignements Kegon,  
        mais aussi celui des enseignements Hosso (note), Sanron, Shingon et Tendai. 
        [...] 2 Néanmoins, Cheng-guan, Jizang,  Cien, Kukai* et d'autres maîtres des écoles provisoires comme le Kegon et le Shingon,  pour faire l'éloge 
        des divers sutras sur lesquels sont basées leurs doctrines provisoires,  
        vont jusqu'à affirmer  : "Le bouddha du Sutra 
        Kegon* est le "bouddha du Corps de sagesse*, " 
        alors que le bouddha du Sutra du Lotus n'est que "le bouddha 
        du Corps manifesté."(réf.) 
         Les quatre écoles Kegon, Shingon, Sanron,  
        et Hosso sont toutes des écoles 
        du Mahayana. Parmi elles,  les 
        écoles Hosso et Sanron vénèrent un bouddha sous l'aspect du Corps manifesté 
        supérieur (note). C'est comme si un prince héritier,  
        prétendant légitime à la couronne,  prenait son père 
        pour un simple guerrier. Les écoles Kegon et Shingon rabaissent le Bouddha 
        Shakyamuni et affirment que c'est le bouddha Mahavairochana qui doit être le véritable objet de vénération. 
        [...] 2 Le Grand-maître* Zhanlan* vivait à l'ère Tian-bao [742-755],  dans la dernière 
        période de la dynastie 
         Tang. Il affirme qu'après avoir étudié de manière 
        complète et approfondie les écoles Sanron, Kegon, Hosso et Shingon ainsi que les sutras 
        sur lesquels elles s'appuient,  si l'on ne reconnaît pas le Bouddha 
        du chapitre Juryo*  (XVI),  l'on n'est rien de plus qu'un animal doté 
        de talent et de capacités mais qui ne sait même pas quel 
        royaume son père gouverne. Le passage : "même avec certains 
        talents et des capacités" se réfère à 
        des hommes comme Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon ou à Shubhakarasimha* de l'école Shingon.  
                  Traité pour 
          ouvrir les yeux (Sado, 
              février 1272 à Shijo Kingo) 
      Pendant les plus de deux mille 
          deux cents vingt ans écoulés depuis la disparition du 
          Bouddha,  les maladies des hommes,  c'est-à-dire leurs illusions et leur karma négatif,  étaient 
          sans gravité. Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession 
          de savants-maîtres* qui,  tels des médecins,  ont dispensé les remèdes 
          appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient 
      issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple,  l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères.  
      Le don du mandala 
          du Dharma Merveilleux (Sado, 
      1273 à Sennichi-ama) 
      Du vivant 
        du Bouddha,  ainsi que pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma 
        formel [qui suivirent sa disparition],  il n'y eut que trois pratiquants du Sutra du Lotus. Le Bouddha Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho*. 
        [Les autres, ] Shubhakarasimha (Shan-wu-wei) et Amoghavajra* de l'école Shingon, Dushun et Zhiyan de l'école Kegon,  
        ainsi que les maîtres des écoles Sanron et Hosso interprétèrent 
        tous les phrases du Sutra du Vrai Dharma pour les concilier avec 
      le sens des sutras provisoires. 
      Le pratiquant 
          du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 
      janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari) 
      Les sutras et shastras qui sont  arrivés au Japon du pays des Yuezhi*,  qui est dans l'Ouest, par la Chine sont au nombre de plus de cinq ou sept mille. Il est au-delà de nos forces de distinguer parmi eux, en nous en  remettant à notre propre  jugement, ceux qui sont supérieurs ou inférieurs, superficiels ou profonds, difficiles ou faciles.  Si l'on écoute telle personne ou  si l'on s'appuie sur telle école pour le savoir on ne trouve que confusion. L'école Kegon dit :  « Parmi tous les sutras celui-ci  est le premier. » 
        [...] Les  patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen).  
      Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin) 
      Les maîtres 
          de l'école Shingon et 
          les adeptes des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Zen, Jodo 
          et Ritsu prétendent s'être 
          éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés 
          des souffrances de la naissance et 
          de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas 
          réussi à comprendre le véritable sens des sutras 
          sur lesquels ils appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé 
          que de façon superficielle,  en n'utilisant que les sutras de 
      leur choix.  
      Lettre au nyudo 
          d'Ichinosawa (Minobu, 
      le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)  
      Ainsi,  toutes 
          ces écoles citées plus haut, Hosso, Kegon et Shingon,  
          se sont attaquées à l'école Tendai et aux enseignements du Sutra du Lotus. Mais,  peut-être 
          parce les adeptes de l'école Tendai n'avaient pas la sagesse de leur maître,  tout en sachant que ces 
          autres doctrines n'étaient pas fondées,  aucun d'eux ne 
          proposa de les réfuter dans un débat public,  comme Zhiyi* l'avait fait. Par conséquent,  tous,  dans le pays,  du souverain 
          et ses ministres jusqu'au plus petit peuple,  se sont écartés 
          du véritable enseignement bouddhique,  et la possibilité 
          pour une personne ordinaire de parvenir à l'Éveil disparut. Cela 
          correspond aux deux premiers siècles de la seconde période 
      de cinq cents ans de l'époque du Dharma formel. 
      [...] Sous le 
          règne de l'empereur 
          Shomu,  le quarante-cinquième souverain,  l'école Kegon fut introduite,  en provenance du royaume coréen de Silla par 
          un moine de grande vertu appelé le Précepteur 
          Shinjo. Le supérieur des moines, Ryoben,  
          les transmit à l'empereur Shomu. Il contribua aussi à 
          faire ériger la grande statue de bouddha [Vairocana] 
      du temple Todai-ji. 
          [...] Puis,  sous 
          le règne du cinquantième souverain,  l'empereur Kammu,  
          huit cents ans après le début de l'époque du Dharma 
          formel,  apparut un jeune moine appelé Saicho*,  
          qui serait connu plus tard sous le nom de Grand-maître* Saicho (Dengyo). Il étudia 
          tout d'abord les enseignements des six écoles Sanron, Hosso, Kegon, Kusha, Jojitsu, Ritsu,  ainsi que le Zen sous la direction du moine Gyoho et d'autres. Par la suite,  il fit construire le temple Kokucho-ji,  appelé 
          plus tard Hiei-san. Là,  il 
          fit une étude comparative rigoureuse des principaux sutras de 
          ces six écoles ainsi que 
          des traités et des commentaires de leurs maîtres. 
          Ses principes sont aussi clairs 
          qu'un index pointé vers la lune... et tous ses mots découlent 
          essentiellement de la vérité suprême."(réf.) Le [...] Grand-maître* Fa-zang,  
          de l'école Kegon,  fait l'éloge 
          de Zhiyi* en disant  : "Huisi et Zhiyi* se sont intuitivement éveillés à la vérité 
          et sont déjà parvenus à la première*  des dix étapes de 
          sécurité* dans la pratique 
          des bodhisattvas. 
          [...] Les principes de l'école Sanron tels que les deux sortes d'enseignements  (note),  
          les trois périodes,  
          les trois tours de la roue du Dharma  ; les principes de l'école Hosso tels que les trois périodes et les cinq natures  ; les principes de l'école Kegon tels que les quatre enseignements et les cinq enseignements (note),  l'enseignement principal et 
          secondaire (note),  
          les six formes et les dix 
          mystères,  tous furent réfutés. Ce fut comme 
          lorsque les poutres et les piliers d'une grande demeure s'effondrent,  
          comme si le drapeau fièrement brandi par cette dizaine de moines 
      éminents traînait maintenant dans la poussière. 
          [...]2 Ainsi,  
          en bénéficiant de préjugés favorables,  l'enseignement 
          erroné de Kukai* n'a jamais été réfuté. Le moine Annen formula bien quelques réserves à l'égard de Kukai*,  
          mais il se contenta de remplacer l'école Kegon par celle du Sutra du Lotus,  à la deuxième place,  
          dans son classement par ordre d'importance ; il considéra toujours 
          le Sutra du Lotus comme inférieur au Sutra Vairocana*. 
