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Extraits de gosho sur |
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empereur Saga |
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Le Grand-maître* du Mont Koya [Kukai*],
dont vous avez parlé, est un maître qui vécut sous
le règne de l'empereur Saga.
L'empereur lui confia officiellement pour tâche d'apprécier
et d'expliquer la valeur relative des divers enseignements bouddhiques (note). Pour lui obéir, il produisit un ouvrage
en dix volumes intitulé Jujushin
Ron. Parce que cet ouvrage est si vaste et exhaustif, il en fit
une version abrégée en trois volumes qu'il intitula Hizo
Hoyaku*. A la fin de l'époque du Dharma formel, seul le Grand-maître Saicho* sut faire comprendre le Sutra du Lotus et les autres sutras en
accord avec les enseignements du Bouddha. Les moines des Sept
grands temples de Nara se soulevèrent contre lui et protestèrent
mais deux souverains sages, l'empereur Kammu et l'empereur Saga, lui donnèrent raison et les choses n'allèrent pas plus loin. Au cours du
même règne de l’empereur Kammu,
un moine nommée Kukai* se rendit en Chine pour étudier le bouddhisme Shingon. Kukai* ne rentra pas au Japon de tout le règne de Kammu,
mais seulement en 806 (la première année de l’ère
de Daido), sous le règne du 55e souverain, l’empereur Heizei.
En 823 (19e jour du 1er mois, 14e année de l’ère de
Konin), sous le règne du 52e empereur Saga, Kukai* proclama le temple To-ji à
Kyoto siège de l’ésotérisme shingon et l’appela temple Kyoo Gokoku-ji. Cela se passa une année
après la mort du Grand-maître* Saicho*. Au Japon,
au printemps de la 9e année de l'ère Konin, survint aussi
une grande sécheresse. L'empereur Saga ordonna à Fujiwara
no Fuyutsugu d'envoyer un fonctionnaire à son service, Wake
no Matsuna auprès du Grand-maître* Saicho* afin de lui demander d'offrir des prières pour faire tomber la
pluie. Le Grand-maître* Saicho* pria pour la pluie en récitant le Sutra du Lotus et
les sutras Konkomyo* et Ninno*, et, le
troisième jour, de légers nuages apparurent et une pluie
douce se mit à tomber lentement. L'empereur en fut si heureux
qu'il donna l'autorisation de construire le sanctuaire pour l'ordination
(kaidan) selon les préceptes
du Mahayana, qu'il avait été
si difficile d'établir au Japon (note). Nous arrivons à
présent à un disciple de l'administrateur des moines Gonso, du temple d'Iwabuchi,
du nom de Kukai*,
et qui fut connu plus tard sous le nom de Grand-maître* Kobo. Le douzième
jour du cinquième mois de la vingt-troisième année
de l'ère Enryaku (804), il partit pour la Chine. A son arrivée,
il fit la connaissance du moine Huiguo,
dont le maître appartenait à la troisième génération
de la lignée Shingon,
commencée par Shubhakarasimha* et Vajrabodhi. De Huiguo,
il reçut la transmission des deux
mandala du Shingon. Il rentra
au Japon le vingt-deuxième jour du dixième mois de la
deuxième année de l'ère de Daido (807). Cela se passait sous le
règne de l'empereur Heizei,
l'empereur Kammu étant depuis
peu décédé. Kukai* obtint une audience de l'empereur qui lui accorda une grande confiance
et se mit à suivre ses enseignements, les considérant
supérieurs à tous les autres. Peu de temps après
(809), l'empereur Heizei céda le trône à l'empereur Saga, dont Kukai* obtint également les faveurs. Le Grand-maître* Saicho* décéda le quatrième jour du sixième mois
de la treizième année de Konin (822), sous le règne
de l'empereur Saga. A partir de la quatorzième année de
la même ère (823), Kukai* prodigua officiellement ses enseignements au souverain. Il établit
l'école Shingon et la
direction du temple To-ji lui fut
confiée ; on l'appela désormais "le moine du Shingon".
C'est ainsi que fut fondée l'école Shingon,
huitième école bouddhique du Japon. Le Grand-maître* Saicho* les qualifia de lait d'ânesse et les compara à un crapaud. (note) Les disciples tardifs de Ganjin (note) accusèrent le Grand-maître* Saicho* de calomnie, et firent directement appel à l'empereur Saga ; mais, parce que les propos de Saicho* étaient clairement fondés sur les sutras, leurs efforts
[pour lui nuire] furent vains. La pétition présentée
à l'empereur par les écoles
de Nara se révéla sans objet, et le grand kaidan d'ordination [pour conférer les préceptes du Mahayana]
fut construit au temple Enrakyu-ji du Mont Hiei ; les préceptes du Hinayana sont donc depuis longtemps discrédités. Bien que les moines aient changé, les enseignements du Shingon ont été transmis de génération en génération
comme on verse de l’eau d’un récipient dans une autre.
Bien que le récipient soit différent, l’eau qui a
été transmise de Vairocana* à Vajrasattva, Nagabodhi, Vajrabodhi*, Amoghavajra*,
Maître Huiguo et à Kukai* est la même. Après avoir terminé ses études
avec Huiguo, Kukai* traversa la vaste étendue d’eaux et retourna au Japon. Par
la suite, Kukai* enseigna les enseignements de l’école Shingon à trois empereurs, Heijo,
Saga, et Junna. Le 19 janvier 823, Kukai* reçut l’autorisation de l’Empereur de bâtir le
temple To-ji, à Kyoto, et il
commença alors à diffuser les enseignements du Shingon autour de la région du Kansai, puis au Japon central, dans les
îles de Tsukushi, Shikoku, Iki et Tsushima,
et finalement, à travers tout le pays. Ainsi,
l'enseignement des six écoles en vint à être considéré comme un moyen menant
au Sutra du Lotus. Une situation semblable s'était produite
auparavant, lorsque les divinités, vaincues par le Bouddha, étaient
devenues des gardiennes à son service. C'est à peu près
ce qu'il advint au Japon. Pour la première fois, le passage du
Sutra : "[parmi tous les sutras] le Sutra du Lotus est
le plus élevé"(réf.),
fut clairement admis dans ce pays. Il est écrit qu'une personne
"capable d'enseigner le bouddhisme à une autre personne
est l'envoyé du Bouddha."(réf.).
Pour la première fois, un envoyé du Bouddha est apparu
dans ce pays. Pendant une période de plus de vingt ans, sous
les règnes des trois empereurs Kammu, Heizei et Saga, tous les habitants du Japon sont devenus des adeptes
du Sutra du Lotus. Le Mont Hiei devrait
être la forteresse du Sutra du Lotus, et le Japon devrait
être un pays entièrement consacré à l'enseignement
du Véhicule unique. Mais
le Grand-maître* Ennin* a usurpé la position de Grand-patriarche de l'école devant
garantir la fidélité au Sutra du Lotus, et il
s'est transformé en un Grand-patriarche du Shingon,
la totalité des trois mille moines de la montagne devenant ses
disciples. Le Grand-maître* Kukai* détourna à son profit la protection de l'empereur Saga,
auparavant bienfaiteur de l'école Hokke, et changea le palais impérial en un temple de l'école Shingon. |
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