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sensitifs / non-sensitifs (ujo / hijo)

Définissant l’Éveil, il est dit que se connaître soi-même, c’est devenir bouddha. Se connaître soi-même, c’est percevoir notre réalité de bouddha à l’origine. L’intégralité des êtres, qu’ils soient grillon, fourmi, moustique ou taon, tout être doté de vie, est constitué des dix-huit domaines : les six racines, les six objets et les six consciences. Ces êtres expriment l’union harmonieuse des cinq agrégats. Un commentaire dit : “On appelle être*, l’union harmonieuse des cinq agrégats”. Ces cinq agrégats relèvent en effet des douze liens causaux.
Les douze liens causaux (1256 )

Lorsqu’on dit tous les êtres, même les herbes, les arbres, les cailloux et le sable, font partie des êtres (sensitifs et non-sensitifs). En fait, que sont les herbes et les arbres ? Il est dit dans le Kongobei Ron* : "Une plante, un arbre, un galet, un grain de poussière - tout cela possède la nature de bouddha (bussho, buddha-dhatu) à l'état latent, en même temps que les autres causes et conditions (innen) nécessaires pour atteindre la bodhéité.
[...] Les êtres ''non humains'' font référence à l’ensemble du monde des êtres sensitifs dotés d'affectivité, en dehors du monde des hommes. Si ceux-là deviennent bouddhas, à plus forte raison les hommes le deviennent.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

Le Sutra du Nirvana nous dit : "Ce Dharma suprême est confié aux rois, ministres, guerriers, bhiksus et bhiksunis dans diverses contrées. (…) Si quelqu’un calomnie le vrai Dharma, le roi et ses ministres, ainsi que les quatre congrégations devraient s’unir pour les châtier. (…) Cela ne constitue en aucun cas une faute." Tous les êtres sensitifs, même les criquets, les fourmis, les moustiques et les taons, ont indubitablement en eux la bodhéité, mais ceux qui calomnient le vrai Dharma ne l’ont pas. Par conséquent, refuser de faire des dons à ces personnes et les harceler ne constitue pas une faute.
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

Le nombre des êtres vivants, leur longévité, leur force physique et leur joie déclineront. Ils s'éloigneront des plaisirs des états humains et céleste pour tomber tous dans les mauvais états de vie. Les souverains et les mauvais moines accomplissant ces dix mauvaises actions détruiront le Dharma correct du Bouddha et rendront impossible la renaissance des êtres sensitifs dans les états humains et céleste. Quand viendra cette époque, les diverses divinités bienveillantes et les rois exemplaires, d'ordinaire si pleins de compassion envers les êtres vivants, abandonneront ce pays en proie aux cinq impuretés pour aller vers d'autres régions."
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Il faut également avoir une compréhension correcte du pays. Dans chaque pays, l'esprit des gens est différent. Un oranger du sud du fleuve Yangzi, transplanté au nord de la rivière Hui, devient un oranger à feuilles triples. Même des végétaux et des arbres non dotés de conscience évoluent en fonction du lieu. Comment des êtres dotés d'esprit ne changeraient-ils pas encore davantage en fonction du lieu où ils se trouvent !
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