          Il ne fut donc rien de plus qu'un homme de compromis. 
          [...]2 Shubhakarasimha* comprit sans doute que s'il exposait,  tels quels,  les enseignements 
        énoncés dans ces sutras,  il serait ridiculisé par 
        les adeptes des écoles Kegon et Hosso et deviendrait la risée 
        de l'école Tendai. Mais,  
        comme il avait pris la peine de les apporter d'Inde,  il aurait sans 
        doute trouvé regrettable de ne pas les enseigner. 
        [...]2 A cette 
          époque,  il y avait,  dans l'école Tiantai, un Maître de méditation du nom de Yixing,  un homme sans 
          droiture. Shubhakarasimha* alla le trouver et lui demanda des explications sur les principes bouddhiques 
          enseignés en Chine. L'acarya Yixing,  se trompant sur ses véritables 
          motifs,  non seulement révéla à Shubhakarasimha* les principes de base des écoles Sanron, Hosso et Kegon,  
          mais lui expliqua aussi ceux de l'école Tiantai. 
          [...] De retour au Japon,  il [Kukai] découvrit que l'école Tendai était beaucoup 
          plus florissante qu'il ne le pensait et en conclut qu'il serait difficile 
          de propager l'enseignement du Shingon auquel il était attaché. Par conséquent,  il reprit 
          l'enseignement de l'école Kegon qu'il avait étudié au Japon avant son départ,  et 
          il commença à affirmer [comme le Kegon le disait de sa 
          propre doctrine] que l'enseignement du Shingon était 
          supérieur à celui du Sutra du Lotus. Mais il 
          comprit que,  s'il se contentait de l'affirmer,  comme le faisaient les 
          maîtres de l'école Kegon,  personne ne le croirait. C'est 
          pourquoi il modifia à sa manière le raisonnement du Kegon (note) en disant  : "Je propage en réalité 
          la véritable doctrine contenue dans le Sutra Vairocana*,  dans le Bodaishin Ron du bodhisattva Nagarjuna et dans l'enseignement 
          du maître du Shingon Shubhakarasimha*",  
          consolidant ainsi sa position à grand renfort de mensonges absurdes. 
          Mais,  malgré cela,  les moines de l'école Tendai n'ont pas su fermement le contredire. 
          [...] Mais tout 
          cela n'est rien comparé aux accusations malveillantes formulées 
          par Kukai*. 
          Il qualifie de voleurs Fa-zang de l'école Kegon, Jizang,  
          de l'école Sanron, Xuanzang de l'école Hosso, Zhiyi*,  
          aussi bien que les maîtres des écoles du Nord et du Sud 
          de la Chine,  en fait,  tous les lettrés et les maîtres qui 
          vécurent depuis l'introduction du bouddhisme en Chine,  sous la dynastie des Han postérieurs. 
        Le choix en 
              fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 
        ; adressé à Yui) 
      De retour 
          chez moi,  la rumeur me parvint que le gouvernement avait ordonné 
          au moine Hoin,  du temple d'Amida,  
          de prier pour la pluie à partir du dixième jour du quatrième 
          mois [10 avril]. Ce Hoin est le 
          plus éminent des moines du temple To-ji et il est le précepteur du prince-moine (dajo) 
          du temple Ninna-ji. Il adhère 
          avec une fidélité absolue aux enseignements ésotériques        de Kukai*, Ennin* et Enchin et a mémorisé 
          tous les principes des écoles Tendai et Kegon. Hoin se mit à prier le 10 avril,  et,  le lendemain même,  il tomba 
      une averse. 
      Sur le comportement 
          du Bouddha (Minobu, 
      1276, à Konichi-ama)  
      Six cents ans après que le bouddhisme 
        fut introduit en Chine,  sous le règne de l’empereur Genso,  
        trois Maîtres, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,  
        vinrent d’Inde et fondèrent l’école Shingon. 
        En conséquence,  les écoles Kegon et Hokke devinrent extrêmement 
        impopulaires. Depuis les empereurs jusqu’au peuple en général,  
        chacun avait l’impression que l’enseignement Shingon et le Sutra du Lotus étaient aussi différents que 
      la lumière et l’obscurité. 
