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Extraits de gosho sur |
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Jivaka |
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Selon le Sutra Kammuryoju,
le roi Ajatashatru, abusé
par Devadatta, emprisonna son
père et s'apprêtait à tuer sa mère, la dame Vaidehi. Cependant, dissuadé
de le faire par le médecin Jivaka et par le ministre de la cour, Chandraprabha,
il lui laissa la vie sauve. Sa mère eut alors un entretien avec
le Bouddha. La première question qu'elle lui posa fut : "Quelle
faute ai-je commise par le passé pour avoir donné le jour
à un fils aussi mauvais ? Et, Honoré du monde, quelle
cause vous a conduit à être parent d'une personne aussi mauvaise
que votre cousin Devadatta ? "
Des deux questions posées ici, la seconde est la plus importante. Un haut
dignitaire du nom de Jivaka, parce
qu'il était l'envoyé du Bouddha, pénétra dans les flammes et parvint à
sauver le fils de l'homme riche de Champa (note). A la
lumière de tout cela, il est clair que n'importe quel malfaiteur
ou n'importe quelle femme, en faisant des dons ou en rendant hommage
au Bouddha, ne serait-ce qu'une seule fois, peuvent sans aucun doute parvenir à la bodhéité et atteindre la Voie. Examinons
plutôt ce que disent les textes à ce sujet. Le roi Ajatashatru fit un rêve dans lequel il voyait la lune tomber du ciel."(réf.) Quand il en
demanda la signification à son ministre Jivaka,
celui-ci lui répondit que c'était un signe de la disparition
du Bouddha. Et quand Subhadra rêva que le soleil tombait du ciel, il se dit que cela annonçait
la disparition du Bouddha. Quand les démons ashuras luttèrent contre le dieu Taishaku,
ils commencèrent par décocher des flèches au soleil
et à la lune. (réf.) Les mauvais souverains des dynasties Xia et Yin (Shang) et Zhou,
avaient, dit-on, pour coutume de lancer des flèches au soleil
et tous deux se détruisirent eux-mêmes en même temps
que leur dynastie. A
la lumière des citations précédentes, il est impossible
que votre maladie ait une autre origine que les six causes de maladie.
Je laisserai de côté les cinq premières pour le moment.
Les maladies de la sixième sorte, qui résultent du karma,
sont les plus difficiles à guérir. Elles varient en gravité
et nous ne savons rien de précis sur elles, sinon que les plus
graves sont dues à l'opposition au Sutra du Lotus. Même Shennong, Huangdi, Hua-To et Bian-Que baissèrent les bras et Jisui, Rusui, Jivaka et Vimalakirti ne surent que dire.
De telles maladies ne peuvent être guéries que par le bon
remède, par le Sutra du Lotus du Bouddha Shakyamuni, comme
il est dit dans ce Sutra lui-même. A ce moment-là,
sous l'inspiration d'un rêve, Ajatashatru,
suivant les conseils de son médecin et ministre Jivaka et, finalement, ses propres doutes intérieurs, quitta Devadatta pour rejoindre le Bouddha Shakyamuni et se repentit de ses mauvaises
actions. C'est ainsi qu'il fut aussitôt guéri, que les
invasions cessèrent et que le pays tout entier retrouva la paix.
Non seulement Ajatashatru recouvra
la santé, mais il put faire mentir la prophétie selon
laquelle il devait mourir le septième jour du troisième
mois, et prolongea, en fait, sa vie de quarante ans. Pour exprimer sa
reconnaissance, il demanda à mille arhats de retranscrire tous les enseignements du Bouddha, et tout particulièrement
le Sutra du Lotus, pour les générations
futures. Un nourrisson ne sait pas ce qui donne son goût au lait qu'il
boit, mais, lorsqu'il tête, naturellement, son corps s'en nourrit.
Quelqu'un a-t-il jamais cherché à connaître la composition
des merveilleux remèdes de Jivaka avant de les prendre ? L'eau n'a pas de conscience, elle n'en a
pas moins le pouvoir d'éteindre le feu. Le feu consume ce qu'il
rencontre mais pouvons-nous dire qu'il le fait intentionnellement ? Je ne fais que répéter ici les explications que donnaient
déjà Nagarjuna et Zhiyi*. Si l'on fonde
sur le Sutra du Lotus les prières pour le bien du pays,
on verra qu'il est le Grand Dharma pur assurant sécurité
et protection, et tous, du souverain jusqu'aux personnes des plus basses
conditions, connaîtront joie et prospérité. Le roi Ajatashatru et le roi Ashoka furent d'abord de mauvais souverains. Mais ils tinrent compte, le premier
des conseils de son premier ministre Jivaka,
le second, des suggestions du vénérable Yasha. Parce
que le roi Ajatashatru prit pour
guides Devadatta et les six
maîtres non bouddhistes, et parce qu'il s'opposa à
Shakyamuni, Maître de la
doctrine, tous les sujets du royaume de Magadha devinrent des ennemis du bouddhisme, et les 580 000 membres du clan
royal furent hostiles aux disciples du Bouddha. Parmi eux, seul le ministre Jivaka était disciple du
Bouddha. Le grand roi ne désapprouvait pas moins le respect que
son ministre vouait au Bouddha que mon seigneur ne me désapprouve,
moi, Yorimoto. Mais, pour
finir, il rejeta les principes erronés des six autres ministres (note), et adhéra au véritable
enseignement auquel croyait Jivaka.