C’est aussi pour cette raison que Zhiyi* disait  : "Toute chose possédant une couleur ou une odeur manifeste la Voie du milieu" [Maka Shikan]. Et Zhanlan* ajoute  : "Même si tous admettent que les choses possédant une couleur ou une odeur sont des manifestations de la Voie du milieu, ils sont néanmoins choqués et émettent des doutes lorsque, pour la première fois, ils entendent dire que les êtres non-sensitifs possèdent la nature de bouddha."
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Le grand océan contient les nombreux fleuves qui se déversent en lui, la terre immense contient tous les êtres sensitifs et non sensitifs, le "joyau qui exauce les voeux" a le pouvoir de faire pleuvoir d'innombrables trésors et Bonten règne sur le monde des trois plans. Il en va de même pour les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. En plus de tous les êtres des neuf mondes-états, ils contiennent également ceux qui se trouvent dans l'état de bouddha. Et puisque tous les êtres des dix monde-états sont contenus en eux, les environnements des dix monde-états le sont également.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Question : L’Éveil des végétaux relève-t-il du sensitif (ujo) ou du non sensitif (hijo) ? Réponse : L’Éveil des végétaux est l’Éveil du non-sensitif. Question : le sensitif comme le non-sensitif deviennent-ils bouddhas dans ce Sutra ? Réponse : Effectivement. Question : Quelle en est l’attestation scripturaire ? Réponse : C’est Myohorengekyo. Myoho est l’Éveil du sensitif. Renge est l’Éveil du non sensitif. Le sensitif est l’Éveil de la vie et le non-sensitif est l’Éveil de la mort. L’Éveil de la vie et de la mort désigne la bodhéité du sensitif et du non-sensitif. C’est la raison pour laquelle lorsque nous, les êtres, mourrons, ériger un toba et faire l’offrande de l’ouverture des yeux, c’est l’Éveil de la mort, donc l’Éveil des végétaux. Dans le premier volume du Maka Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”. Cette couleur, quelle est-elle, parmi les cinq couleurs  ? Ces dernières - le bleu, le jaune, le rouge, le blanc et le noir - sont traduites par “une couleur”. “Une” exprime la nature des dharmas. C’est en ce sens que Zhanlan traduit par “la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu”. Le Grand-maître* Zhiyi* traduit lui aussi par “qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Le “Un” de “Une couleur, une odeur” n’est pas le chiffre “un” par rapport à “deux” ou “trois”. Ce “un” désigne la nature des dharmas de la Voie du milieu. En fait, il ne peut pas ne pas comporter dix mondes-états, trois mille, le sujet et environnement. Cette couleur et cette odeur désignent la bodhéité des végétaux, c’est-à-dire la bodhéité de la fleur du lotus. Couleur et odeur, fleur du Lotus ; bien que les mots soient différents, ils désignent le fait que les herbes et les arbres deviennent Bouddha.
La transmission orale indique : “Le Bouddha devient même une herbe, même un arbre”. Le sens de cette phrase est que le vénéré Shakyamuni du chapitre “Durée de la vie” peut devenir un végétal. Dans le sutra, il est affirmé : “Les pouvoirs transcendantaux sublimes, mystérieux et secrets de l’Ainsi-Venu”. Il ne peut se faire que le monde des dharma ne soit pas le corps de l’Ainsi-Venu Shakyamuni. La révélation principielle de l’originel exprime la mort et se manifeste sous la forme du Dharma Merveilleux. La révélation factuelle de l’originel exprime la vie et se manifeste sous la forme de la fleur du lotus. La révélation principielle de l’originel régit les êtres sensitifs tout en étant la mort. La révélation factuelle de l’originel régit les êtres non-sensitifs tout en étant la vie. Pour nous les êtres, la fleur du lotus, non-sensitive, constitue un appui, un recours. Lorsque nous sommes vivants et faisons entendre notre voix et des sons, le Dharma Merveilleux est le sensitif. Notre corps possède à la fois le sensitif et le non-sensitif. Les ongles et les cheveux font partie du non-sensitif. Même lorsqu'on les coupe, c’est indolore. Le reste est sensitif. Si l’on se coupe, on ressent de la douleur, cela fait mal. Ce sont le sensitif et le non-sensitif du corps. Le sensitif et le non-sensitif possèdent les deux lois de la cause et de l’effet des dix ainsi. Le domaine des êtres, le domaine des cinq ombres, le domaine du territoire ; ces trois domaines relèvent du sensitif et du non-sensitif. Ce grand mandala est établi en agitant la doctrine d'ichinen sanzen (Une pensée trois mille). Il s’agit d’une doctrine que les faux érudits de notre époque ne peuvent pas connaître même en rêve. Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* la connaissaient intérieurement mais ne l’ont pas propagé. Ils clamaient “une couleur, un parfum” et murmuraient que cela trouble les oreilles et stupéfie les cœurs. Ils nommaient maka shikan parfait et soudain ce qu’ils auraient dû appeler Myohorenge. Ainsi, l’Éveil des végétaux est l’Éveil des morts. Peu de personnes connaissent cette doctrine. C’est une doctrine sur laquelle l’on se méprend parce que l’on ignore Myohorenge
Transmission orale sur l’éveil des végétaux (20 février 1272 à Sairenbo)