      [...] Sous le règne de l’empereur Shomu 
        [724-749],  le Grand-maître* Simsang (Shinjo) et le moine supérieur Roben introduisirent l’école Kegon. 
        [...] le Grand-maître* Kukai* fit une fausse déclaration aux gens selon laquelle le Sutra 
        du Lotus était inférieur,  non seulement au Sutra Vairocana*,  mais 
        aussi au Sutra Kegon*. 
        Si les Grands-maîtres Ennin* et Enchin n’avaient pas donné 
        beaucoup d’importance aux enseignements des sutras 
        Shingon,  et si le Grand-maître* Kukai* s’était abstenu de les diffuser au Mont Hiei et au temple Onjo-ji,  
        on aurait pu éviter que son jugement erroné se répande 
        dans tout le Japon. Les Grands maîtres Ennin* et Enchin ne reconnaissaient pas 
        les sutras de l’école Kegon comme supérieurs au Sutra du Lotus. Cependant,  ils apportèrent 
        leur soutien à l’affirmation du Grand-maître* Kukai* selon laquelle le Sutra Vairocana* de l’école Shingon était supérieur 
        au Sutra du Lotus,  bien qu’ils appartinssent à l’école Tendai. 
        [...] g) L’école Kegon,  même si elle expose 
        les enseignements du Mahayana provisoire*,  
        dépasse toutes les autres écoles religieuses,  comme une 
        personne qui remplace l’Empereur ou le premier conseiller de l’Empereur. 
        Mais elle proclame que le Sutra du Lotus est son ennemi,  et ainsi 
        c’est comme si un serviteur se rebellait contre l’Empereur. 
      Questions 
          - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu, 
           septembre 1278 à 
      Joken-bo)  
      L'infériorité des sutras Kegon*, Vairocana* et autres,  
          par rapport au Sutra du Lotus,  est aussi évidente que 
          la différence de poids entre un cheveu et une montagne énorme,  
          ou entre une robe qui ne pèse pas plus que trois plumes et la 
          terre. Si l'on compare un Pratiquant du Sutra du Lotus de condition modeste aux moines les plus 
          éminents des écoles Kegon et Shingon,  la supériorité 
      du premier sur les seconds est comparable à celle de Taishaku sur un singe,  ou d'un lion sur un lièvre. 
      [...]  De même,  
          avant l'apparition de Saicho*,  
          les six écoles,  dont fait 
          partie l'école Kegon,  étaient 
          comparables à de la rosée s'élevant vers le ciel. 
          Il en va de même pour l'école Shingon.  
      La bonne fortune 
          inégalée (Minobu, 
      1l mai 1280, au seigneur Nishiyama) 
      Les enseignements 
          des écoles Shingon et Kegon entrent dans la catégorie 
          de zuitai. Ils sont par conséquent 
          faciles à croire et faciles à comprendre puisque le Bouddha 
          les exposa en tenant compte des capacités ou des désirs 
          des personnes dans les Neuf états,  
          tout comme un père sage instruirait son enfant ignorant [de la 
          manière la mieux adaptée à ses facultés 
          de compréhension]. Par ailleurs,  on appelle zuiriki l'enseignement que le Bouddha exposa en puisant directement dans son 
          état de Bouddha,  de la même manière qu'un père 
          sage guide son enfant ignorant vers la compréhension à 
      laquelle il est lui-même parvenu. [A la lumière 
        de ces principes de zuijii et de zuitai, ] j'ai sérieusement analysé 
        les sutras  Vairocana, Kegon*,  
        le Sutra du Nirvana et d'autres sutras provisoires 
        et j'ai finalement découvert que tous ces sutras font partie 
        de l'enseignement zuitai. 