Peut-être, de la même manière, parviendrai-je en
définitive à vous sauver. C'est comparable à la
relation que vous avez avec votre seigneur. [Pour donner un autre exemple, ]
le roi Ajatashatru était
un ennemi du Bouddha. Mais parce que Jivaka, ministre de sa cour, croyait au Bouddha et lui faisait sans
cesse des offrandes, l'accumulation des bienfaits qu'il obtint en agissant
ainsi rejaillit, dit-on, sur Ajatashatru. Les maladies des êtres
humains peuvent être divisées en deux grandes catégories.
La première est celle des maladies du corps. Ces maladies physiques
consistent en : cent une maladies causées par le déséquilibre
de l'élément terre ; cent une, causées par le déséquilibre
de l'élément eau ; cent une, dues au déséquilibre
de l'élément feu, et cent une, dues au déséquilibre
de l'élément vent. Au total, quatre cent quatre maladies (note) . Les maladies de ce type
peuvent être guéries par les remèdes prescrits par
d'excellents médecins tels que Jisui, Rusui, Jivaka, Bian Que et d'autres. La deuxième
catégorie est celle des maladies de l'esprit. Elles sont dues
aux trois poisons et sont de
84000. Seul le Bouddha a le pouvoir de les guérir ; les deux divinités
brahmaniques [Shiva et Vishnu]
ou les trois ascètes ne peuvent pas y parvenir, et moins encore la science de Shennong et Huangdi. Vous écrivez que
l'épidémie exerce des ravages de plus en plus graves.
Les maladies qui affectent les êtres humains sont de deux sortes.
La première est constituée par les maladies du corps.
Ces maladies physiques comprennent cent un (note) désordres de l'élément terre, cent un désordres
de l'élément eau, cent-un désordres de l'élément
feu, cent un désordres de l'élément vent. Au total,
quatre cent quatre maladies. Elles peuvent être guéries
sans l'intervention du Bouddha. Jisui, Rusui, Jivaka,
et Bian Que, excellents médecins,
savaient prescrire des médicaments guérissant parfaitement
les maladies du corps. Le roi Ajatashatru fut d'abord l'ennemi
du Bouddha. Mais, grâce aux remontrances de son ministre Jivaka,
il en vint à croire au Sutra du Lotus et put ainsi prolonger
sa vie et poursuivre son règne. Le roi Myoshogon, grâce à ses deux fils, rejeta ses conceptions erronées.
Il en va de même pour vous. [Probablement] grâce à
vos conseils, le seigneur Ema a changé
d'opinion. Cela est dû uniquement à la profondeur de votre
foi dans le Sutra du Lotus. J'ai bien reçu votre
don de deux paniers de kakis adoucis (note) et d'un panier d'aubergines. A propos de la maladie du nyudo votre mari : en Chine, il y eut deux médecins, appelés Huang Di et Bian-Que,
et, en Inde, les médecins Jisui et Jivaka. Chacun d'eux était
le trésor de son temps et ils furent les maîtres des médecins
des époques suivantes. Pourtant, ils n'étaient en rien
comparables à ce médecin sans égal que l'on appelle
le Bouddha. Le Bouddha révéla l'élixir d'immortalité : les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. De plus, il enseigna
que ces cinq caractères sont "le remède capable de
guérir les maladies de tous les êtres du Jambudvipa."(réf.) Le corps
du roi Ajatashatru se couvrit
d'énormes plaies lépreuses le quinzième jour
du deuxième mois de sa cinquantième année. Et
tout le savoir-faire de Jivaka,
son médecin renommé, ne suffit pas à le guérir.
son destin était de mourir le septième jour du troisième
mois en tombant dans l'enfer avici.
Tous les plaisirs qu'il avait connus pendant cinquante ans disparurent
brusquement, et les souffrances de toute sa vie l'assaillirent en
seulement trois semaines. Sa mort était prédéterminée
par son karma immuable. |
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