Les enseignements des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu s'appuient sur les sutras Agama*. Ils ne prennent en compte que les six mondes-états, les six conditions de vie les plus basses, ignorant tout des quatre autres mondes-états. Ils affirment qu'il n'y a qu'un seul bouddha dans les dix directions et ne dévoilent pas qu'il existe un bouddha pour chaque direction. Ils ne font évidemment pas la moindre allusion au principe selon lequel "tous les êtres sensitifs possèdent l'état de bouddha."(réf.)
[...] En étudiant le Sutra du Lotus, on y lit diverses prédictions  : Shariputra deviendra l'Ainsi-Venu "Fleur lumineuse"*; Mahakashyapa, l'Ainsi-Venu "Lumière éclatante"*; Subhuti, l'Ainsi-Venu "Forme merveilleuse"*Katyayana, l'Ainsi-Venu "Lumière d'or de Jambunada"*; Maudgalyayana, le bouddha "Parfum de bois de santal de Tamalapattra"*; Purna, l'Ainsi-Venu "Dharma brillant"*; Ananda, le bouddha "Roi sage et tout-puissant des mers et des montagnes"*; Rahula, l'Ainsi-Venu "Qui foule les fleurs des sept trésors"*; les cinq cents et sept cents arhats, les Ainsi-Venus "Lumière universelle"* (réf.) ; les deux mille disciples qui ont encore à apprendre ou qui ont tout appris, les Ainsi-Venus Forme précieuse*  ; et les nonnes Mahaprajapati et Yashodhara deviendront les Ainsi-Venus "Vision qui comble de joie tous les êtres sensitifs"* et "Forme resplendissant de dix millions de lumières"*. (réf.)
[...] Le sens de ce passage est celui-ci : on trouve dans les Montagnes neigeuses un arbre géant aux racines innombrables. On l'appelle l'arbre de Yakushi* et il est le plus noble de tous les arbres qui poussent sur le continent de Jambudvipa. Il est haut de 168000 yojana. La floraison et la fructification de tous les autres arbres dépendent des racines, des branches, des fleurs et des fruits de cet arbre-là. Cet arbre est donc une métaphore qui illustre la nature de bouddha* , et les divers autres arbres et plantes figurent tous les êtres sensitifs du monde. Mais ce grand arbre ne poussera ni dans un puits enflammé, ni dans un tourbillon d'eau.
Le Sutra Rokuharamitsu enseigne que les êtres sensitifs peuvent atteindre l'Éveil, mais il ne dit rien sur l'Éveil des êtres non sensitifs. Et il ne fait naturellement aucune allusion au principe de l'Éveil du Bouddha Shakyamuni dans un passé illimité.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Le Dharma ultime de la vie et de la mort transmis par le Bouddha à tous les êtres vivants est Myoho Renge Kyo. Les deux bouddhas dans la Tour aux Trésors, Shakyamuni et Taho, confièrent les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo au bodhisattva Jogyo et cette transmission s'est poursuivie sans interruption depuis le passé infini. Myo représente la mort et Ho représente la vie. Vie et mort sont les deux phases par lesquelles passent les entités des dix états et l'entité de tous les êtres sensitifs qui manifestent la loi de cause et d'effet (Renge).
[...] Zhiyi* écrivit  : "Comprenez bien que les interactions des êtres sensitifs et de leur environnement manifestent toutes la loi de la simultanéité de la cause et de l'effet."(réf.) "Les êtres sensitifs et leur environnement" désignent ici la réalité de la vie et de la mort. La loi de simultanéité de la cause et de l'effet est clairement en jeu dans tout ce qui vit et meurt.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Question - Quelle différence y a-t-il entre le principe des cent mondes-états et des mille Modalités et celui d'ichinen sanzen (trois mille domaines d'expression de la vie) ? Réponse - Le premier ne concerne que les êtres sensitifs, alors que le second s'applique aussi bien aux êtres sensitifs qu'aux êtres non-sensitifs. Question - Si les êtres non-sensitifs sont dotés des dix modalités, faut-il en conclure que les plantes et les arbres ont un esprit et peuvent atteindre la bodhéité comme les êtres sensibles ? Réponse - C'est difficile à croire et à comprendre. Zhiyi* a donné deux raisons à cela : l'une est liée au type d'enseignement du Bouddha et l'autre à la nature de son Éveil.
[...] Et du point de vue de l'Éveil du Bouddha, ce qui est "difficile à croire et difficile à comprendre" c'est le principe d'ichinen sanzen, qui explique que même les êtres non-sensitifs possèdent les dix Modalités d'expression de la vie, c'est-à-dire qu'ils sont dotés de caractéristiques à la fois matérielles et non-matérielles de la vie.
[...] Certains érudits de l'école de Zhiyi* furent simplement heureux que d'autres écoles exposent les mêmes doctrines qu'eux, tandis que d'autres vantèrent le bouddhisme venu de loin [d'Inde] et dénigrèrent celui qui était proche d'eux [en Chine], ou bien encore rejetèrent leurs doctrines anciennes pour en adopter de nouvelles. Ces érudits succombèrent à leur nature démoniaque et à leur ignorance. Toutefois, sans ichinen sanzen, graine de la bodhéité, les êtres sensitifs ne peuvent pas atteindre la bodhéité, et toute statue ou image prise comme objet de culte est vénérée en vain.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Dans les sutras enseignés avant le Sutra du Lotus, nous lisons que ceux qui adhèrent aux doctrines des deux véhicules ainsi que les icchantika se sont pour toujours fermés les portes de la bodhéité, et que Shakyamuni atteignit pour la première fois la bodhéité en ce monde. Toutefois, nous découvrons que la première et la seconde moitié du Sutra du Lotus contredisent ces deux affirmations. Qui peut donc croire un Bouddha dont les affirmations sont aussi inconciliables que le feu et l'eau  ? Là résident "la difficulté à croire et la difficulté à comprendre" sur le plan doctrinal. Et du point de vue de l'Éveil du Bouddha, ce qui est "difficile à croire et difficile à comprendre" c'est le principe d'ichinen sanzen, qui explique que même les êtres non-sensitifs possèdent les dix modalités d'expression de la vie, c'est-à-dire qu'ils sont dotés de caractéristiques à la fois matérielles et non-matérielles de la vie.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Il y a pour l'homme deux sortes de trésor : le vêtement et la nourriture. Un sutra dit : "Tous les êtres sensitifs vivent grâce à la nourriture." La survie de l'homme en ce monde dépend de la nourriture et des vêtements. Pour les poissons, c'est l'eau le plus grand trésor et pour les arbres, le sol dans lequel ils poussent. L'homme peut se maintenir en vie grâce à ce qu'il mange. C'est pourquoi la nourriture est son trésor (note).
Le don de riz (Minobu, date 73 ? destinataire  ? )

