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Extraits de gosho sur |
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Hojo Yoshitoki (Gon no Tayu) |
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Le 82ème
empereur Go-Toba abdiqua et devint
moine bouddhiste. De sa retraite, l’empereur Go-Toba captura et tua Ida Taro, le gouverneur de Kyoto le 15 mai 1222, premier
pas dans une tentative pour renverser le régime de Kamakura de Hojo Yoshitoki. Il mobilisa
alors des guerriers dans tout le pays en vue d’annihiler le régime
des Hojo par la force. Au contraire,
il fut battu et finalement exilé dans l’île d’Okinoshima.
De ses deux fils, l’empereur Juntoku fut envoyé à l’île de Sado, et l’autre,
le précédent empereur Tsuchimikado, fut exilé à Awa.
Et les sept subordonnés de Go-Toba furent tous décapités. Pourquoi Go-Toba a-t-il perdu la bataille d’une telle manière ? Comme
ancien empereur, Go-Toba aurait
dû être capable de détruire Hojo Yoshitoki, un officiel
de bas niveau, comme le faucon attrape un faisan, ou un chat capture un
rat, mais ce fut exactement le contraire. Le 83e souverain était l’Empereur
Tsuchimikado, connu comme ex-empereur de la province d’Awa.
Fils aîné de Go-Toba,
il fut nommé en 1202 (2e année, ère de Kennin). Le
84e empereur, Juntoku, également connu comme l’ex-empereur
de l’île de Sado, était
le deuxième fils de Go-Toba.
Il prit le pouvoir en 1221 (26e jour du 2e mois). Ainsi, les 3 souverains
successifs, c’est-à-dire les 82e, 83e et 84e empereurs furent
un père et ses deux fils. Vaincus par Hojo
Yoshitoki, le vassal de Minamoto
Yoritomo de Kamakura, ces
trois souverains furent bannis respectivement vers les provinces d’Oki, Awa et Sado, ce qui représente
un évènement de disgrâce sans pareil dans l’histoire. Au moment du soulèvement
de Jokyu, bien qu'un nombre considérable de moines aient
prié pour la victoire des forces impériales et proféré
des malédictions à l'encontre des forces du shogunat de Kamakura, c'est le chef de ces
dernières, Gon no Tayu,
qui fut vainqueur. Cela valut à l'empereur retiré Go-Toba d'être exilé sur l'île d'Oki et à ses fils
d'être bannis sur l'île de Sado et dans une autre province. Tel fut l'effet des prières Shingon pour la victoire. L'empereur
retiré d'Oki, regrettant que le shogunat
de Kamakura se soit emparé du pouvoir, faisant officiellement
appel au soutien des moines éminents du Mont Hiei, du To-ji et de divers
autres temples, leur ordonna de conduire des rituels pour la destitution
de Yoshitoki. Cela ne dura
pas seulement un an ou deux mais plusieurs années durant, les
moines prièrent et jetèrent des sorts. Pourtant Gon no
Tayu [Hojo Yoshitoki] n'en
eut jamais conscience, même en rêve, et, pour sa part, n'ordonna
pas un seul rituel de prières. Peut-être pensait-il que
même s'il faisait conduire un rituel de ce genre, cela ne servirait
à rien. En tout cas, l'empereur descendant des divinités
célestes fut vaincu sur le champ de bataille et exilé
sur l'île d'Oki. J'ai fait alors cette prédiction : "Notre pays subira
deux effroyables désastres, la guerre civile et l'invasion étrangère.
La première aura lieu à Kamakura,
et prendra la forme de luttes intestines (note) parmi les
descendants de Hojo Yoshitoki. Les doctrines des
écoles Shingon, Zen et Nembutsu se propagèrent
et prospérèrent au Japon. Pour finir, Takanari,
l'empereur retiré d'Oki [Go-Toba] s'efforça de
renverser Gon no Tayu. Puisqu'il
était le souverain, autorité suprême du pays, on
pensait que, même sans aucune aide, cela lui serait aussi facile
que pour un lion de dévorer un lapin, ou pour un aigle d'attraper
un faisan. J'aimerais cependant vous relater quelques faits historiques pour que
vous puissiez y réfléchir plus tard. L'empereur Go-Toba était souverain du pays, alors que Hojo
Yoshitoki n'était que l'un de ses sujets. Et pourtant il
s'attaqua à l'empereur et le vainquit. Tensho
Daijin*, la déesse
du soleil, pourrait-elle tolérer qu'un sujet attaque son empereur
alors qu'il devrait lui montrer le respect d'un fils pour son père? Le bodhisattva Hachiman accepterait-il
d'aider un vassal qui se rebellerait contre son souverain ? Pourtant,
comme nous le savons, l'empereur et les nobles de son parti furent vaincus
par Hojo Yoshitoki. Cette défaite
ne fut pas un simple accident. Elle eut lieu parce que les nobles courtisans
avaient foi dans les enseignements erronés de Kukai*,
dans les doctrines fallacieuses de Ennin* et de Enchin et parce que les
moines des monastères du Mont Hiei, To-ji et Onjo-ji s'allièrent aux nobles en faisant des prières contre le shogunat de Kamakura.
