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Extraits de gosho sur |
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nature
des dharmas - nature du Dharma |
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Deuxièmement, « ainsi est l’aspect » (nyo ze so), l'aspect par lequel se manifestent la couleur et la forme conditionnées de notre corps. L’aspect (so), la nature (sho), l'entierté (tai), l’énergie (riki) et les autres éléments des dix ainsi, indiquent que tous les dix mondes-états (jikkai) sont conditionnés, ce qui exprime la vérité de la conditionnalité (ketai). En lisant nyo ze so et le contemplant de la sorte, notre corps devient le Corps de Manifestation de l’Ainsi-Venu (ojin, nirmanakaya). On l’appelle également délivrance (gedatsu). Troisièmement, « l’aspect ainsi est » (so nyo ze) indique la Voie du milieu (chutai), la forme du Corps du Dharma* (hoshin, Dharmakaya). En lisant so nyo ze et le contemplant de la sorte, notre corps devient le Corps du Dharma* de l’Ainsi-Venu. On l’appelle également Voie du milieu (chutai) ou nature du dharma du paranirvana (extinction suprême), jakumetsu (extinction sereine). Ces trois permutations expriment aussi bien les Trois Corps (sanjin, trikaya*), que la triple vérité (santai*) ou que les trois propriétés du
Corps de Bouddha*. Si une personne adhère ainsi au Sutra du Lotus,
elle contraindra les divinités,
les dragons, toutes les autres
sortes d'êtres non humains,
aussi bien que les grands bodhisattvas, à lui obéir. Et
cela n'est pas tout : son corps physique, avant d'être parvenu
à la bodhéité, obtiendra l'oeil
du bouddha comme une personne arrivée au terme de cette recherche ; et sa chair commune, existant dans le domaine
du conditionné, se revêtira de la parure sacrée libre de tout conditionnement.
Alors, cette personne n'aura plus besoin de craindre les trois voies (note) ou de trembler devant les huit
difficultés. Elle montera au sommet de la montagne des sept
expédients et chassera les nuages des neuf mondes-états.
Dans un jardin dont le sol est sans souillure, les fleurs s'épanouiront,
et, dans le ciel de la nature du Dharma, la lune répandra sa
lumière brillante. Mais puisque
vous avez beaucoup de mal à comprendre, laissez-moi vous donner
un exemple. Myoho Renge Kyo est l'état de bouddha
de tous les êtres vivants. L'état de bouddha est la nature
du Dharma, et la nature du Dharma est la bodhéité. L'état de bouddha de Shakyamuni,
de Taho et de tous les bouddhas
des dix directions ; de Jogyo,
de Muhengyo et des autres bodhisattvas Surgis de Terre ; de Fugen,
de Manjushri, de Shariputra,
de Maudgalyayana et des autres ; de Bonten et de Taishaku ; des divinités Nitten et Gatten ; des sept étoiles de la Grande Ourse au Nord dans le ciel, des vingt-huit constellations, et des innombrables
autres étoiles ; des divinités
du Ciel et de celles de la Terre, des dieux-dragons et des huit groupes d'êtres
non humains, ainsi que des êtres dans les mondes d'humanité et du ciel, qui se réunirent
dans la Grande assemblée pour entendre l'enseignement du Bouddha ; du roi Yama - en bref, l'état de Bouddha que possèdent tous les êtres
vivants du domaine où il n'y a plus ni pensée ni absence
de pensée, au-delà des nuages, et jusqu'aux régions
les plus profondes de l'enfer -, l'état de Bouddha que tous ces
êtres possèdent a pour nom Myoho Renge Kyo. Myoho est l’Éveil du sensitif. Renge est l’Éveil du non-sensitif.
Le sensitif est l’Éveil de la vie et le non-sensitif est l’Éveil
de la mort. L’Éveil de la vie et
de la mort désigne la bodhéité du sensitif et
du non-sensitif. C’est la raison pour laquelle lorsque nous, les
êtres, mourrons, ériger un toba et faire l’offrande de l’ouverture
des yeux, c’est l’Éveil de la mort, donc l’Éveil
des végétaux. Dans le premier volume du Maka
Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une
odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”.
Cette couleur, quelle est-elle, parmi les cinq couleurs ? Ces dernières
- le bleu, le jaune, le rouge, le blanc et le noir - sont traduites par
“une couleur”. “Une” exprime la nature des dharmas.
C’est en ce sens que Zhanlan traduit par “la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu”.
Le Grand-maître* Zhiyi* traduit lui aussi par “qui ne soit dans la voie de la médianeté”.
Le “Un” de “Une couleur, une odeur” n’est
pas le chiffre “un” par rapport à “deux”
ou “trois”. Ce “un” désigne la nature des dharmas de la voie du milieu. En fait,
il ne peut pas ne pas comporter dix
mondes-états, trois mille, le sujet
et environnement. Cette couleur et cette odeur désignent la
bodhéité des végétaux, c’est-à-dire
la bodhéité de la fleur du lotus. Couleur et odeur, fleur
du Lotus ; bien que les mots soient différents, ils désignent
le fait que les herbes et les arbres deviennent Bouddha. Par exemple, au début,
l’œuf d’un oiseau est liquide. Sans que personne n’intervienne,
voilà qu’apparaît un bec, voilà des yeux et,
enfin, il peut s’envoler dans le ciel. Nous-mêmes sommes des
œufs, plongés dans l’obscurité et dotés
de corps vils. Cependant, couvés par notre mère, la récitation
de Namu Myohorengekyo, le bec des trente-deux
traits apparaît et les plumes des quatre-vingt marques distinctives
poussent, nous permettant alors de voler dans le ciel de l'aspect
de la pure ainsité. A ce sujet, le Sutra
du Nirvana énonce : “L’ensemble des êtres
demeure dans l’œuf de l’obscurité et est dénué du bec de la sagesse. L’Éveillé,
comme la mère revenant au nid de
la cohabitation et des naissances délimitées, brise
en le frappant l’œuf de l’obscurité, permettant
ainsi à tous les êtres de quitter le nid et de s’envoler
dans le ciel de l’ainsité de la nature du Dharma”. |
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