J'ai bien reçu deux mille kan pièces de monnaie. Le plus précieux des trésors, pour les êtres sensitifs, n'est autre que la vie elle-même. Ceux qui ôtent la vie sont condamnés à tomber dans les trois mauvaises voies. C'est pourquoi les Rois-faisant-tourner-la-roue observent, comme le premier des dix préceptes de bien, le précepte de "ne pas tuer". Le Bouddha instaura les cinq préceptes au début des sutras du Hinayana, et il fit de l'interdiction de tuer le premier d'entre eux. Dans le Sutra Bommo, le Bouddha fit aussi de l'injonction à "ne pas tuer" le premier des dix préceptes majeurs du bouddhisme Mahayana. Le chapitre Juryo* (XVI) du Sutra du Lotus contient des bienfaits correspondant à ce précepte de "ne pas tuer" énoncé par le Bouddha Shakyamuni (note). Ainsi, ceux qui commettent des meurtres seront abandonnés par tous les bouddhas des trois phases de la vie et ne seront pas protégés par les divinités des six Ciels du monde du désir. Cela, même les lettrés non bouddhistes l'ont établi depuis longtemps, et moi, Nichiren, je le comprends suffisamment.
Faire connaître cet enseignement à votre seigneur (Minobu, 9e mois de 1274 à Shijo Kingo)

