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Extraits de gosho sur |
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Amoghavajra
- Bukong |
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Or,
le Sutra du Lotus énonce divers principes : l'implication
mutuelle des Dix états, ichinen
sanzen, l'unité de la Triple
vérité, et l'inséparabilité des Quatre
sortes de Terres. De plus, l'essence même de tous les enseignements
exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant - les principes
que les personnes des deux véhicules
peuvent parvenir à la bodhéité et que le Bouddha
atteignit la bodhéité dans un passé
inimaginablement lointain - ne se trouvent que dans ce seul Sutra.
Trouvez-vous la moindre allusion à ces points de la plus grande
importance dans les trois sutras ésotériques que vous avez
mentionnés, les sutras Vairocana*, Kongocho*et les autres ? Shubhakarasimha*
et Amoghavajra*
volèrent ces principes vitaux du Sutra du Lotus, et s'efforcèrent
d'en faire les points essentiels de leurs propres sutras. Mais, en fait,
c'est une supercherie ; leurs propres sutras et traités ne contiennent
pas la plus petite trace de ces principes. Pourtant,
ils considèrent le Sutra du Lotus soit comme l'équivalent
du Sutra Kegon*,
soit comme l'équivalent du Sutra
Vairocana*.
Leur argumentation ne dépasse même pas celle de Cheng-guan
et reste au même niveau que celle de Shubhakarasimha*
ou Amoghavajra*.
En définitive, quand une cérémonie de consécration
d'une image sculptée ou peinte est conduite par des maîtres
du Shingon, cette image ne devient
pas un véritable bouddha mais seulement un bouddha provisoire. Puis il changea
d'opinion et se convertit au Sutra du Lotus, ce qui lui permit
d'échapper à d'autres punitions. Par la suite, quand lui,
Amoghavajra*
et d'autres créèrent des mandala
pour représenter les enseignements de l'école Shingon,
ils placèrent le Sutra du Lotus au centre des deux mondes,
à la place du souverain suprême ; Dans la huitième
année de la même ère (720), les Savants-maîtres
Vajrabodhi*
et Amoghavajra*
vinrent eux aussi d'Inde en Chine. Ils apportèrent avec eux les
sutras Vairocana*,
Kongocho* et
Soshitsuji*, et
fondèrent l'école Shingon. Une fois encore,
sous le même règne, le Maître
du tripitaka Amoghavajra*
pria pour la pluie. Dans les trois jours, une forte pluie tomba, suscitant
la même joie qu'auparavant. Mais, de nouveau, un grand vent s'éleva,
cette fois-ci plus violent encore que les deux fois précédentes,
et il fit rage pendant plusieurs semaines avant de s'apaiser. J'ai étudié
de manière approfondie les sutras Vairocana*, Kongocho*, Soshitsuji*
et autres sur lesquels s'appuie l'école Shingon,
mais je n'ai rien trouvé dans ces écrits qui justifie l'affirmation
qu'ils sont supérieurs au Sutra du Lotus. Cette affirmation
ne fait que reprendre la conception erronée défendue par
Shubhakarasimha*,
Vajrabodhi*,
Amoghavajra*,
Kukai*,
Ennin*,
Enchin*
et d'autres. Cependant,
quelque deux cents ans ou plus après l'époque de Zhiyi*,
Shubhakarasimha*,
Vajrabodhi*
et Amoghavajra*
ont fondé l'école que l'on appelle Shingon
en s'appuyant sur le Sutra
Vairocana*.
Et bien que ce principe n'apparaisse nulle part dans le Sutra
Vairocana*,
ils volèrent le principe d'ichinen
sanzen dans le Sutra du Lotus, et les commentaires
qu'en avait fait Zhiyi*,
pour en faire le coeur de l'école Shingon.
De plus ils prétendirent que ce principe était originaire
d'Inde, et ainsi ils abusèrent les lettrés de Chine et du
Japon des époques ultérieures. Ignorant la vérité
en la matière, tous acceptent et croient les affirmations de l'école
Shingon. Vajrabodhi*
avait, par ailleurs, un disciple que l'on appelait le Savant-maître
Amoghavajra*.
Ces trois hommes étaient indiens, issus de familles nobles et d'un
caractère bien différent des moines chinois. Les doctrines
qu'ils enseignèrent firent une forte impression parce qu'elles
comportaient des mudra et des mantra
dharani*,
éléments inconnus en Chine depuis l'introduction du bouddhisme
à l'époque des Han postérieurs. La traduction
du Hokke Giki (rituels basés sur le Sutra du Lotus)
par le savant maître Amoghavajra*
indique que le Sutra du Lotus contient, en réalité,
des mudra et des mantra
dharani*.
Et la traduction plus ancienne du Sutra Ninno* par Kumarajiva
ne contient ni mudra ni mantra
dharani* ; mais la traduction plus récente du même sutra par Amoghavajra*
contient bel et bien des mudra et
des mantra dharani*. Non seulement
les six moines - Shubhakarasimha*,
Vajrabodhi*
et Amoghavajra*
[en Chine], Kukai*,
Ennin*
et Enchin*
[au Japon] - se sont trompés sur la supériorité relative
entre les trois sutras Dainichi
et le Sutra du Lotus, mais les trois premiers ont fabriqué
de faux objets de vénération (note)
représentant les deux Mondes,
en faisant croire aux gens que ces mandala
avaient leur origine en Inde. Ayant ainsi été trompés,
les trois derniers de ces moines étudièrent ces principes
[du Shingon], les introduisirent au Japon et les répandirent partout
dans le pays, parmi les gouvernants aussi bien que parmi les gens du peuple. Bien que l’ouvrage
de Amoghavajra*,
le Manuel de Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra
du Lotus soit basé sur le chapitre
XI du Sutra du Lotus, cet ouvrage déclare que le Bouddha
Shakyamuni et le Bouddha Taho sont les objets de culte, mais cela est
contraire à l’intention véritable du Sutra du
Lotus. Peut-être
Ennin*
et Enchin*
se sont-ils laissé tromper par les commentaires de Shubhakarasimha*,
Vajrabodhi*
et Amoghavajra* ? Tous deux semblent avoir été des personnes respectables
et sages, mais ils avaient tendance à mépriser le proche
pour honorer le lointain. Ils ont été ensorcelés
par le fait que trois sutras du Shingon
contiennent des mudra et des mantra
dharani*,
et ont totalement perdu de vue la voie primordiale de l'atteinte de la
bodhéité sans changer d'apparence. Par la suite,
sous le règne de l'empereur Xuanzong,
les trois maîtres du Tripitaka Shubhakarasimha*,
Vajrabodhi*
et Amoghavajra*
vinrent d'Inde en Chine, apportant avec eux les sutras Vairocana*,
Kongocho* et Soshitsuji*.
Par leur personnalité aussi bien que par leurs théories,
ces trois hommes étaient très loin de soutenir la comparaison
avec les maîtres bouddhistes qui les avaient précédé
en Chine. De plus, parce qu'ils introduisaient la pratique de
mudra et de mantra dharani*
jusqu'alors inconnus, on pensa que le véritable bouddhisme était
resté ignoré en Chine avant leur arrivée. |
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