        Comparaison 
          du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, 
      le 26 mai 1280 à Toki Jonin) 
      Le Sutra du Lotus,  en revanche,  est comparable 
          à un grand souverain,  un Fils du Ciel. Par conséquent,  
          les adeptes du Kegon, Shingon et des diverses autres écoles sont comme les sujets et les vassaux 
          du dirigeant du pays. Mais quand les simples sujets tentent de s'approprier 
          les vertus du Fils du Ciel,  ils agissent comme des inférieurs 
      essayant de détrôner leur supérieur. 
      [...] Les moines des écoles Kegon, Shingon et Nembutsu,  
          comme ceux des écoles Ritsu et Zen,  se vantent de respecter rigoureusement 
          les préceptes,  d'avoir 
          une conduite honnête et de posséder une grande sagesse. 
          Mais,  en réalité,  ils sont dans la situation de personnes 
          nées dans des familles fomentant la rébellion d'inférieurs 
          contre leur supérieur. En ce sens,  ils sont les grands 
          ennemis du Sutra du Lotus. Comment pourraient-ils éviter 
          de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici ? Parmi les 
          adeptes des quatre-vingt quinze sortes d'écoles non bouddhiques (note) beaucoup étaient certainement honnêtes et sages. Mais parce 
          qu'ils croyaient en des enseignements erronés,  légués 
          par les deux divinités et les trois ascètes,  
          ils furent condamnés à renaître dans les voies 
          mauvaises de l'existence. 
      Chevaux blancs et 
          cygnes blancs (Minobu, 
      14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)  
       Plus tard,  
          sous le règne de l'impératrice Zetian,  
          l'école Kegon fut fondée 
          en Chine. On abandonna la traduction du Sutra 
          Kegon* en soixante volumes (note),  
          que le Grand-maître* Zhiyi* avait critiquée,  et désormais l'école s'appuya 
          sur une nouvelle traduction du Sutra 
          Kegon en 80 volumes,  introduite par le Maître 
          du tripitaka Jih-chao. Cette 
          école enseigne principalement que le Sutra 
          Kegon est "la racine",  l'enseignement fondamental 
          du Bouddha tandis que le Sutra du Lotus en est "les branches",  
          l'enseignement secondaire. L'impératrice Zetian s'était faite nonne et elle avait une certaine connaissance des 
          écrits bouddhiques aussi bien que non bouddhiques. Avec arrogance,  
          elle rabaissa l'école de Zhiyi*. 
          Ainsi,  par les écoles Hosso aussi bien que Kegon,  le Sutra 
        du Lotus fut donc doublement dissimulé. 
          [...] Par la suite,  
          sous le règne de l'empereur Xuanzong,  
          les trois maîtres du Tripitaka Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent d'Inde en Chine,  apportant avec eux les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. 
          Par leur personnalité aussi bien que par leurs théories,  
          ces trois hommes étaient très loin de soutenir la comparaison 
          avec les maîtres bouddhistes qui les avaient précédé 
          en Chine. De plus,  parce qu'ils introduisaient la pratique de mudra et de mantra dharani* jusqu'alors inconnus,  on pensa que le véritable bouddhisme était 
          resté ignoré en Chine avant leur arrivée. Ces trois 
          maîtres déclarèrent que l'école Tiantai  était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron,  
          mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés 
          que ceux des sutras du Shingon. [...] Par la suite,  
          le Grand-maître* Zhanlan* réfuta les principes introduits par les écoles Hosso, Kegon et Shingon,  
          ce que n'avait évidemment pas pu faire le Grand-maître* Zhiyi.  
          [...] A l'époque 
          du Dharma formel,  le bouddhisme fut introduit au Japon,  dans la sixième 
          année du règne de l'empereur Kimmei [544]. Pendant plus de deux cents ans,  du règne de l'empereur Kimmei au règne de l'empereur Kammu,  l'enseignement des six 
          écoles - Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Kegon et Ritsu - se répandit. La doctrine du Shingon fut introduite sous le règne du quarante-quatrième souverain,  
          l'impératrice Gensho,  
          et celle de l'école Tendai sous le règne du quarantième-cinquième souverain,  
          l'empereur Shomu. Mais aucun de 
          ces enseignements ne fut propagé à l'époque. 
          Le corps et 
        l'esprit des simples mortels (Minobu, 
        à un disciple) 
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