Même en laissant de côté cette question, quel autre sutra enseigne l'implication réciproque des dix mondes-états, ou la possibilité pour les végétaux de manifester l'état de Bouddha  ? Zhiyi* a expliqué [ce principe de l'Éveil des végétaux] (note) en disant  : "Tout ce qui est doté de couleur et de parfum est une manifestation de la Voie du milieu." Le Grand-maître* Zhanlan* ajoute qu'un principe aussi étonnant que celui de l'atteinte de la bodhéité par les êtres non sensitifs surprendra probablement beaucoup ceux qui l'entendront et suscitera chez eux des doutes. Peut-on confondre de tels commentaires avec les interprétations erronées de Ennin* et Enchin prétendant que le Sutra Vairocana* est égal au Sutra du Lotus du point de vue de la doctrine mais lui est supérieur du point de vue de la pratique  ?
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Les bienfaits que vous goûtez vous-même sont en fait les trésors de votre père défunt. Quand le pin se développe, le chêne se réjouit ; quand l'herbe se dessèche, les orchidées se fanent. Si des êtres non dotés de conscience, comme les plantes et les arbres, se comportent ainsi, à plus forte raison le font des êtres sensitifs, et plus encore ceux qu'unissent les liens de père et fils.
[...] Lorsqu’on dit tous les êtres, même les herbes, les arbres, les cailloux et le sable, font partie des êtres (sensitifs et non-sensitifs). En fait, que sont les herbes et les arbres ? Il est dit dans le Kongobei Ron* : "Une plante, un arbre, un galet, un grain de poussière - tout cela possède la nature de bouddha (bussho, buddha-dhatu) à l'état latent, en même temps que les autres causes et conditions (innen) nécessaires pour atteindre la bodhéité."
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

C'est le pouvoir du Sutra du Lotus qui insuffle une "âme" (note) à ces images peintes ou sculptées. Telle fut la réalisation du Grand-maître* Zhiyi*. Pour les êtres vivants, ce principe se résume en "l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence"  ; et par rapport aux images peintes et aux sculptures en bois, c'est ce qu'on appelle "la bodhéité des plantes et des arbres". C'est pourquoi le Grand-maître* Guanding* écrivit  : "Cette méditation shikan procure une clarté et une sérénité sans pareilles, aucune autre avant elle ne lui est comparable"  ; (réf.) et voilà pourquoi il est dit par le Grand-maître* Zhanlan*  : "La révélation de l'existence de l'état de bouddha chez les êtres non sensitifs surprend et stupéfie ceux qui en entendent pour la première fois le principe."(réf.)
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Le Grand-maître* Cien, fondateur de l'école Hosso, a déclaré : "Le Sutra du Lotus n'est qu'un moyen tandis que le Sutra Jimmitsu* est véridique ; les êtres sensitifs, qui, par nature, ne sont pas prédestinés à l'illumination, ne pourront jamais, de toute éternité, atteindre la bodhéité (voir Hosso shu)."
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Il y a des ombres dans l'obscurité, mais il n'est pas possible de les discerner. Il y a des pistes dans le ciel, que les oiseaux suivent dans leur vol, mais elles sont invisibles aux hommes. Il y a des voies dans la mer, que les poissons empruntent en nageant, mais les gens ne peuvent pas les voir. Tous les êtres, sensitifs ou non-sensitifs, des quatre continents, sans aucune exception, ont leur reflet sur la lune, mais les gens sont incapables de le voir. Il est pourtant visible pour l'œil divin.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Shakyamuni est le souverain, maître et parent de tous les autres bouddhas, de toutes les divinités, de l'Assemblée de tous les êtres humains et célestes, et de tous les êtres sensitifs. Quelle divinité pourrait se réjouir si Shakyamuni était tué  ?
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

 

 

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