Ainsi, "les malédictions revinrent frapper ceux qui les
avaient formulées"(réf.), comme cela est dit dans le Sutra du Lotus, et par conséquent
l'empereur et ses courtisans furent vaincus. Les chefs militaires de Kamakura ne connaissaient aucun
rituel et n'offrirent ni prières ni conjurations pour la victoire.
Mais s'ils en offrent maintenant, ils connaîtront le même
sort que les courtisans. A
l'époque du quatre-vingt-deuxième souverain, l'empereur
retiré Go-toba, les écoles Zen et Nembutsu apparurent et se répandirent dans le pays, comme l'avait fait
cet enseignement très nuisible du Shingon. Si bien que le vœu,
fait par la déesse Amaterasu et le dieu Hachiman, de protéger
cent souverains tout au long de cent règnes, fut rompu, et l'autorité
impériale périt (note). La protection de la déesse
du Soleil Amaterasu et du dieu Hachiman fit que les affaires
de l'Etat en vinrent à être confiées à Gon
no Tayu Hojo Yoshitoki, dans la région de Kanto. Pendant
le cinquième, sixième et septième mois de la
troisième année de Jokyu (1221), la cour impériale
de Kyoto mena la guerre contre le régime de Kamakura.
A ce moment-là, les temples Enrakyu-ji, To-ji, Onjo-ji et les sept grands temples de Nara utilisèrent les rites les plus ésotériques du Shingon dans leurs prières
aux divinités Tensho Daijin*, Hachiman et Sanno. Quarante et un moines,
parmi les plus renommés, y compris l'ancien supérieur Jien de l'école Tendai,
les révérends du To-ji et du Ninna-ji, ainsi que Jojuin
du temple Onjo-ji, prièrent
sans cesse pour la défaite de Hojo
Yoshitoki. Le deuxième fils de l'empereur Go-Toba entama aussi des prières dans la salle des cérémonies
d'Etat, le huitième jour du sixième mois. La cour impériale
annonça qu'elle serait victorieuse avant huit jours. Mais le
septième jour et le quatorzième jour du sixième
mois, la bataille se solda par une défaite, et le deuxième
fils mourut de chagrin parce que son page bien-aimé, Setaka,
avait été décapité. Les 82e, 83e et 84e souverains sous forme humaine,
nommément l'empereur retiré d'Oki [Go-Toba],
qui avait pris la tonsure, l'empereur retiré d'Awa [Tsuchimikado] et l'empereur
retiré de Sado[Juntoku],
ainsi que l'empereur régnant [Chukyo]
- demandèrent tous quatre au patriarche et administrateur des moines de l'école Tendai, Jien, ainsi qu'à plus de
quarante autres moines éminents, parmi lesquels l'omuro et les moines du Mii-dera, d'offrir
des prières pour vaincre Yoshitoki,
le "Général Taira". Mais, cette fois encore,
le principe de la flèche "se retournant contre celui qui
l'a lancée" fut vérifié, et ces quatre souverains
furent bannis sur les îles lointaines dont je viens de citer le
nom. Je ne pense pas que
le régime actuel puisse durer longtemps, car il s'oppose au Sutra
du Lotus. Pourtant, probablement en raison de l'excellente administration
du défunt Gon no Tayu et de l'ancien gouverneur de Musashi,
il semble solide pour le moment. Mais, même dans ces conditions,
l'actuel gouvernement finira par s'effondrer s'il continue à
rester hostile au Sutra du Lotus. Dans toute
l'histoire du Japon depuis son origine, vingt-six hommes furent des
traîtres au pays. Le premier fut le prince Oyama,
le deuxième, Oishi no Yamamaru,
et ainsi de suite jusqu'au 25e, Yoritomo,
et au 26e, Yoshitoki. Parmi
eux, les vingt-quatre premiers furent exécutés par les
forces impériales. Leur tête fut exposée devant
les portes de leur prison ou leur dépouille abandonnée
en plein champ dans la montagne. Mais les deux derniers parvinrent à
chasser l'empereur [Go-Toba] du
trône et à régner sur le pays entier, marquant ainsi
la fin du pouvoir impérial. Hachiman a juré de résider sur la tête de cent souverains (note).
Pourtant, il ne s'est manifesté sur celle d'aucun des cinq
souverains de notre pays, nommément le 81e empereur sous
forme humaine, Antoku, le 82e,
l'empereur retiré d'Oki [Go-Toba] ; le 83e, l'empereur retiré d'Awa [Tsuchimikado], le 84e,
l'empereur retiré de Sado[Juntoku] ; le 85e, l'empereur d'Higashi, Ichijo [Chukyo].
Il refusa de le faire parce que c'étaient des personnes à
l'esprit retors et faussé. Mais il prit résidence sur
la tête de Yoritomo et
de Yoshitoki qui n'étaient
pourtant que de simples serviteurs du trône. Cela, sans aucun
doute parce qu'ils étaient honnêtes. |
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